Je suis en train d’écrire un livre sur ce qui est là et que l’on ne voit pas, faute de théorie, parce que nous vivons dans l’événement dont nous avons perdu la profondeur historique. Franck Marsal a dit qu’il faudrait à la suite de l’expérience de la diffusion de Quand la France s’éveillera, un autre livre, un tome II … en quelque sorte le produit de cette amorce de dialogue que malgré toutes les censures il a favorisé. Je n’en suis pas là, j’ai même baissé les bras. Ce livre que je suis en train d’écrire ne répondra pas aux contraintes du premier puisque j’y renonce à sacrifier au « compréhensible » ma propre expérience, celle d’une mémoire qui ne correspond plus à celle de mes contemporains. Je ne m’y contraindrai à aucun dialogue, à aucune tentative d’être pédagogue ni même d’abord avec des co-auteurs, j’assume ma solitude et j’assume l’exil, la confiance c’est comme les allumettes, cela ne sert qu’une fois. J’écrirai en toute liberté, l’ultime respect à ceux qui ne sont plus là, ce qui me semble significatif même si je n’arrive pas encore à expliquer clairement à ce qui croient être là, en me refusant à départager les vivants et les morts, où cela nous mène. Je ne tenterai pas de masquer ce qui m’aide à penser le présent et l’avenir. Plus d’une centaine de pages sont déjà rédigées en fait imprimées ces pages là suffisent pour un volume, un cri face à quelque chose qui est de l’ordre de la démission mais aussi de cette espérance dans ce qui ne se voit pas. Il s’agit parfois comme ici de notes, de croquis d’ambiance à partir du quotidien, des « chants de l’ordinaire » qui posent des questions de méthode, de « rationalité » politique dans un temps du grotesque. Une méditation sur « l’illusion » et la manière dont le monde multipolaire la lézarde, renvoie à des « expériences » qui ne sont pas nécessairement les nôtres, nous ne retrouverons pas la théorie en l’état mais en réactualisation permanente… Pourquoi croire que nous sommes en « démocratie » alors que nous n’avons pas le pouvoir actuellement de révolutionner le capitalisme si nous étions convaincus de cette nécessité ? Actuellement tels que nous sommes et pourtant si nous n’avons pas ce pouvoir que signifie la démocratie sinon une « domination »…

Plusieurs centaines de milliers de morts à l’issue de près de huit ans d’une guerre qu’il attendra 37 ans et une loi de 1999 pour avoir un nom. © Getty – Dominique Berretty
On parle de démocratie, dont le modèle achevé serait l’Athènes classique, mais on oublie que là aussi la domination s’y fait à ciel ouvert, pas seulement contre les esclaves, les femmes et les enfants, mais entre les citoyens, les pères de famille possesseur d’un domaine (démos) et surtout les « étrangers » tous plus ou moins barbares. Il s’agit d’une domination tyrannique assurément- le mot ne fait peur ni à Périclès (Thucydide les guerres du Péloponnèse II,63), ni à un de ses successeurs, Cléon (III,37). D’autres dominations se sont exercées et s’exerceront sur les cités grecques. Athènes exerce sur ses « sujets » ce qu’on pourrait appeler la dictature de la modernité[1] et ce furent les Corinthiens qui définirent cette suprématie impérialiste athénienne : « la rapidité avec laquelle ils entreprennent ce qu’ils ont décidé fait de ce peuple un cas unique : chaque fois qu’ils forment un dessein, l’espérance et la possession pour eux ne font qu’un. Pour arriver à tout cela, ils peinent leur vie durant dans les travaux et les périls. Ils profitent fort peu de leurs possessions, occupés qu’ils ne sont à en acquérir toujours (<Thucydide I,70) L’impérialisme athénien ne se contente pas d’exploiter, il impose sa marque comme sa monnaie. C’est dans ce contexte que naît l’histoire, il s’agit pour Thucydide qui est un sceptique de rendre compte par tous les moyens possibles, collecte de documents oraux, écrits, interprétation de textes transmis par la tradition comme les mythes, les poèmes des aèdes, les oracles,; tout ce qui permet de comprendre la logique politique des événements, autrement dit rendre le discours politique aussi rationnel que possible. Cette rationalité subit une influence majeure l’art militaire. La Polis est le cadre naturel de l’histoire telle qu’elle apparait en méditerranée, un espace où pousse le blé, la vigne, l’olivier et le figuier avec ses frontières souples et qui tout à coup se rigidifient en tant qu’espace de conflit mais de mankère apparemment tout aussi imprévisible, se projettent vers l’inconnu ou ce qui jusqu’ici était terre d’expédition de marins, le commerçant y précède de peu le guerrier. Pour cet espace là, un groupe d’homme est capable de se déplacer sur des distances considérables pour l’époque en inventant des coalitions et on tire « tribut » des conquêtes. Les prétextes sont rarement idéologiques ,même pas religieux.
