Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

« Les lumières de Valdai ». Entretien entre Guennadi Ziouganov et le rédacteur en chef du journal « Russie soviétique »

Guennadi Ziouganov a raison de constater que, dans l’occident bloqué par l’hystérie anti-russe, « tous les canaux de communication [vers la Russie] sont bloqués« . Les sportifs et artistes russes ont été lâchement bannis. Les médias russes ont été officiellement interdits. Jamais de telles mesures, même au temps de la guerre froide n’ont été prises. Il faut peut-être remonter aux débuts de la Russie soviétique et de l’URSS pour observer de telles pratiques. Même si de nombreux contenus informels circulent sur internet et les réseaux sociaux, notre blog est quasiment le seul à donner accès de manière régulière au public francophone aux réflexions du Parti Communiste de la Fédération de Russie, héritier du Parti Communiste de l’Union Soviétique, principal parti communiste européen et premier parti d’opposition en Russie. Or la situation devient dangereuse et, comme l’exprime le Parti Communiste Français, seul le retour à la diplomatie peut permettre de stopper la guerre et d’éviter son élargissement. Mais comment avancer vers une voie diplomatique en rompant tous les contacts ? Le PCF, comme l’invite le texte de son congrès, doit avoir le courage d’aller au bout de la voie de la paix, en ouvrant le dialogue avec les partis communistes de la partie orientale de l’Europe, notamment le Parti Communiste de la Fédération de Russie, le Parti Communiste biélorusse, le Parti Communiste d’Ukraine (interdit par le régime pro-UE et pro-OTAN de Zelenski) et le Parti des Communistes de la République de Moldavie. Un deuxième aspect important abordé par Ziouganov est que la guerre actuelle « n’est pas une guerre de civilisation ». C’est en fait une guerre de l’impérialisme hégémonique contre l’ensemble du reste du monde, dans lequel on trouve des civilisations aussi riches et différentes que les civilisations russe, chinoise, indienne et tant d’autres. Il y a enfin des leçons tout à fait applicables dans la situation de crise sociale, économique et politique de la France, notamment lorsque Guennadi Ziouganov déclare : « la politique financière et économique que les Américains nous ont imposée et ont mise en place n’a pas disparu. Il faut l’éradiquer, la rééquilibrer, prendre des mesures pour y parvenir. Il est impossible de justifier un taux de 18 à 20 %. Il étrangle l’économie. Il est impossible de justifier le fait que les taxes atteignent 22 % de TVA. Ce sont les temps de Gaïdar qui nous poursuivent. Il est impossible de justifier que la monnaie soit exportée par nos milliardaires, qui font du commerce de manière éhontée. Avec notre argent, on achètera des armes et on tuera nos enfants. Il est impossible d’accepter que les oligarques, nos richissimes, ne veuillent pas payer des impôts équitables et ne veuillent pas participer à la lutte de libération nationale contre les agresseurs occidentaux. » Ce paragraphe peut être entièrement repris au compte de la France, dans laquelle aussi la politique imposée par les américains et soutenue par nos oligarques et nos richissimes domine encore (davantage même qu’en Russie) et nous devons avoir pour objectif clair de la démanteler entièrement. (note de Franck Marsal pour Histoire&Société)

Беседа Геннадия Зюганова с главным редактором газеты «Советская Россия»

En invitant Gennady Andreevich à évaluer le discours du président V.V. Poutine, qui a fait sensation au forum de Valdai, la rédaction a exprimé l’intérêt des lecteurs pour comprendre les menaces incessantes d’une quasi-croisade de l’Occident contre la Russie, qui promet la paix dans une version occupante.

– Merci, Valentin Vasilievitch. J’apprécie que le rédacteur en chef de « Sovetskaya Rossiya » s’adresse toujours à moi et expose en détail le point de vue du parti.

