Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Macron démasqué par Michel Clouscard

AU FIL DES JOURS ET DES LECTURES N° 220

 Comaguer – 11 septembre 2020 –

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« Alors que la Restauration politique et esthétique se fixe à un moment antérieur, régresse jusqu’à l’étymologie, l’absolu du commencement et souhaite répéter, retrouver, soit dans le concret, soit dans le symbole, au contraire la raison dialectique assume la totalité des moments dans leur finalité. C’est cette fin qui doit se garantir par la raison, d’Etat, du prolétariat »

« L’être et le code » page 516  Editions Delga 2018

En marchant le 6 août à Beyrouth dans les pas du Général Gouraud Macron s’est une nouvelle fois inscrit dans le processus de RESTAURATION d’un ordre dépassé : l’ordre libéral du capitalisme d’avant le Capitalisme monopoliste d’Etat.

Son activisme réactionnaire trouve ses sources dans le Tocqueville visitant l’Algérie nouvellement colonisée, dans son rôle de petit assistant fébrile du pays impérialiste ploutocratique dominant.

En abusant du caractère monarchique de la constitution de 1958 il prend appui sur des dispositions juridiques issues d’un coup d’Etat, il endosse un uniforme trop grand pour lui oubliant que le De Gaulle de 1958 n’est plus celui de 1945, que la fausse décolonisation de l’Afrique (AOF AEF ) est un réaménagement du rapport colonial pour le faire durer, que le programme économique de 1958 se trouve  dans le rapport Rueff-Armand à l’opposé de celui du Conseil national de la Résistance, que la bombe atomique est une façon de calmer une armée qui a failli renverser la République mais ne dissout aucunement les engagements stratégiques avec les Etats-Unis et l’OTAN.

Il va ensuite piocher dans les programmes « socialistes » des années Mitterrand et suivantes les outils de déconstruction de l’unité nationale et de maintien des confettis de l’empire. Les nouvelles institutions créées dans les DOM TOM prises en main par une petite bourgeoisie sans pouvoir économique maintiennent des rapports inégaux avec la métropole  comme ils le sont au sein de la Françafrique.

Dans tous les domaines il s’accroche symboliquement à un passé dépassé. Il est le représentant d‘une classe, la moyenne bourgeoisie provinciale avide et sans projet propre, en phase descendante et soumise à la grande bourgeoisie monopoliste internationalisée

Il est le chef d’un Etat qu’il s’emploie à détruire (haute trahison ?) en n’en conservant que les outils du monopole de la violence légale et en délégant de plus en plus des pouvoirs nationaux à la technocratie de l’Union Européenne. Or un Etat qui ne conserve que des fonctions « régaliennes » (du roi), les mots ont du sens, et qui se défait des autres au profit de divers avatars du grand capital n’est plus un état républicain.

Macron produit d’une sous-classe décadente est le président de la grande régression. Pour arrêter cette chute il faudra, Clouscard le dit en une phrase lapidaire, un Etat du prolétariat, qui est nécessaire pour garder et améliorer les institutions déjà orientées dans le sens de ses intérêts généraux comme par exemple la Sécurité sociale et l’enseignement gratuit et pour ouvrir une phase nouvelle.

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2 Commentaires

  • Xuan

    Pas très convaincant. Je ne crois pas que Macron soit le représentant de “la moyenne bourgeoisie provinciale avide et sans projet propre, en phase descendante et soumise à la grande bourgeoisie monopoliste internationalisée”.
    A croire que la BNP, AXA, le Soc Gén et autres grands capitalistes n’existent pas dans notre pays.
    Clousclard affirme sans preuve et détourne notre attention de l’ennemi principal du peuple le capital monopoliste. Lequel constitue en effet l’obstacle fondamental au progrès dans notre pays. Macron en est le représentant.
    
    N’allons pas chercher dans une “technocratie européenne” la responsabilité de nos malheurs, alors que le CAC 40 est un des principaux oppresseurs de l’Europe et de notre pays.
    Quant à la “technocratie”, elle n’est pas plus une classe dirigeante que la “bureaucratie”.

    La “grande bourgeoisie monopoliste internationalisée” est un concept erroné également, qui déguise les contradictions au sein des pays impérialistes, et notamment l’hégémonisme, et qui rappelle un autre concept de triste mémoire, celui de la “finance cosmopolite etc.”

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Que Macron soit le produit de la grande bourgeoisie ne fait pas de doute.
      Mais l’électorat Macron est bien composé de petits et moyen bourgeois.
      Des retraités aux portefeuilles bien garnis, des petits patrons dont la seule bête noire sont les charges sociales, des enseignants de gôche dont le projet de réunifier la France les séduits, ou la lutte contre le vilain FN que l’ont ressort de la naphtaline à chaque élection. Mais aussi des “socialistes” pro fascistes dont leur mentalité est tout sauf socialiste, quelques opportunistes qui appuient Macron comme notre ancien secrétaire. Une intelligentsia nourrie par les média et toujours prête à servir son maître sans que la célébrité, le salaire, le luxe et les privilèges sont présents Cette caste moyenne et petite bourgeoise est bien décrite par Clouscard et est une réalité, nous pourrons y ajouter toute une armada de petits cadres, de certains employés et ouvriers qui estiment qu’il doivent leurs bons salaire uniquement à leurs mérites, et non pas à la part ponctionnée sur l’ensemble du collectif de travail.
      Sans cette petite bourgeoisie à la vue courte limité à son nombril Macron n’aurait jamais été élus.
      La grande bourgeoise est morte sans son escorte de chiens de gardes et d’obligés. Les premiers de cordée sont bien ceux qui mènent la lutte des classes au quotidien pour le capital au seins des entreprises, dans les média, dans la culture, et à l’éducation nationale et dans les université. Ce ne sont pas les 200 familles.Ces mêmes chiens de garde resteront en embuscade y compris si un jour le socialisme devait vaincre, prêts à faire le dos ronds, pour profiter du nouveau système, l’utiliser et si opportunité le retourner.
      C’est plus ou moins la même base qui a soutenu le fascisme à la période précédente.
      Et c’est bien cette moyenne bourgeoisie qu’il faut démobiliser pour affaiblir les vrais maîtres, tout en renforçant la confiance des travailleurs.
      Mais là encore une partie de la petite bourgeoise qui sévit das la culture produit le défaitisme parmi les ouvrier que se soit Ken Loach ou bien d’autres, comme Michael Moore et probablement aussi Kontchalovski, où finalement encore un aspect négatif de l’expérience soviétique est montré.
      Il me semble que c’était Thorez qui disait lors du rapport Kroutchev, répondant à l’accusation d’avoir dit que le bien de l’URSS: “nous avions dis le bien, mais je crains que l’on ne dise désormais que le mal”.

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