Ce sommet de Budapest qui devait se tenir « dans les deux semaines » selon les mots de Trump, a toutes les chances d’être retardé, par les manœuvres des uns et des autres, particulièrement les ennemis d’une solution négociée, et peut-être aussi le manque d’empressement de la Russie de hâter les choses, afin de ne pas auréoler Trump des lauriers de la paix avant sa rencontre prévue avec Xi Jinping à Séoul. Mais il reste au centre de l’attention, et selon la porte-parole du Ministère des Affaires russes, Maria Zakharova, les bruits d’annulation du sommet ne sont que des élucubrations (note et traduction de Marianne Dunlop pour Histoire et Société)
Саммит в Будапеште Свободная Пресса
L’Union européenne tente, sinon de faire échouer, du moins de modifier le format de la rencontre entre les présidents russe et américain dans la capitale hongroise.
Le sommet entre les présidents russe et américain, attendu par le monde entier, est déjà au cœur d’intrigues diplomatiques. Et ce sont les Européens qui intriguent contre la Russie et les États-Unis, tentant désespérément de s’emparer de l’agenda politique. Vladimir Zelensky se rend en urgence à Londres, où il rencontrera le 24 octobre les représentants de la « coalition des volontaires » dirigée par le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Selon le Guardian, l’objectif principal de cette visite est d’obtenir des garanties de sécurité pour le régime de Kiev. Le voyage de Zelensky est considéré comme une réaction à l’exclusion de Kiev de la prochaine rencontre entre Trump et Poutine, qui suscite un mécontentement croissant dans les capitales européennes. Zelensky se rendra également à Bruxelles.
Ces deux visites témoignent des efforts désespérés de l’Ukraine pour obtenir le soutien de ses alliés occidentaux avant des négociations potentiellement décisives, au cours desquelles ses intérêts pourraient être ignorés. Selon le Guardian, Zelensky devrait obtenir non seulement des assurances verbales, mais aussi des mesures concrètes visant à renforcer la capacité de défense de l’Ukraine et à maintenir la pression des sanctions sur la Russie.
Macron veut Zelensky
L’exclusion de l’Ukraine du format des négociations suscite de vives inquiétudes chez les dirigeants européens. Le président français Emmanuel Macrona demandé à Poutine et Trump d’inviter Zelensky aux négociations à Budapest.
Auparavant, la présidente de la Commission européenne, Kaja Kallas, avait également déclaré que l’Ukraine et l’Union européenne devaient être présentes au sommet de Budapest. Auparavant, l’Estonienne Kallas avait déclaré que la visite de Poutine en Hongrie, pays membre de l’UE, ne lui serait « pas très agréable ». Maria Zakharova a diplomatiquement qualifié ses propos d’« inintelligents ». En langage courant, cela signifie que Kallas a été traitée d’idiote.
Les appels de Macron et de Kallas reflètent l’inquiétude générale en Europe concernant une éventuelle révision de l’architecture européenne de sécurité sans prise en compte suffisante de l’avis des alliés européens. Outre Macron, d’autres dirigeants européens devraient également commencer à critiquer Trump à l’approche du sommet de Budapest. Il s’agit d’une tentative bien orchestrée (mais pas plus efficace pour autant) de faire pression sur les États-Unis.
La Bulgarie ouvrira son espace aérien
Alors que les batailles politiques font rage sur le front diplomatique, les préparatifs pratiques en vue d’une éventuelle rencontre se poursuivent.
Parallèlement, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, ont déjà eu une conversation téléphonique au cours de laquelle ils ont discuté de la préparation du sommet de Budapest. La prochaine rencontre entre Lavrov et Rubio, consacrée à la préparation du sommet, devrait avoir lieu le 23 octobre.
Le ministre des Affaires étrangères bulgare, Georgi Georgiev, a déclaré être prêt à fournir un couloir aérien pour l’avion de Vladimir Poutine à destination de Budapest. Cette décision peut être considérée comme une manifestation de la position neutre de la Bulgarie et de sa volonté de faciliter la tenue d’une rencontre qui devrait avoir des conséquences importantes.
Les Britanniques pourraient recourir à la provocation
Malgré une préparation diplomatique active, une atmosphère d’incertitude et même d’inquiétude continue de régner autour du sommet. Selon le Daily Express, l’entourage de Vladimir Poutine l’avertit d’une menace d’attaque à Budapest. Les services secrets britanniques pourraient être à l’origine de cette provocation.
L’ancien officier de renseignement Andreï Bezroukov propose de déplacer la réunion à Dubaï, affirmant que « la Grande-Bretagne prépare une opération perfide ».
Auparavant, les services secrets britanniques MI-6 avaient élaboré des plans pour assassiner Slobodan Milosevic et Mouammar Kadhafi (en 1996, le MI-6 a versé 100 000 livres sterling à un groupe local pour tenter d’assassiner le dirigeant libyen).
Les services secrets britanniques disposent de nombreux moyens pour « déstabiliser » la situation, notamment l’élimination de dirigeants politiques et l’organisation de coups d’État dans d’autres pays.
Désaccords au sein du G7
À l’approche du sommet, des divergences sont apparues au sein du G7 concernant le sort des avoirs russes gelés. Les États-Unis ont refusé de soutenir le projet de transfert à l’Ukraine de 140 milliards de dollars gelés dans le cadre des sanctions, écrit Bloomberg.
Les responsables américains ont justifié leur réserve par les risques pour la stabilité des marchés mondiaux. Ils ont également invoqué le fait que, suite aux négociations à Budapest, la situation autour de l’Ukraine pourrait changer complètement et que la confiscation des actifs russes ne serait plus nécessaire, écrit Bloomberg.
Cette position des États-Unis affaiblira les positions ukrainiennes et européennes lors des prochaines négociations. Si tant est que quelqu’un se soucie encore de ces positions.
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