Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ziouganov : La nouvelle année exigera la résolution de vieux problèmes

L’exemple de ténacité que malheureusement la censure totale qui règne en France interdit de connaitre est bien celui du KPRF et de son très lucide secrétaire G.A.Ziouganov. S’il existe encore un parti communiste en Russie et si celui-ci est la principale force d’opposition c’est à ce lutteur, ce passionné d’histoire qu’on le doit largement. Je lisais hier un article dans lequel le très conservateur Douguine rendait hommage aux communistes russes (il publiait dans le même temps un article sur l’importance d’Hegel non idéaliste mais phénoménologue) et à leur patriotisme, cela n’empêche pas l’opposition de ces derniers à la politique trop favorable aux oligarques, la cinquième colonne, l’insistance sur le fait que la victoire contre le fascisme et l’impérialisme nécessite l’adhésion des peuples. C’est sur ces questions qu’histoireetsociete a choisi de s’impliquer en soutenant tout ce qui va dans le sens de la paix, de la souveraineté mais en ne sacrifiant jamais le fond des intérêts de la nation, de la classe ouvrière, des couches populaires, de la jeunesse à des jeux de factions. Oui nous pensons comme Ziouganov que la nouvelle année exigera la résolution de vieux problèmes, cela fait quelques décennies que le peuple français est dupé. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/240002.html

Le 23 décembre, avant la séance finale de la session d’automne de la Douma d’État, le président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF) et chef du groupe parlementaire du KPRF à la Douma, G.A. Ziouganov, s’est adressé aux journalistes.

– Bonjour !

Aujourd’hui, la Douma termine sa session ordinaire. Mais il faut garder à l’esprit que quatre ans et demi de travail se sont déjà écoulés. Il faut donc rendre compte non seulement des derniers mois, mais aussi de toute la période écoulée. Il est vrai que pendant cette période, la guerre dure depuis près de quatre ans.

J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt la conférence de presse finale et les échanges du président Poutine avec les citoyens du pays. Notre journal « Sovetskaya Rossiya » a publié l’intégralité de ses réponses sur les thèmes clés. Et je dois dire qu’en ce qui concerne le bloc militaro-politique, le président a démontré une excellente connaissance des problèmes. Il a parlé d’une offensive sur tout le front, ce qui est réjouissant. Et nous soutenons activement cette ligne.

Mais la politique financière et économique, qui a fait passer le taux de croissance de 4 % à pratiquement 1 % et moins au cours de l’année dernière, ne nous convenait pas et ne peut pas nous convenir.

À cet égard, nous avons préparé notre programme pour sortir le pays de la crise, le programme de la Victoire. Nous l’avons examiné lors du congrès. Nous l’avons publié à cinq millions d’exemplaires. Nous l’avons envoyé à tous les dirigeants. Et je m’adresse une fois de plus aux membres du Conseil de sécurité et aux gouverneurs pour leur demander de l’examiner attentivement. Car ce programme est entièrement étayé, confirmé par un budget de développement supérieur de 10 billions à celui actuel, et par un ensemble de lois.

Nous avons tenu 19 audiences parlementaires qui ont confirmé notre position. Nous avons reçu le soutien des principales entreprises publiques, de nos gouverneurs et de l’Académie des sciences. Nous avons également mis à profit l’expérience unique des établissements d’enseignement supérieur et de nos scientifiques, notamment Alferov, Melnikov, Kachine, Afonine, Novikov, Savitskaya, Ostanina et Smoline.

Malheureusement, « Russie unie » n’a pas réagi à cela au cours de l’année écoulée. Et, à mon avis, c’est une erreur stratégique et grave de sa part. Mais ils devront quand même s’en occuper directement.

La conclusion principale du discours du président Poutine est que nous devons garantir une souveraineté totale. Et nous sommes très proches de la résolution de cette tâche. Oui, nous vaincrons sur le champ de bataille. C’est tout à fait évident. Les nazis et les bandéristes, sous la direction de leurs superviseurs européens, seront contraints d’accepter nos exigences. Mais tout cela nécessite une consolidation substantielle dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle politique économique et de la nouvelle orientation. Malheureusement, au cours de l’année écoulée, cela n’a absolument pas été le cas.

Je tiens à rappeler au bloc financier et économique du gouvernement qu’avec un taux de 16 à 20 %, un taux de croissance économique de 0,5 % et une monétisation inférieure à 55 %, personne n’a encore réussi à atteindre les niveaux de croissance mondiaux. C’est une absurdité qui doit être rejetée à partir du 2 janvier et ne pas se reproduire l’année prochaine.

Il est essentiel pour nous de comprendre que le pays a accumulé une expérience unique en matière d’entreprises populaires qui, sans recevoir un centime de l’État, affichent les meilleurs taux de croissance. Elles offrent les meilleures prestations sociales, les salaires les plus élevés, des familles nombreuses, de bons logements et un ensemble complet de mesures de soutien aux enfants, aux femmes et aux personnes âgées. C’est pourquoi nous invitons une fois de plus « Russie unie » et les dirigeants du pays à rendre visite à nos collectifs et à étudier cette expérience unique.

Nous insistons également pour qu’ils s’inspirent de l’expérience de ma région natale, l’Orel, où l’on a obtenu la meilleure récolte au monde : 53 quintaux par hectare et sept tonnes de céréales par personne. Aucun autre pays au monde n’a obtenu un tel rendement. Et pour la première fois, nous avons obtenu le meilleur rendement – 185 quintaux – sur les terres de la région d’Orel, qui sont loin d’être des terres noires. C’est cinq quintaux de plus que le rendement obtenu en Europe avec la variété championne, qu’ils cultivent depuis trente ans.