Je vais partir en Algérie, j’ai repoussé mon voyage en janvier après les vacances universitaires..
Ce samedi 22 novembre 2025, je me suis rendue au consul d’Algérie pour y chercher mon visa. Une foule, des centaines de personnes en attente, est considérable , Algériens, franco-algériens, étrangement calmes et silencieux sont parqués. Le but final est de passer de salles en salle jusque devant un guichet dans lequel officient trois employées dont une seule porte le foulard.
Je suis venue avec deux amis, l’un H est né à Alger originaire de la kabylie, l’autre N est un mozabite. Pourquoi est-ce que je suis acceptée aidée par ce monde là qui passe son temps à me rendre confortable ce que je m’ingénie à créer d’inadapté à mon âge et aux moeurs de l’époque, comme de prétendre aller présenter le livre que nous avons écrit sur la Chine et le mouvement multipolaire dans les lieux les plus improbables comme l’université des sciences sociales d’Alger, donc munie d’une invitation en bonne et dû forme je vais chercher un visa..
Dans la voiture, nous avons commenté les propos général Fabien Mandon réclamant que l’on sacrifie ses enfants, le bâtard a dit N, il se prend pour qui? Il se croit capable de faire la guerre aux Russes et surtout aux Chinois, eux ils restent calmes et leur disent: va te faire foutre tu n’as aucun pouvoir sur moi.
Ils ont une connaissance géopolitique qui excède largement la population autochtone qui en fait à Marseille vient également d’ailleurs, et je m’étonne que leur passion politique soit si peu partagée par leurs femmes puisque là il y a danger pour les enfants. La guerre est affaire d’hommes selon le code méditerranéen de l’honneur que mes deux compagnons considèrent être celui de l’Islam, la protection des ressources collectives du produit des récoltes nécessaires à la communauté villageoise également comme l’art militaire et les femmes ne s’en mêlent selon eux que quand la nourriture quotidienne de la famille est menacée, la survie et l’enfant.
H et N m’e répondent qu’ elles sont surchargées de travail et qu’elles n’ont pas le temps, je comprends qu’il n’y a pas là simplement de leur part du mépris, la femme prolétaire du prolétaire, l’enfermement des femmes a eu lieu dans le monde urbain, là où l’on pouvait se passer de cette main d’oeuvre dans la bourgeoisie si ce terme a un sens ici, mais il y a dans ce monde du blé, de l’olivier, de la vigne et des figues, cette référence commentée par Carlos Ginzburg à la mère nourricière de nombreux mythes … Mais aussi les possibilités de l’inattendu de l’ignorance qui achève de bousculer les situations les mieux assises apparemment.
