Dans ce blog officiellement consacré aux questions internationales, nous avons décidé de vous présenter des actions qui surgissent “à la base” pour aider ceux qui sont les abandonnés du confinement. C’est-à-dire non seulement les SDF, mais tous ceux qui déjà en temps ordinaire le 15 du mois s’interrogent, les isolés, les entassés, ceux que le capital envoie jouer leur vie pour que rien ne change après les applaudissements de 20 heures, comme le journal télévisé qui déverse sa propagande habituelle…
A Marseille, par exemple la pauvreté fait des ravages… On sait que dans les hôpitaux, il y a un afflux massif des Comoriens. Cette population, en général associée à toute la restauration, parfois non déclarée, en tous les cas vivant souvent dans des conditions précaires mais dans de grandes solidarités, est frappée massivement. Plus généralement, des familles entières n’ont plus de quoi se nourrir. Les institutrices ont alerté non seulement sur les dangers d’inégalité scolaire, mais aussi sur le fait que des enfants n’étant plus à l’école perdent l’unique repas de la journée.
Et il y a ceux qui ne peuvent être confinés, vivant dans la rue et que les foyers jettent dès 6 heures du matin.
Ma fille Djaouida m’a dit son histoire. Celle de trois femmes dont la télévision a parlé, elle me l’a raconté parce qu’elle pensait que cela pourrait amplifier leur action. Donc voici l’histoire de ces trois femmes qui ont pensé aux autres, alors que notre gouvernement ne pensait qu’à ses profits, profitait de la situation pour dépouiller un peu plus les travailleurs de leurs droits, livrait le personnel soignant à un combat sans armes, tandis que d’autres se ruaient sur le papier toilette, dieu sait pourquoi. Dans ce temps là, il y a eu trois femmes dans le centre ville de Marseille, déjà au Secours populaire. Elles se se sont lancées :
“Comme j’avais habitude de faire la maraude avec le groupe “copains du monde” des enfants du Secours Populaire 13, le premier jour de confinement j’ai dit la solidarité ne s’arrête pas, au contraire on en a besoin. J’ai pensé à eux en me demandant : “comment ils vont faire demain seuls dans les rues de Marseille?” Donc avec deux bénévoles courageuses, nous avons décidé de continuer, il fallait que l’on soit bien d’accord parce que j’avais pas le droit de jouer avec leurs vies. C’est des mamans comme moi,mais pas fofolles, donc elles ont décidé de m’accompagner. On a récupéré tout ce qu’on avait chez nous avec un peu de dons de commerçants, qui nous ont donné de quoi remplir les caddies. On a marché des heures pour chercher les sans-abris. Marseille me faisais peur, nous étions seules, nous et eux, mais je sais que la solidarité est internationale, qu’il faut agir parce que personne n’est protégé, on ne peut abandonner personne ni les pays, ni les SDF… “ |
Parce qu’au départ pour revenir à ces trois femmes, au départ elles n’avaient pas de masques. Maintenant, elles en ont, elles en ont reçu du Secours Populaire et elles s’en fabriquent, les lavent.
Djaouida m’a décrit ce sentiment dans un Marseille déserté d’aller tenter d’apporter un peu d’humanité à des gens, la peur mais aussi la conviction de ne pouvoir abandonner des gens.
“Qu’est-ce que ce confinement où des gens sont dans la rue? Jetés y compris des foyers et condamnés à errer tout le jour? ”
Djaouida et ses amies agissent dans le premier arrondissement, tout le jour elles collectent les dons, les distribuent à ceux qui en ont besoin. Elles sont installés avec le Secours populaire, dans les locaux de la mairie du premier arrondissement sur la Canebière. Mais, ajoute-t’elle il y a le secours populaire dans d’autres arrondissements qui agissent aussi. Djaouida a découvert une pensée, une manière de vivre avec le secours populaire: ne cherche jamais à savoir s’il mérite ou non, il a besoin c’est tout. Une morale laïque qu’elle me répète pour savoir si ça être communiste… Ils votent déjà toute la famille sans s’interroger sur qui est qui, simplement parce que comme elle le dit “ma mère serait avec moi si elle était plus jeune, elle doit bouillir de ne pouvoir rien faire”…
Elle n’a pas tort, ce qui caractérise le Secours Populaire, dans lequel les communistes ont joué ungrand rôle, c’est qu’il est question de “solidarité” pas de “charité”, et que celui à qui l’on distribue n’a pas à être un individu “méritant”.
Hier elle m’a téléphoné pour me dire qu’il y avait des jeunes communistes qui étaient venus leur proposer de l’aide: “c’est bien si les jeunes communistes agissent ainsi”. Dis-leur à eux et aux autres que partout il y a le Secours populaire, que les gens ont besoin de tout, de nourriture, mais aussi de produits d’hygiène. Nous avons besoin de bénévoles pour nous aider mais il faut être prudents, se protéger”. On ne peut pas prendre la responsabilité de les jeter dans cette histoire.
Et elle m’a envoyé ces photos, celle qui est en tête de l’article présente ces trois femmes, comme me dit Djaouida, nous ne sommes pas des “fofolles”, nous avons des familles qu’il faut protéger et nous ne restons pas plus que deux ou trois heures de suite dans la rue, les vêtements en rentrant sont laissés devant la porte, les chaussures, nous nous lavons. Mais nous ne pouvons pas laisser les gens ainsi, c’est ça le Secours Populaire.
Certaines photos illustrent la première chose obtenue des pouvoirs publics, que les SDF bénéficient de points d’eau pour se laver. Dans le même temps une savonnerie marseillaise leur a donné des tombées de savon de Marseille qui “protège” de la maladie.
Les points d’eau sur lesquels un savon est à la disposition des SDF. Djaouida m’explique à propos des photos: nous étions le deuxième jour du confinement et on a eu l’idée des points d’eau avec le savon… Regarde comme ils sont contents… Ils revivent…
Voilà alors si vous voulez les aider, Djaouida n’accepte pas d’argent, il faut l’envoyer directement au secours populaire 13, mais en revanche, elle a besoin d’aide, de nourriture pour les familles et pour les SDF, de bonnes volontés dans la distribution. Téléphonez-lui de ma part, si vous êtes communistes, elle pense que vous êtes des gens bien, de confiance, des internationalistes qui vous occupez des pauvres et pas de vos intérêts personnels. 06 50 18 51 18, mais si vous n’êtes pas communistes (peut-être l’êtes-vous sans le savoir), elle sera ravie de toute l’aide que vous pourrez apporter.
voivi les coordonées du secours populaire Marseille :
voila le lien de secours https://www.facebook.com/donate//2490630224534561/?FUNDRAISER-source=external-url |
Danielle Bleitrach
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pedrito
Heureusement qu’existe le Secours Populaire. Dis à ta fille et à ses amies qu’on les admire et qu’on les aime. Depuis 50 ans je suis, je collecte, je verse, j’aide le Secours Pop. dans toutes ses campagnes . Tous les mois. Des gens avec un mérite immense. Un cœur gros comme çà.