Je vais exprimer ici, de manière très brève mais de façon suffisamment claire pour contribuer sainement à la discussion, ce que je pense du projet Sécurité Emploi Formation en sa formulation actuelle. Le texte de Jean-Louis Cailloux est très clair. Il n’est aucunement agressif. Il est propice au débat réel. J’apprécie. J’espère que, de mon côté, les termes que je vais employer seront acceptés et ne nuiront pas au débat nécessaire.
https://histoireetsociete.com/2020/10/29/editorial-les-appels-a-une-candidature-unique-de-la-gauche-pour-lelection-presidentielle-de-2022-se-multiplient-depuis-des-mois-sous-diverses-formes-ne-sont-elles-pas-des-formes-de/
1) A mon avis, en l’état actuel de sa formulation, ce projet est illusoire et réformiste. Il détourne des tâches révolutionnaires, rompre avec le capitalisme, construire le socialisme.
2) Mais s’il est pris comme l’un des éléments forts et immédiats de la rupture socialiste, c’est un projet également illusoire dans le cadre d’une démarche révolutionnaire.
I) Le caractère illusoire de la SEF dans le cadre du capitalisme (sans rompre avec ce système).
La démonstration de ce point me paraît simple. Nous sommes entrés, depuis une cinquantaine d’années, dans un nouveau stade du capitalisme. Le capitalisme monopoliste d’Etat, analysé par Lénine puis analysé à nouveau par Boccara, est entré en crise autour des années 1970.
Il a été remplacé par une nouvelle organisation capitaliste, que j’appelle capitalisme monopoliste financier mondialisé. La mise en place de ce nouveau stade a eu pour finalité, selon le point de vue des grandes bourgeoisies des pays capitalistes développés, de surmonter la crise profonde de rentabilité engendrée par la suraccumulation durable du Capital.
La suraccumulation du Capital est la maladie génétique du système capitaliste industriel. Lorsque cette maladie est devenue trop grave (durable) les grandes bourgeoisies se sont organisées pour y faire face. A la fin du 19ème siècle, elles ont mis en place le Capitalisme monopoliste d’Etat. Ce dernier a connu deux phases : la phase proprement guerrière allant de la fin du 19ème siècle aux années 1945-1950 et la phase, toujours guerrière mais aussi de l’illusion démocratique, allant des années 1950 aux années 1970. Au cours des années 1970, le système capitaliste est entré dans un nouvel état de suraccumulation durable. Pour tenter de le surmonter, les grandes bourgeoisies ont complètement remodelé le CME et ont mis en place le CMFM. En quoi cette analyse concerne-t-elle la SEF? Ma réponse à cette question comprend deux sous-parties.
Dans la première, je remarque que la mondialisation capitaliste a rendu l’exploitation des travailleurs encore plus dure qu’elle ne l’était auparavant. La mondialisation s’est d’abord traduite par l’éclatement des systèmes productifs nationaux. Progressivement, les grandes entreprises ont quitté la France pour aller s’installer ailleurs. Elles ont laissé les travailleurs sur le carreau. Quant à celles qui viennent en France, elles dictent leurs conditions. Souvent, elles reçoivent des sous, puis elles se tirent.
Dans la deuxième, je comprends que la mondialisation réelle, celle des systèmes productifs, a nécessairement eu pour complément la transformation des entreprises en marchandises financières et la mise en place entre les entreprises de relations financières beaucoup plus denses. L’économie mondiale s’est financiarisée dans le cadre du capitalisme mondialisé. C’est une conséquence nécessaire. Elle a été stimulée par le fait que le capitalisme des Etats-Unis, qui sont les leaders du système, fonctionne de cette manière. Avant, dans le CME, l’Etat capitaliste était l’organisateur des relations entre ls entreprises en même temps que l’organisateur de la vie des entreprises, de leur essence. Après, dans le monde, où il n’existe pas d’Etat capitaliste, ce sont les marchés financiers qui sont devenus les organisateurs de la vie individuelle et collective mondiale du Capital.
Il en a résulté une double conséquence : 1) le niveau financier est devenu dominant du niveau réel, 2) les travailleurs ont été soumis à une double contrainte : a) la contrainte du marché du travail, b) la contrainte du marché des entreprises, de la financiarisation de leurs actifs.
Les travailleurs sont dès lors soumis à une double vente. A) une vente effective. Ils se vendent sur le marché du travail, s’ils le peuvent. B) Une vente potentielle. Quand ils travaillent dans une entreprise, ils sont vendus comme peut l’être l’entreprise dans laquelle ils ont été embauchés. En attendant une vente éventuelle, le Capital les organise de telle sorte que l’entreprise puisse être vendue dans les meilleures conditions. Et les actionnaires reçoivent des dividendes.
J’en viens maintenant à la SEF. Ce projet ne concerne que le marché du travail. Comment penser révolutionner les rapports capitalistes actuels par une simple intervention relative au marché du travail sans remettre en cause totalement l’existence du marché des entreprises, qui est le marché dominant?
Je ne développe pas davantage mais ma conclusion sur ce point est la suivante : le projet SEF est illusoire dans le cadre du capitalisme financier mondialisé. Si l’on veut changer aujourd’hui la situation des travailleurs dans un pays comme la France, il faut s’attaquer au Capitalisme en son état actuel d’organisation. Ce n’est pas la marchandise force de travail qui fait le Capital, c’est le Capital qui fait la marchandise force de travail. Si l’on veut changer la forme marchandise de la force de travail, il faut donc changer le Capital, l’éliminer.
II) Le projet SEF dans le cadre du socialisme
Faisons l’hypothèse que mon raisonnement soit entendu et que les actuels partisans de la SEF, aujourd’hui réticents à l’égard du socialisme et de la nécessaire rupture avec le système capitaliste, acceptent finalement cette idée.
Ils (elles) peuvent dire : “OK, il faut rompre avec le capitalisme. Il faut construire le socialisme. Mais pour mobiliser les masses populaires dans cette immense bataille, faisons de la SEF un instrument, un objectif immédiat, de la mobilisation et de la lutte pour le socialisme”.
Est-ce que, pour autant, nous aurions fait le tour de la question? Je ne vais guère développer ce point, mais je dois dire que je suis très réservé. Autant je pense que ce projet est nourri de bonnes intentions et qu’il est différent des élucubrations de Friot, autant je le crois limité dans sa démarche. Cela dit, les choses ne sont pas simples et c’est pourquoi il faudrait en faire une étude approfondie.