Mais pour gagner, tout le monde doit travailler. Et nous sommes fiers que cette année, notre équipe, les forces patriotiques populaires, le Parti communiste, tous nos amis, les pionniers, les membres du Komsomol, le mouvement féministe, les organisations sportives militaires, l’union des officiers aient fait un travail remarquable.

Je voudrais vous montrer un exemple unique que nos organisations ont suivi. Hier, nous avons envoyé deux cent mille cadeaux dans un convoi humanitaire. Au total, nous avons déjà envoyé plus de trente mille tonnes de marchandises au cours de ces années. Un train de marchandises transporte six cents tonnes. Nous avons donc envoyé plus de cinquante trains de marchandises.

En cette année du 80e anniversaire de la Victoire, nous aimerions nous inspirer de l’expérience unique de l’Union soviétique. Ce n’est pas un hasard si nous avons organisé trois forums antifascistes. L’un d’eux s’est tenu à Minsk et les deux autres à Moscou. Nous avons accueilli 165 délégations. Toutes ont soutenu notre juste Victoire, notre armée légendaire.

Mais c’est avant tout sur les champs de bataille de la Grande Patrie que nous puisons l’expérience unique de notre lutte. Je ne me lasse pas de répéter que, lors de l’assaut de Berlin, sept commandants sur dix étaient des enseignants et des directeurs d’écoles soviétiques. Et près des deux tiers de l’armée étaient composés de communistes et de membres du Komsomol.

Lorsque les fascistes ont voulu bloquer la Volga pour empêcher l’approvisionnement en pétrole de Bakou, la situation est devenue extrêmement dramatique et complexe. Ils ont pris d’assaut Stalingrad. Or, 80 % des moteurs de l’Armée rouge fonctionnaient au pétrole de Bakou. C’est alors que Ferapont Golovaty, qui vivait en Ukraine et avait déménagé dans la région de Saratov, apiculteur de génération en génération, commandant d’escadron chez Boudenny [héros de la guerre civile, NdT], créateur de la première coopérative agricole « Stakhanovets », vendit tout son miel, gagna 100 000 roubles et se rendit avec son sac d’argent à l’usine aéronautique de Saratov. Il a dit qu’il voulait acheter un nouvel avion au nom de sa famille afin de rapprocher la victoire à Stalingrad.

Vous pouvez comprendre le directeur : il a immédiatement appelé le commissaire du peuple, qui en a informé Staline. Et Staline a envoyé une télégramme personnel à Golovaty : « Ferapont Petrovitch, je vous remercie pour votre soutien à l’Armée rouge. La patrie ne vous oubliera pas ! ». Après cela, les théâtres, les usines et des collectifs entiers ont suivi l’exemple de Ferapont Petrovitch.

Nous avons donc rassemblé avec les enfants de nombreux cadeaux. Ce sont des cadeaux provenant de toutes les régions, qui aideront aussi bien les enfants que les personnes âgées. Ils réjouiront le cœur de nos soldats et des enfants qui sont soignés dans les hôpitaux. Nous avons envoyé un énorme lot de cadeaux de ce type. Et je tiens à remercier encore une fois tous ceux qui participent à cette œuvre extrêmement noble.

Je voudrais également m’adresser à ceux qui se sont enrichis alors même que nous traversons une période difficile. En quatre ans de guerre, nous avons vu apparaître vingt-huit nouveaux milliardaires. Je n’aurais jamais pensé qu’ils s’enrichiraient aussi rapidement. Nos amis et camarades ont demandé à beaucoup d’entre eux d’aider le front. Et que pensez-vous qu’ils ont fait ? Rares sont ceux qui ont répondu à l’appel. Voilà tout leur patriotisme !

Quand le président parle de patriotisme, je pense qu’il doit s’agir d’amour pour la patrie et pour son peuple. L’amour pour les enfants qui souffrent, pour les femmes qui n’ont pas la possibilité d’avoir un enfant et d’obtenir un logement décent. L’amour pour les personnes âgées qui touchent une pension de misère. L’amour pour les enfants de la guerre [qui ont vécu la seconde guerre mondiale, NdT] qui vivent en moyenne avec 25 000 roubles par mois. Tous ont besoin d’une aide particulière.

C’est pourquoi nous avons organisé un grand référendum et y avons soumis les questions principales. Et sept millions et demi de citoyens ont signé pour que cesse le carnage des retraités. Pour que les charges ne dépassent pas 10 % des revenus des familles. Pour que les prix des produits de première nécessité et des médicaments soient réglementés.

Non seulement nous soutiendrons ces revendications, mais nous les soumettrons également à la Douma d’État. Et je pense que « Russie unie » devra répondre à cet appel lancé par des millions de citoyens russes.

Je m’adresse pour la troisième fois au président du Comité d’enquête de la Fédération de Russie, M. Bastrykine. Deux femmes, Klyushnikova et Kerber, sont détenues dans un centre de détention provisoire dans la région de l’Altaï. Elles ont été emprisonnées sans raison. Nous demandons que ces femmes soient libérées avant le Nouvel An. Menez votre enquête, mais personne n’a le droit d’agir de manière arbitraire, surtout envers des mères de famille nombreuse. Le Conseil d’État se réunira prochainement. Et si je n’obtiens pas de réponse des autorités, je serai contraint de soulever cette question devant cette instance.

Eh bien, le Nouvel An approche. Je vous souhaite à tous le bonheur, la chance et de nouvelles victoires !

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