Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La troisième guerre mondiale a commencé à Sarajevo

Lavrov : les bombardements de la Serbie en 1999, «une violation flagrante» du droit humanitaire 24 mars 2019, 19:28

Encore un souvenir non seulement de l’histoire du monde et de la raison pour laquelle il est tel qu’aujourd’hui mais de ma propre histoire et du moment où se sont nouées entre moi et la direction du PCF de l’époque des relations douloureuses. J’ai écris un article publié dans la Pensée intitulé “la troisième guerre mondiale commence à Sarajevo.” Il a provoqué la colère du minable responsable aux questions internationales de l’époque Jacques Fath qui déjà engageait au nom “des droits de l’homme” un soutien de fait du PCF aux bonnes œuvres de l’OTAN, en accord plein et entier avec la direction de l’Humanité. Stratégie encore suivie par Pierre Laurent, et sa bande. Mais passons, l’essentiel n’est pas là, mais bien dans le fait que la Russie qui avait elle conservé une politique étrangère proche de l’ancienne URSS, ne s’y est pas trompée. Evguenii Primakov (1929-1-2015) à la brillante carrière diplomatique, était alors aux manettes. Rendu célèbre par la ” boucle Primakov” : alors qu’il se rendait en visite officielle aux USA, il a appris que l’OTAN bombardait la Yougoslavie, le 24 mars 1999. Il a fait demi-tour au dessus de l’Atlantique. Lavrov est un serviteur de l’Etat, au-delà de Poutine, même s’il lui parait sans doute un moindre mal en a conservé une méfiance durable, encore renforcée par l’affaire de Libye. Là encore le rôle de la France et de tous les partis politiques derrière Sarkozy fut un profond traumatisme pour ceux qui avaient conscience de ce qui se passait devant nous: la fin du droit international, l’ère des bandits au nom des “droits de l’homme”. C’est de tout cela dont j’espérais parler en écrivant mes mémoires, mais ils m’ont tous démontré à quel point ils étaient incapables de concevoir le monde et d’y prendre la place qui devrait être la leur… Mais il faudra bien qu’ils acceptent cette relecture du passé pour affronter les échéances d’aujourd’hui (note de Danielle Bleitrach).

DEMI-TOUR SUR L’ATLANTIQUE

20 ans après les frappes de l’OTAN en Serbie, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavorv a livré son analyse des événements : ces frappes ont inauguré une ère d’inversion des règles des relations internationales par les Occidentaux. A l’occasion de la commémoration du 20e anniversaire de la campagne de bombardements de l’OTAN sur la Serbie et le Kosovo, en 1999, le ministre russe des Affaires étrangères s’est exprimé dans le cadre du documentaire Demi-tour au-dessus de l’Atlantique [en référence au demi-tour au-dessus de l’océan Atlantique du Premier ministre russe Evgueni Primakov, alors en vol pour Washington, le premier jour des frappes de l’OTAN sur la Serbie] diffusé sur la chaîne russe NTV, d’après un article de l’agence Tass en date du 22 mars.

Le chef de la diplomatie russe a notamment rappelé le contexte de l’époque, soulignant que, selon lui, le droit international n’avait pas été respecté. «L’opération de bombardement de la Serbie a été effectuée en violation flagrante de tous les principes du droit humanitaire international, parce que des objectifs purement civils ont été frappés. Par exemple, il y a eu un incident avec un train de voyageurs qui, en traversant le pont, a été bombardé par la coalition de l’OTAN», a rappelé le ministre russe, faisant référence à la frappe d’un train sur le pont de Grdelica (dans le sud de la Serbie) et à plusieurs autres «erreurs de tir» de l’OTAN, comme les qualifiait Libération en avril 1999. «Ces erreurs de tir s’expliquent par la méthode de bombardement choisie par l’OTAN, afin de limiter les risques pour les pilotes», expliquait encore le quotidien, qui tenait alors la chronique de l’intervention de l’Alliance contre la Serbie.

