Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Lecornu ou une ténébreuse affaire … de quoi est-il le nom? Danielle Bleitrach

Il est un temps où une classe sociale conquiert une position privilégiée

il est un temps où cette classe sociale en jouit et en abuse

il est un temps où elle perd irrévocablement sa position privilégiée…

Et dans toutes ces périodes le complot ténébreux et ses acteurs de l’ombre ont des fortunes diverses…

le moins que l’on puisse dire est que nous sommes dans une période de totale confusion et les analogies fussent-elles énoncées avec la meilleure bonne foi du monde sont moins que jamais raison même si le passé, ses figures, remontent à la surface… d’ailleurs au titre des confusions j’en ai accompli une et de taille, j’ai baptisé Lecornu du nom de Sejourné… Le profil n’est pas le même… Donc lecornu il y a . Ce qui se passe en Europe paraît être inextricable, inexplicable, pourtant nous avons déjà, vécu des moments comme ça, des provocations du peuple, des ententes secrètes… l’Europe et le gouvernement français est une « ténébreuse affaire »… Dans laquelle passent des hommes de l’ombre. Il y a ce Lecornu, son parcours, on songe à Fouché, mais nous y reviendrons. Il y a le contexte dans lequel intervient la nomination, celui de ce ministre de la guerre, et quelle guerre! mais aussi les recompositions qui se trament derrière cette nomination… II y a la « mission du personnage », mission que lui a donné… Micron : obtenir le soutien des notables de toutes obédiences et mettre au pas le peuple, organiser la rébellion et la mater…

Quand la bourgeoisie avec Napoléon imposait sa dictature à la France mais aussi aux monarques européens…

Une ténébreuse affaire est le chef d’oeuvre de Balzac, c’est un roman policier mais aussi un roman politique, le seul véritable de l’auteur, celui où le royaliste d’opinion qu’était Balzac se laisse emporter par le génie de l’écrivain. Marx et tous les leaders du matérialisme historique ont voué une admiration sans borne à cet écrivain et lui ont emprunté maints traits saisissant: il laisse ses protagonistes- véritables allégories de l’Histoire en marche- s’y exprimer en acte, sentiments et contradictions. Il y a les royalistes fanatiques qui conspirent contre Bonaparte (la famille de Simeuse, Laurence de Cinq-Cygne), les royalistes modérés, prêts à composer avec le nouveau régime (la famille d’Hauteserre, le vieux marquis de Chargebœuf qui conseille à Laurence de « faire des concessions ») et les anciens Jacobins (Michu et sa femme Marthe, fille d’un procureur montagnard qui ordonna l’exécution des Simeuse et dont le souvenir fait horreur à Marthe). S’y retrouve également Corentin, dandy policier à l’esprit tortueux, prêt à changer de camp alors que le ministre de la police Fouché conspire contre Napoléon Bonaparte à la veille de la bataille de Marengo, et peu avant le sacre impérial du Premier Consul.

C’est le roman qui décrit la manière dont la bourgeoisie ayant fait sa révolution impose sa dictature. Pour l’exercer elle va rallier les couches vaincues, celles de l’aristocratie, de la féodalité et de la monarchie, à partir de cette manière de forcer à rallier le vainqueur l’empereur, à la tête de la bourgeoisie encore révolutionnaire va imposer son ordre non seulement au prolétariat, mais à la planète à partir de l’Europe. La ténébreuse affaire est l’événement, le complot au cours duquel le général Bonaparte, comme dans le film d’Abel Gance dompte les factions de la féodalités, y compris les chouans, et les appétits des « révolutionnaires » arrivistes.

c’est l’Etat cette puissance spirituelle qu’admire Hegel…

Face à ce monde qui se tord sous la plume de l’écrivain comme ces insectes quand on soulève une pierre et que cela grouille sous la lumière du jour, il y a le grand soleil de l’histoire, celui d’Austerlitz. Cette lumière c’est l’inconscient de Balzac, qui fait disparaître l’homme et naitre l’esprit de l’Histoire dont rêverait Hegel, l’admiration qu’inspire alors Napoléon, cet esprit de la révolution incarnée dans un destin dont l’ombre plane sur la bataille de Iena, c’est lui qui porte l’esprit de la révolution dans toute l’Europe, lui dont Metternich dit « c’est Robespierre plus la grande armée ». Et nous assistons alors dans un chapitre, où il rejoint les mémoires d’outre tombe de Chateaubriand, aux complots de Fouché, l’esprit d’intrigue et celui de la police, qui a sa mort a affirmé n’avoir jamais été autre chose que révolutionnaire, celui que l’on croyait perdu, l’empereur qui revient en triomphe de Marengo et oblige à un compromis historique, les factions séditieuses se rangeant derrière le triomphe bourgeois.