Je suis toujours très attentivement les travaux du Club de Valdai. Pourquoi ? Parce que le président se prépare toujours très minutieusement à cette réunion. Le forum de Valdai rassemble véritablement l’élite : écrivains, intellectuels, journalistes et philosophes. On y discute d’un large éventail de problèmes d’actualité. Il s’agit de la 22e réunion. La conversation avec le président a duré quatre heures. Il s’agissait vraiment d’un dialogue vivant et complet. Et même lorsque Loukianov a épuisé ses questions, Poutine s’est adressé à l’assemblée et a répondu à une dizaine de questions supplémentaires.

Quelles conclusions puis-je en tirer ? Je remarquerai que l’Occident a actuellement déclenché une hystérie stridente qui rappelle les prémices de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Oui, et tous les généraux et amiraux ont été rassemblés ! Le ministère de la Défense a été rebaptisé ministère de la Guerre, et Trump a déjà alloué plus d’un milliard de dollars à cette fin… Il a fait pression sur les membres de l’OTAN, les obligeant à consacrer 5 % de leur PIB à cette guerre. En même temps, ils ont promis de fournir des missiles à longue portée capables d’atteindre le centre de notre pays.

Tout cela sur fond de ce qui se passe au Moyen-Orient, où tout un peuple, les Palestiniens, est écrasé, ne lui laissant que deux options : mourir ou quitter sa terre natale.

Tous les sujets abordés ont trouvé chez Poutine un écho vif et très intéressant. Oui, une présentation calme, mais très préoccupée de ces problèmes. Quel objectif nous fixons-nous ? Aujourd’hui, tous les canaux de communication sont bloqués en Occident. Notre point de vue peine à s’imposer là-bas. Il faut chercher des possibilités, notamment via le forum de Valdai, de pénétrer dans les profondeurs de la société occidentale, qui est trompée et où la psychose a atteint des proportions incroyables. Et il n’y a que quelques « Occidentaux » au forum.

Hier, Poutine a ri : les seuls moyens de communication sont les drones, qui ne font que collecter des informations et tuer. La psychose atteint non seulement la folie, mais il semble que l’Occident soit sur le point de déclencher une grande guerre.

C’est pourquoi notre tâche consiste à faire en sorte qu’on nous entende et il a proposé des options d’accord. Ce fut un dialogue tout à fait constructif. Multidimensionnel et, à mon avis, très intéressant.

Bien sûr, ce qui préoccupe et effraie les gens, c’est une grande guerre. Elle est à nos portes. C’est pourquoi le président, en tant que commandant en chef suprême, a montré qu’il avait une vision claire du front, qu’il connaissait parfaitement le théâtre des opérations militaires, la situation dans les régions libérées du nazisme et du fascisme. Il a décrit chaque section du front en détail, comme doit le faire un colonel ou un commandant de division. Cela lui fait honneur, car nous savons à quel point Staline était méticuleux dans toutes les opérations, comment il les étudiait et les précisait. Vasilevski, chef de l’état-major général, s’est rendu 200 fois dans son bureau. Ils ont tout examiné en détail. Et lorsqu’ils trouvaient des erreurs de la part du commandement, ils les sanctionnaient. Poutine devrait s’en inspirer. Staline a rapidement compris qu’une pléiade de ceux avec qui il avait combattu pendant la guerre civile n’étaient pas en mesure de résoudre les problèmes dans le contexte d’une nouvelle guerre. Cela concernait Voroshilov, Timochenko, Budyonny, Kaganovich… Il a promu toute une pléiade de nouveaux commandants et commissaires talentueux, tels que Joukov, Rokossovski, Konev, Antonov, Vasilevsky. Et ils ont justifié sa confiance.

Et pour nous aujourd’hui, il est fondamental, connaissant cette situation, d’identifier au maximum une telle cohorte et de la soutenir. Chez nous, tout le peuple soutient les forces armées. Nous leur envoyons constamment de l’aide, et le 145e convoi est déjà formé. Nous faisons tout pour aider ces gars qui se battent avec courage, bravoure et dignité.