Quelle est l’intention de la SEF? Cette intention est de changer la nature marchande de la force de travail en agissant sur le marché du travail. D’une part, il s’agit de modifier l’accès des travailleurs aux biens et services en stabilisant la nature marchande de leur force (aspect sécurité). D’autre part, il s’agit de permettre aux entreprises d’embaucher le maximum de main-d’oeuvre sans mettre en cause leurs capacités productives (aspect flexibilité). Le but de ce projet est double: 1) Il est de faire que le marché du travail à la fois fonctionne (les entreprises licencient, les travailleurs changent d’emploi) et ne fonctionne pas (le prix de la force de travail est socialisé. La masse salariale est socialisée). 2) Il vise, à travers la flexibilité qu’il organise, à qualifier toujours plus la force de travail (d’où le couplage entre sécurité et formation). Le couplage entre formation et emploi fait évoluer la situation des travailleurs d’une problématique individuelle de l’emploi vers une problématique sociale du travail.
Comment peut-on être réservé à l’égard d’un tel projet?
En réalité, je ne suis pas réservé. Je me pose simplement des questions. A l’époque où Paul Boccara lançait cette théorie sur le marché, j’avais posé quelques questions; mais comme à son habitude, il ne répondait pas. Je n’étais d’ailleurs pas le seul. J’ai encore le souvenir très présent d’en avoir discuté avec Tony Andréani. Nous nous demandions : «Sans exclure l’existence de système d’ajustement des métiers et qualifications en cours de vie des individus, ne serait-il pas préférable de planifier les formations au lieu de dépenser temps et argent à corriger les mauvais choix effectués par les individus au départ de leur vie, que ce soit volontairement ou par effet du système?». D’autres se montraient très critiques de cette théorie. Le Forum marxiste, par exemple, avait, sous la plume de Xuan me semble-t-il, publié un texte très argumenté sur cette question. Je ne fais même pas allusion au fait que (c’était en tout cas l’une de mes interrogations) le projet SEF, qui se présentait comme un projet subversif du capitalisme supposait que le capitalisme fut aboli pour avoir la moindre chance d’exister. Bref, ce que je souhaite souligner ici est que cette époque devrait être révolue. Il appartient aux communistes, collectivement et en étroit contact avec les travailleurs, de promouvoir les idées de la révolution et non d’utiliser des pancartes pour se distinguer les uns des autres.
Certes, le projet SEF est nourri de bonnes intentions. Il vise, disent ses promoteurs, à dépasser le marché. J’imagine que cela veut dire qu’il vise à dépasser le marché capitaliste. C’est un projet révolutionnaire. L’application de la SEF agira sur la société à la manière d’un antibiotique. La révolution partira de la SEF et s’étendra à toute la société, à tous ses rouages. J’en viens donc maintenant aux 5 grandes questions qui me viennent à l’esprit à propos du projet de la SEF.
1) Est-il possible que la SEF ait cette vertu révolutionnaire centrale? La SEF agit sur la marchandise force de travail, sur la capacité de cette forme à faire accéder les travailleurs aux produits de leur travail. Elle se situe par conséquent au niveau de la circulation. La révolution socialiste prend elle place au plan des rapports de circulation de la valeur marchande ou au plan des rapports de production et de consommation de la valeur marchande?
2) A mon avis, le socialisme, tout en satisfaisant les besoins populaires, vise à transformer l‘essence marchande et capitaliste des rapport sociaux capitalistes. Or quelle sont les facteurs transformateurs de cette essence marchande? Ce sont les investissements matériels et humains. Par conséquent, au delà de la transformation des rapports sociaux de propriété proprement dits, quel doit être le levier principal d’une transformation révolutionnaire? N’est-ce pas l’investissement sous toutes ses formes?
3) Oui mais le projet SEF, c’est précisément un projet qui fait le lien avec la formation, laquelle est un investissement humain fondamental de la société socialiste, organisée au plan national. Cela ne répond-il pas à ma préoccupation?
Voici alors deux questions qui me viennent à l’esprit. A) La formation, qui la détermine? Sont ce les individus, au gré de leurs désirs de changement d’emploi ou les entreprises, au gré de leurs actions productives? La formation ne doit elle pas être conçue d’abord et au moins dans ses grandes lignes, au plan de la société? Sont-ce les étudiants qui font la formation ou sont ce les formations qui font les étudiants? B) Les communistes estiment que le socialisme est la société la mieux placée pour promouvoir la Révolution Scientifique et Technique d’aujourd’hui. N’est-ce pas la liaison Formation-RST qui doit donner sa forme à la Formation quitte à ce que par la suite soient organisés les ajustements indispensables tant au niveau des individus que des entreprises. Je crois que le projet SEF est loin du compte sur ces divers points. Mais quelle est la nature de la RST en cours? Sommes nous au clair sur ce point?
4) Ce que le socialisme doit réaliser à l’égard de la force de travail, ce n’est pas seulement la sécurité de l’accès au revenu national et une liaison ex ante avec les besoins de la RST et de la société. C’est le renversement du caractère dominé de la force de travail par les rapports sociaux capitalistes et par les forces productives matérielles. De dominée qu’elle était, la force de travail (les travailleurs) doit devenir dominante. Cela suppose l’obtention de droits nouveaux dans tous les domaines. Cela suppose que les différences de niveaux entre les travailleurs tendent à s’estomper sur la base d’une qualification réelle, générale, de masse. Cela suppose que les travailleurs bénéficient de plus en plus de tous ces services collectifs qui font la qualité et l’efficacité d’une société moderne. A la limite, les promoteurs du projet SEF devraient appeler leur projet Sécurité Emploi-Formation-Recherche-Santé-Transports- Communication-Administration-Logements-Sécurité intérieure- Défense nationale-Souveraineté nationale, Environnement, sans oublier un etc indispensable. Cela deviendrait le projet de SEFRSTCALSDSEE.
Car sécuriser la force de travail, cela suppose, à mon avis, le développement prioritaire de tous ces services (éducation, formation, recherche, santé, sécurité, transports, culture, communication, administration, logements, souveraineté nationale, défense nationale, environnement) dont l’énumération recoupe et dépasse ce que nous avons l’habitude d’appeler les services publics et qu’il faut absolument et d’urgence reconquérir tout en les élargissant ?