Mais cette apothéose historique de l’esprit bourgeois va aussi être celui dans lequel la bourgeoisie qui a mis plus de six siècles à conquérir le pouvoir avec et contre la monarchie absolue domptant et soumettant les féodaux, va vers l’industrialisation, la modernité. Ce qui laisse la place à la naissance d’ un peuple qui perd ses illusions sur ce qu’il peut attendre de l’unité avec la bourgeoisie ralliée à travers l’empire (le second) à ses exploiteurs. La bourgeoisie engendre ses « fossoyeurs », il faut les abattre et aussi en concilier certains élements au nom de la « république ». La nouvelle aventure sera celle inaugurée par les expéditions napoléoniennes, l’impérialisme et le colonialisme à travers lesquelles la classe possédante unifiée obtient que l’aristocratie ouvrière se range derrière le capital en obtenant quelques miettes. Et ici la ténébreuse affaire cède la place à la Commune de Paris dans le drapeau duquel Lénine voulut être enterré… toute cette filiation grandiose dont on a tenté de faire oublier l’épopée au peuple français et qui nous vaut aujourd’hui cett ténébreuse affaire de Macron le minuscule flanqué de son « âme damnée » chargé de tisser l’unité de l’extrême droite au PS. Créer les conditions d’une révolte battue d’avance.

L’analogie est là : Lecornu a été nommé pour être l’homme, qui au nom de son maître de plus en plus mégalomane impuissant prétend grace à lui et à ses armées, celles de l’UE, créer les conditions de l’unité de toutes les factions contre les prolétaires… C’est la poursuite à n’importe quel prix politique de l’unité de la dictature impérialiste. Mais alors que déjà Napoléon III a tenté de rejouer le jeu de l’empereur, en s’appuyant sur la paysannerie contre la classe ouvrière, transformer Lecornu en Corentin, le dandy policier à l’esprit tortueux chargé de négocier l’unité autour d’un Macron est grotesque parce que le vent de l’histoire a tourné et que nos girouettes ne savent plus de quel côté le prendre.L’analogie ne sert qu’à rendre encore plus médiocre nos « comploteurs ».

Lecornu le ministre des armées d’une girouette déjà sur la Beresina avant tout déploiement des troupes…

que veut dire la nommination de lecornu , le ministre des armées, à la tête du char de l’Etat qui plus que jamais selon le mot de l’inénarable monsieur Prudhomme navigue sur un volcan ?

Prenons notre martial Macron et le choeur quasi unanime qui paraît le suivre dans leur mobilisation autour de l’Ukraine : avec son copain Zelenski en pleine chute de Bayrou à l’assemblée il nous a vendu vingt-six pays prêts à défendre Kiev sur terre, en mer et dans les airs ? mais comme l’a souligné une journaliste ukrainienne dans le magazine londonien “The Spectator” le 8 septembre : Derrière l’annonce d’Emmanuel Macron, le 4 septembre, se cachent des renoncements en série Quand on a demandé à Volodymyr Zelensky de décrire les garanties de sécurité pour l’Ukraine mises au point lors du sommet de la coalition des volontaires à Paris le 4 septembre, il a utilisé le mot “théorique”. Des garanties théoriques pour un cessez-le-feu théorique : 26 pays promettent, en théorie, de soutenir la paix en Ukraine, sur terre, en mer et dans les airs, une fois que la guerre aura pris fin. Or, alors que Vladimir Poutine regroupe ses troupes pour lancer une offensive d’automne visant à s’emparer du reste de la région de Donetsk, nul ne sait quand cette guerre Le plan proposé n’est que l’ombre de ce qui a été promis à Kiev il y a un an. Les alliés de l’Ukraine s’engageront à déployer “plus de” 10 000 soldats, essentiellement français et britanniques, alors qu’une force de 100 000 hommes avait été discutée à l’origine. Les patrouilles aériennes au-dessus de l’Ukraine décolleraient de bases situées à l’extérieur du pays. Emmanuel Macron a déclaré que les soldats européens ne seraient pas stationnés sur le front, mais dans des “zones qui restent à définir” – ce qui veut fort probablement dire le plus loin possible des Russes. Mais le coût n’en diminuera pas pour autant.

L’Europe est encore ce conglomérat de pays se partageant le monde pour y déverser leurs marchandise, en retirer esclaves et ressources. Cette Europe là n’est plus et elle se contente d’être dans le sillage de leur rejeton sanglant à qui elles ont donné les clés de leur défunt empire et de leurs élites corrompues. Mais un chien crevé est toujours un chien même quand il ne sait plus que flotter et le fait dans un sens de l’histoire dont il n’a pas la moindre maitrise.