En même temps, quand on parle des missiles à longue portée, le président dit : oui, ils ont déjà tout essayé, mais on a appris à les abattre. Là, ils ne changeront pas la nature des combats. Ils doivent savoir qu’on est armés des armes les plus modernes… Et il a énuméré : « Oreshnik », l’hypersonique et toute une série de missiles à longue portée. Nous avons également renforcé la protection satellitaire… Ces fous doivent comprendre et se rappeler, conclut-il, ce que nous avons et que, quoi qu’il arrive, pour défendre notre pays, nous ferons preuve de volonté et de caractère, et nous utiliserons nos moyens de défense au moment décisif.

Dans le même temps, il a très opportunément rappelé une histoire vieille de deux siècles. C’est utile à savoir pour les Français. Au Congrès de Vienne, les Européens voulaient tout prendre à la France. Alexandre Ier a, en fait, sauvé la France. Macron et toute cette bande au pouvoir devraient toujours s’en souvenir…

Les Suédois aussi. Poutine a eu raison de dire que Pierre Ier avait déjà réglé la question européenne-russe à Poltava. Vous n’avez pas de quoi vous vanter. Quant aux Finlandais, il les a simplement tournés en dérision. D’excellentes relations avaient été établies. Mais les idiots d’aujourd’hui ont détruit ce dont ils auraient dû être fiers et ont exacerbé la situation à nos frontières. Cela ne mènera à rien. Il a même dit quelque chose de plus fort…

On a demandé au président : qu’y a-t-il de nouveau dans cette guerre ? Beaucoup de choses ! Nous voyons déjà, par exemple, des drones qui accomplissent des tâches fondamentalement différentes sur terre, sur l’eau, sous l’eau et dans les airs. Tout change si rapidement qu’il faut prendre des mesures urgentes en matière de décision, de mise en œuvre et de production au cours du mois.

Et je voudrais souligner ici qu’il faut s’appuyer plus activement sur l’expérience soviétique. En trois mois, nous avons réussi à transférer de l’autre côté de la Volga mille cinq cents des meilleures usines, dix millions d’ouvriers et d’ingénieurs de haut niveau. Au bout de deux ou trois mois, ils ont commencé à fournir en masse au front les équipements les plus modernes. C’était la première fois au monde qu’une telle opération était menée. Elle était dirigée par Shvernik et Kossyguine. Il y avait là une nouvelle pléiade de dirigeants staliniens. Aujourd’hui, cette expérience est extrêmement importante pour nous, car les drones se sont déjà répandus dans tout le pays et il faut prendre à temps des mesures défensives, offensives, de couverture, etc. Il reste encore beaucoup de problèmes non résolus. Le président les a très bien formulés.

Au cours de la conversation avec G.A. Ziouganov, la question de la solidité de nos relations actuelles avec nos alliés a été abordée.

– Dans mon livre « La mondialisation et le destin de l’humanité », j’ai expliqué en détail qu’il ne s’agit pas d’une guerre des civilisations. Il s’agit d’une guerre des Anglo-Saxons contre le reste du monde. Ils ont essayé de devenir les dictateurs du monde. Cela n’a pas abouti. Poutine a déclaré qu’il était possible de s’y opposer en réunissant le potentiel de civilisations exceptionnelles. La civilisation russe, dont l’apogée a été l’ère soviétique. La civilisation chinoise, dont l’apogée a été les réalisations du Parti communiste chinois, qui a élevé l’Empire céleste vers les cieux et en a fait le principal atelier du monde. La civilisation indienne, avec sa culture et ses traditions uniques. La civilisation perse, islamique, arabe. Je dois dire que c’est salvateur. Cette alliance, grande invention de Poutine, Xi Jinping et Modi, a été démontrée à Tianjin lors du dernier sommet de l’OCS. À mon avis, cela finira par calmer même le plus grand agresseur. Et lorsque les Européens ont tenté d’imposer leurs conditions aux Chinois et aux Indiens, ceux-ci les ont tout simplement renvoyés sur les roses.

D’ailleurs, le Chinois qui s’est exprimé à Valdaï a confirmé, à la suite de Poutine, que pour nous, c’est une question d’une importance capitale, une question de survie historique commune. Le potentiel de l’OCS représente 40 % du potentiel mondial, soit plus que celui du G7 et de tous les autres.

