Si Dans son discours annuel, Poutine a mis les choses au point avec l’occident et s’est montré très logique, les points d’appui d’une telle attitude sont encore l’héritage de l’URSS. La vraie question est celle que posent les camarades du KPRF, jusqu’où la politique libérale du pouvoir actuel ne sapera-t-elle pas ces atouts et créera donc la fin d’une souveraineté légitimement revendiquée.(noteettraduction de Danielle Bleitrachpour histoireetsociete)

ВЗГЛЯД / «Белая и пушистая» Россия дает сигналы о диалоге с Западом :: Политика (vz.ru)

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17 décembre 2020, 20:55 Photo: “Masha et l’ours”, “Animaccord” Texte: Gevorg Mirzayan, professeur associé de l’Université financière

Le 17 décembre, la conférence de presse annuelle régulière de Vladimir Poutine a eu lieu. Les questions de politique étrangère n’ont pas été les plus fréquentes . Cependant, en fait, les oreilles de la politique étrangère étaient bien là derrière un certain nombre de questions de politique intérieure – et le président Poutine n’a pas hésité à tirer ces oreilles. Parfois, ce fut assez périlleux.

Comme vous le savez, les collègues occidentaux décrivent souvent dans leurs articles la Russie comme une sorte de pays de station-service qui n’a pas besoin d’être compris ou disculpé. Vladimir Poutine a conseillé à ses collègues de se tourner vers les chiffres et de voir qui est le meilleur pour faire face au coronavirus – la “station-service” de hier ou le “milliardaire en or”.

«Nous pouvons dire sans crainte de nous tromper que nous avons résolu ces problèmes avec dignité et, en partie, même peut-être, mieux que dans d’autres pays du monde qui sont à juste titre fiers de la stabilité de leurs économies et du développement de leurs services sociaux et de leurs systèmes de santé», a déclaré le président. Puis il a cité des statistiques sur le chômage, la baisse du PIB, la situation dans l’industrie, l’agriculture et le secteur bancaire. Oui, les revenus pétroliers ont chuté, mais – surprise – la Russie n’a pas pris de retard.

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«70% du budget russe est déjà couvert hors des revenus pétroliers et gaziers. Cela signifie que nous ne sommes pas complètement, mais néanmoins, commençons à sortir de la soi-disant aiguille du pétrole et de gaz. Et si quelqu’un veut toujours nous représenter en tant que station-service, cela n’a pas de véritable fondement », a déclaré Poutine.

Eh bien, et enfin il a défié les partenaires occidentaux sur le sujet des vaccins. En effet, jusqu’à récemment, les médias occidentaux ont écrit que le vaccin russe est dangereux, peu fiable et même prétendument nocif pour les patients. Et selon le président, il s’avère que les chercheurs occidentaux ne sont pas d’accord avec cela. «Nos collègues étrangers, Dieu merci, nous ont également reconnus et sont prêts à coopérer là où ils échouent. La société anglo-suédoise AstraZeneca est prête à travailler avec nous et signe maintenant les accords correspondants. C’est très bien, cela me rend très heureux », a déclaré Poutine.

Prenez soin de Navalny

Le chef de l’Etat n’a pas ignoré la situation avec Alexei Navalny et le rapport publié par l’agence de presse britannique Bellingcat, prouvant prétendument le fait que le blogueur a été empoisonné par des agents de sécurité russes. Le président a immédiatement et clairement appelé ce rapport “la légalisation des matériaux des services spéciaux étrangers”.

En outre, Poutine a confirmé la thèse de son attaché de presse Dmitri Peskov concernant le cas Navalny pour ces services spéciaux, ce qui signifie que les agents de sécurité russes «devraient bien sûr s’occuper de lui». Mais réfléchissez un peu . «Cela ne veut pas du tout dire qu’il faut l’empoisonner. Qui en a besoin? S’ils le voulaient vraiment, ils l’auraient probablement fait en le laissant pour mort », a demandé Poutine avec logique.

Sur l’essentiel, Poutine a indiqué en réponse à une question pertinente d’un journaliste de la BBC que Moscou était prêt pour une enquête. Et si quelqu’un a des informations selon lesquelles des armes chimiques ont été effectivement utilisées contre Navalny, laissez-lui publier ces informations. En effet, pour le moment, tant l’Allemagne que l’OIAC, sous les prétextes les plus absurdes, ils refusent de le faire. Et ceci malgré les demandes répétées du bureau du procureur général russe. En d’autres termes, une autre question rhétorique se pose: qui est réellement intéressé par la résolution de l’affaire Navalny, et qui ne jette qu’un brouillage hystérique autour du blogueur lui-même?