5) Au total, ce que je crois est que le projet SEF est surestimé (ses vertus révolutionnaires), très incomplet (tout ce qui contribuer au renversement des positions respectives antérieures entre travailleurs et société d’une part, entre travailleurs et forces productives matérielles d’autre part) et qu’il manque à ce projet une réflexion approfondie sur le socialisme et ses exigences. En l’état, ce projet ne peut satisfaire les besoins des travailleurs que sur la base d’une réflexion superficielle. Il se propose d’apporter une sécurité juridique aux travailleurs. Il me semble que les communistes se doivent de proposer aux travailleurs de construire avec eux une sécurité réelle et de long terme, une sécurité qui soit en même temps la transformation en profondeur tant de la société capitaliste que de la société marchande, et de la nature marchande de la force de travail dans cette société. Il s’agit de construire non pas l’Amérique mais l’abondance.
Comment conclure ce texte? Je vais avancer deux idées. Toutes deux ont trait à ce que les travailleurs, qu’ils soient en fonction, en chômage ou en attente d’un emploi, demandent. Moi, je ne suis pas devin. Je suis retraité. Je vis loin de la France, dans un pays socialiste, et j’attends que les communistes du terrain me disent ce que les travailleurs de France demandent.
Cela dit, et en l’attente, ma première idée est la suivante. S’il est vrai que la sécurité de l’emploi est la plus importante des revendications des travailleurs de France, soit, admettons. Mais dans ce cas, je ferais remarquer qu’un projet du genre SEF n’est certainement pas adapté dans l’état actuel de sa formulation. C’est même une illusion. Que signifie une sécurité de l’emploi suivie d’une formation si l’entreprise dans laquelle vous travaillez peut être à tout instant vendue, achetée, recomposée? Et vous croyez que les capitalistes vont laisser faire? Tant qu’à mener la lutte immense que nécessitera l’application d’un tel projet, faisons en sorte que cette lutte aboutisse à l’élimination immédiate de la grande bourgeoisie française de tous les lieux de pouvoir, économique, politique, culturel, administratif, militaire. Car rien ne changera si elle demeure en place.
Ma deuxième idée est la suivante. Certes, on peut se dire que, pour que les masses populaires se mettent en branle, il faut absolument qu’elles soient concernées. C’est l’évidence. Il me paraît clair que des mesures immédiates pour améliorer la vie des travailleurs s’impose. Cela dit, le projet de la SEF, c’est autre chose. C’est un projet d’ambition révolutionnaire et de moyen long terme. Jean Claude Cailloux présente ce projet comme une motivation immédiate et comme un dessin d’avenir. Ma réaction est de penser que l’avenir doit être construit avec les travailleurs, qu’ils ont besoin de conquérir immédiatement les droits qui leurs permettront de faire cette construction. Mais que les traits de cette construction ne sont, dans l’état actuel de la réflexion sur la SEF, qu’une bien pâle image de tout ce qu’il faudra construire pour changer la société.
Jean-Claude Delaunay
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LEGRAND
Quand je lis les deux derniers paragraphes du texte de Jean-Claude , c’est ce que je pense. Je demande aux militants communistes de pouvoir témoigner de ce que les travailleurs pensent de cette SEF, on a besoin de retour militant, car pour le moment je n’en vois pas. Mais peut-être n’ai-je pas une connaissance de ces expériences militantes, il faudrait que des camarades nous éclairent si ils en ont.
Mireille POPELIN
je finis ( mauvaise manip ) sur ce que pensent les travailleurs dans les entreprises
Mireille POPELIN
Dommage que Jean-Claude Delaunay n’ait pas eu un temps d’intervention pour le débat d’hier ( rupture du capitalisme) . débat organisé en distanciel et très suivi. Il faudrait renouveler la démarche et continuer sur plusieurs thèmes, le travail en serait un.
J’ai été frappée par l’hostilité de certains jeunes communistes envers la Chine” la Chine ça ne fait pas envie” a dit une jeune communiste. Mais comment en serait-il autrement puisque nous n’avons plus de journal communiste? L’Huma avec les articles de Lina Sankari dénigre sans cesse ce pays: Les articles sur la Chine sont les mêmes que sur le Monde !
Très bien cet article sur la SEF, oui on a besoin de retour sur
Danielle Bleitrach
C’est bien le “jeunisme parisien”, mais la camarade qui menait le débat Fanny a été incroyable, . parlant ostensiblement durant mon intervention, se tournant, il est rare que l’on me destabilise mais là elle a réussi c’était de la provocation pure et simple comme on ne voayit qu’elle à l’écran toute son agitation avait pour but de disqualifier mon propos et elle a fini comme je l’interrogeais sur son attitude par me dire “oui il faut que tu t’arrêtes tu parles trop longtemps” ce qui était je crois inexact en regard d’autres. J’ai quitté le débat après ça. Mais ce déplaisir n’était rien en regard des contenus . les jeunes qui intervenaient et qui appartenaient à ce cercle parisien, celui d’une JC désormais dirigées par un antisoviétique issue de lutte ouvrière, ne représentait en rien les jeunes que je connais. Cela me confirme dans le fait que la direction du PCF vit trop enfermée dans un tout petit milieu. je dois dire qu’en dehors des deux intervenants Remy Herrera qui parait en avoir autant marre que moi…et Laurent Brun bien comme d’habitude tout le reste témoignait simplement de l’état réel du PCF. En ce qui me concerne il n’y aura pas de compte-rendu et l’expérience s’arrête là.i.
Ces gens-là “les jeunes” en particulier sont trop vieux pour moi ils se sont fossilisés il y a 20 ans, ne veulent rien apprendre, simplement être confirmés dans leur incurie et leur logomachie sans intérêt. je dois dire que celle qui est intervenue je crois qu’elle s’appelait Stéphanie et qui a susurré très dame du XVI à quel point elle aimait les Cubains mais qu’il valait mieux pas en parler parce qu’ils étaient trop pauvres pour les français m’est apparue comme le comble …
Le seul aspect positif de l’expérience est qu’elle m’a confirmé que j’avais bien fait de rendre ma carte et que cela me permettait de penser, d’accomplir un travail devenu malheureusement impossible dans le pCF… Je suis de plus en plus pessimiste sur l’avenir de ce parti et comme il n’y a rien d’autre sur la dérive derrière les USA et l’OTAN vers laquelle nous nous dirigeons. C’est la question du pays qui est posé il faut se faire une raison nous sommes devenus une annexe des USA où l’on peut dire n’importe quoi sur le communisme, son passé, son présent.
