Histoire et société

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Le chantage d’Erdogan : La Turquie laisse passer les migrants en Europe. Une politique internationale de la France est un enjeu essentiel

vendredi 28 février 2020 à 09:51

Cet article du journal suisse le temps , comme bien d’autres fait état de la manière dont non seulement Erdogan ouvre les frontières mais comment il aide à la migration. C’est un chantage qui est destiné à améliorer sa position dans sa nécessaire négociation avec les Russes. Mais c’est un jeu dangereux dans une Europe à la dérive.

Des centaines de migrants se dirigent désormais vers la frontière grecque. La décision a été prise après la mort de dizaines de soldats turcs à Idleb en Syrie. Comme nous le montrions dans le précédent article publié dans ce blog, Erdogan contrarié par la contre offensive russo- syrienne et voyant que l’OTAN ne le suit pas se lance dans le chantage à l’immigration. Ce sont les Grecs qui en font les frais, et dans cette période d’épidémie, cela donne de la force à l’extrême-droite, à une xénophobie particulièrement contre productive. Bref, c’est la chute de l’empire américain qui n’est plus capable de maintenir son hégémonie que par des systèmes de blocus, de sanctions, d’aide aux bandes armées de soldats de fortune et avec lesquels les vassaux au nom d’intérêts financiers n’osent même pas rompre tout à fait quel que soit la catastrophe que cela engendre dans leur propre pays. Ce que propose la Russie et plus généralement le monde multipolaire, c’est la négociation et celle-ci se poursuit avec la Turquie comme l’indique la fin de l’article, on a aucun intérêt à mettre l’adversaire à genoux comme le font depuis des années les Etats-Unis et l’OTAN.

Il n’y aura en France, aucune force politique capable de recevoir l’agrément des Français s’il ne prend pas en compte la situation internationale et n’est pas en capacité de défendre l’intérêt national. Etre un super syndicat qui lutte contre la réforme des retraites, rassemble autour de cet objectif c’est bien, c’est essentiel, conserver quelques municipalités par des alliances et un programme de transport gratuit cela doit être fait. Mais quand va se jouer l’élection présidentielle, il faudra une force politique capable de défendre les intérêts des travailleurs et la France, se situer clairement dans une mondialisation qui par la faute du capital est en train de se jouer en apocalypse. Le parti communiste ne peut pas s’il veut être crédible continuer à suivre cette politique soumise aux intérêts impérialistes, des droits de l’homme contraires au droit de l’humanité, celle d’un Pierre Laurent depuis des années totalement acquise aux bonnes oeuvres de l’OTAN en osmose avec la social démocratie. (note de Danielle Bleitrach)

Des réfugiés se massent dans la province d’Edirne, frontalière de la Grèce.

(Photo: Keystone)30538

La Turquie n’empêchera plus les migrants qui essaient de se rendre en Europe de franchir la frontière, a assuré à l’AFP un haut responsable turc vendredi.

La décision d’«ouvrir les portes» a été prise lors d’un conseil de sécurité extraordinaire présidé par le chef de l’Etat Recep Tayyip Erdogan dans la nuit de jeudi à vendredi.

Cette réunion a été convoquée après la mort de dizaines de militaires turcs dans la région d’Idleb (nord-ouest de la Syrie) dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime syrien soutenu militairement par la Russie.

«Nous ne retiendrons plus ceux qui veulent se rendre en Europe», a déclaré ce responsable sous couvert d’anonymat.

Plus de patrouilles grecques

La Grèce a annoncé en conséquence avoir renforcé ses patrouilles à la frontière avec la Turquie, après l’annonce par cette dernière qu’elle n’empêcherait plus les migrants de se rendre en Europe.

Selon une source policière grecque, le nombre de patrouille a été doublé et un appel à la mobilisation générale a été passé en interne. «Tout est sous contrôle, il n’y a pas de raison de s’inquiéter», a toutefois assuré cette source.

Selon les médias turcs, des groupes de migrants se dirigeaient vendredi matin en direction de la frontière avec la Grèce dans l’ouest de la Turquie. L’agence de presse DHA a ainsi rapporté qu’environ 300 migrants syriens, irakiens ou encore iraniens étaient arrivés dans la province d’Edirne, à la frontière grecque.

Chantage turc

Dans le passé, la Turquie a plusieurs fois menacé d’«ouvrir les portes» de l’Europe aux migrants, les observateurs y voyant une manière de faire pression sur les pays de l’Union européenne encore traumatisés par la crise migratoire de l’été 2015. Plusieurs centaines de milliers de personnes, fuyant en majorité les conflits au Proche-Orient, s’étaient alors rendues en Europe en transitant par la Turquie.

En mars 2016, la Turquie et l’Union européenne ont conclu un pacte migratoire controversé qui a fait chuter drastiquement le nombre de passages vers la Grèce. Mais Athènes et l’UE ont noté une hausse des arrivées ces derniers mois.

Ces derniers mois, Ankara a plusieurs fois réclamé davantage d’aide européenne pour faire face à la catastrophe humanitaire à Idleb, où près d’un million de personnes ont fui les bombardements du régime de Damas et de son allié russe, se réfugiant pour la plupart près de la frontière turque.

«Nous accueillons déjà près de quatre millions de réfugiés et n’avons pas les moyens ni les ressources d’autoriser l’entrée sur notre territoire à un million de personnes supplémentaires», a déclaré vendredi le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun.Erdogan et Poutine se parlent

Les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan ont exprimé vendredi leur «inquiétude» au sujet de l’escalade brutale dans le nord-ouest de la Syrie. Ces déclarations interviennent après la mort de plus de 30 soldats turcs dans des frappes du régime de Damas, protégé de Moscou.

Selon le Kremlin, les deux dirigeants ont exprimé leur «sérieuse inquiétude» de la situation à Idleb et décidé d’étudier la «possibilité de tenir prochainement un sommet».

source: ats

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1 Commentaire

  • Papadopoulos G
    Papadopoulos G

    Je peux intevenir, pour souligner le parfait accord entre le PC de Grece et celui de Turquie. Ce que ces deux partis soulignent dans leurs rencontres et leurs actions communes est leur ligne solidaires de paris anti imperialistes. En effet les peuples des drux pays sont solidaires et ont bien analyse la nature de leurs gouvernements. Ces rtats sont tousles deus membres de l’OTAN et inutile de dire la nature profonde de cette organisation. La Turquie a ete une avant garde agressive contre l’URSS avec ses stations d’ecoute et ses bases americaines. Et la Grece qui maintenant a pris le relais dans les grandes largeurs, avec plusieurs nouvelles instalations. Les deux partis ont parfaitement analyse cette realite. En consequence leur obligation politique premiere est la lutte pour la paix dans cette region et la lutte contre leurs propres gouvernements. L’issue heureuse de cela ne peux etre que dans le socialisme en dehors de l’organisation criminelle militaire et du carcan economico- politique europeenne.

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