Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

J. Cl. Delaunay : comment le gouvernement chinois contrôle les institutions bancaires et financières

Il faut remercier Danielle Bleitrach d’avoir mis à la disposition des lecteurs français, des documents tels que l’article de HENNY SENDER (Financial Times) concernant ANT. Group et l’intervention du Parti Communiste Chinois à son égard.

Lors d’un récent débat sur le socialisme chinois, mené en vidéo avec des membres du PCF et de la JC -le 21 novembre dernier – je suis intervenu sur cet événement après qu’une participante à ce débat a demandé plus de précisions sur la façon dont le gouvernement chinois contrôlait les institutions bancaires et financières de son pays. En Chine, le PCC est à la commande et il n’est pas question, pour lui, que des capitalistes, surtout très riches comme Jack Ma, l’actionnaire majoritaire d’ANT. Group, puissent vouloir marcher sur les pieds de la Chine, si l’on me permet cette expression. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles on peut affirmer que la Chine est socialiste.

J’ai, de manière brève mais précise, mentionné lors de ce débat les décisions que venait juste de prendre le PCC à l’encontre de Ma et ANT. Group. Il se trouve qu’Histoire et Société a publié ce texte quasiment en même temps, peut être même avant mon intervention, peu importe. J’espère que cette participante au débat ci-dessus mentionné pourra lire sur le site Histoire et Société (une mine de documents sur le socialisme chinois) cette reproduction de l’article de SENDER, ainsi que l’introduction et les commentaires qui l’accompagnent. On pourra trouver sur Internet un certain nombre de petits articles sur cette affaire, en particulier de Michael Pettis, mais en anglais. Je vais, à partir de cette affaire, développer 5 points.

1) Le premier point a trait a la dimension certes nationale mais aussi et nécessairement internationale de la construction du socialisme aujourd’hui, dans quelque pays que ce soit. L’affaire ANT Group en donne clairement l’indication. La finance nous plonge de manière quasiment immédiate dans l’international. C’est un point sur lequel, sans se limiter au rôle de la finance, Danielle Bleitrach insiste vigoureusement et, selon moi, avec raison. Quand il adviendra que nous serons en mesure de construire le socialisme en France, soyons assurés qu’il n’y aura pas autre chose qu’une ligne Maginot (c’est-à-dire une ligne imaginaire) pour séparer nos problèmes des influences diverses, parfois très hostiles, venant du reste du monde, et d’abord de l’Union européenne. Certes, le socialisme ne pourra être construit en France, et dans quelque pays que ce soit, que s’il dispose d’une assise nationale forte, solide. Mais nous serons, nous Français, immédiatement plongés dans l’international. Nous devons donc comprendre la construction du socialisme comme la construction simultanée de rapports sociaux, économiques et politiques au plan intérieur et au plan international.

2) Le deuxième point a trait à la dictature démocratique du peuple. Ce type de dictature est parfaitement illustré par les décisions prises par le PCC relativement à ANT Group. Il ne signifie certainement pas que l’on fusille des opposants. Mais il signifie que des décisions sont prises sans hésiter pour la préservation des intérêts individuels et collectifs du peuple ainsi que pour la préservation des intérêts nationaux. Un marché capitaliste n’est pas un marché d’économie socialiste dans la mesure où ce dernier est encadré par la dictature démocratique du peuple.

Les dirigeants chinois sont, selon moi, et de toute évidence des communistes, c’est-à-dire des internationalistes et des patriotes. Jack Ma devra faire attention. Qu’il fasse de l’argent, passe encore s’il est utile. Mais qu’il veuille diriger ou orienter les finances chinoises, non, disent les dirigeants de la Chine. Un bon coup sur le nez de ses affaires devrait contribuer à lui faire entendre raison. Les capitalistes chinois ont droit à l’existence et ils peuvent être honorés, comme l’est l’entreprise HUAWEI et son dirigeant Ren Zhengfei. Mais il existe une différence profonde entre des entreprises capitalistes et le mode de production capitaliste. Il faut une institution, le PCC en Chine, veillant fermement à ce que le pas de cette différence ne soit pas franchi. Les capitalistes chinois ont le droit de diriger des entreprises capitalistes, mais ils n’ont pas le droit d’instaurer en Chine un mode production capitaliste et de former ainsi une classe de capitalistes chinois. Il y en a déjà une à Hong Kong que les dirigeants de la Chine sont en train de neutraliser. Cela semble leur suffire.

