Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La Minga en Colombie se réunit à Bogota

Le président colombien critique la mobilisation indigène, qui vise à le rencontrer à Bogota, pour avoir mis « la santé et la vie en danger » En dépit de leur diversité ethnique et distinctions linguistiques, les différents groupes ethniques Quechua ont de nombreuses caractéristiques culturelles communes. Ils partagent également un grand nombre de ceux – ci avec l’ Aymara qui est le peuple d’Evo Morales, ou d’ autres peuples autochtones des Ande centrales s. Traditionnellement, l’ identité Quechua est orientée localement et inséparablement lié dans chaque cas avec le système économique établi. Elle est basée sur l’ agriculture dans les régions de basse altitude, et sur l’ agriculture de montagne. On retrouve ces peuples aussi bien en Colombie qu’en Equateur, au Perou, en Bolivie, au Venezuela. La communauté de travail, la relation à la terre mais aussi des cycles de protestation collective donnent une assise originale à la compétition électorale telle qu’on l’a vue hier en Bolivie.

19 Oct 2020 19:47 GMT
photo rassemblement à Bogota le 19 octobre 2020

MINGA / La Minga (minka au Quechua) est une ancienne tradition de travail communautaire à des fins sociales. Dans la Minga, la population se mobilise et s’organise pour le bien collectif : la Minga représente une communauté vivante, une célébration d’amour et de lutte pour la vie en dignité. Aujourd’hui, la Minga autochtone marche dans toute la Colombie, rejoignant la minga de toute la classe ouvrière : d’ascendance africaine, métis, paysans, habitants de la ville, étudiants, etc. La Minga marche dans un grand combat pour la vie pour la justice sociale, pour la défense du territoire contre la voracité du capitalisme transnational, pour la défense du paysan constamment agressé par les latifundiaires, les multinationales et leurs sbires, pour la défense de la souveraineté alimentaire , pour la défense des rivières, contre le pillage capitaliste, contre l’exploitation, contre l’extermination des combattants sociaux tous les jours battus, persécutés, emprisonnés et tués par un appareil d’État au service d’une poignée de capitalistes.(Cecilia Zamundio)

L’épidémie, la violence contre révolutionnaire semblait avoir interrompu la protestation du monde indigène que l’on avait vu apparaître en 2019 et qui tendait à rejoindre celle de la classe ouvrière, de la jeunesse étudiante en Amérique latine. Mais ceux qui ont payé le prix le plus lourd face à cette épidémie, à la crise économique semblent avoir repris force et s’être organisé. Les résultats électoraux en Bolivie, mais aussi la pression indienne et celle de la classe ouvrière , de la jeunesse continue à monter et cette marche en Colombie, le pays au main des narcotrafiquants alliés les plus surs de l’impérialisme étatsunien se trouve confronté à ce mouvement social qui reprend les traditions ancestrales La Minga. Il y a des traditions, des cycles de mobilisation chez les peuples autochtones.

« Lorsque il y a des concentrations de population cela entraîne un retour de l’épidémie », a déclaré le représentant colombien en critquant la mobilisation indigène qui converge vers Bogota comme un risque pourla vie.

Le Président de la Colombie, Iván Duque, a pris la parole pour la première fois depuis l’arrivée de la minga indigène à Bogota, une mobilisation qui vise une rencontre avec lui pour dénoncer la violence dont ils souffrent et le dépouillement de leurs terres.

Duke n’a pas précisé s’il allait ou non recevoir les manifestants, qui sont arrivés dimanche après-midi dans la capitale colombienne, mais il a exprimé sa colère face aux concentrations de mécontentements, en raison de la pandémie de coronavirus.

« Lorsque il y a des concentrations de population cela entraîne un retour de l’épidémie», a mentionné Duke dans son message. Il a ajouté : « L’appel que nous adressons à tous les Colombiens est que rien ne justifie que, pour l’instant, que nous mettions la santé et la vie en danger. »

Pour le chef de l’Etat, les discussions devraient avoir lieu « sans qu’il soit nécessaire de manifesatations, d’ultimatums », et il s’est dit ouvert à « un dialogue sectoriel et opportun sur les questions des régions ».

Le minga indigène est parti samedi dernier, octobre 10, de la municipalité de Quilichao, dans le département du Cauca. Ils sont arrivés à Cali, où rassemblés ils ont demandé à l’alcade d’entrer dans cette ville pour tenir une réunion.

Face au refus du représentant, les peuples autochtones ont décidé de se mobiliser à Bogota, où ils ont été reçus ce dimanche par le maire, Claudia López.

Lundi, les manifestations ont commencé, principalement sur la Plaza de Bolívar,dans le centre de Bogotá, et à un pâté de maisons du Palais Nariño, siège de la présidence colombienne.

La déclaration des pétitions des manifestants contient quatre points principaux : la vie, le territoire, la démocratie et la paix.

En 2020, malgré les restrictions et l’enfermement pour la pandémie, au moins 47 dirigeants autochtones ont été tués en Colombie jusqu’en juin dernier, selon les chiffres de l’Institut d’études sur le développement et la paix (Indepaz).

Ce chiffre, selon le même organe, est passé à 242 depuis la signature des accords de paix en septembre 2016. Sur ce total, 167 des meurtres ont eu lieu au cours des deux premières années du règne de Duke.

Les indigènes colombiens qui se sont mobilisés à Bogota pour tenter de dialoguer avec le président Ivan Duque, se sont concentrés lundi sur la plaza de Bolívar, dans le centre de la capitale du pays, à un pâté de maisons du siège de la présidence de la République.

Sur place a été installé une scène avec une chaise vide pour recevoir le représentant, qui ne s’est pas présenté. En réponse à son absence, le Conseil régional autochtone du Cauca (CRIC), qui dirige la manifestation, a publié une photo de la chaise vide sur la plate-forme.

« Moment historique pour les peuples: le gouvernement national (de) Ivan Duque ne se présente pas à la place Bolivar pour écouter le minga. Nous n’avons pas de président! », a déclaré le CRIC sur ses réseaux sociaux.

Plus tôt, Duque s’est exprimé et a critiqué la minga pour avoir « mis la santé et la vie en danger » des Colombiens en se mobilisant massivement.

Reçus par le maire

Bien que Duque ait refusé de dialoguer, la minga a été reçue par le maire de Bogotá, Claudia López. Le bourgmestre les a accueillis ce dimanche, quand ils sont entrés dans la ville et ce lundi, elle s’est présentée sur la scène organisée sur la Plaza de Bolívar.

« Comptez sur Bogota pour appuyer le processus de dialogue et de concertation », a déclaré Lopez dans sa déclaration aux manifestants concentrés sur le site.

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