Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Madagascar, Maroc, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau. Mêmes causes, mêmes effets

Dans le vaste mouvement qui s’est emparé du monde et dont tout est fait en France pour nous masquer le rôle immonde que jouent nos « gouvernants » derrière les USA, ne serait-ce que l’existence constitutionnelle d’un « domaine réservé » à la présidence et sa camarilla, un parlement et une presse en proie à la lutte des places. Nous l’avons vu avec le vote sans portée en droit internationale mais destiné à entretenir le prurit raciste contre les accords avec l’Algérie, le ralliement à l’extrême droite, « un front républicain ». La montée du fascisme se nourrit de l’ignorance totale de ce qui pourtant à des conséquences directes sur nos vies, sur celle d’une grande partie de nos compatriotes issus de ce monde là qui se réveille au nom de cette nouvelle espérance d’un monde multipolaire « souverainiste » dit l’article en décrivant dans les nations africaines, nation après nation, cette colère du sud avec ces facteurs internes, à la fois les mêmes et différents. Histoireetsociete et quelques autres blogs, tentent d’inciter au réveil mais que faire, quand y compris au sein des partis de gauche, du syndicalisme et même du PCF des gens, la presse qu’ils contrôlent, sont là pour empêcher la prise de conscience, pour la limiter au maximum? Avec en prime l’exercice toléré, encouragé par le silence complice de l’arbitraire de la censure depuis des décennies jusqu’à avoir un peuple français aussi aliéné que celui des USA. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

D 15 octobre 2025     H 22:01     A Diagne Fodé Roland     C 0 messages

Madagascar, « la crise de l’eau » dont le bidon coûte un sixième du salaire moyen, les coupures fréquentes du courant et du gaz, la jeunesse descend massivement dans les rues pour dénoncer la corruption alors que le pays riche de minerais rares comme le cobalt, le graphite, le nickel, le manganèse est intégré dans le « partenariat pour la sécurité des minerais rares » qu’imposent les impérialistes US et UE pour contrôler les ressources stratégiques et contrer la « route de la soi maritime » proposée par la Chine. L’impérialisme français, ex-puissance coloniale, cherche à maintenir ses « liens privilégiés » en y restituant trois crânes Sakalava dont celui du roi Toera décapité en 1897 pour garder les îles Éparses contre les décisions de l’ONU dont l’espace maritime est gorgé d’hydrocarbures et contrôler le canal du Mozambique voie maritime stratégique de l’Indo-Pacifique et l’Atlantique. L’intégration de Madagascar dans l’axe impérialiste US/UE est étendue à l’État génocidaire israélien qui arme et forme les forces de répression malgache qui ont causé plusieurs dizaines de morts et centaines de blessés provoquant l’appel à la grève générale du mouvement ouvrier syndical.

Maroc, multiplication des manifestations populaires et de la jeunesse dont le déclencheur est un système public de santé qui laisse mourir 8 femmes enceintes à l’hôpital d’Agadir, tandis que le royaume dépense sans compter en infrastructures pour l’accueil de la coupe du monde de foot de 2030.

Le « mirage économique » chérifien cache de plus en plus mal la profondeur de la crise sociale que traverse ce pays, crise consécutive aux politiques libérales antisociales qui entraîne l’effondrement du pouvoir d’achat des ménages, la détérioration des services publics et la hausse du chômage et perpétue l’appauvrissement, l’exclusion et la marginalisation de plus en plus de pans entiers du monde du travail. Sous couvert de propriété d’État, le monopole économique privé royal du Makhzen marocain est la source de l’enrichissement outrancier et des disparités sociales et territoriales. Le régime politique liberticide répressif fait que la rue est ainsi devenue le seul lieu d’expression du mécontentement légitime des travailleurs et des citoyens.

Les institutions élues du multipartisme royal donnent une apparence démocratique au royaume chérifien et sont de simples outils au service de choix économiques et anti-sociaux qui servent les intérêts du capital royaliste rentier et monopoliste impérialiste faisant du Maroc un bon élève partenaire de la stratégie de pénétration renouvelée du capital financier Euro-US-Israélien dans le reste du continent africain. Participent de cette lutte populaire les manifestations en soutien à Gaza pour dénoncer le génocide perpétré par les sionistes et la dite « normalisation » des relations entre le Maroc et l’entité israélienne.

Côte d’Ivoire, Ouattara arrivé à la présidence sur les chars du 43éme BIMA français, est devenu le président des coups d’états permanents : 4éme candidature après une troisième qui était déjà constitutionnellement interdite, à la manière de Houphouët Boigny en 1950 détruisant le projet d’unité du RDA (Rassemblement Démocratique Africain) pour le mirage d’une « Côte d’Ivoire pas vache laitière de l’Afrique » mais du système néocolonial françafricain, Ouattara introduit le loup CFA dans la bergerie de la monnaie panafricaine indépendante, l’Éco, en construction et maintenant exclusion arbitraire de Laurent Gbagbo de la présidentielle à venir.