Victor Blanc
C’est votre intervention qui était lunaire. Aucun intervenant ne s’est permis un comportement comme le vôtre, c’était sidérant. “Jeune fille, ça, ça ne vous intéresse pas ce que je dis ?” Qui pensez vous être pour reprendre qui que ce soit ? Un professeur ? Vous oubliez que vous ne ne vous adressiez pas qu’à Fanny, mais à 400 personnes. Et outre des “petits” détails matériels d’organisation qui ont l’air de vous échapper, que les organisateurs du débat dont était Fanny avaient énormément de choses à gérer pendant le débat lui-même (plus de 400 personnes à gérer avec les obligatoires problèmes informatiques), nul n’est obligé de vous écouter religieusement. Votre point de vue est intéressant, ni plus ni moins qu’un autre a priori.
Et non, vous n’avez pas été censurée, vous avez eu le même temps de parole que tout le monde.
Victor Blanc
Danielle Bleitrach
je n’ai jamais dit que j’ai été censurée… simplement destabilisée ce qui n’est pas grave, ma critique porte sur le contenu de ce à quoi on forme les jeunes communistes, ce qui est bien plus grave que la fin d’une intervention sans importance. Le refus de s’intéresser à l’international, de connaitre ce que sont les socialismes ayant existé ou existant.
Un parti qui laisse l’international à une autre force politique (en l’occurrence à la social démocratie) c’est comme une nation qui renonce à sa souveraineté et c’est ce que j’ai perçu dans la plupart des interventions. Comme la transormation du passé et des luttes internationales d’aujourd’hui.
Ce n’est pas rien et c’est ça qui m’a impressionné. L’uRSS n’a rien apporté, mais nous n’aurios pas la sécurité sociale sans l’exempke et le rapports des forces à la libération, la Chine il ne faut pas en parler mais comment peut-on imaginer qu’avec une image aussi négative des socialismes nous soyons crédibles?
Je découvre l’ampleur des dégâts et je suis découragée, je ne vois pas ce que l’on peut faire pour remonter un tel courant. Même ce blog m’apparait une fatigue inutile… Je pense qu’il y a des gens qui ont encore l’ardeur pour faire ce travail moi quand je traduis deux ou trois articles par jour, je lis un livre en deux ou trois jours… j’écoute des vidéos… Je suis parfois au bord de l’évanouissement et je viens de sortir d’une crise des cervicales… tout cela pour essayer d’apporter cette connaissance dont ces jeunes ne veulent pas. c’est très triste… Donc il faut penser autrement.
Du moins je renonce à garder la pêrspective d’écrire en priorité pour les militants du PCF, de participer à leurs combats politiques, je ne saurais plus… et vous avez raison, je me suis sentie “lunaire”, tout ce que je savais, toute l’expérience acquise était inutile.
Pourtant paradoxalement dans la vie j’arrive à convaincre plein de gens, il me semble qu’au contraire ils attendent des gens qui les sécurisent, qui font régner l’ordre, la dicipline sans flicomanie…Il se souviennent des communistes. La Chine n’a pas qu’une opinion défavorable, c’est parfois de l’envie et de l’admiration. La haine du Chinois est une forme de racisme particulier qui rappelle celle des juifs, on les envie, on les croit plus forts qu’ils ne sont. Même le monde arabe n’éprouve pas comme le monde chrétien du mépris mais l’idée qu’ils savent se débrouiller, ils peuvent aider. Les Chinois sont des gens solides dans un monde qui se délite. Les communistes auraient intérêt à apparaitre solides, fermes, mais bienveillants…
Les gauchistes libértaires ne sont aimés par personne…
C’est tout cela que je ressens et qu’ile est impossible de partager.
Je suis une vieille femme j’ai besoin de tranquillité… J’aime comprendre, lire, pourquoi continuer à me mêler de gens qui ne comprennent pas ce que je dis et qui me font de la peine en salissant les combats d’une vie… Je crois qu’il faut savoir tirer un bilan nous sommes désormais trop loin les uns des autres.
Baran
Victor je suis désolé mais vous interpellez Danielle comme un vrai goujat! Cette dame a une expérience et une expertise militante, intellectuelle de haut niveau. Elle était membre du comité central, a été formée par les plus grands communistes français, à une connaissance fine de l’expérience cubaine. Tout ne se vaut pas. Quand des personnes de la qualité de Danielle ou Jean Claude disent quelque chose on devrait traiter cette parole avec une autre approche que celle qui a été faite hier et qui leur est faite en général. On devrait savoir “capitatliser”, donner une autre valeur intersubjective, organisationnelle aux observations de ces personnes. Le problème du PCF c’est peut être aussi un peu ça. Un communisme huitiste qui tend à faire table rase de l’histoire et des forces communistes. En faisant mine de traiter toute parole à la même enseigne au sein du parti… Continuons sur ce mode d’organisation et la tendance hégémonique des loosers social-dém au sein du parti a un bel avenir!
Danielle Bleitrach
je vous remercie, c’est la première fois depuis près de trente ans qu’en France , dans ce parti quelqu”un se conduit correctement avec moi.
Et vous jeunesgens, ce sera mon dernier mot: on vous fait tellement la cour qu’on en oublie de vous apporter l’essentiel, la transmission d’un savoir dont vous auriez le plus urgent besoin pour aujourd’hui et pour l’avenir… J’ai toujours respecté et même aimé mes étudiants et je crois que ce fut réciproque mais l’essentiel que je pouvais leur donner n’a jamais été la familiarité mais au contraire me battre avec eux pour un vérita ble enrichissement celui d’une vie… je vous laisse à vos certitudes et j’espère qu’un jour vous serez réellement en capacité de vous battre contre ceux qui le méritent.
Daniel Arias
Oui Mme Bleitrach est un professeur et un cadre expérimenté du PCF du temps où il était communiste. Elle connait l’Histoire du PCF et de ses transformations, mais aussi elle connait les PC d’autres pays, c’est une grande richesse.
Elle démontre avec son blog une cohérence dans son combat qui manque clairement aux militants du PCF aujourd’hui.
Vous parlez de point de vue ce qui est une idiotie pour un communiste, je ne crois pas que Danielle donne de points de vues, ce n’est pas le café du commerce.
Chacun de ses écrits sur son blog apporte une analyse du monde, avec ses spécificités culturelles, russes, sud américaines, chinoises.
Ce ne sont pas des points de vues mais de l’expérience accumulée par elle même et par les auteurs qu’elle a pu lire.
Une analyse n’est pas un point de vue, elle est juste ou fausse, la réalité ne change pas selon un point de vue. La victoire de l’Armée Rouge conduite par Staline n’est pas un point de vue, cela n’a pas la même valeur que les rapports écrits par les Nazis qui eux expriment des points de vues même imaginaires et mensongers, la fable capitaliste est un point de vue de classe, l’analyse du capital par Marx est scientifique, repose sur des faits vérifiables.