Un temps de silence dans lequel chacun fouille dans sa tête l’écho de ses mots en arabe, en français, et H déclare « pour le moment nos enfants ne sont pas en danger. Ce sont des paroles de ceux qui ne veulent pas faire la guerre mais nous prendre notre argent, sous ce prétexte. Ces batards peuvent dire ce qu’ils veulent ils ne sont pas de taille à affronter les Russes et encore moins les Chinois.
De Carlo Ginzburg il faut à ce moment celui de radio trottoir du cours Belzunce conserver cette mise en garde : il faut éviter la confusion ou l’identification entre histoire et mémoire. Même si l’histoire se nourrit de la mémoire, et la mémoire se nourrit aussi de l’histoire, il est nécessaire de garder cette distinction : Maurice Halbwachs l’avait bien montré. Cela me fait penser à Internet. Il y a, avec Internet, des gains et des pertes. On y gagne un potentiel de désenclavement, de «déprovincialisation», qui est magnifique. Mais on risque d’y perdre aussi la lenteur de la lecture, la lenteur de la réflexion. Il faut jouer entre les deux, la vitesse et la lenteur, pour regagner l’épaisseur du présent. » En rentrant, j’ai relu les guerres du Péloponnèse, pas l’énorme livre, non quelques chapitres sur l’impérialisme athénien.
C’est l’évidence, savoir exactement où en est l’adversaire c’est concevoir la politique comme l’art militaire à la manière de Thucydide, c’est au moins une perspective logique, raisonnée de l’impérialisme ce qui a été perdu par le peuple français, les représentants médiatico-politique, ils ont démissionné de cette compréhension là, c’est un domaine réservé à la présidence et ses obligés, à l’UE et sa « commission » qui ne dépend de personne d’autre que des marchés financiers et des marchands d’armes.
Comment peut-on penser juste dans l’instant sans la moindre profondeur historique, dans un tel narratif l’on ne croît plus personne alors même qu’il vous manque les moyens réels de penser, qu’il s’agisse de la théorie ou de l’organisation : les gens qui nous gouvernement inventent le péril mais aussi leur propre combattivité, pour le moment ils en sont seulement à un objectif, le pillage, nous voler ce qui nous reste.
Dans le consulat, des salles immenses étaient pleines de gens qui attendaient. H m’a dit « attends-là ! Je vais le chercher » Au bout de quelques minutes il est revenu avec un autre homme, puis un petit groupe s’est formé, visiblement de connivence se saluant avec forces embrassades comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis six mois. En quelques minutes, j’ai franchi, sans que personne ne proteste, toutes les files d’attente et nous avons eu les renseignements nécessaires. En me déplaçant tel un pion sur un jeu de l’oie sautant de case en case sous l’œil indifférent de ceux qui restaient figés, résignés à l’immobilité, j ’exagérais le handicap de l’âge, parce que j’étais la seule « européenne » et j’avais honte de passer devant tous ces gens qui restaient d’un calme olympien, ce qui n’est pas toujours le cas dans les services publics de la ville.
Il y avait là une bulle hors du temps et de l’évènementiel politique, la manifestation l’après-midi face à l’assassinat par les narco trafiquants du « petit frère « de celui qui prétendait les combattre dans les cités et le meeting régional du leader du PCF le lendemain dimanche.
Au retour dans la voiture, j’ai commenté : « Vous voulez que je vous dise ce que je pense de ce que j’ai vu ? La quasi-totalité des gens qui étaient là et qui ont probablement la double nationalité ne vont pas voter pour la LFI et ses agités, ni d’ailleurs pour personne d’autre de leur propre chef, ils vont voter comme le leur dira l’homme qui pour eux représente le pouvoir algérien. Et si ce pouvoir s’entend avec la droite, avec Macron ou avec qui que ce soit ils voteront comme on le leur dit.
