Voici comme annoncé la contribution de Marianne Dunlop pour le forum international sur les études à l’étranger de la pensée de Xi Jinping et sur le socialisme aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère. Nous avons déjà publié le projet de contribution d’Edmond Janssen, notre éditeur de Delga (Quand la France s’éveillera à la Chine, DELGA 2025) : Dialogue entre les partis politiques chinois et français à Pékin, absence du PCF, heureusement il y a notre livre… par Danielle Bleitrach – Histoire et société. Tandis que Marianne présentera notre livre à Pékin, le même jour, je présenterai dans les quartiers nord de Marseille, dans une librairie axée sur la « méditerranée », en prologue à mon intervention en Algérie, à l’Université également la même problématique, celle qui sans négliger au contraire le combat politique, l’événement, travaille sur un projet de société, l’intégration des savoirs comme mode de coopération.(1) (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
L’Académie chinoise des sciences sociales organise les 12 et 13 novembre à Pékin un « Forum international sur les études à l’étranger de la pensée de Xi Jinping et sur le socialisme aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère ». Les thèmes proposés sont :
- Initiative pour le développement mondial et programme de développement durable
- Initiative pour la sécurité mondiale et défis communs en matière de sécurité
- Initiative pour la civilisation mondiale, les échanges culturels et l’apprentissage mutuel
- Initiative pour la gouvernance mondiale et transformation du système de gouvernance mondiale
- Promotion du développement vert et de la gouvernance écologique
- La voie chinoise vers la modernisation et la diversité des modèles de modernisation
- Un monde multipolaire égalitaire et ordonné et une mondialisation économique inclusive et bénéfique pour tous
- Études à l’étranger sur la gouvernance de la Chine
Nous avons déjà publié le projet de contribution d’Edmond Janssen, notre éditeur de Delga (Quand la France s’éveillera à la Chine, DELGA 2025) : Dialogue entre les partis politiques chinois et français à Pékin, absence du PCF, heureusement il y a notre livre… par Danielle Bleitrach – Histoire et société
Voici à présent le texte que présentera Marianne Dunlop, dans un atelier parallèle :
Études à l’étranger sur la Gouvernance de la Chine
Dans le blog que nous tenons depuis de nombreuses années, Histoire et Société, qui traite de géopolitique et de civilisation, nous avons étudié l’ouvrage de Xi Jingping sur la gouvernance de la Chine et nous nous sommes demandé : que faire de l’offre de coopération de la Chine pour un avenir commun de l’humanité ? C’est ainsi qu’est né notre livre, publié par Delga, une maison d’édition très ouverte sur la Chine et les affaires mondiales, qui fait un excellent travail de diffusion des idées progressistes. Son représentant, Edmond Janssen, est également présent à cette conférence. Le livre a été écrit par quatre auteurs : une sociologue, une linguiste, un économiste et un historien. Notre livre s’intitule Quand la France s’éveillera à la Chine, la longue marche vers un monde multipolaire. Le titre fait référence à un célèbre ouvrage des années 1960 qui citait une phrase prophétique attribuée à Napoléon : « Laissez la Chine dormir, car quand elle se réveillera, le monde entier tremblera. » Nous nous sommes donc demandé : la France est-elle prête à entendre cette voix aujourd’hui ? Notre gouvernement ne l’est certainement pas, du moins pour l’instant. Le peuple est submergé par la propagande et, même s’il est de plus en plus désespéré et rebelle, il n’entend pas cette voix aujourd’hui. Tout est fait pour la lui cacher, et même si elle lui parvient, il a du mal à l’entendre.
Dans le passé, les peuples opprimés se tournaient vers l’URSS et la Chine communiste. Même s’il n’était pas ouvertement question d’exporter la révolution, de puissants vents de romantisme révolutionnaire soufflaient de l’Est.
Aujourd’hui, l’offre de la Chine est d’une nature différente. Nos oreilles ne sont pas habituées à l’entendre. Ce qu’il faut comprendre, c’est que nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Les questions ne sont plus les mêmes qu’à l’époque de la création des premiers pays socialistes ou pendant la guerre froide, lorsqu’il existait un certain équilibre entre l’Est et l’Ouest. Aujourd’hui, la majorité du monde est composée de pays du Sud, de pays émergents, des BRICS, parmi lesquels la Chine socialiste occupe une place proéminente. Le monde occidental ne peut plus imposer sa volonté comme avant, et plus il lutte, plus il accentue ses contradictions. Notre tâche, en tant qu’amis de la Chine socialiste, est de faire connaître la réalité de ce monde qui existe déjà. C’est ce que nous essayons de faire avec notre livre, qui en est maintenant à sa quatrième édition, et avec les nombreux débats qui ont déjà rassemblé un grand nombre de personnes.