3) Le troisième point que suggère l’affaire ANT Group concerne l’importance d’institutions de contrôle venant en complément de celles de la planification. Kevin, l’un des organisateurs du débat ci-dessus mentionné, a insisté sur le rôle de la planification à la chinoise dans les succès présents de la Chine, tout en illustrant son propos d’un exemple montrant l’enracinement populaire de cette planification. Même si illustration n’est pas raison, je crois que son propos est très juste et que nous devrions, parmi les montagnes de choses à faire dans la période actuelle, nous inspirer des procédures chinoises de planification, tant pour en retenir la souplesse que l’efficacité. Cela dit, l’affaire ANT Group. met en lumière un autre aspect : celui de la nécessité du contrôle et du suivi, par des institutions ad hoc, des activités les plus importantes, tant de l’agriculture et de l’industrie, que du commerce et de la finance, et cela, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.

Derrière mon affirmation, existe un point de théorie que je souhaite éclairer. Dans un système marchand capitaliste, le marché est l’institution principale du contrôle de l’adéquation entre les produits et les besoins. Le fait que la consommation des biens et des services soit marchande est la garantie théorique de la qualité des produits. C’est le marché qui est sensé en régler la quantité et la qualité. Il s’agit donc d’un contrôle indirect et a posteriori, ne portant que sur les résultats de la production et non sur l’appareil productif lui-même, réalisé entre des partenaires pouvant être d’inégale puissance économique. Enfin, ce contrôle n’est effectué qu’avec des agents armés d’un pouvoir d’achat, comme on dit. Que se passe-t-il, ou que devrait-il, en revanche, se passer, dans une économie socialiste?

Une société socialiste n’est pas une société d’abondance. C’est une société qui construit l’abondance, c’est-à-dire la très grande et croissante quantité ainsi que la très grande et croissante qualité des biens et des services par rapport aux besoins. Une société socialiste est donc une société dont la production est encore rare, insuffisante par rapport aux besoins et qui s’efforce, pour cette raison de ne pas laisser les plus démunis sur le bord de la route. Cela dit, la qualité de ses produits n’est pas certaine à 100%. Il est dès lors indispensable, dans une telle société, non seulement d’anticiper la production, sa répartition et la consommation (planifier). Il faut encore en contrôler la production.

On peut déduire de l’observation; me semble-t-il, qu’une société socialiste issue du sous-développement, comme l’est la société chinoise, n’est que partiellement une société de commandement (secteur public) mais que c’est, dès le départ, et de manière générale, une société d’anticipation et de contrôle (secteur public et secteur privé). Le marché n’est plus suffisant pour assurer le contrôle des activités privées, comme le montre l’exemple récent d’ANT Group, et pour les orienter efficacement vers la satisfaction des intérêts nationaux et populaires.

Mais le secteur public doit lui aussi relever d’un tel contrôle, pour en chasser s’il y a lieu la corruption, pour en suivre attentivement la production, comme le montre encore l’exemple chinois avec la SASAC (State Assets Supervision and Administration Commission of the State Council), dont je ne développe pas ici les caractéristiques. Je ne m’interroge pas davantage sur le fait de savoir qui doit assurer ce contrôle et comment celui-ci doit être effectué. Je souhaite seulement indiquer que la socialisation des rapports sociaux de production et de la production garantissent que le produit sera réalisé, c’est-à-dire transformé en valeur monétaire et sans doute consommé, ou mis dans un coin, mais ne garantissent pas la qualité de cette production. Le contrôle est l’une des composantes de ce que l’on appelle aujourd’hui, sur la base de l’exemple chinois, une économie de marché socialiste. Un aspect intéressant de l’affaire ANT Group est que, s’il est vrai que les intérêts privés capitalistes (ANT Group) devaient être contrôlés pour que l’activité des banques chinoises ne soit pas menacée, il n’en reste pas moins que les banques chinoises elles-mêmes, qui sont publiques, ne sont pas des anges de pureté et doivent être, elles aussi, très sérieusement contrôlées.