N a hoché la tête, tu dis la vérité mais ne nous juge pas. Il faut que tu comprennes, que ce soit en Algérie et même ici si tu veux une place à l’hôpital, à l’école pour tes enfants, si tu veux survivre il faut connaitre quelqu’un qui t’obtient ce droit. Tu dois en passer par là si tu es un bon père de famille…
J’ai hoché la tête: loin de moi l’idée de vous le reprocher c’est un système clanique méditerranéen qui a des racines très anciennes et qui existait à Marseille avant vous, les Italiens, les Corses, les Grecs… On ne vous a pas attendus.. Mais quand ceux qui développent ces mœurs de domination le font pour nous entrainer vers la guerre, le massacre des femmes, des enfants, c’est insupportable et on ne peut plus le tolérer. D’ailleurs, il y a quelque chose que je n’arrive pas à comprendre c’est comment vous les Algériens, qui êtes célèbres dans tout le Maghreb pour votre caractère indomptable et même ingérable, vous qui avez été capable d’une telle guerre contre la France , vous acceptez ce mode de domination alors que vous ne croyez plus visiblement en ce système ? Vous ricanez et on dirait que vous y prenez plaisir.
Il m’a répondu : ce dont tu parles c’est une Révolution, on ne la fait pas comme ça. Le pouvoir étranger est plus intolérable que celui de son propre pays, lutter contre lui est plus rassembleur, parce qu’une révolution c’est du sang, des morts, de la souffrance et on n’ y va pas comme ça, ni en Algérie, ni en France… Mais ce qui est sûr c’est qu’ils sont tous en train de nous pousser dans nos retranchements, la colère monte et la patience s’épuise, il y a le contexte, mais on ne part pas comme ça… Une Révolution c’est sérieux…
J’ai reconnu qu’il avait raison et que personnellement je ne vois personne qui peut guider la colère de manière efficace. La critique que j’adresse à la gauche, au PCF, aux groupuscules est totalement hors de propos, ce n’est pas comme si c’est gens là me proposaient une combat révolutionnaire tel que je l’ai vu à Cuba et dans d’autres lieux, d’ailleurs je n’aurais pas confiance en eux s’ils m’invitaient à l’aventure je soupçonnerai que comme pour LFI et d’autres « gauchistes » c’est une manière de gourou pour assurer leur situation d’oracle et les privilèges si dérisoires soient-ils accrochés à la fonction… et c’est d’ailleurs ce qui se passe avec les groupuscules et ce monde politicien n’est que groupuscules plus ou moins « représentatifs »…
Je ne peux pas aller plus vite que l’ébranlement et ma propre fragilité, ma faible audience vont avec ce système que je critique, mais je mesure bien que mes deux interlocuteurs algériens, eux au moins, ont une forme de lucidité. Ils entrevoient à la fois ce qui change et ce qui reste à faire à partir de l’anti-impérialisme dont la logique est à la fois économique et militaire.
Très sincèrement, consciente de ne relever d’aucune logique d’efficacité, j’ai questionné. Leur réponse me paraissait plus digne d’intérêt que tout ce que j’entendais autour de moi pour expliquer l’inertie et en prétendant offrir une perspective : Peux-tu me dire pourquoi je vais en Algérie ? En quoi ce que j’ai à dire quoique ce soit, moi une vieille femme, venue d’Europe, de France, on me pousse, je tombe…
Ils ont ri mais sans se moquer de moi : On aimerait être avec toi, on irait tous déguster du poisson et le couscous du désert, l’Algérie est un pays si beau et puis parle, les paroles ne sont pas inutiles chacun en fait ce qu’il veut.
C’était simplement le constat de devoir accompagner tant que l’on peut celui qui achève sa vie, jusque là où il sera seul irrémédiablement seul et il faut s’apaiser.