Je ne connais pas votre âge mais je trouve le même genre d’arrogance chez les jeunes de l’âge de mes enfants, où la culture se résume parfois à des documentaire de 40 minutes, sans faire de liens entre les divers domaines étudiés et le passé.
J’ai la sensation qu’une nouvelle génération est incapable d’écouter et croit détenir le savoir comme une illumination sans travail, sans écouter les anciens, sans respect.
L’anarchie, l’opportunisme et l’amateurisme règnent dans la gauche française.
La communication Internet du PCF en est une démonstration: faire un site avec “Nation Builder” il faut le faire !, des vidéos sur la chaîne YT qui dépassent à peine les 1 000 vues les meilleurs jours. Vous parlez de problèmes informatiques, c’est pratique, c’est de l’amateurisme. Lorsque je travaillais il était impensable de dire au client: “c’est un problème informatique”, nos logiciels devaient marcher point final, hors de question de laisser des milliers de camions plantés dans les entrepôts ou une pièce livrée au mauvais endroit ou en retard.
Maintenant si vous êtes sincères et voulez faire progresser le socialisme réel en France, faites des productions durables sur Youtube, de manière professionnelle, formez vous ou demandez à des anciens. Faites des formats consistants, avec des intervenants soigneusement triés, non compromis avec la social démocratie.
Un seul intervenant à la fois, ou au moins des intervenants qui poussent dans le même sens. Et sans animateur léger ou peu formés.
Vous pouvez vous inspirez du travail de Dominique Pagani, qui donne des cours de philo forts intéressants, sans interruptions, avec des animateurs pertinents et compétents. Il y combat la destruction de la raison et l’amnésie, c’est ardu parfois, mais ,on en sort avec des connaissances pur lutter contre l’obscurantisme.
Le camp d’en face s’accommode de la médiocrité, de l’amnésie, de la confusion, nous communistes ne pouvons pas nous le permettre. Le camps d’en face se prépare et la crise sanitaire n’est rien en comparaison de la crise économique qui vient, les PIB s’effondrent partout, faillites et concurrence vont devenir très fortes et violentes, d’autres problèmes vont se poser aux communistes que d’être élus conseiller municipal ou adjoint avec un vert ou un PS.
Danielle Bleitrach
En relisant toutes les interventions à propos du débat tout en traduisant un texte cubain sur les élections présidentielles, texte que j’espère publier aujourd’hui, il m’est venu les réflexions suivantes:
1- Comme disait Mao, on ne secoue que les arbres qui portent des fruits et ce débat a été suffisamment centré pour donner envie de le secouer pour que les fruits en tombent..
2- Mais dans le fond, nous tournons autour de deux caractéristiques de la “démocratie” qui n’ont pas été abordées.
Celle qui aujourd’hui veut que l’opinion soit équivalente au savoir. L’enseignant ne sait plus ce qu’il soit enseigner, il n’a plus de collectif et il se raccroche au consensus dominant, au politiquement correct et il invente que les caricatures de Charlie dans le manuel sont le fin du fin de la liberté d’expression, la logique veut que l’opinion contre le savoir donne le droit de le décapiter.
3- cette liberté là est celle du marché, chaque individu en vaut un autre en tant que consommateur et il n’est le produit d’aucune histoire, aucun rapport social, il est l’égoïsme incarné et le politique doit fonctionner sur ce modèle. C’est ça la démocratie chacun compte pour un. Le show médiatique aux USA. Mais en fait ce pseudo égalitarisme fonctionne sur la brutalité totale, les pauvres, les vieux, sont condamnés seule la jeunesse fut-elle inculte a tous les droits, en tant que produit de consommation qui donne “envie”.
4- A cette logique là le socialisme en oppose une autre , l’existence d’avant-garde, ceux qui sont prêts à donner leur vie, à consacrer du temps pour comprendre, faire avancer et qui doivent apprendre pour justement vaincre cette illusion de démocratie. Ceux qui respectent l’héritage mais non comme une bible mais comme une aide pour penser ce qui est en train de naître et là l’échange entre génération est précieux, respectueux sur le fond comme dans la forme.
Nous sommes dans une societe, nous déclarer communiste, prendre une carte n’est pas rien, mais c’est un travail constant. Aujourd’hui on ne mesure pas ce qu’est prendre la carte du parti, mon mari avait coutume d’accueillir le jeune adhérent en lui disant c’est très important l’acte que tu viens de faire, il peut te conduire à la torture, à la mort mais il est aussi une chance d’accomplissement dont tu n’as pas idée. Pense avec gravité ce que tu viens de faire et tire en les conséquences à chaque moment de ta vie. C’est de cette gravité, de cet accomplissement dont la “mutation” et les vingt ans de dérive nous ont privés et avec nous le pays de ce que nous représentions.
5) Mais là où PAM a raison c’est quand il aborde un autre critère indispensable pour définir cette avant-garde, celui de la pratique transformatrice. C’est même ce qui fait que la révolution culturelle et sa jeune garde rouge n’est pas totalement comparable au “marché” et à la consommation de la marchandise “jeune”, c’est une autre dimension de la démocratie du parti qui a été complètement oubliée celle ou chacun peut dire n’importe quoi parce que cela ne débouche sur aucune action- intervention. C’est même ce qui fait que Laurent Brun est plus entendu, parce qu’il fait, participe à un collectif qui agit. Delaunay apporte beaucoup parce qu’il est dans la même optique même si c’est un intellectuel, il met au centre de sa réflexion l’action et les possibles. Laurent Brun et lui sont membres du parti, ils vont préparer le congrès qui traitera de ces questions.
6) ce n’est pas mon cas. Donc ce n’est pas par coquetterie, ni même parce que je suis gorgée d’humiliations, de diffamation, de censure que je pense devoir ne plus me mêler de ce genre d’initiative mais parce que je n’ai plus la pratique collective qui y correspond. On m’a obligé à quitter ce parti et je n’y reviendrai plus maintenant il est trop tard et je dois avoir une action qui corresponde à mes engagements. C’est tout.
Kevin Guillas-Cavan
Bonjour Danielle,
Nous sommes navré que tu aies vécu le débat de cette manière-là. Je ne commenterai pas ton jugement sur la jeunesse du Parti qui t’appartient entièrement, même s’il m’attriste, mais je te trouve injuste sur la camarade Fanny.