Nous ne sommes pas des cons, mais innocents et très gentils

En matière de relations avec des pays particuliers, alors lors de la conférence de presse, Poutine a bien sûr parlé des questions ayant trait à ses voisins – du Kirghizistan et du territoire du Haut-Karabakh. Cependant, deux des questions de politique étrangère les plus importantes étaient liées à d’autres, plus essentielles pour la Russie.

Premièrement, les relations futures avec l’administration du président élu Biden. Vladimir Poutine a clairement indiqué qu’il ne voyait pas où était sa faute dans l’aggravation des relations avec l’Occident. Et que dans ce numéro, la Russie est “innocente et très gentille ” par rapport à l’Occident, car elle n’a pas attaqué l’Occident, mais seulement répondu à ses attaques. Ce fut le cas par rapport au non respect des accords sur l’expansion de l’OTAN, au Maidan ukrainien, au retrait des États-Unis de la défense antimissile et d’autres accords dans le domaine de la stabilité stratégique. Et quand on demande à la Russie de regarder cela en silence, cela l’exaspère, pour le dire sur le mode de la litote.

Par exemple, les Américains se sont retirés de l’Accord Ciel ouvert. “Qu’allons nous faire? Je ne veux pas vous poser cette question, mais que devons-nous faire à cet égard, laisser tout tel quel? Alors, en tant que pays de l’OTAN, vous nous survolerez et vous transférerez toutes vos observations à nos partenaires américains, et nous serions privés d’une telle opportunité par rapport au territoire américain? Vous êtes des gens intelligents. Pourquoi pensez-vous que nous sommes des cons? Pourquoi pensez-vous que nous ne pouvons pas analyser et tirer les conséquences de choses aussi élémentaires? ” – Poutine a rétorqué ces propos vifs aux questions d’ un journaliste britannique.

La Russie a répondu – et répondra, notamment en mettant en place des moyens de dissuasion asymétriques. «Nous sommes à la sixième place mondiale en termes de financement de l’armée et de l’industrie de la défense. Surtout des armées. Plus de 46 milliards [dollars]. Aux USA leur chiffre est de 770 milliards. Et nous réussissons à faire ce que les autres n’arrivent pas à faire. Si nous y arrivons c’est en raison de la base scientifique, industrielle et scolaire existante. Grâce au cerveau de nos scientifiques, inventeurs, grâce au talent des ingénieurs et des ouvriers », a expliqué le président.

Mais il a également déclaré qu’il était prêt à tout moment à passer de la confrontation à la coopération avec l’Occident.

« Si elle n’est pas tendre, alors, au moins, bien intentionnée, déterminée à mener un dialogue et à chercher des solutions de compromis »

C’est ainsi qu’il a fini par définir la position de la Russie. Mais le dialogue ne sera possible que si l’étranger ne prépare pas de fausses enquêtes, « guidées cette fois non pas par des raisons de vengeance, non pas sur la base de leur exclusivité imaginaire, mais pour construire des relations avec d’autres partenaires sur la scène internationale sur la base du respect mutuel et des normes fondamentales du droit international ».Le deuxième sujet important de la conférence de presse en matière de politique étrangère a été le travail dans le domaine de l’information. Et pas seulement en termes de défense des cerveaux russes (création des bons dessins animés pour enfants et développement de leurs plateformes Internet qui résisteront à la censure étrangère sur le web) – nous parlons aussi de soft power.

L’administration Biden est-elle prête ? On le saura plus près du printemps quand elle rentrera à la Maison Blanche.

Le deuxième thème de politique étrangère important de la conférence de presse était le travail dans le domaine de l’information. Et pas seulement en termes de défense des cerveaux russes (création de dessins animés corrects pour les enfants et développement de leurs propres plates-formes Internet qui résisteront à la censure étrangère sur le Web) – nous parlons également de notre soft power.

S’appuyant sur le succès international d’un certain nombre de projets d’animation russes (le plus célèbre d’entre eux, d’ailleurs, la série animée super populaire en Occident Masha et l’ours), le président a rappelé que l’éducation, la culture et les liens humanitaires sont «un instrument universel de coopération dans le monde qui n’est pas soumis à des sanctions». Et que même si ces projets sont mis en œuvre par des entreprises privées, si leur contenu est conforme aux intérêts nationaux, alors l’État devrait les soutenir. Y compris financièrement.

Il faut bien voir, que le contenu logique du message de politique étrangère du président à l’Occident dans ce message de Poutine ressemblait à sa réponse à une autre remarque du journaliste de la BBC. Un employé de la société britannique de télévision et de radio a demandé si Vladimir Poutine ne pensait pas qu’il portait lui-même «une part de responsabilité dans l’état déplorable» des relations entre la Russie et l’Occident. «Je me sens responsable de ce qui se passe avec la Russie et son peuple. Je ferai tout dans l’intérêt de la Russie », a déclaré le chef de l’Etat, en traçant de ce fait une ligne dans le débat sur ce que devrait être la politique du pays à cet égard.