4) Le quatrième point sur lequel l’affaire d’ANT Group attire l’attention est évidemment le rôle du PCC dans la décision concernant cette compagnie. Henny Sander parle de la construction du consensus ayant précédé la décision. N’étant moi-même qu’un très minuscule observateur de la vie chinoise, je n’ai aucune information à ce propos. Mais si l’on en croit Sander, ce qu’elle écrit montre le triple rôle du PCC, à la fois comme initiateur de la décision, élaborateur d’un consensus à son propos et comme preneur de la décision finale. La question qui est alors soulevée est celle de savoir quel rôle pourrait avoir le PCF dans la construction du socialisme en France.

Je ne suis pas stupide au point de considérer que, dans son état actuel de délabrement, le PCF puisse avoir le moindre rôle dirigeant dans ce pays. Mais cela est vrai aussi dans d’autres pays capitalistes développés, ce qui conduit sans doute un certain nombre de révolutionnaires à ne voir la transformation socialiste qu’à travers le prisme du syndicalisme. Quoiqu’il en soit, voilà certainement un aspect sur lequel la réflexion est nécessaire.

On peut aisément comprendre que, dans un pays en développement, comme l’est la Chine, la classe ouvrière soit si récente, si fortement imprégnée par son passé rural et son inexpérience de l’industrie, comme du monde des affaires en général, qu’il revient à un groupe d’hommes et de femmes, peut-être une dizaine de milliers, regroupés au sein du Parti communiste chinois et porteurs tant de la fierté d’être Chinois que du bien-être des classes populaires, d’assumer la conduite économique, politique, culturelle, nationale, internationale, de ce pays.

Mais peut-il en être de même dans un pays de vieille culture urbaine, ouvrière, démocratique? Je ne vais pas chercher à répondre à cette immense question, me contentant de dire que, si rôle il y a du PCF dans ce contexte, il sera sans doute différent de celui que l’on peut observer en Chine sans que cela en fasse disparaître le leadership moral et l’influence politique. Le PCF devra, c’est l’évidence, changer totalement par rapport à ce qu’il est aujourd’hui.

5) Le cinquième point que, selon moi, fait apparaître l’affaire d’ANT Group est l’impérieux besoin pour la classe ouvrière française, fut elle d’un haut niveau intellectuel et scientifique, de faire alliance avec des catégories salariales également cultivées et compétentes, quoique dans d’autres domaines que ceux de la production stricto sensu. Or ces composantes du salariat avec lesquelles les ouvriers, les techniciens et les ingénieurs doivent faire alliance durablement pour la construction du socialisme sont aussi celles dont la probabilité qu’elles soient distantes du socialisme ou hostiles à ce système, est aussi la plus grande.

Tels sont les 5 points de réflexion pour la France que l’exemple chinois d’ANT Group me suggère.

Jean-Claude Delaunay

Vues : 639

Suite de l'article

5 Commentaires

  • Jonathan
    Jonathan

    Je suis d’accord avec l’idée établie dans le quatrième point, selon laquelle la question de la construction du socialisme en France ne peut être un copié/collé de la Chine (cela reprend les propos lors de la réunion du 6 de Laurent Brun qui en parlant de la Chine, Cuba etc. Disait ” ce ne sont pas des modèles, mais des exemples”)

    Cependant, il est aussi vrai que le PCF, après tant d’ années de destruction peut aujourd’hui difficilement jouer un rôle majeur de meneur dans la lutte et ne possède pas les capacité à gérer plusieurs ” rôles ”.

    Nous avons pu le voir notamment lors du premier confinement, où nous n’avons pas su où pu jouer un rôle déterminant pour les travailleurs dans des domaines comme l’approvisionnement etc. Même si, au niveau local, beaucoup de section comme la notre ont su travailler en faisant en sorte de s’occuper des membres et sympathisants dans ce moment complexe.