Le commandant en chef suprême a bien sûr accordé une attention particulière à nos soldats qui combattent, à nos commandants, à nos ingénieurs et à nos soldats. La seule chose sur laquelle, à mon avis, il faudrait se concentrer davantage, ce sont les problèmes liés à la sécurité. V.V. Poutine a réagi de manière très loyale aux frasques de Trump, comprenant apparemment qu’avec l’Amérique, ce requin, il fallait établir des ponts et mettre en œuvre les accords conclus en Alaska. Il a arrondi les angles, laissant la porte non seulement entrouverte, mais tendant la main vers un dialogue plus approfondi, déclarant qu’il ne pouvait y avoir de solutions rapides dans ce domaine.

– Nous avons beaucoup parlé de la cohésion de la société, de l’unité des aspirations et de la victoire. Mais la « cinquième colonne », comme vous l’avez souvent souligné, ne suit pas le mouvement. Cela ne complique-t-il pas la progression vers l’objectif victorieux ?

Je tiens à souligner que nous avons trébuché à plusieurs reprises sur des problèmes internes, sur des problèmes de succession au pouvoir, sur la politique financière et économique, sur cette campagne électorale, lorsque des personnes fortuites et irresponsables, des voleurs et des escrocs, des traîtres et des voyous se sont frayé un chemin vers le pouvoir et ont trahi à leur époque l’empire, puis le pays soviétique.

Il faut comprendre ici que la politique financière et économique que les Américains nous ont imposée et ont mise en place n’a pas disparu. Il faut l’éradiquer, la rééquilibrer, prendre des mesures pour y parvenir. Il est impossible de justifier un taux de 18 à 20 %. Il étrangle l’économie. Il est impossible de justifier le fait que les taxes atteignent 22 % de TVA. Ce sont les temps de Gaïdar qui nous poursuivent. Il est impossible de justifier que la monnaie soit exportée par nos milliardaires, qui font du commerce de manière éhontée. Avec notre argent, on achètera des armes et on tuera nos enfants. Il est impossible d’accepter que les oligarques, nos richissimes, ne veuillent pas payer des impôts équitables et ne veuillent pas participer à la lutte de libération nationale contre les agresseurs occidentaux.

Je reviendrais ici à la position de principe de l’époque léniniste-stalinienne. Lorsque nous avons été pris à la gorge, Staline a rédigé de sa propre main l’ordre n° 227. Tous ceux qui se battent aujourd’hui devraient le relire. Il a dit clairement que nous avions déjà cédé la Biélorussie, l’Ukraine, le grenier à blé, la Kuban et les pays baltes. Notre potentiel s’amenuise, et nous devons tout faire pour nous battre pour chaque centimètre carré, faire preuve de volonté et de caractère, de cohésion, et ne pas reculer d’un pouce sans ordre…

Aujourd’hui, ces sanctions, ces défis, cherchent également à nous acculer et à déstabiliser la situation intérieure. La politique intérieure doit être mise en conformité avec les défis de notre époque, et ils sont considérables. Il y a un risque de guerre, l’environnement est détruit, l’intelligence artificielle n’est pas réglementée, il y a des divisions internes dans la société, l’usure des équipements, la flambée des prix, les prélèvements communaux… Il faut un nouveau programme.

C’est pourquoi nous avons proposé le « Programme de la Victoire », un budget de développement supérieur de 10 billions, l’expérience unique des entreprises populaires, la cohésion et tout le reste. À mon avis, il faut s’appuyer davantage sur ce mouvement progressiste et patriotique qui a montré que nous combattons courageusement sur le champ de bataille, tout en s’appuyant sur l’expérience unique de l’ère soviétique et la percée chinoise, pour remporter de nouvelles victoires avec un minimum de pertes.