Nous avons appelé au début du débat à de la mansuétude et de l’indulgence car nous ne sommes pas des professionnels. Nous étions trois à gérer la technique de la plateforme, du Facebook-Live, à suivre les débats de la conversation et de Facebook, à prendre les interventions, à tenir le chronomètre. Tu ne pouvais certes voir les coulisses, mais nous étions trois derrière Fanny, dans notre petit appartement parisien, à lui dire qui avait le tour de parole, ce qui se disait sur le fil et le Facebook-Live et à tenir le chronomètre pour qu’elle puisse animer le débat au mieux. Tu ne peux certes pas connaître les coulisses, mais aurais pu accorder le bénéfice du doute et de l’indulgence à une jeune camarade qui s’épuise à organiser le premier événement national sur le socialisme, qui se bat pour que cette idée ait droit de cité et s’impose dans le parti.
Il y a nul complot contre toi. Fanny, au nom du comité d’organisation, t’a invitée personnellement, par mail, dès l’annonce du débat, soit le 30 septembre, par égard pour ton rôle important et par amitié pour ce blog que nous suivons tous et toutes au quotidien. Les Éditions Delga auraient dû se trouver sous la Coupole au Colonel Fabien avec ton livre, ce qu’elles te confirmerons sans aucun doute. Nous t’avons accordé la parole dans le même contexte que les autres : 3 minutes. Comme la plupart des intervenantes et intervenants, nous t’avons même laissé dépasser ces 3 minutes. Nous avons peut-être oublié d’en couper certaines assez tôt, rompant l’égalité des intervenantes et intervenants, car il nous était difficile de suivre le chronomètre en même temps que tout le reste.
Nous réitérons nos regrets pour ton sentiment de ce débat qui, de tous les retours que nous avons eus, y compris des deux intervenants, était d’excellente tenue compte-tenu de nos moyens de militants de base, sans toute la technique du Parti. Nous nous félicitons des échanges qui ont réuni près de 300 camarades sur la plateforme, 400 avec le Facebook-Live, issus de près de 60 fédérations différentes. Nous nous félicitons des 36 pages d’échange sur la conversation et des 18000 personnes qui ont accédé à la vidéo depuis hier. Alors oui, certaines interventions ne correspondent pas aux lignes des organisateurs, notamment sur la République populaire de Chine, mais nous nous félicitons que nombre de camarades aient marqué leur désaccord avec ces interventions que tu évoques. L’état du Parti réel est ce qu’il est et les militantes et militants actuels, mais aussi celles et ceux qui pourraient y entrer et n’auraient jamais été formés, ne seront pas comme par magie, en une nuit, transformé en bolcheviks. Croire l’inverse serait idéaliste.
Nous continuerons de notre côté à œuvrer au sein du Parti à essayer d’élever le débat, pas à pas, à élargir notre camp, le renforcer, le former, avancer ensemble. Et nous continuerons à lire avec intérêt ton blog et ses analyses qui depuis tant d’années contribuent à garder vivante la pureté de l’analyse marxiste-léniniste hors et aux marges du Parti et qui personnellement m’a déjà offert l’opportunité de publier un article défendant des thèses difficilement audibles dans le Parti avec mon camarade Constantin Lopez.
Bien fraternellement et amicalement,
Pour le comité d’organisation du débat du 6/11 « À quelle rupture la crise du capitalisme appelle-t-elle ? », Kevin Guillas-Cavan.
P.S. Il me désole de répondre un message aussi long, mais l’attaque contre notre camarade Fanny qui s’efforce tant de faire vivre le socialisme dans le Parti et a donné beaucoup de temps et d’énergie pour arriver à conduire ce débat dans des conditions difficiles me l’imposait. En tant qu’économiste marxiste, j’aurais préféré discuter le texte de Jean-Claude dans lequel je me retrouve largement, à deux points de détails près, et qu’il me semble important de discuter.
Danielle Bleitrach
je pense que j’ai eutort effectivement de souligner ce désagrément, mais il intervenait en fin de débat après le choc de la découverte du refus de l’international et l’idée mainte fois répétée et écrite qu’il ne fallait pas parler de ça…
Dorénavent je ne me mêlerai plus de tout ça c’est plus sage… Il y a eu trop de coups, vingt ans et plus de diffamations, de haines de censures… donc je n’ai plus confiance et de ce point de vue c’est moi qui doit désormais m’écarter. Prendre de la distance avec un parti auquel il est clair je ne crois plus et dont je pense qu’il ne peut plus me faire que du mal gratuitement.
Je préfère moi aussi rester au niveau des interventions dans ce blog sur le fond. C’est ce que j’ai tenté avec les textes d’aujourd’hui. Restons en là et évitons désormais de me considérer comme une militante… j’ai reçu trop de coups et je n’ai plus la force, ni l’envie d’être mêlée à ces jeux -là.
Vous m’avez définitivement convaincue que ce que j’avais à vous transmettre n’avait aucune importance et je vous en remercie cette ultime leçon sera le coup de pied de l’âne.
Un jour il y a une dizaine d’années c’était à une fête de l’humanité, j’ai vu pire… Risquet devait participer à un débat sur l’Afrique. Il y avait une jeune huitiste à la tribune, elle lui a coupé la parole parce qu’il avait dépassé le temps de cinq minutes. Il a fallu que des militants africains qui savaient qui était cet homme qui avait dirigé les contingents cubains en Afrique, négocié avec Kissinger était, protestent devant cette jeune femme qui osait se conduire ainsi. Rémy Herrera était là et il s’en souvient sans doute… Oui vous avez raison on ne reste pas avec des gens qui osent se conduire avec vous comme si vous étiez quelqu’un qui avait trahi comme les Pierre Laurent et autres face auxquels vous n’oseriez jamais agir comme vous en usez avec moi…
Baran
C’est à cause de ces gens là que je ne prends pas ma carte. Ils vous crachent dessus comme si de rien était et ensuite se parent de la raison neutre des technocrates. Ce qui est grave c’est que y a certainement une part d’inconscient dans tout ça. La bonne foi de la mauvaise foi sartrienne.
pam
mais baran, tu fais exactement ce que tu reproches…
car je fais pour ma part bien la différence entre un militant, même expérimenté, et un dirigeant ou intellectuel communiste qui a une maitrise de la théorie marxiste et une pratique militante lui permettant de faire le lien à partir de l’expérience militante vers la compréhension qui aide à l’action, c’est le cas de danielle ou jean-claude, comme d’ailleurs de laurent et rémy.
mais quand tu parles de “ces gens-là” en mélangeant la huiste qui coupe la parole à Risquet et clara qui est une des jeunes responsables du parti qui se bat pour nos idées, qui a joué un rôle essentiel pour la réussite de ce débat, alors au lieu d’aider les militants à progresser, tu envenimes une incompréhension que je peux pardonner à danielle, mais pas à d’autres, justement parceque je fais la différence. Car danielle à totalement tort de croire que dans ce débat, il y avait un refus de l’internationale ! Au contraire, plusieurs interventions sans parler des deux intervenants en ont parlé et l’apport de Rémy, comme d’ailleurs de danielle, dont tout le monde suit le blog, a justement éclairé cette dimension, que laurent a repris.
