Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le plan de relance Macron-Merkel, les illusions de certains par Vangelis Goulas

Ce qui se prépare actuellement paraît très grave, l’état économique de la France est désastreux… Cela fait des décennies que malgré les avertissements du PCF du temps de Georges Marchais, les gouvernements ont détruit l’industrie française, ont cassé le service public et tentent malgré nos résistances de mettre en cause toutes nos protections sociales. L’épidémie n’a été que le révélateur d’une crise profonde, celle de la France mais aussi celle de l’UE. Nous n’avons aucune illusion à nous faire sur ce qui a été décidé à ce niveau comme nous le décrit ici un camarade syndicaliste grec Vangelis Goulos.

Concernant le « Plan de relance » Macron-Merkel, et pour en finir avec des illusions de certains … Quelques mots sur l’ UE. Le traité du Maastricht en 1992 met en avance une coordination des politiques économiques et budgétaires des états membres. L’institution qui s’est chargée de ce pouvoir est la BCE, elle dispose d’un pouvoir immense, autonome par rapport aux institutions politiques de l’UE, tant en ce qui concerne la conception et la réalisation de la politique monétaire que pour la surveillance du système financier. Les états-membres de l’UEM (Union monétaire européenne) ont également l’obligation de suivre des règles précises, étouffantes, en ce qui concerne la conception et la réalisation de leur politique budgétaire. Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) impose aux états membres l’obligation de présenter des déficits bas (3 % du PIB) et une dette publique modérée (60 % du PIB). Si un budget national sort des strictes limites de l’austérité, il est renvoyé au gouvernement, et le parlement national est obligé d’appliquer les changements proposés par la commission. Lorsqu’un état-membre sort des limites de 3 % pour le déficit et de 60 % pour la dette il devra accepter pour corriger le dépassement du déficit et de la dette, le calendrier de leur réduction et les réformes structurelles qui renforceront l’effort budgétaire (systèmes de retraites, administration publique, santé publique, fiscalité etc.).
La Commission surveille les économies nationales des états-membres en fonction de certains critères qu’elle a institués en variables macroéconomiques, comme le chômage, la dette privée, les crédits des banques dans l’économie privée, les prix de l’immobilier, le coût du travail, les exportations et tente d’imposer un modèle précis de développement et de gestion économique. Un arsenal d’ingérences politiques de l’Union Européenne par le biais de la Banque Centrale Européenne, de l’Eurogroupe, MES (Mécanisme Européen de Stabilité) est constitué pour imposer aux Etats membres l’austérité et les réformes de type néolibéral, en échange du financement de la dette publique. En effet, l’Eurozone a développé un arsenal légal et institutionnel qui ne permet à aucun gouvernement, quel que soit le mandat qu’il a reçu de son peuple, d’appliquer des politiques économiques et sociales qui ne cadreraient pas avec le dogme néolibéral de dérégulation totale.
“Plus d’Europe” ils nous disent … mais par cette phrase ils veulent dire plus de néolibéralisme et d’austérité. Menaces sur les 35 heures, dans le collimateur l’assurance sociale et les allocations, suppression des conventions collectives, privatisations des services publics, partage du chômage entre travailleurs et chômeurs, généralisation du travail à temps partiel, flexibilisation, suppression des cotisations patronales et salariales dans le système des retraites, c’est-à-dire destruction de ce système, « réformes structurelles ». Une union monétaire qui impose la soumission totale des états membres au dogme du néolibéralisme, dans un cadre budgétaire asphyxiant et la destruction de la moindre notion de démocratie et de souveraineté au nom de la « compétitivité », des « marchés libres » et de la « stabilité de l’Euro.
Il est d’urgence que la classe ouvrière française se place en avant-garde, en première ligne du combat pour empêcher l’adoption en France des injonctions antidémocratiques que désapprouvent, dans une proportion écrasante, une majorité des citoyens.
Une clarification de la position du mouvement syndical en ce qui concerne cette construction européenne devient un enjeu stratégique pour mener la lutte des classes avec des travailleurs instruits et informés.
Benoit Frachon disait en 1964 devant le Conseil général de la Fédération Syndicale Mondiale : « Nous nuirions à la collaboration fraternelle des peuples, nous retarderions l’union ouvrière pour le progrès, pour la liberté et la paix, si nous laissions croire un seul instant que dans l’Union européenne que les capitalistes veulent réaliser, il y a la moindre parcelle de cet internationalisme auquel aspirent les travailleurs. Nous devons au contraire démasquer leurs subterfuges et expliquer que les Etats-Unis d’Europe dont parlent d’abondance les représentants les plus typiques des monopoles, ne seraient qu’une simple association réactionnaire d’exploiteurs unissant leurs efforts pour maintenir les peuples sous leur domination, et empêcher l’évolution de la société vers le socialisme, vers une véritable collaboration fraternelle des peuples. » Il est grand temps de réapproprier nos valeurs fondamentales de classe, indispensables pour construire la victoire des travailleurs. Pour en arriver là, bien sûr la lutte économique ne suffit pas.

Sans Parti organisé “de type nouveau», sans Parti Communiste aux valeurs marxistes-léninistes, sans unité de volonté et d’action basée sur son programme et garanti par ses principes d’organisation, des principes du centralisme démocratique il ne peut y avoir de changement dans l’intérêt des travailleurs.

Face à la barbarie capitaliste il n’y a plus d’illusions. Soit avec le capital soit avec les travailleurs !

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