Les 800 amiraux et généraux réunis au Pentagone sont une véritable menace pour le monde entier, montrant que les États-Unis disposent d’énormes unités dispersées dans le monde entier et qu’elles sont désormais toutes regroupées. Et les pertes que nous avons subies dans notre armée au cours des années de réforme nous permettent-elles de rassembler avec nos alliés un tel contingent de commandement ? Comment évaluez-vous l’état de notre défense, de notre armée et de nos alliés ?

– Trump modifie à la fois la politique intérieure et la politique étrangère. Son mandat est court, 1 300 jours. Vance se prépare à le remplacer. Il a plutôt bien réussi à trouver un vice-président.

Il a compris qu’il n’était pas judicieux de disperser un énorme budget militaire sur tout le continent. Ils ont beaucoup perdu après la Seconde Guerre mondiale : ils ont fui la Corée, ils ont fui le Vietnam, ils ont fui l’Afghanistan aussi.

Oui, ils ont obtenu le résultat souhaité en Irak. C’est pourquoi ils ont décidé de se concentrer sur la création d’une armée moderne. Seulement, là-bas, il n’y aura pas d’hommes décoratifs en jupe et les lèvres maquillées. Mais créer une armée moderne est une tâche difficile. Cependant, ils s’y préparent déjà. Ils préparent ce qui sera le ministère de la Guerre. Trump a déjà déclaré : nous allons annexer le Groenland, nous allons faire plier le Canada. Avec l’Alaska, ils disposeront alors de 60 à 40 % du plateau continental de l’océan Arctique. Or, c’est précisément dans le cercle polaire que se trouvent plus de 60 % des hydrocarbures et du tableau périodique de Mendeleïev.

La guerre, rappelez-vous, c’est avant tout une guerre pour les ressources. Et d’un point de vue financier et économique, les Américains et l’Occident disposent de ressources plusieurs fois supérieures aux nôtres. C’est pourquoi la somme de nos potentiels, ceux des Chinois et des Indiens, représente une part importante de l’économie mondiale. Nos délégations viennent de rentrer de Corée du Nord et du Vietnam. Tout le monde s’accorde à dire que c’est la question primordiale. La mise en commun des potentiels est extrêmement importante.

Comme l’histoire mondiale l’a montré, seules les alliances de pays puissants et forts peuvent gagner la guerre. Ce n’est pas un hasard si Staline a tout fait pour créer une alliance contre Hitler, notamment en concluant des accords avec Roosevelt et Churchill. Ils ont isolé le Japon autant que possible et ont tout fait pour que la Turquie n’intervienne pas et ne bloque pas nos oléoducs à Bakou. Dès les premiers jours de la guerre, nous avons envoyé une armée de 40 000 hommes en Iran et occupé Téhéran. C’est une stratégie juste et visionnaire.

L’armée russe a beaucoup souffert des yeltsinistes, des kozyreviens (A. Kozyrev est reconnu comme agent étranger en Fédération de Russie. – Réd.) et des serdioukoviens. Notre science militaire et notre réserve de commandement ont subi de lourdes pertes. Les écoles créées par Pierre le Grand ont été dissoutes. Nous n’avons même pas réussi à sauver l’Académie où Gagarine a étudié… Si ce coffre était resté au ministère, les derniers hôpitaux auraient également été dissous. Nous les avons sauvés de justesse.

Aujourd’hui, l’armée trouve de nouvelles forces. L’armement se développe rapidement. Belousov mène une politique compétente et cohérente à cet égard. Nous avons toujours soutenu le bloc militaro-patriotique et nous considérons que le renforcement de l’armée dans l’éducation des patriotes dans les écoles et les universités est d’une importance fondamentale. C’est pourquoi nous avons préparé la loi « Éducation pour tous » et rétabli les organisations pionnières, les organisations du Komsomol et les détachements étudiants. On peut jouer autant qu’on veut aux « premiers », mais sans cette école, qui commence dès le CP et progresse ensuite échelon par échelon, il est impossible de former un véritable combattant, un homme et un citoyen fort, robuste, autoritaire et digne.

Ce système doit imprégner tous les pores de l’État. C’est difficile, c’est compliqué. La « baba EGE » règne encore dans les écoles, la « bolonka » n’a pas été chassée des universités. Il faut accélérer considérablement ce processus.

