Nous sommes le 20 octobre, c’est demain qu’aura lieu dans cette librairie lyonnaise la rencontre avec Danielle qui viendra discuter avec Sylvain du livre « Quand la France s’éveillera a la chine ». La libraire Terre des livres édite une news letter à l’intention de son public qu’elle vient de me faire parvenir et dans laquelle elle annonce en bonne place notre débat. Remercions-la et particulièrement d’avoir su publier l’ensemble du texte que nous lui avions adressé. Je vous adresse la lettre à mon tour pour que vous en preniez connaissance. Elle clôture tout le travail de préparation fait pour permettre cette rencontre. Il restera à voir ensemble quelle suite lui donner. Je pense au compte rendu de la rencontre, au bilan à tirer de cette dernière, tant du point de vue de l’association l’Improbable, que de celui du collectif de préparation. La news letter annonce d’autre rencontres, ma foi, que le reste de sa programmation vous donne des idées pour vos lectures et qu’elles donne envie aux Lyonnais de venir trainer dans ce lieu accueillant et ouvert aux combats progressistes. Gilbert Rémond dans une lettre circulaire d’annonce…
Je m’en réjouis parce que si les camarades du PCF seront là et l’on sait leur rôle à Vénissieux et dans le Rhône, mais le débat est plus largement initié, ouvert comme nous le pratiquons dans notre site histoireetsociete et autour de la diffusion de notre livre au plan national comme international… (note de Danielle Bleitrach)
Poésie et géopolitique au menu Bonjour à toutes et tous !
Après les péripéties de l’été (démontage, travaux, remontage, nettoyage …), la librairie a repris son souffle et son rythme de croisière.
Et donc, la saison des rencontres bat son plein, avant la pause de décembre.
En espérant vous voir nombreux.ses dans nos soirées endiablées ! Rencontres de fin octobre et de novembre Rencontre autour du livre « Quand la France s’éveillera à la Chine »mardi 21 octobre
19h00 à 20h30
à la librairie
Rencontre avec Danielle Bleitrach Editions DelgaUn ouvrage collectif exigeant qui revient sur ce que l’on sait – et dit – aujourd’hui de la Chine, qui analyse la place de plus en plus importante qu’occupe ce pays, notamment en matière d’innovation, et qui aborde la possibilité d’appliquer un modèle de socialisme à la France.
Danielle Bleitrach, sociologue et ancienne membre du CC du PCF, et Marianne Dunlop, professeure de chinois et de russe, ont publié plusieurs ouvrages, notamment aux éditions Delga. Jean Jullien est un spécialiste de l’histoire de la RPC, et Franck Marsal est économiste et membre du PCF.
Et vous trouverez ci-dessous, in extenso, le texte que nous a fait parvenir l’association « L’Improbable », qui est à l’initiative de cette rencontre.
La longue marche vers un monde multipolaire
Nous vous proposons une soirée autour du livre « Quand la France s’éveillera à la chine », pour se frayer un chemin au cœur de son histoire, de ce qui l’anime et nous ouvre à des destins possibles.
Non, la fin de L’URSS n’a pas sonné la fin de l’histoire ainsi que nous l’avait annoncé avec superbe et assurance un intellectuel médiatique, relayé à grand frais par le cirque médiatique. Dans un prêche aux accents téléologiques, ce dernier avait déclaré à la face du monde : « La dialectique, celle du marxisme, est morte ; le schéma historique qui était proposé depuis le XIX siècle et qui reposait sur la lutte des classes s’est effondré ; s’ouvre, devant nous un horizon inattendu : celui de la fin de l’histoire où nous verrons l’extension partout de la démocratie et du marché ».
Or, qu’avons-nous vu ? Le recours à la violence systématique en lieu de diplomatie, une cascade de guerres toutes plus destructrices les unes que les autres, des attaques sans précédent des acquis sociaux, la montée du fascisme partout en Europe, la haine de l’autre généralisée et finalement la très mauvaise santé du marché, l’instabilité politique et, d’une certaine manière une démocratie en berne dans tous les grands sanctuaires qui s’en faisaient les propagandistes.
Dans ces pays, droits sociaux et libertés individuelles se réduisent toujours plus alors que leurs exécutifs s’éloignent de leur peuples et décident sans eux des politiques qui servent les intérêts des plus riches sur leurs dots. L’extension de la démocratie et du marché (entendons du marché capitaliste), c’est ce qu’ils ont appelé une mondialisation heureuse, une organisation de l’économie qui rajoutait à la division du travail (celle entre travail intellectuel et travail manuel) celle du Nord et du Sud, selon une arithmétique qui donnait aux pays concernés le joli nom « d’atelier du monde ».
Oui mais voilà que les ateliers sont devenus des entreprises performantes qui produisent des richesses dans des pays en « émergence », (là encore, quelle belle définition ils ont trouvé !), et leur donne accès à de possibles autonomies jusqu’alors contenues dans des rapports coloniaux. C’est dans le Sud que se sont développées en une accélération qui a surpris les maîtres d’hier, les forces productives qui chez nous déclinaient. Au centre de ce topos, la Chine !
