Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Si l’on n’a pas le courage du but, le socialisme, les efforts se perdent dans un marais par danielle Bleitrach

Hier nous avons fait un rapide bilan avec Franck Marsal de notre expérience autour de la diffusion de notre livre. Je dois dire que j’étais assez découragée, non pas par la dite diffusion, on peut au contraire considérer que c’est un véritable triomphe et que toute proportion gardée c’est un best-seller qui en est à sa quatrième édition, avec des débats, des rencontres prioritairement dans le PCF mais aussi au-delà. Non! ce qui me décourage est l’extraordinaire « tolérance » à toutes les formes de corruption, la difficulté à prendre les mesures les plus élémentaires pour y faire face. Il y a même une espèce de naïveté stupéfiante dans les pratiques de chacun. Ils ne se rendent même plus compte du degré atteint à la fois par les autres et donc par soi-même.

Je devais le soir même aller dans une petite librairie des quartiers nord à Marseille, j’y reviendrai, et je n’avais même plus eu la force de mobiliser comme je l’aurais fait en d’autres temps, je me demandais l’utilité de tout cela dans une pareille situation de ‘tolérance » de l’intolérable, la corruption ordinaire dont se multipliaient les exemples jusqu’au grotesque et à l’inconscience la plus totale… Tout était contaminé depuis les cercles du pouvoir, « les élites » jusqu’à des gens qui croyaient les combattre… Je me sentais vieille, très vieille, appartenant à une civilisation disparue dont personne autour de moi n’imaginait l’existence.

Ce n’était pas tout à fait le cas de Franck, il pensait qu’au contraire que nous étions utiles et que parfois les plus hostiles étaient les plus proches de l’éveil, simplement, me disait-il, ils ne se sentaient pas la force…

Disons tout de suite que le débat dans la librairie des quartiers nord a été un véritable cadeau pas au niveau de l’affluence, il y avait sans les organisateurs exactement 17 personnes. Mais j-y reviendrais tant l’échange a été chaleureux et produira des « effets »… du moins je le crois. Non pour le moment cela a créé la nécessité du thème d’aujourd »hui sur l’évidence de l’effondrement du système et sur l’apparente inertie de ceux qui contemplent cet écroulement, ses pitreries, et sur le fait que tant qu’il n’y aura pas une perspective de ,transformation radicale rien ne se fera même si le besoin du collectif commence à être là.

Avoir le simple courage de continuer à faire ce qu’on estime juste alors que tant de choses vous démontrent le caractère vain de vos efforts doit non pas conduire à la démission mais à la nécessité de « changer de braquet », oser imposer un but sans lequel tous nos actes perdent leur sens : le socialisme.

danielle Bleitrach

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