L’information est passée presque inaperçue. Dans un mémo datant du 20 juillet dernier, la directrice du renseignement américain, Tulsi Gabbard, a demandé aux 18 agences qu’elle a sous sa coupe d’arrêter de partager avec les alliés, en particulier les « Five Eyes » (cinq yeux), cette alliance qui regroupe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale États-UnisCanadaGrande-BretagneAustralie et Nouvelle-Zélande, les informations concernant les négociations de paix entre Russie et Ukraine. Celles-ci sont désormais classées « Noforn », soit « No Foreign National dissemination » (pas de partage avec l’étranger). En dehors des informations diplomatiques et des communiqués publiés que les alliés continuent à s’échanger entre eux, les États-Unis gèrent donc seuls ce dossier au niveau du renseignement.  La girouette UE a du mal dans cette situation à percevoir d’où vient le vent…

et moins elle sait où elle va plus on contemple stupéfait la tendance de ces gens là à pratiquer l’emphase de la puissance morale. A quel point les phénomènes de portée mondiale prennent dans le cerveau étriqué de nos actuels gouvernants une tendance étonnante à fabriquer des recettes et des postulats moraux pour rendre naine l’Histoire c’est effectivement étonnant.

Photo
Dessin de Becs, Argentina/CAGLE CARTOONS

Quand la bourgeoisie, la classe dominante n’est plus en état de gouverner, il lui reste à chercher à attiser la « révolte » contre la révolution.La révolution est un acte politique autant que social, la révolte a sa source dans l’insatisfaction que les hommes éprouvent envers eux-mêmes, une montée des mécontentements sans souci de ce qui en naîtra… avec la vieille illusion que l’Etat s’effondre de lui-même. C’est un répit apporté à ces « gouvernants ». Eux-mêmes tentent telles des grenouilles de s’élever au dessus du marais des ambitions insatisfaites que sont devenus leurs rapports institutionnels. l’unité qui irait de l’extrême-droite au PS et qui est semble-t-il le choix ultime de Macron pour aller jusqu’au bout de son mandat s’est donné un négociateur qui a donné des gages de sa droitisation. Et à qui il reste à confirmer les capacités montrées dans l’outre-mer et dans le soutien à la guerre.

Faire l’unité alors que nous sommes dans le temps des factions, alors que nous avons une bourgeoisie parasitaire qui a bradé tous les fleurons industriels et continue à la faire, et qui n’a même pas la ressource d’espérer en la militarisation, « la grande armée » s’est vouée en jeu grotesque derrière un suzerain Etats-Unis qui ne daigne même pas vous intégrer dans sa stratégie transforme la « ténébreuse affaire », celle de marengo, Iena, Austerlitz en Beresina annoncée…

À partir de mai 2022, et jusqu’à son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu est ministre des Armées .À seulement 35 ans à cette prise de fonction, il devient la personnalité la plus jeune à avoir occupé ce poste depuis 1792 et Pierre Auguste Lajard, officier de l’Ancien régime et ministre de la Guerre pendant quelques mois.En avril 2023, il présente une loi de programmation militaire prévoyant un doublement du financement des armées avec l’objectif de les doter de 300 000 soldats.Des annonces dénoncées par le PCF : « Le budget de la Défense occupera alors la place hautement symbolique de premier budget de l’État, devant celui de l’Éducation, de la Santé ou de la Justice. Il sera aussi vingt fois supérieur à celui de la diplomatie, signal inquiétant de la prédominance accordée au recours à la force. » tel le décrit le journal l’Humanité.

Qui est Lecornu ou plutôt de quoi est-il le nom ? Il est aisé de dire qu’il est le représentant de l’aile la plus droitière de la Macronie mais désormais les étiquettes deviennent de moins en moins significatives, disons qu’il a fait ses preuves dans sa capacité à se rallier les forces les plus conservatrices, l’extrême, les opinions personnelles du personnage n’ont pas grand intérêts mais les faits sont têtus ils témoignent ici comme dans le reste de l’UE d’une poussée de l’extrême-droite qui se présente comme la seule capable à la fois de détruire l’Etat et dans le même temps d’en user impitoyablement comme une force de répression.

Il se veut le représentant de cette génération (il a 39 ans) qui ignore tout de la deuxième guerre mondiale, de ses traumatismes comme des serments des « vainqueurs ». Ils sont les enfants de la revanche, celle des combattants nazis, mussoliniens, ralliés comme collaborateurs, ceux qui peuvent ériger des monuments aux victimes du communisme et qui n’ont face à eux que des communistes capables de faire le travail en leur lieu et place en se ralliant à des identifications confuses, Staline, Hitler et Poutine, voir XI des criminels qui se vallent et il est normal de ne pas aller célébrer la victoire de la Chine lors de la deuième guerre mondiale puisque cela risque de vexer les japonais d’extrême droite qui sont au pouvoir menacés eux aussi par un scandale de corruption. des pouvoir en état d’instabilité permanente mais pas tant que Macron qui en est à son septième premier ministre tous incapables de dompter les appétits individuels des chefs de faction qui se reconnaissent dans l’atlantisme.