Et si vous regardez le budget qui a déjà été soumis à la Douma, vous verrez que les investissements dans l’éducation n’ont pas progressé au cours des dix dernières années. Et cette année, ils sont au plus bas, à 3,8 %. « Russie soviétique » a récemment publié un document convaincant : un tableau couvrant 20 ans. Tout y est clair. Et pour que l’éducation et la formation soient complètes, il faut consacrer au moins 7 % du budget. Pendant la guerre, en 1943, alors que les fascistes étaient aux portes de Moscou, nous dépensions autant. Dans les années 50, un rouble sur cinq était consacré à la science et à l’éducation, c’est pourquoi nous avons été les premiers à conquérir l’espace et à établir la parité nucléaire.

On vient d’ériger un magnifique monument à Herman Stepanovitch Titov, le deuxième cosmonaute. Un homme brillamment éduqué, diplômé de deux académies, colonel général. Et il a travaillé pendant sept ans dans notre faction. Magnifique. Tout comme Vitali Ivanovitch Sevastyanov. Aujourd’hui, Savitskaya, la seule femme au monde à avoir été deux fois décorée du titre de Héros, fait un excellent travail et s’occupe des questions de défense et de sécurité. Elle fait beaucoup pour la reconstruction de notre aviation.

Hier, un reportage télévisé a été diffusé : le chef du gouvernement Mikhaïl Michoustine discutait avec des spécialistes des questions d’orientation professionnelle et de formation professionnelle. Il s’est rendu à une exposition organisée par les services publics.

Des uniformes scolaires de différentes époques soviétiques étaient exposés, et chaque costume était accompagné d’une cravate rouge, ce qui était à la fois vrai et touchant. Cela signifie que les hauts fonctionnaires ne sont plus allergiques aux symboles soviétiques. Il faut que les jeunes, qui ont été abreuvés d’idéologie importée au cours des dernières décennies, n’y soient pas non plus allergiques. Et notre parti doit contribuer à effacer cette version malveillante de l’histoire de l’Union soviétique, qui a été implantée depuis l’époque d’Eltsine.

– Valentin Vasilievitch, les gens normaux et intelligents ne sont pas et ne peuvent pas être allergiques à la grande époque soviétique. Ils comprennent qu’elle a sauvé notre État, qu’elle a sauvé le monde de la peste brune. Elle a montré comment un pays à moitié analphabète peut, en quelques années, devenir à la pointe du progrès et atteindre les plus hauts sommets dans tous les domaines scientifiques. Youri Gagarine, élève d’un lycée professionnel, en est un exemple classique et remarquable.

Nous avons écrasé les fascistes sur le front d’Orel-Koursk, dans ma région natale, à l’été 1943. Immédiatement après, Staline a donné l’ordre de créer des écoles Nakhimov, Souvorov, artisanales et professionnelles. Un maître, une école, de la nourriture. 19 millions d’enfants sont restés soit avec leur mère, soit sans parents – tous ont été éduqués et nourris. C’étaient d’excellents travailleurs, les mains en or du pays. Puis, nous avons fait un pas de plus, les habitants de Leningrad ont montré l’exemple, en combinant l’enseignement général et l’enseignement professionnel dès la fin du cycle de 10 ans. Nous avons poursuivi cette expérience à l’usine Kirov, et nous y avons maintenant créé une école pour les futurs maîtres, ingénieurs et opérateurs de machines-outils qui travaillent avec des commandes numériques. C’est formidable.

Ce n’est pas un hasard si Michoustine s’est rendu à l’exposition. Il est diplômé de la prestigieuse école STANKIN, il comprend et s’y connaît en la matière. Mais nous avons une « cinquième colonne », des vestiges de l’ère Eltsine, qui ne supportent ni les cravates rouges, ni l’expérience soviétique. Ceux qui volent des voix lors des élections et promeuvent des carriéristes sans talent et sans valeur, en les faisant entrer dans les assemblées législatives. Ils ne sont pas partis.

