Salamanque et Altamira: cauchemars bolivariens

Pourquoi ce deux poids deux mesures de la presse espagnole, mais cela pourrait être élargi à toute la presse européenne, française en particulier ? j’ai même vu un article intitulé “les médecins cubains, ces esclaves modernes”. Une description implacable de la partialité médiatique à l’égard de Cuba, du Venezuela, mais aussi de la Chine (note et traduction de Danielle Bleitrach).

José Manzaneda, coordinateur de Cubainformación.-

Le gouvernement chinois a annoncé que ses vaccins contre les coronavirus seront un bien public mondial et qu’il contribuera à la hauteur de deux milliards de dollars aux pays touchés, en particulier dans le Sud (1). Cela contraste fortement avec celui des États-Unis, qui ont tenté d’acheter les droits exclusifs de son vaccin à un laboratoire allemand (2), et qui a retiré sa contribution à l’Organisation mondiale de la santé (3). Mais pourquoi ne voyons-nous pas sur nos télévisions un débat à ce sujet, qui affecte l’avenir de l’humanité?

Pour faire face à la pandémie, Cuba a envoyé 2 300 travailleurs humanitaires dans 24 pays (4). Mais le journal espagnol “El Mundo” nous dit que ses brigades médicales sont “de la propagande et des affaires” (5). Et quelle est la véritable «solidarité» pour ce journal? Les dons de l’archimillionnaire Amancio Ortega, propriétaire de la société Zara (6).

Lors des manifestations contre la séquestration à Madrid, dans le quartier riche de Salamanque, des cris de «communiste» et de «bolivarien» sont proférés entendus contre le gouvernement espagnol (7). C’est “la révolte des 1%”, des millionnaires, a dit “à juste titre ” “El País” (8). Curieux car, il y a quelques années, ce journal considérait Altamira, un quartier riche de Caracas, comme le “point zéro” des “manifestations pro-démocratiques” au Venezuela (9). Il est également curieux que celui-ci et d’autres médias, qui ont tant parlé du «débarquement» de familles riches du Venezuela dans le quartier madrilène de Salamanque, ne songent pas à relier les deux phénomènes (10).

Pendant quatre ans, La Havane a tout mis en œuvre – personnel de médiation, infrastructure – pour que le gouvernement colombien et les guérilleros des FARC parviennent à un accord de paix (11). Il l’a également fait pour dialoguer avec la guérilla ELN (12). C’est pourquoi il est inouï que les États-Unis incluent Cuba dans leur liste de pays qui ne coopèrent pas contre le terrorisme (13). La raison: il refuse de violer les accords signés et de remettre la délégation de négociation ELN, comme l’exige le gouvernement de Bogotá (14). Quelque chose d’inouï aussi, alors que l’ambassade de Cuba à Washington vient de subir une attaque terroriste que la Maison Blanche n’a pas condamnée (15). Mais avez-vous lu un éditorial de presse dénonçant une telle impudeur?

Les États-Unis souffrent d’une crise sanitaire sans précédent, ils sont sur le chemin de 100 000 décès dus à Covid-19 (16). En avril, à New York, le chef d’un service des urgences d’un hôpital et un ambulancier se sont suicidés, impuissants face à la situation (17). Nous avons lu des cas de décès de personnes qui, sans assurance, n’ont pas reçu de soins médicaux (18). Le contraste avec Cuba est écrasant. Là-bas, son système de santé publique, coordonné avec d’autres facteurs, tels que des milliers d’étudiants en médecine (19) et de jeunes volontaires (20), a réussi à minimiser le nombre de cas (21). Encore un fait ignoré par CNN?

Pendant la pandémie, plus de 50 000 Vénézuéliens sont rentrés dans leur pays d’origine depuis des pays où ils avaient émigré, comme la Colombie (22). Mais cet exode de retour ne génère plus de nouvelles de la presse internationale (23) (24), ni n’attire l’attention des célébrités «humanitaires» (25). Pourquoi en est-il ainsi?

À Santiago du Chili, le correspondant de l’agence cubaine Prensa Latina a été arrêté pour avoir couvert une manifestation (26). À Washington, un médecin a été licencié pour avoir critiqué, dans un journal, le manque d’équipement de protection dans son hôpital (27). À Miami, un couple a été expulsé d’un centre médical pour avoir enregistré avec son téléphone portable un message de critique des soins de santé reçus (28). Mais là où – nous disent-ils – des journalistes sont détenus, où il y aurait des représailles au travail et ils ne les laissent pas enregistrer dans les hôpitaux, c’est seulement … à Cuba (29).

Récemment, deux membres du groupe musical Yorum sont morts lors d’une grève de la faim en Turquie (30). C’est la «culture du martyre à l’extrême gauche turque», a expliqué le journal espagnol «El Mundo» (31). Vous souvenez-vous de la mort, il y a dix ans, d’un prisonnier à Cuba? Le système mondial des médias a été lancé en bloc contre le gouvernement cubain (32) (33) (34). Pourquoi n’ont-ils pas alors parlé de la «culture du martyre dans la contre-révolution cubaine» (35)?

Et ils sont cyniques … même avec la mort.

Édition: Esther Jávega. Présentation: Lázaro Oramas.