Sergueï Lavrov est également revenu sur le massacre de Racak, petit village du Kosovo où 45 Albanais furent exécutés le 15 janvier 1999. Une tuerie considérée comme un casus belli par la diplomatie américaine pour frapper la Serbie, mais dont le déroulement et la nature des auteurs sont controversés. «Ce n’était pas la raison, mais un prétexte artificiel. On sait depuis longtemps que c’était une provocation. On en a parlé et on l’a écrit à maintes reprises, on en a apporté les preuves. Les soi-disant “civils” tués étaient en réalité des militaires, combattants de l’armée albanaise de libération, la soi-disant “Armée de libération du Kosovo” [UCK], déguisés en civils», a développé Sergueï Lavrov dans le cadre du documentaire Demi-tour au-dessus de l’Atlantique. Et de préciser encore : «On sait depuis longtemps que c’était un “piège”. Malheureusement, cette provocation a été organisée par le chef de la mission de l’OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe] de l’époque, l’Américain William Walker qui, après être arrivé sur les lieux et avoir trouvé les cadavres qui avaient été, comme je l’ai déjà dit, soigneusement déguisés en civil, a déclaré juste là-bas, sur place, qu’il s’agissait d’un acte de génocide.»

Les Américains se sont engagés sur la voie de la destruction du droit international. Mais au-delà de ces événements dramatiques, Sergueï Lavrov, fort de son expérience à la tête de la diplomatie russe depuis 2004, voit dans le démantèlement de la Yougoslavie et dans les frappes de l’OTAN contre la Serbie un moment marquant de retournement dans les relations internationales. «A l’époque, le processus de retournement des valeurs avait été entamé et les Américains se sont engagés sur la voie de la destruction du droit international et de son remplacement par certaines règles qui sont censées être à la base de l’ordre», a-t-il analysé. Et de conclure : «La série des aventures initiées à l’époque se poursuit à ce jour. On observe le renforcement de la tendance à remplacer le droit international par des règles inventées uniquement dans l’intérêt des Etats-Unis et de leurs alliés. Il faut y faire face.» Lire aussi : 20 ans après le bombardement de l’OTAN, quelle relation entretient la Serbie avec l’Alliance ? International Raconter l’actualité

En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/international/60359-lavrov-bombardements-serbie-1999-violation-flagrante-droit-humanitaire?fbclid=IwAR0KIqK6GJ6rH82Hinnd7-JLWMQnVzyHESkLFgKqvOP_MZhQa7xQkeNSW0w#.XnvF59-EGyQ.facebook

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4 Commentaires

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Je tente un pari….Y a-t-i dans le monde entier, un diplomate de l’envergure de Serguei LAVROV?
    La France continue à nous donner des ministres de Relations extérieures bien pâlots. Fabius a été le pire dans ce domaine.

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  • Yannick
    Yannick

    Le monde actuel doit beaucoup à Serguei Lavrov véritable bras droit de Poutine voir peut être même président officieux de la Russie.
    Qui se souvient de l’humiliation de nos diplomates français venus demander le remboursement des emprunts russes (fin des années 90). Je pense qu’à ce moment la, voyant l’amateurisme français, les russes ont compris qu’il n’y avait pas d’autres solutions que de rester à l’écart de cette communauté internationale.
    Nous attendons avec impatience de prochains articles au sujet de Monsieur Lavrov, peut être sur sa vision de la Chine ou la place de l’armée dans nos sociétés.
    Amitiés fraternelles

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  • CHALK
    CHALK

    Ton article de 1999 s’appelle “La troisième guerre mondiale a-t-elle commoncée à Kosovo” il me sembleL La Pensée n° 318 avril-juin 1999 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6202245k.r=Danielle%20Bleitrach?rk=150215;2

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    • Danielle Bleitrach

      j’aimerais bien le publier à nouveau, je l’ai perdu bien sur comme la plupart de mes articles et oeuvres… si tuarrives à le sortir, cela me ferait plaisir… j’aimerais être confrontée à mes dires de l’époque… L’article avait fait un véritable scandale, jaques Fath alors responsable des relations internationales avait protesté contre cette publication peu orthodoxe dans la Pensée… Alors imagine ce que cela m’amuserait de lire ce qui pouvait provoquer un tel tollé…

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