    Cependant, une fois ce constat fait, il faut y trouver une réponse.

    Pourquoi, comment se fait-il que nous ne soyons pas capables d’avoir un tel rôle, qui est objectivement majeur pour créer les conditions favorables à la construction du socialisme ?

    Ma réponse reste à peu près la même depuis longtemps:

    Le manque cruel de prolétaires ouvriers au sein de notre Parti ainsi que le manque théorique de tous.

    Il est donc impératif d’avoir un travail fort et constant au sein des entreprises, mais aussi et surtout, d’avoir les outils théoriques pour chaque militant, afin d’analyser, comprendre et agir sur le réel.

    Pour ce qui est des moyens ensuite pour recréer ce rôle ” indispensable”, je pense que bon nombre d’ associations qui ont été ” créées ” par le PCF ont perdu cette identité communiste qui permettait autrefois d’agir sur la réalité du prolétariat.
    Il y a donc une importance, à mon sens, dans le développement des rapports de forces politiques, à réinvestir ces organismes.

    De même, nous avons quelques exemples ailleurs d’organisation des communistes dans un rôle de plus en plus important chez les travailleurs.
    Par exemple, et quoiqu’on pense du PTB, la maison du peuple est un formidable outil qui va dans ce sens.

    Néanmoins, pour développer toutes ces choses, il faut des moyens et des capacités matérielles et humaines conséquents.
    Qui ne peuvent être le fruit sur d’un renforcement global et fort du PCF au sein de la couche ouvrière, recouvrant peu à peu son rôle d’avant garde.
    (cela implique aussi un retour à la construction d’une culture communiste).

    Merci pour cet article et ces développements.

    Jonathan.

    Répondre
    • Danielle Bleitrach
      Danielle Bleitrach

      En France avec l’affaire Alstom et General Electric nous avons déjà un avant goût des moyens que le systéme capitaliste avec son bras armé les USA peut employer , c’est lié à ce qu’on appelle l’extrateritorialité US et qui organise le blocus à Cuba, un terrible étranglement. Le FCPA permet aux États-Unis de poursuivre toute personne physique ou morale ayant pratiqué la corruption, s’il existe un lien de rattachement entre l’infraction et le territoire américain. À ce titre, la force de cette loi réside dans son interprétation. En effet, le système de rattachement n’étant pas énoncé par la loi, les autorités américaines peuvent user de nombreux moyens pour s’assurer d’un rattachement entre les faits et leur pays. À titre d’exemple, le lien retenu par les autorités américaines dans le cas de l’affaire Alstom était le dollar, devise utilisée lors des transactions entre l’entreprise et les décisionnaires thaïlandais.
      Ainsi l’interprétation extensive de ce lien permet aux États-Unis d’utiliser l’extraterritorialité à la fois comme un moyen de lutte contre la corruption et a fortiori comme une arme économique: Alstom a été rachetée par General Electrics au moment où elle était mise en cause pour corruption.
      Cette interprétation confère une véritable hégémonie aux États-Unis : première puissance économique mondiale et leader dans le secteur d’Internet avec les GAFA, ils peuvent intervenir dans presque toutes les transactions internationales en vertu de l’utilisation d’un critère de rattachement à leur territoire (emails, serveurs américains, monnaie utilisée lors des transactions…). Dans ce cadre, s’ils souhaitent sanctionner une activité et la soumettre à leur juridiction, “peu d’éléments les en empêchent”

      Répondre
      • Danielle Bleitrach
        Danielle Bleitrach

        chacun comprend bien à travers cet exemple l’importance de voir la Chine mettre en place d’autre système de financement en particulier non lié au dollar, ou y échappant partiellement, la manière dont la Chine maîtrise les tentatives de ses capitalistes nous concerne et concerne en tous les cas tous les pays encore plus étranglés. C’est ce qu’expliquait l’intervenant africain dont Nous avons publié et traduit la video ici. On ne peut pas avoir un projet socialiste de rupture avec le capitalisme qui ignore ces contraintes ou qui imagine que les institutions européennes peuvent en quoi que ce soit être une solution. Ca a été un espoir en particulier en Amérique latine et même à Cuba avec la création de l’euro, mais ils ont du très vite déchanter, on le voit avec le cas de l’iran et de la politique de Trump de remise en cause des accords.