Quels sont les obstacles à la compréhension de la Chine ?
Voici quelques pistes de réflexion, issues de mon expérience personnelle et probablement valables principalement pour mon pays et ma génération. Il va sans dire que ces obstacles sont renforcés et exploités par la propagande de ceux qui voudraient empêcher ou retarder le rapprochement nécessaire.
1) Un vestige du racisme, du colonialisme. En tout cas, l’idée que « ces gens ne sont pas comme nous ». La curiosité ne va pas au-delà de l’attrait d’une sagesse orientale exotique. La Chine est perçue comme un objet lointain, qui peut nous charmer ou non, mais qui ne concerne pas directement notre pays, notre vie réelle et concrète, ou bien comme un danger. Elle ne peut nous apporter rien de positif en termes de connaissances, de coopération ou d’échanges économiques, ni engager un dialogue avec nous sur un pied d’égalité. Cette question est abordée en détail dans notre livre, dans le chapitre intitulé « Le péril jaune ».
2) Une attitude moraliste, vestige de la religion catholique en voie de disparition et des utopies socialistes du XIXe siècle : la stratégie chinoise consistant à développer d’abord les régions côtières, à limiter l’exode rural grâce au système désormais obsolète du hukou, etc. est mal comprise au nom d’un principe abstrait d’égalitarisme. Le « marché » socialiste et le recours au capitalisme contrôlé ne sont pas acceptés. Ils ne sont pas acceptés d’une part par une certaine « gauche » et d’autre part par nos propres capitalistes, qui jouissent d’une liberté totale pour s’enrichir sans contribuer à la société. Un slogan comme BYD (Build Your Dreams) semble capitaliste. Pourtant, le socialisme ne signifie pas la pauvreté, comme l’a dit Deng Xiaoping.
3) Une certaine technophobie, la peur de tout ce qui est nouveau. Ce qui est certain, c’est que les Français n’ont pas le même appétit que les Chinois pour toutes les innovations ; au contraire, il y a une peur des nouvelles technologies. Cela rappelle le retard pris par l’Europe dans l’adoption de l’imprimerie, idée rapportée de Chine par Marco Polo et considérée à l’époque comme une invention diabolique. En effet, l’Église voulait conserver son monopole sur le savoir, et seuls les moines, guidés par la main de Dieu, étaient autorisés à copier les textes sacrés.
Marco Polo (1254-1324) n’a pas seulement rapporté de Chine où il a été fonctionnaire impérial l’usage de l’imprimerie, mais aussi du papier-monnaie, du charbon pour se chauffer, et sans doute les pâtes qui font la renommée de la gastronomie italienne
4) Sans vouloir faire une comparaison hasardeuse entre l’Orient et l’Occident en termes de rapport au savoir et de contributions scientifiques, il convient néanmoins de noter que Confucius plaçait le savoir et l’étude au centre de tout. Il disait : « Nous ne naissons pas hommes, nous le devenons par l’éducation . » Rappelons-nous également qu’après la Révolution française et l’abolition de l’aristocratie, lorsqu’il fallut trouver un nouveau moyen de promouvoir les élites, la France sous Napoléon s’est tournée vers l’expérience chinoise des concours administratifs, vieille de plusieurs siècles.

Aujourd’hui, le monde occidental est en pleine crise. Il est impossible de ne pas voir à la fois la puissance de la Chine et ce qu’elle peut nous apporter.
Tel est le message de notre livre, nous espérons qu’il portera ses fruits.

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