Repenser la mondialisation et repenser la place que la France peut y prendre. Prendre conscience que le « Sud » se développe et nous dépasse, à l’image de la brillante prestation du Vietnam au concours Intervision. Reprendre la question d’une nouvelle étape de modernisation de la France, sur la base des deux temps où l’irruption du peuple a permis de sortir des ornières de la réaction la plus noire et de l’abandon de souveraineté : la Commune de Paris, qui est militairement défaite mais qui crée les conditions de l’établissement de la République, de la séparation de l’église et de l’état et d’une première modernisation et le Conseil National de la Résistance, prolongeant son action dans le gouvernement provisoire et les années de refondation de 1945-1946. Il n’est pas inintéressant de noter que les deux pays que cite la firme TCL pour illustrer son développement international sont deux pays qui ont connu une phase de modernisation socialiste, interrompue pour l’un (la Pologne), poursuivie pour l’autre (le Vietnam). La France, dont l’outil de production est éparpillé, aux mains de multinationales aux intérêts contradictoires, et qui a perdu toute vision de son développement, de sa place dans le monde multipolaire et s’accroche à des illusions savamment entretenues par une classe bourgeoise en pleine décadence doit y réfléchir. (note de Franck Marsal pour Histoire&Société)
Réinventer la mondialisation : comment les multinationales peuvent trouver un équilibre entre croissance, efficacité et équité. Il y a là et d’autres interventions y compris celles de Trump prouvent que le capitalisme reconnait sa défaite et propose un accord (1). La Chine en substance dit aux peuples occidentaux : si vous tenez à la dictature de vos impérialistes et aux régimes qu’ils vous imposent, libre à vous, mais nous défendrons non seulement notre peuple mais aussi ceux du Sud, l’équité, la souveraineté… dans le cadre des institutions existantes qui doivent être modifiées et dans celles qui se sont créées et qui sont incontournables. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour ‘histoireetsociete)
- Li Dongsheng, né en juillet 1957, est un homme d’affaires et un homme politique chinois, il a été membre du Comité central du Parti communiste chinois entre 2002 et 2007 et il est actuellement député. Li Dongsheng est revenu à Huizhou, après ses études aux Etats-Uni, pour y créer la société d’électronique TTK. En 1984, il s’installe à Hong Kong, TTK devient TCL Corporation et Li Dongsheng en devient le président. En 2004, la branche télévision de Thomson et la branche téléphonie mobile d’Alcatel sont rachetées par TCL.
(1) Il y a là l’illustration de ce que nous avons avancé dans notre article sur « l’éloge de la politique » : Le premier concerne la relation entre la Chine, l’Etat chinois et son mode de gouvernance et le capitalisme, les grands « investisseurs ». Disons pour faire simple que ceux-ci n’ont pas la même peur de la Chine que celle que leur inspirait l’URSS, il y a même un mouvement vers la stabilité et la sécurité que représente la Chine dont les capitalistes d’Hong Kong sont le témoignage mais cela va au-delà non seulement toute l’Asie mais d’autres continents et la politique de Trump, la révélation brutale de la situation des Etats-Unis et du dollar accentue le mouvement. Le dit mouvement est partiellement par l’attitude de la classe encore dominante, le capitalisme à son stade impérialiste, le fait que l’occident a déplacé par goût du lucre sa production matérielle dans les pays émergents, il a détruit ce faisant sa capacité d’innovation, l’a coupé de la production et la Chine communiste a comme tous les régimes communistes privilégié le facteur humain en matière d’éducation de recherche, et elle continue toujours plus. Ce qui l’a aidé à ne pas stagner comme d’autres économies du sud dans la simple fabrication mais peu à peu à accéder à une production à forte valeur ajoutée et liée à une innovation scientifique et technique toujours plus poussée.
À l’heure où le monde se restructure, l’équité et l’inclusion sont les clés d’une mondialisation durable. Le fondateur et président de TCL, Li Dongsheng, partage son point de vue sur le rôle des sociétés multinationales.