        Répondre
  • joclaude
    joclaude

    Je suis assez d’accord avec ces précisions dont nous n’avons que très peu ou sinon pas du tout chez nous en tout cas dans les médias audio-visuels ! La dogmatique capitaliste telle que en vigueur en occident notamment n’est pas prête à être revue et corrigée ! Parce que cette dogmatique ne comprend nulle part les recherches de notions de Justice Sociale et Fiscale, fondamentalisme des revendications des milieux Révolutionnaires et Progressistes en France ! Ce pourquoi d’ailleurs MARX n’eut de cesse à dénoncer ce capitalisme comme féroce, voleur et menteur bien sûr, pour tenter de se perdurer ! On le voit bien de nos jours avec son accaparement des médias audio-visuels sans lesquels à armes égales il serait battu ! La Chine semble bien veiller à conjuguer capitalisme avec intransigeance du Socialisme et voilà bien l’essentiel !

    Répondre
  • Baran
    Baran

    L’histoire d’élaborer un consensus sur Jack Ma avant d’agir, il semble que c’est surtout parce qu’il dispose d’une image internationale, de protection politique et d’une taille critique qui fait que tu réfléchis bien en comité avant de taper dessus. Il n’est pas seul. Il a quelques tigres dans les placards.

    Bien que Jack Ma vende à l’international l’image du self made man, au-delà de cette imagerie, on sait bien ce qu’il doit aux amitiés politico-bancaires obtenus via à son père, musicien poussant la chansonnette pour un certain Chen Yao Yilin, permettant à son fils de
    se connecter dès la plus tendre enfance avec de futurs directeurs de banque du clan Zemin. Car il semble bien qu’outre la taille de son groupe et son importante médiatisation, Jack Ma a tiré sa
    témérité du « groupe d’investisseurs » derrière lui, au sein duquel on trouve Zemin fils (télécom et aérospatial).

    Jack Ma a donc des “business angels”, des relais politico-financiers qui poussent pour l’existence d’un fief relativement déréglementé et donc de facto une concurrence à deux vitesses avec d’un côté les acteurs financiers au bilan contrôlé et de l’autre un état d’exception pour ANT group.

    Jusqu’à récemment ANT a pu déroger au contrôle du cyclope et de ses assistants, ce qui a littéralement boosté ses chiffres et fait grincer des dents les quatre banques publiques, observatrices impuissantes de sa croissance débridée sur ses plates bandes. Mais Xi Jinping semble avoir sonné la fin du far West financier pour son groupe. Ou en tout cas il lui est rentré dans le lard… malgré cette concertation ponctuelle on peut penser que le problématique du contrôle de cette énergumène était déjà dans les tuyaux.

    D’après certains observateurs, l’arrivée sur les plateformes du yuan électronique, en plus d’être calibrée pour prévenir certains risques systémiques (suivi plus fluide des dépôts), devrait faire mal aux services de paiement Alipay et Wechat. Cette concurrence programmée ne serait pas étrangère au mouvement concomitant d’ANT vers les index financiers de Hong-Kong et Shangaï afin d’anticiper une chute de ses services de paiements électroniques domestiques (cf. articles asialyst.com).

    Avec la prise en main politique de Xi Jinping beaucoup de têtes du circuit politico-financier ont commencé à tomber, très souvent liées à la clique Zemin. Ma n’est pas un cas isolé mais c’est peut être le plus gros poisson.
    Il faut rappeler qu’il y a eu en Chine une série de faillites bancaires, occasionnant une pelleté de licenciements qui auraient pu être évités avec le moyen de contrôle qu’offre la monnaie électronique souveraine. Il semble que la Chine va vers un assouplissement du système financier avec notamment une plus grande ouverture à la titrisation. C’est peut être aussi sur cette base qu’il faut comprendre le durcissement des autorités de contrôle et la volonté d’utiliser de nouveaux outils comme la monnaie électronique pour avoir à gérer des risques systémiques plus importants.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.