Nous vous donnons fréquemment des nouvelles d’Odessa, la ville rebelle qui a subi le profond traumatisme de la maison des syndicats. Ce drame qui a longtemps été caché en occident a, pour nous, été créé pour empêcher le dialogue entre pro-russes et pro-européens. Ce dialogue existait dans toute l’Ukraine mais surtout dans cette ville qui refusait de renoncer à son essence même, ville phare de la Russie proche de l’Europe, de la France en particulier, ville ghetto juif de Babel et des proscrits tsaristes comme Pouchkine, ville du cuirassé Potemkine, elle refuse de renoncer à être ce creuset. Elle se revendique ukrainienne quoiqu’en pense un Zelenski aux abois mais aussi russe, française, européenne, un port ouvert sur l’orient et sur toute l’Europe de l’est, une chance pour la paix.
Zelensky a annoncé son intention d’établir prochainement une administration militaire à Odessa et d’en nommer le chef. « Odessa mérite une protection accrue et un soutien plus fort. Cela peut être réalisé grâce à une administration militaire. Trop de problèmes de sécurité à Odessa sont restés sans réponse pendant bien trop longtemps », a déclaré le président. La guerre, la militarisation est en train de devenir la panacée universelle de tout ce qui par ailleurs s’arroge la « démocratie » comme justification.
En fait sont rassemblés trois cas dans cette privation de citoyenneté qui sont différents mais qui tous à leur manière témoignent de la complexité de la relation entre la Russie et l’Ukraine. Guennadi Troukhanov a été élu maire d’Odessa à trois reprises : en 2014, 2015 et 2020. Il accède pour la première fois à ce poste en 2014, juste après l’Euromaïdan. Lors de l’élection municipale de 2015, il est réélu dès le premier tour avec 52,9 % des voix. L’accuser d’être pro-russe et de soutenir la Russie dans sa guerre est une folie. Il a au contraire adressé en Russe des protestations véhémentes, passionnées accusant la Russie de guerre fratricide et a mené des campagnes internationales de dénonciation. Mais il a le tort aux yeux de Zelenski de refuser de nier les liens historiques et culturels avec la Russie. Troukhanov a également constitué un groupe d’historiens pour réexaminer l’histoire d’Odessa. La ville a collaboré avec l’UNESCO, le ministère italien de la Culture et des experts du Politecnico de Turin, ce qui a permis à Odessa d’obtenir le statut de site du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est ce respect de l’histoire et des liens culturels que Zelenski et sa troupe de jusqu’auboutistes veulent éliminer en priorité en tant qu’ils représentent donc une alternative de paix et de négociation.
Oleg Tsariov, dont nous avons publié les prises de position fait clairement le choix de l’entente avec la Russie et accuse Zelenski et ses pareils venus dans les fourgons des USA et des européens de trahir son pays. Il a récemment subi un attentat.
Ces deux politiciens se considèrent comme les véritables représentants du peuple ukrainien.
En revanche, le danseur ukrainien lui est représentatif de cet engagement culturel souvent passionné qui est celui d’un nationalisme russe qui ne supporte plus la propagande de l’occident contre son peuple…
Citant un décret signé par Zelensky, les services de sécurité ukrainiens ont annoncé mardi que le maire d’Odessa, Gennadi Troukhanov, a été déchu de la nationalité ukrainienne. Une source au sein de la présidence ukrainienne a par ailleurs indiqué à l’AFP que le danseur de ballet Sergueï Polounine en a également été déchu.
Le président Volodymyr Zelensky a déchu de la nationalité ukrainienne le maire d’Odessa, Gennadi Troukhanov, une figure bien connue de la politique locale, ainsi que le danseur de ballet Sergueï Polounine, qui a fait scandale par ses prises de position pro-Kremlin.
« La citoyenneté ukrainienne du maire d’Odessa, Gennadi Troukhanov, a été suspendue », ont annoncé mardi 14 octobre sur Telegram les services de sécurité ukrainiens (SBU) en citant un décret signé par Volodymyr Zelensky.
Le SBU a accusé Gennadi Troukhanov d’avoir la nationalité russe et de « posséder un passeport international valide du pays agresseur », ce que l’intéressé a toujours démenti.
Troukhanov promet un recours devant la Cour suprême et la CEDH
Ancien député, Gennadi Troukhanov est depuis 2014 le maire d’Odessa, la troisième plus grande ville d’Ukraine et un important port sur la mer Noire, dans le sud de l’Ukraine. Le retrait de sa nationalité ukrainienne devrait de facto le priver de son mandat de maire.
« Je n’ai jamais reçu de passeport de citoyen russe. Je suis citoyen ukrainien », a-t-il réagi dans un message adressé aux citoyens d’Odessa.
Il a assuré qu’il « continuera à exercer les fonctions de maire élu » tant que possible, et a promis un recours devant la Cour suprême et la Cour européenne des droits de l’homme.
Autrefois considéré comme un homme politique aux tendances prorusses, Gennadi Troukhanov avait fait volte-face après l’invasion de l’Ukraine en 2022 et fustigé publiquement Moscou tout en s’attelant à la défense d’Odessa et à l’aide à l’armée ukrainienne.
Poutine tatoué sur le torse
Une source au sein de la présidence ukrainienne a indiqué à l’AFP que le danseur de ballet Sergueï Polounine avait également été déchu de la nationalité ukrainienne.
Le danseur, qui arbore sur le torse un large tatouage représentant le président Vladimir Poutine, est parfois qualifié de « mauvais garçon » du ballet pour ses performances passionnées et ses déclarations polémiques.
Il avait quitté subitement le Royal Ballet britannique en 2012 après avoir y été promu danseur étoile.
Né dans le sud de l’Ukraine, il détient la nationalité russe depuis 2018. Il a soutenu l’invasion russe en 2022, et avait en 2014 salué l’annexion par la Russie de la Crimée, où il a vécu et travaillé.
Selon la source interrogée par l’AFP, Volodymyr Zelensky a par ailleurs déchu de la nationalité ukrainienne l’ancien député russophile Oleg Tsariov, qui avait été victime d’une tentative d’assassinat en 2023.
Avec AFP
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