S’il y a une initiative du parti qui donnait sa place à l’internationale, dans le sens même que lui donne danielle, faisant le lien entre le national et l’international, c’était bien cet évènement.
Je pense que tout ceux qui suivent ce blog avec intérêt devrait se réjouir de la première grande initiative venant du PCF, qui plus est d’une jeune génération du PCF, sur le socialisme et l’internationalisme.
Chacun organise son engagement comme il le souhaite, et danielle apporte de toute façon avec son blog, mais il reste au fonds que seule l’organisation, donc le collectif, fera bouger le rapport de force.
C’était une leçon classique des écoles de base du parti (que je n’ai pas fait!) la théorie et l’organisation !
Danielle Bleitrach
extraordinaire,tu me pardonnes… remarques c’est u n pas en avant par rapport à la manière dont tu m’as laissé” avec un parano qui m’appelait DB1938, me pourchassait partout… Vous étiez les derniers en qui ‘avais confiance dans ce parti. j’en ai tiré les conséquences je l’ai quitté et j’ai dit partout que c’était un problème individuel. C’était vrai il était difficile de subir ce que je subissais sans jamais être soutenue par personne et en vivant des drames personnels auxquels peu auraient résisté avec force et dignité, sans que personne n’ai eu à me reprocher la moindre trahison.
Vous me pardonnez,merci, merci…
Là il n’y a personne pour dire que si ces collégiens avaient su ce qu’ils cherchaient dans un débat et l’avaient travaillé, ne mettant pas toutes les interventions sur le même plan alors que le premier débat sur le socialisme était si important… peut-être que quelqu’un aurait pu leur expliquer que l’essentiel était d’écouter ce qui se disait et de faire intervenir des gens capables de dialoguer… Aider des jeunes cela existe et on leur apporte plus qu’en tolérant n’importe quoi.. Il n’y a pas eu que moi de destabilisé, même Laurent Brun a eu du mal à se relever des questions qui lui étaient posées…
Oui c’était bien que ce débat ait leu, on a osé parler du socialisme dans un débat officiel duparti rendez-vous compte de l’incroyable avancée c’est à la fois vrai et tragique. L’uRSS était un échec , tu as été le seul à glisser une phrase qui n’allait pas dans ce sens…
Qui a préparé cette initiative, qui a aidé ces jeunes gens en en faisant pas seulement un produit “jeune”?
Qui pense qu’il aurait suffit que la jeune femme s’excuse de son attitude envers moi ? Un mot simplement… Non ils ont raison de maltraiter quelqu’un comme moi, je suis faite pourça n’est-ce pas et si je proteste un peu danielle a mauvais caractère..
Cela fait des années que ça dure. Un jour tu avais écrit un truc sur les kurdes que j’ai publié… sur le site d’un bon camarade a commencé un débat délirant où j’ai été insultée, ça a commencé à 9 heures du matin, quand je suis revenue à 16 heures ça continuait et le camarade qui tenait le fil n’avait jamais jugé bon de me défendre et d’arrêter les insultes.
Le nombre de gens qui viennent me demander que je publie leurs textes parle de leur revue et qui n’ont jamais dit un mot en ma faveur, publié un article sur ce que j’écris …
Vous étiez les derniers en qui j’avais confiance mais dans l’affaire du parano envieux, vous aviez vos intérêts et vous m’aves laissé insulter… J’ai fini par quitter le parti tant c’était insupportable, humiliant, indigne… mais entré dans les moeurs.. et là bis répétita vous me demandez de la pub , de m’impliquer, mais je ne suis pas dans ceux qui appellent, un “oubli”.. Et au cours du débat on se permet de me traiter comme ça.. et il faut excuser “les jeunes” camarades.. Alors que mon intervention avait un but politique important : unir international et national entre autres.. je ne parle pas pour rien mais pour faire avancer… et tu me pardonnes… Alors je vais te dire PAM vous chercherez une autre tête de turc sur laquelle on s’amuse à taper et qui doit comprendre…
Je remercie encore une fois Baran parce que c’est le premier en trente ans qui ose vous dire qu’avec moi vous n’êtes qu’une bande de goujats et que dorénavent vous trouverez quelqu’un d’autre pour relayer vos initiatives et vos combats.
Baran
De rien, Danielle c’est trop d’honneur!
PAM m’accuse de mettre du sel…personnellement c’est pas mon but! D’ailleurs a-t-on vraiment besoin de ça? Les faits sont têtus. Il me manque peut être des éléments pour juger en connaissance de cause mais je crois exercer simplement le minimum de bon sens devant une situation très étrange. Mais cela dit PAM mon pater est originaire du Taurus, je veu bien être la tête de turc pour l’occasion!
Plus sérieusement, hier je regarde un peu comme tout le monde cette conférence. Tout d’abord, je suis surpris de ne pas voir Delaunay -qui en matière d’observations internationales à quelques compétences à faire valoir. Ms sans doute y a-t-il des bonnes raisons (sincèrement je ne préjuge sur les raisons de cette absence qui peut se faire entendre à un niveau orga ou autre). Puis on annonce que Jean-Claude est dans la boucle d’attente du standard avec Danielle (je ne savais pas qu’elle en serait). C’est là que pour moi ça commence à tilter… Primo dans une queue au supermarché quand il y a des personnes d’un certain âge, on leur fait la politesse, non? Deuxio: quand à l’âge tu ajoutes, une certaine notoriété, plus une connaissance pratique et théorique du mouvement ouvrier français et inter (qui colle avec le thème de l’évènement), tu leurs octrois pas une carte GOLD direct? Hein PAM? C’est pas un minimum de bon sens ça? C’est pas un reflexe spontanée en deçà même du savoir faire organisationnel? Je suis peut-être un âne mais j’ai vraiment naïvement pensé que y avait un petit problème. J’ai comme d’autres, la faiblesse de croire que ce qui relève du savoir élémentaire des familles de bergers du Taurus devrait traversé les murs du Colonel Fabien! Je fais mon autocritique…
PAM, tu fais la différence entre la jeune militante et l’autre qui emmerdait Riquet à l’huma, je te concède la valeur heuristique de cette distinction, tu as raison. Et je salue également les militants qui sont parvenus contre vents et marées anticommunistes à finalement tenir cette conférence. Mais comprends tu que nous ne comprenions pas l’indifférence de traitement (publique) de personnalité comme Danielle ou Jean-Claude, sur ce thème là en particulier? Je dit “nous” car je sais que je ne suis pas seul dans cet état d’esprit.