Une déclaration du Présidium du Comité central du Parti communiste russe (KPRF) sur les élections vient d’être publiée. Je l’ai envoyée à tous les dirigeants, y compris au président, au Conseil de sécurité, à M. Michoustine, à tout le gouvernement, aux gouverneurs et aux législateurs. Nous devons prendre des mesures d’urgence ici.

En attendant, demandez à n’importe quel directeur : de qui manquez-vous ? Réponse : un tourneur, un serrurier, un fraiseur, un régleur, un électricien, un programmeur… Pourquoi ? Parce que tout le système de formation publique a été détruit. Il a été sacrifié en même temps que les établissements d’enseignement supérieur pédagogiques et l’école primaire. Il faut la rétablir de toute urgence. Il n’y a pas un jour à perdre. Et la rétablir sur une nouvelle base industrielle et analytique.

Je suis convaincu que c’est possible. Nous avons montré comment cela peut être fait. Une telle école fonctionne depuis près de 10 ans chez Groudinine. Tout un atelier d’orientation professionnelle. 10 classes de formation professionnelle, y compris la robotique et l’espace. À partir de la deuxième classe, une orientation sur toute la chaîne du travail agricole. Une magnifique incursion dans les professions liées à la terre, au jardinage. Même l’apiculture est incluse.

À mon avis, cela aurait dû être introduit depuis longtemps dans toutes les écoles. Ainsi, les élèves grandiraient en comprenant parfaitement que la terre est notre nourricière. Pour produire du lait, il faut apprendre à utiliser des techniques modernes afin d’obtenir des rendements élevés. Dans la région d’Orel, le gouverneur Klychkov m’a montré l’exemple : sur les sols supodzol et supessac, on peut obtenir les meilleures récoltes au monde. La variété de blé « Zyuganovka » a donné 185 quintaux, soit 5 quintaux de plus que la variété championne cultivée dans toute l’Europe. Et cette année, la région d’Orel a obtenu le meilleur rendement du pays : 52 quintaux par hectare, et le maïs récolté donne 80 à 100 quintaux par hectare. Nous avons cette expérience, mais il faut la mettre en œuvre de manière plus énergique.

J’ai déjà remis une invitation au Premier ministre, à Groudinine, à Kazankov et à Soumarokov. Je leur dis : regardez comment on peut travailler, obtenir d’excellentes récoltes, des produits magnifiques, sans gonfler les prix et en payant en même temps des salaires confortables, en ayant un logement et en créant de meilleures conditions sociales. Nous ne vous demandons pas un centime. Ne nous gênez pas, tirez les leçons de cette expérience et allez de l’avant.

Tout cela est mûr et, à mon avis, même trop mûr. D’ailleurs, lors de la dernière réunion avec le président, où je suis resté assis pendant neuf heures, nous avons discuté de toutes les questions et obtenu son soutien. Tous les documents que j’ai présentés ont été signés. J’espère que les choses vont enfin bouger. Malheureusement, le parti « Russie unie » ne montre pas beaucoup d’intérêt et ne participe pas à un dialogue constructif pendant les élections. En conséquence, 15 à 20 % des électeurs seulement se rendent aux urnes. Les deux tiers se détournent de ces élections. Nous devons renforcer le système politique et établir un dialogue constructif avec le peuple. Hier, lors du forum de Valdaï, le président a montré qu’un tel dialogue était possible et nécessaire, et qu’il était très efficace.

– Merci, Guennadi Andreïevitch, pour cette conversation très intéressante. Je me souviens qu’à l’époque soviétique, nous parlions des travailleurs européens qui s’opposaient au militarisme et manifestaient avec des slogans tels que « À bas les canons, vive le beurre », car ils ne voulaient pas d’une nouvelle guerre. Mais je pense que la situation actuelle est telle que nous avons besoin à la fois de bon pain, de bon beurre et de bons canons. Car si nous ne sommes pas prêts à repousser une attaque, ce sera un grand malheur pour le peuple. Merci, Guennadi Andreïevitch.

– Merci. Bonne chance à vous.

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