La mondialisation a remodelé notre monde et entraîné une croissance économique sans précédent. De 1995 à 2023, le commerce mondial a augmenté en moyenne de 5,8 % par an, les nations devenant de plus en plus interconnectées.
Cependant, la mondialisation n’est pas sans problèmes.
Les avantages sont souvent inégalement répartis, ce qui se traduit par un élargissement de l’écart de développement entre les régions et exacerbe les déséquilibres entre les pays développés et les pays en développement.
La délocalisation a réduit la capacité de fabrication dans certains pays développés, car les installations ont été délocalisées dans des régions à faibles coûts. Selon le Rapport sur l’innovation 2025 du Royaume-Uni, les pays du Groupe des Sept ont vu leur part combinée des exportations mondiales de produits manufacturés passer de 51,9 % en 2000 à 30 % en 2022. Cela s’est accompagné de défis, notamment des pertes d’emplois et l’affaiblissement des chaînes d’approvisionnement, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la sécurité économique.
Dans les pays en développement, la mise en place d’une industrie manufacturière bas de gamme stimule la croissance économique et les possibilités d’emploi. Cependant, une vision à long terme est essentielle pour s’assurer que ces pays ne s’enferment pas dans le bas de la chaîne industrielle, limitant ainsi leur potentiel de croissance.
Si la production de technologies de base et la recherche et le développement (R&D) à forte valeur ajoutée restent dans les pays développés, il peut être difficile pour les centres manufacturiers de progresser dans la chaîne de valeur. Par exemple, certains pays d’Asie du Sud-Est, dont le Vietnam et la Malaisie, sont devenus des bases de production pour l’électronique, mais n’ont pas beaucoup progressé dans les domaines technologiques de base.
Ces déséquilibres menacent la légitimité et la durabilité de la mondialisation, et c’est là que les multinationales peuvent faire une grande différence.
Levage de tous les bateaux
Nous assistons actuellement à une période d’ajustements spectaculaires dans le commerce international, alors que les tarifs douaniers et les tensions géopolitiques perturbent ou réorientent les chaînes d’approvisionnement. Cependant, malgré ces bouleversements, il est peu probable que la mondialisation s’apaise. L’histoire a montré que même les virages les plus difficiles sont temporaires et ne peuvent pas freiner son élan vers l’avant.
Alors que les économies du monde entier se restructurent, le moment est venu pour les multinationales de repenser leurs plans à moyen et long terme. Nous devons saisir l’occasion d’adopter une approche plus intentionnelle et mieux informée et d’orienter la mondialisation dans une direction qui concilie efficacité et équité et qui soit inclusive et non extractive.
En privilégiant l’équité, ainsi que la croissance et l’efficacité, nous pouvons nous assurer que les avantages sont partagés et que la marée montante proverbiale soulève tous les bateaux.
Penser local et renforcer les capacités
Pour atteindre l’objectif à long terme d’une mondialisation équitable, nous devons mettre en œuvre les bonnes stratégies dès maintenant.
La localisation est essentielle pour une mondialisation judicieuse. Les multinationales peuvent atteindre de plus hauts niveaux de symbiose avec les communautés locales en décentralisant les capacités de base et la R&D et en mettant en œuvre des fonctions sur les marchés locaux.
TCL a adopté une stratégie de localisation qui a permis d’obtenir des résultats gagnant-gagnant en établissant des chaînes industrielles à plusieurs maillons sur des marchés et des régions clés. Par exemple, nous avons construit une usine de modules d’affichage au Vietnam pour approvisionner nos installations de fabrication de téléviseurs. En ajoutant ce maillon supplémentaire de la chaîne d’approvisionnement dans le pays, nous diversifions davantage l’écosystème industriel et faisons progresser les capacités technologiques du pays. Notre plus grande usine au Vietnam, qui approvisionne les marchés de l’Asie du Sud-Est et de l’Amérique du Nord, a la capacité de produire 8 millions d’unités de télévision par an, d’une valeur de 1 milliard de dollars.