Lecornu a été choisi sur les conseils éclairés de Sarkozy pour sa tolérance avec le Rassemblement National et l’autre Retailleau qui fait apparaître laurent wauquiez comme l’homme du compromis à gauche, c’est dire…Il est lui-même issu de la droite et à ce titre il a déjà été envoyé tenter de tisser pour la macronie un réseau, un filet de sécurité territorial pour un Macron qui en manquait totalement, tant l’opération atlantiste financière qui l’avait propulsé à la tête du pays avait eu peu de temps pour créer ce matelas de notables. D’ailleurs Macron, dès que celui-ci se constitue et l’incite à la prudence et à lacher du lest, semble avoir à coeur de leur faire sentir le poids de la férule, ce qui est déjà le problème de la Ve République dès sa naissance et sur lequel même De gaulle tombera, Macron le traite en s’aliénant tous ceux de ses premiers ministres qui cherchent la dite assise. Nous en sommes-là et la nomination de Lecornu, dans un contexte d’élections municipales a déjà cette dimension : résoudre à la manière des complots d’une ténébreuse affaire non seulement les jeux de rivalités d’ambitions aux quels se résument les partis, mais ceux des notables, les maires et probablement députés, régions, Lecornu a officiellement c omme principale tâche non pas de composer un gouvernement mais de reconstruire l’échaffaudage branlant des ambitions, des rivalités internes, et des coalitions éphémères auquelles se résume la vie politique française tandis qu’est toujours plus miné l’Etat en tant que service public. Il semble être doué pour talonner et casser les ministres ayant des velleités d’indépendance, sortir des dossiers crapuleux… Et enterrer les mouvements sociaux comme dans le cas du grand débat qui a accouché d’une souris lors des gilets jaunes.

Pour faire simple dans cette « ténébreuse affaire » de la nomination de Lecornu disons que tout cela pue barbouze et compagnie, des relents de SAC à l’heure de « la guerre » en Europe et la guerre civile programmée comme cela se passe déjà outre atlantique

Le seul compromis qui s’annonce soyons clair est celui autour de Bardella premier ministre mais là encore même si le dit Bardella a des dents qui raclent le plancher on se demande qui est en train de lui faire la peau et si ce ne serait par Marine Le pen, qui après avoir viré son père mène une tactique telle qu’on se dit qu’il n’y a plus que les luttes internes au sein de l’extrême-droite pour empêcher le dit compromis à la Meloni… L’Italie de cetter dame est devenu le modèle de démocratie à suivre pour les plateaux de télévision et les « éditorialistes » specialisés.

Avoir des relations optimale avec Retailleau et le RN n’est pas quoiqu’on en pense un fleuve tranquille, la seule certitude est que l’on ne sera pas encombré avec un programme social, des projets de dyamisme industriel, la France sera celle de Poujade pour mieux ne pas résister à la soumission impérialiste.

de ce point de vue aussi Lecornu à des lettres de nobless, non seulement celle d’être le ministre girouette du soutien sans condition mais sans moyen à l’Ukraine (voir plus haut) mais il a été le ministre du gouvernement de Castex en tant que responsable outre mer. On sait que cela a coïncidé avec l’évicton des représentants des territoires d’outre mer . Il continue sur la lancée déjà utilisée à propos des collectivités territoriales, tout avec les notables, les transactions des diners en ville, et des débats avec grande publicité qui tablent sur l’épuisement des mouvements sociaux. On laisse comme Manuel Valls planer des mesures institutionnelles vagues d’autonomie qui ne débouchent sur aucune mesure de fond concernant la misère, les inégalités de ces territoires. Et on laisse s’implanter des influences y compris « d’alliés » supposés qui jouent l’exaspération populaire.

Il n’en demeure pas moins qu’il ne saurait d’y avoir d’issue que dans ce que l’on ose appeler révolution mais qui est bien un changement de politique radical qui a impérieusement besoin d’un contexte géopolitique qui est celui du monde multipolaire en train de naître et qui est le seul susceptible aujourd’hui dans lequel les transformations institutionnelles peuvent s’opérer. Osons le dire notre interpellation à l’éveil de la France à ce monde multipolaire est plus que jamais d’actualité.

danielle Bleitrach

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