Les populations Ivoiriennes, malgré le traumatisme des milliers de morts entre 2002 et 2011, reprennent le chemin de la mobilisation pour défendre la Constitution, l’État de droit et retrouver la voie vers la souveraineté nationale.

Guinée Bissau, Emballo, cet autre émule du club des chefs d’états néocoloniaux de la CEDEAO/UEMOA, thuriféraire comme Tinubu du Nigéria, Ouattara de la Côte d’Ivoire, Talon du Bénin et le déchu Macky Sall du Sénégal, des sanctions dictées et même de la guerre par la françafrique, l’eurafrique et l’usafrique contre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est aussi auteur d’un coup d’état anti-constitutionnel le maintenant au pouvoir au-delà de la durée légale de son mandat pour une candidature interdite par la loi fondamentale et le non respect du vote populaire législatif donnant la majorité au PAIGC.

Ces soulèvements populaires à Madagascar, au Maroc, en Côte d’Ivoire et en Guinée Bissau ont des causes qui mêlent revendications socio-économiques, démocratiques et de solidarité panafricaine sur fond d’exigence de la fin de la corruption des gouvernants multimilliardaires et de leur vassalisation à l’impérialisme Euro-US.

Le vent souverainiste est le moteur actuel de la seconde phase de libération nationale et panafricaine. Partout les peuples, en particulier la jeunesse, est vent debout pour se réapproprier les richesses pillées par les firmes monopolistes capitalistes des USA/UE/G7/Israël par l’intermédiaire des bourgeoisies néocoloniales bureaucratiques d’État. Partout, le syndrome des mers, océans et déserts devenus des cimetières à ciel ouvert d’une jeunesse fuyant par l’émigration le chômage, la misère, les dictatures totalitaires de la mondialisation libérale produit des prises de conscience souverainiste qui engendrent des soulèvements et insurrections populaires.

A l’instar des expériences souverainistes en cours de l’AES et du Sénégal, faisons en sorte que cette seconde phase de libération nationale et panafricaine ne soit pas dévoyée comme l’ont été les soulèvements populaires qui l’ont été en « conférences nationales africaines » dans les années 90, en « printemps Arabes » en Tunisie et en Égypte, en « révolutions de couleurs » financées par l’argent de la CIA à travers l’USAID/NED, etc.

En effet, les mêmes causes produisent les mêmes effets, à savoir le raz-le-bol de la mal vie du peuple engendre nécessairement à un degré d’accumulation l’explosion populaire des masses. Mais les solutions souveraines sont déterminées par la liaison dialectique entre le peuple insurgé et l’offre alternative souverainiste de l’avant-garde politique pour le moment constituée par la petite bourgeoisie intellectuelle radicalement anti-corruption et animée par la volonté de conquérir la souveraineté nationale.

C’est le cas au Sénégal où la résistance populaire à la répression du pouvoir libéral néocolonial s’est soldée par l’élection du candidat de Pastef à 54 % et c’est le cas au mali, Burkina, Niger où la résistance populaire contre l’occupation militaire et le double jeu de dupe des impérialistes françafricain,eurafricain, usafricain dans « la lutte contre le terrorisme » a été parachevée par les coups d’états souverainistes de les fractions souverainistes des armées nationales, lesquelles ont ensuite souverainement panafricanisées la lutte contre la guerre de l’OTAN par djihado-terroristes interposés avant le pas en avant panafricain qu’est la création de la Confédération de l’AES.

Aucun processus révolutionnaire n’est linéaire, l’histoire évolue en dents de scie, mais la tendance dominante aujourd’hui, au contraire des années 80/99, est souverainiste dans le cadre du passage progressif du monde unilatéralement dominé par le capitalisme impérialiste de l’Europe puis des USA au monde multipolaire qui impulsent ces alliances défensives protéiformes que sont les BRICS + et l’OCS.

Les peuples d’Afrique s’éveillent à la nécessité de la libération nationale et panafricaine, il faut que les sans voix des classes laborieuses s’éveillent à leur tour à la nécessité de donner de la voix pour l’émancipation sociale sans laquelle impossible de sortir du sous développement néocolonial.

C’est l’objectif fondamental fixé et poursuivi par la naissance au Sénégal du cadre unitaire Samp Afrig qui regroupe ce qui reste de la gauche historique résistante et des forces anti-impérialistes panafricaines.

C’est aussi l’objectif de l’Organisation des Peuples d’Afrique de l’ouest – WAPO/OPAO- né à Accra en décembre 2022 pour s’opposer aux sanctions et à la guerre du club des chefs d’états de la CEDEAO/UEMOA néocoloniale contre les peuples d’Afrique.

12/010/25

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