En Pologne, nous avons construit une base de fabrication intelligente avec une capacité de production annuelle de 5 millions d’unités et établi un centre de R&D axé sur l’IA et les sciences fondamentales. Cela a permis de localiser l’ensemble de la chaîne industrielle au cœur du continent européen, tandis que le chiffre d’affaires de TCL en Europe a considérablement augmenté.
Un autre levier clé est le renforcement des capacités industrielles, souvent par le biais de coentreprises et de transferts de technologie. Les collaborations contribuent à créer une stabilité d’entreprise et constituent un mécanisme à long terme pour promouvoir la transformation industrielle du pays hôte, en stimulant l’emploi pour les communautés locales et les recettes fiscales pour les gouvernements.
Par exemple, TCL a créé une coentreprise avec SEMP, une entreprise d’électroménager de premier plan au Brésil. Les trois usines de la coentreprise sont équipées de systèmes d’automatisation avancés pour renforcer leurs capacités de fabrication. En plus de la création d’emplois, les travailleurs locaux sont formés à l’utilisation des technologies, ce qui leur permet d’acquérir les compétences nécessaires pour réussir dans leurs rôles et progresser au sein de l’entreprise.
Au-delà des simples objectifs commerciaux, l’établissement de relations à long terme caractérisées par la confiance et la collaboration peut contribuer à une croissance mutuelle difficile à quantifier, mais qui a une valeur durable. Nous entretenons un partenariat de 20 ans avec Radio Victoria, une entreprise argentine spécialisée dans les appareils électroménagers et l’électronique grand public. Cette collaboration nous permet de bénéficier de l’expertise locale et de la connaissance du marché de Radio Victoria, et permet à l’entreprise d’élargir son adoption technologique et son portefeuille de produits.
En outre, il est essentiel que les multinationales ajoutent de la valeur sociale et environnementale aux pays dans lesquels elles opèrent. Nos bases manufacturières à l’étranger ont créé une multitude d’opportunités d’emploi. Par exemple, notre usine au Vietnam emploie actuellement plus de 7 000 travailleurs et nos installations en Pologne fournissent jusqu’à 1 000 emplois à la population locale.
Notre investissement dans les communautés locales va au-delà de l’emploi. Le soutien communautaire est un moyen positif de s’engager auprès des populations locales, tandis que de véritables engagements en faveur d’une production verte, à faible émission de carbone et du développement durable sont des éléments essentiels d’une stratégie d’entreprise responsable. À cette fin, nous faisons des dons à des événements de bien-être vietnamiens et soutenons des projets de biodiversité au Brésil, entre autres efforts.
L’esprit olympique
Les Jeux olympiques sont peut-être le plus grand symbole de la communauté internationale. Chez TCL, nous nous appuyons sur notre engagement en faveur d’une mondialisation responsable grâce à notre partenariat olympique. Cette relation avec l’événement sportif le plus prestigieux au monde symbolise notre approche et s’aligne sur notre perspective selon laquelle la mondialisation durable doit équilibrer l’efficacité et la croissance avec la justice, l’équité et la protection de l’environnement.
Notre technologie permettra aux athlètes des Jeux olympiques et paralympiques de communiquer avec leurs proches du monde entier immédiatement après les compétitions dans le cadre de notre série Moments pour les athlètes. Nos diverses innovations amélioreront l’expérience des athlètes et des fans tout en soutenant les objectifs de développement durable des Jeux olympiques.
Tout comme les Jeux olympiques, les multinationales sont particulièrement bien placées pour relier les communautés aux objectifs mondiaux. Ils peuvent mener la transformation du monde en favorisant les partenariats locaux, en responsabilisant les communautés et en faisant preuve de responsabilité environnementale et sociale.
En adoptant la localisation et une vision à long terme, les entreprises peuvent s’assurer que la mondialisation mène à des progrès inclusifs et durables. La mission des entrepreneurs d’aujourd’hui est de guider la mondialisation dans une nouvelle ère, une ère qui distribue les avantages équitablement et soulève tous les bateaux.
Remarque : Cet article a été créé par TCL.
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