En les écoutant ce qui me frappait c’était à la fois le rôle attribué à l’identité nationale et la caractère fluctuant de celle-ci, à quel point étaient confondus dans le rapport des forces, le pouvoir algérien, le Français et surtout les Américains, les pires avec les Israéliens… « Pourtant nous n’avons jamais fait de mal aux juifs, on vivait ensemble depuis des siècles et regarde Enrico Macias c’est devenu un salaud ? » Cette frontière floue et par moment si rigide avec ces journée perdue dans l’attente d’un papier officiel, les hérissements bureaucratiques, les haines entretenues, les reconnaissances passées à la trappe ou exacerbées, la patrie algérienne qui s’étendait à Marseille, là où ils vivaient … J’ai repensé à cette librairie des quartiers nord où récemment j’ai été faire un micro-débat . Yasmina la libraire m’avait aussi a parlé de révolution, en se disant « communiste » mais on sentait bien qu’il y avait là pour elle matière à traduction, et elle a ajouté, cette révolution partira d’Algérie pour venir en France, c’est de nous que ça viendra.
En Algérie, c’est ça que je voudrais comprendre et la raison pour laquelle j’entreprends ce voyage avec une conférence à Alger: en quoi ce qui se passe dans les BRICS est à la fois nation et routes, et en quoi cela aurait un effet boomerang sur la France. C’est l’intérêt de ce livre, il donne un support à une réflexion encore embryonnaire mais le paradoxe de l’Algérie est peut-être cet effet miroir de la part de ceux qui ont récemment et encore aujourd’hui ont vécu une expérience d’arrachement et de travail dans des conditions post-coloniales.
Est-ce que cela a à avoir avec cet épisode qui se déroule en 425 près de Pylos entre Sparte et Athènes : « les deux adversaires s’affrontèrent autour des vaisseaux en empruntant chacun des combats de l’autre »
Le monde multipolaire « déjà là » est celui dans lequel se fissure les illusions où chacun emprunte aux combats de l’autre la connaissance du passé et sa projection dans l’avenir .
L’espace médiatique tel qu’il est, cet oubli permanent, cette mémoire de poisson rouge, tente de ne lui laisser aucune place, sa réalité est occultée. Un jour, j’ai écrit un autre livre parce que je me demandais quel niveau de conscience historique on pouvait tirer du témoignage qu’était le cinéma ? C’était en 2015, mais je le travaillais depuis 5 ans parce que cet privation d’Histoire du peuple français m’avait alors convaincue que « le nazisme n’avait jamais été éradiqué » et j’avais tenté à travers un film, celui de Brecht et de Lang, les bourreaux meurent aussi d’aborder les trucages de l’illusion nazie… Aujourd’hui, je retourne à ce matériau faute de mieux edt je tente d’élucider ce que Deleuze avait énoncé dans l’image temps, en mille neuf cent quatre vingt-trois, « Il arrive que l’on mette en doute l’utilité des livres théoriques sur le cinéma, (particulièrement aujourd’hui parce que l’époque n’est pas bonne) ».Qu’est ce qui déjà en 1983 faisait que l’époque n’était pas bonne au point que tout le champ culturel en a été contaminé.
[1] sur ce sujet Jacqueline de Romilly a écrit « un classique » , Thucydide et l’impérialisme athénien, Belles lettres, Paris 1947, mais sur ce sujet rien ne me paraît supérieur à l’histoire de l’Antiquité des éditions de Moscou qui outre cet éclaircissement de la « démocratie » présentait l’impérialisme athénien dans le contexte et les influences de toutes les civilisations de l’époque que nous définissons comme l’Antiquité.
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Falakia
Lire c’est voyager , voyager c’est lire ( Victor Hugo )
Merci ( Danielle Bleitrach) , pour ce voyage le vôtre en Algérie pour la présentation d’un de vos livres
Et du voyage que vous évoquez sur la démocratie et celui des fruits emblématiques de la culture méditérraniènne olive et figue qui cette dernière renvoie à Caton l’Ancien dans la Rome Antique Carthage renversée par un argument d’un fruit
Sans occulter la louve qui allaita Romulus et Rémus au pied d’un figuier protecteur décrite par Aristote dans la grèce antique .