Donc: y a pas mort d’homme; entre camarades sympathiques, tout peut s’arranger… néanmoins il faut relever le problème publiquement, ne pas l’aplanir, de sorte que ça n’arrive plus! Car ça ne veut pas rien dire, réduire ça à du technique ou de l’orga c’est “en partie” une illusion… Voilà mon humble perception.
etoilerouge6
Vs avouerez chère madame que répondre ” ça ne fait pas envie ” est une réponse de supermarché. La politique ramenée à la consommation d’images capitalistes de la part de jeunes militants montre que le parti n’a aucune philosophie, ni orientation sérieuses. Comment le changer de l’intérieur? Ce jeune pourrait au moins constater l’efficacité des uns et l’inefficacité des autres avec les morts en masse comme conséquence et cela continue. Ne serait que cela l’efficacité d’une politique devrait interroger sur cette politique. Croyez vs que les partis aux mêmes sons de cloche en FRANCE ou USA cela fait envie? Ils st ridicules et ns ridiculisent entant que peuple. Ils manipulent st cacophoniques et inefficaces totalement . La démocratie ce st les besoins du peuple pas le sexisme des nécessités.
Xuan
Bonjour à toutes et tous les camarades,
La lutte immédiate pour l’emploi, celle auprès des chômeurs et des précaires devrait servir l’objectif du socialisme et non de réformes illusoires et inopérantes, définies comme but en soi, voire embryon de communisme.
Dans la « grève politique de masse », Thorez écrivait que « bien loin de conduire à la méconnaissance et à la sous-estimation des revendications partielles, la grève politique de masse exige leur parfaite élaboration et vulgarisation et une aptitude à les rattacher aux objectifs plus généraux du prolétariat. »
Laurent Brun a très bien indiqué hier soir le lien entre la lutte économique syndicale et la révolution.
Je n’ajoute rien au texte de Jean Claude, nous avions fraternellement échangé quelques idées ; il est beaucoup plus psychologue et prudent que moi, mais d’abord beaucoup plus expert. En effet j’avais pondu un sujet un peu acide sur le thème “La révolution informationnelle ou l’illusion du bénévolat », avec un développement dans un autre fil sur la question de l’emploi, dans la partie « 6 – L’emploi et la formation ».
Le débat d’hier et particulièrement les interventions de Laurent et Rémy m’ont passionné. Je suis toujours surpris que des points de vue anti marxistes en prennent le contre-pied, mais nous venons de loin ; Hue s’est mis à plat ventre lors de la « marche du siècle » sur le “livre noir du communisme”, et la formation des jeunes mériterait un nouveau Politzer.
La théorie “la Chine est capitaliste” ou “totalitaire”, ou c’est un “social-impérialisme” n’est pas anodine ni innocente, quelle que soit l’intention de ceux qui la reprennent. Elle reproduit très exactement sous une forme de gauche voire “marxiste-léniniste” la troisième voie que prétend suivre Macron entre les grandes puissances.
La promesse non tenue de confier une partie du réseau 5G à Huawei, la volte-face de la France suite aux menaces de Pompeo, et les justifications sur “l’espionnage chinois” s’inscrivent dans le
droit fil des exigences américaines et démontrent qu’il n’y a aucune troisième voie possible.
Le déclin de l’hégémonisme US le conduit à punir ses propres alliés pour leur dicter sa loi et assouvir sa soif de profits. Aucune neutralité n’est possible.
Il ne s’agit donc pas simplement de soutenir l’essor du socialisme en Chine, ou la victoire du PCC et du peuple chinois contre l’épidémie, revers lumineux du mépris de la santé des masses aux USA, au Brésil et en Europe.
La « troisième voie » est de la même nature que l’esprit munichois dans le front uni mondial antifasciste, pour ne pas parler du travail de sape réalisé par certain courant trotskiste durant la guerre de résistance de l’URSS.
Il s’agit au fond non seulement de la lutte entre le socialisme et le capitalisme, mais de notre indépendance nationale.
Le RN s’est ouvertement affiché pro Trump, c’est-à-dire qu’il n’a aucun principe quant au patriotisme. Et de l’autre côté l’élection de Biden est déjà applaudie par tous les chroniqueurs bourgeois, réveillant avec enthousiasme l’atlantisme un peu anesthésié par les frasques de Trump.
La lutte pour le socialisme « à la française » s’associe donc à celle pour la fin de l’hégémonisme.
CHALK
Il est dommage que la plupart des commentaires n’ont aucun rapport avec l’article de J C Delaunay, ce qui en a fait dévier le débat, ce qui est dommage car sa contribution serait importante à mon avis. Il me semble que les problèmes rencontrés dans le débat “À quelle rupture la crise du capitalisme appelle-t-elle ?” viennent sans doute des difficultés à gérer le grand nombre d’intervenants. Et ce serait l’occasion de dire qu’une prochaine fois, les intervenants avec une expertise reconnue dans le sujet, comme Danielle ou Jean-Claude Delaunay par exemple, ne devraient pas être traités de la même façon que nous autres, militants de base. A prévoir à l’avance pour les prochains débats peut-être ? Et il est important que ces questions soient débattues dans le parti, et pour cela on ne peut qu’en féliciter les organisateurs.
GENDRE DANIEL
Prosopopée à Victor,
“J’ai connu autrefois un secrétaire de section qui avait une notion toute particulière de l’autocritique. Il ne retenait que la deuxième partie du mot, la critique, qu’il ne ménageait pas aux autres. Mais il en ignorait résolument la première partie, auto, c’est à dire ; de soi-même.
Procéder à la critique de soi-même, voilà bien la dernière idée qui aurait pu se présenter à l’esprit de notre homme. Au contraire, il disait sans sourciller en parlant de ses discussions avec un militant ; “Je lui ai fait son autocritique“.
Maurice Thorez, “A propos de l’autodétermination” dans l’Humanité du 11 mars 1960
In “Les communistes et la guerre d’Algérie”, page 382. Alain Ruscio; Ed. La Découverte