Une Chine qui a fait plus que s’éveiller. Elle s’est développée, jusqu’à devenir le pays puissant que craint l’impérialisme états-unien qui voit en elle une menace à son hégémonie sur le monde. Marx l’avait dit dans son « Manifeste du parti communiste », la contradiction des capitalistes c’est qu’ils produisent leurs propres fossoyeurs. La recherche du profit les conduit à négliger ses producteurs, les épuiser, les exploiter, nous les voyons faire de même avec les pays qu’ils ont mis à contribution une division du travail entre le Nord et le Sud. Comme le prolétaire face aux capitalistes, les pays du sud n’ont pas d’autre alternative que la lutte et l’organisation pour exister et s’épanouir. Avec ses excès de financiarisation qui exigent toujours plus de productivité, le capital détruit des forces productives en même temps qu’il détruit ressources et environnement. Les déplacements qu’il a imposés, ruinant des régions entières, conduisent à de nouvelles contradictions que ses chargés de pouvoir ne sauront pas résoudre. Arrive le moment où le mode de production capitaliste devient un obstacle au développement des forces productives. Sa mise en crise réclame d’autres structures. C’est à quoi la Chine apporte sa réponse tout en prônant un monde plus juste où il n’y aurait plus de Nord tout puissant et de Sud misérable.
Las des diktats mortifères de l’impérialisme, de sa conflictualité guerrière et du chaos qu’il organise partout pour maintenir sa domination, les pays du sud se tournent vers la Chine et se saisissent de sa proposition d’« un destin commun pour l’humanité ».
Nous sommes confrontés à une réalité nouvelle, « celle d’un monde qui naît et dans lequel nos aspirations, nos luttes, notre mémoire ont toute leur place ». Il faut entendre ce que nous dit la Chine, nous éveiller à sa réalité. C’est à quoi nous invite le livre paru aux édition Delga. Il en pose l’alternative dans son titre. Le clin d’œil fait à celui de Peyrefitte, (« Quand la Chine s’éveillera … ») est volontaire. Certes, la connaissance que ce dernier avait de la civilisation chinoise, mais aussi l’occurrence de plusieurs voyages entrepris en RPC, le conduisait à en entrevoir la possibilité dans les années 70. Pourtant, Mao Tse Toung en avait eu la certitude dès le 21 septembre 1949 quand, devant les délégués de la première session plénière de la Conférence consultative politique du Peuple chinois, il déclarait: « Notre nation ne sera plus jamais une nation humiliée, nous voilà debout ». Il le déclarait après avoir dit que « Désormais, notre nation a sa place au sein des nations du monde éprises de paix et de liberté. Nous travaillerons avec courage et assiduité à faire s’épanouir notre propre civilisation et à créer notre bonheur, tout en contribuant à promouvoir la paix et la liberté dans le monde ». Peyrefitte ne pouvait le reconnaître dès ces années, c’eût été approuver la révolution chinoise.
C’est dans la lignée de ce destin tracé, que Xi Jinping pouvait déclarer près de quatre-vingts ans après : « Le renouveau de la nation chinoise est imparable et la cause de la paix et du développement de l’humanité triomphera ! ». Argument qui lui permettait de dire par ailleurs : « La lutte pour un avenir meilleur est la grande pratique de la Chine dans la promotion d’une communauté de destin pour l’humanité ».
Parmi les questions éternelles qui suscitent invariablement de vifs débats, la suivante occupe une place particulière. L’homme est-il capable de renverser le cours de l’histoire ? Pour les révolutionnaires de 1789, pour ceux de 1917 comme pour ceux de 1949, la réponse était oui. C’est bien en effet de cela que Mao Tse toung avisait les délégués de la conférence susmentionnée !
Quel rôle peut-on jouer en France, dans ce pays qui est à la fois un pays impérialiste, mais aussi le pays d’émeutiers dont parlait Marx dans « Les luttes de classes en France », où la lutte de classe se poursuit, malgré les politiques libérales qu’elle a subies et les carcans inventés pour biaiser ses humeurs révolutionnaires ?
Le livre « Quand la France s’éveillera à la Chine » nous invite à y réfléchir. Il nous invite à le faire en s’appuyant sur ce qu’elle nous dit alors qu’elle est devenue le pays leader de la longue marche entreprise vers le multilatéralisme. Il le fait non pas pour que nous nous contentions de suivre un suzerain comme dans l’atlantisme, mais pour construire une perspective, la planification et le socialisme à la française, une perspective faite de sécurité économique plus encore que militaire.
Ce livre, loin de proposer une ligne officielle, cherche à ouvrir un dialogue démocratique avec les communistes et les forces progressistes du pays. Il le propose en partant des faits produits dans un monde qui s’est mis en marche, non des idéologies qui cherchent à en cacher la nature et la possibilité.
L’association « L’improbable » qu’accueille la librairie « Terre des livres » vous propose d’échanger avec l’un des auteurs du livre, Danielle Bleitrach, sociologue et ancienne membre du comité central du PCF. Elle sera accompagnée dans cette présentation par Sylvain Teyssier, animateur de la revue Germinal et de « La société d’éducation populaire », qui sera son discutant.
Views: 4