Voici ce qui est réellement dit par le président Poutine tandis que l’on nous prépare à une guerre puisque la patrie serait en danger… Voici également la manière dont le doute s’est emparé de la Canebière en ce qui concerne la crédibilité de Macron, pour rire s’il nous reste ce loisir. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
CONTRE-ATTAQUES DU KREMLIN / Cinq idées clés définissent le message de Poutine hier : 1) la victoire militaire est inévitable ; 2) le pouvoir ukrainien est devenu illégitime ; 3) les négociations avec les États-Unis ou l’UE ne peuvent se faire sans conditions préalables russes ; 4) les accusations d’agression de Moscou contre l’Europe sont « ridicules » ; 5) toute saisie d’avoirs russes gelés sera considérée comme un « vol » et entraînera des « mesures asymétriques » de la part du Kremlin.
En substance, le président russe a rejeté tout compromis qui ne respecte pas les revendications territoriales et sécuritaires de Moscou. Les cinq idées principales présentées (progrès militaire, conditions de cessez-le-feu, exigences de paix, ouverture au dialogue et démenti des menaces contre l’Europe) illustrent une stratégie de négociation ancrée dans la supériorité russe sur le front.
La position de Poutine contraste fortement avec le plan en 19 points négocié à Genève, fruit de pourparlers entre l’UE, les États-Unis et l’Ukraine. Les propositions des alliés de l’OTAN constitueraient ni plus ni moins qu’une capitulation de facto de la Russie. L’Occident insiste sur la pleine souveraineté de l’Ukraine et la sécurité collective, sans reconnaître les annexions dans l’est du pays. Moscou, en revanche, considère le régime de Kiev comme illégitime (depuis l’annulation des élections par Zelensky) et privilégie des négociations avec un interlocuteur « souverain », issu du prochain scrutin.
La première idée, un progrès militaire décisif, met l’accent sur les avancées russes à Zaporijia, avec la possibilité d’un « effondrement du front ukrainien ». Poutine évoque des pertes ukrainiennes massives (47 000 soldats en octobre) et des désertions, qui rendraient la victoire russe inévitable. Parallèlement, le plan en 19 points élaboré par la Coalition de la volonté évite toute reconnaissance des gains russes et promeut une « justice durable » par le biais de sanctions et de la reconstruction, selon la déclaration conjointe américano-ukrainienne du 24 novembre : « Tout accord futur doit respecter pleinement la souveraineté de l’Ukraine. »
La différence est flagrante. Moscou est en position de force, et les exigences de l’Occident sont exagérées et irréalistes.
La deuxième proposition de Poutine, à savoir les conditions d’un cessez-le-feu immédiat (retrait des troupes ukrainiennes de Crimée, du Donbass, de Louhansk, de Kherson et de Zaporijia), constitue la ligne rouge fondamentale. Les Russes promettent un arrêt immédiat des opérations militaires si Kiev reconnaît sa défaite et se retire des zones annexées. Dans le cas contraire, Poutine menace de « combattre jusqu’au dernier Ukrainien ». En alternative, le plan occidental révisé à Genève exclut toute cession territoriale et privilégie un cessez-le-feu supervisé par l’ONU et assorti de garanties de l’OTAN, sans retrait unilatéral. La proposition des belligérants au sein de l’UE, contrairement au projet américain en 28 points, souligne que « l’Europe rejette tout plan qui favorise l’agresseur » et insiste sur le respect des frontières d’avant 2014, c’est-à-dire le retour de la Crimée à l’Ukraine.
Lors de sa conférence de presse d’hier, Poutine a insisté sur le fait qu’un accord légal avec l’Ukraine serait impossible à signer pour le « pouvoir illégitime » de Kiev. Autrement dit, il a suggéré de privilégier un autre négociateur. Le plan de capitulation russe en 19 points ignore les revendications de Moscou concernant Zelensky, demande au Kremlin de renoncer à ses ambitions expansionnistes et annonce l’adhésion potentielle de l’Ukraine à l’OTAN, moyennant des concessions limitées telles que le plafonnement de l’armée ukrainienne à « seulement » 800 000 soldats. « Les changements proposés (par rapport au plan présenté par les Américains – ndlr) constituent un pas vers une paix juste, et non une capitulation », a souligné Zelensky. Moscou, de son côté, considère Zelensky comme un simple pion occidental et exige de négocier uniquement avec le « véritable peuple ukrainien ».
La quatrième idée qui ressort des déclarations d’hier concerne l’ouverture à des négociations avec les États-Unis. Poutine attend la délégation américaine à Moscou, disposé à discuter de « tous les points ». Cependant, tout compromis est conditionné par l’acceptation des lignes rouges fixées par le Kremlin.
Poutine a finalement rejeté les accusations « ridicules » d’agression potentielle contre l’OTAN et a accusé l’Occident de manipulation à des fins militaires. Le président russe s’est montré disposé à « mettre par écrit » que la Russie n’attaquerait pas l’Europe et a exigé des garanties mutuelles. Par ailleurs, le plan de capitulation en 19 points de Moscou renforce explicitement la sécurité européenne par l’élargissement de l’OTAN. Et il considère la Russie comme la principale menace (comme en témoigne la nouvelle stratégie de défense présentée par Nicușor Dan).
Par conséquent, les deux parties (les États-Unis et la Russie, essentiellement) invoquent le dialogue, mais sur des bases totalement incompatibles.
Sans interlocuteur crédible à Kiev, les négociations risquent de rester un simple exercice de rhétorique, jusqu’à ce que l’une des parties capitule.
Adrian Onciu
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