Léon Landini à jamais : l’avenir appartient aux révolutionnaires, aux résistants, à ceux qui reconstruisent le parti communiste, combattent le fascisme et la guerre pour la liberté des peuples, les droits des travailleurs. Qu’il me soit permis d’ajouter à cet hommage celui d’une des dernières qui sait ce que fut cette guerre et à quel point les communistes comme toi avez été un rempart face à l’horreur de ce qui était réservé aux enfants de mon espèce, les enfants gibiers, plus tard bien plus tard, tu as encore été le rempart devant le mensonge, la trahison… Merci. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Camarade Léon Landini, tu restes à jamais un exemple et un honneur pour nous tous !
- Par Fadi Kassem, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France,
- Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance, vice-président du PRCF
- Georges Gastaud, fils de Résistant, directeur du journal Initiative communiste
- Annie Lacroix-Riz, historienne, petite-fille de Déporté juif, membre du Comité Central du PRCF
Hommage auquel s’associe René Barchi, fils de FTP-MOI, historien du Bataillon soviétique féminin Rodina qui combattit en France sous l’Occupation
Affectueusement entouré de ses filles Gilda et Mireille, de son gendre Noël et de sa petite-fille Manon, Léon Landini vient de s’éteindre paisiblement ce dimanche 21 septembre 2025 à l’âge de 99 ans.
Il n’a pu atteindre, comme nous l’espérions tous, son 100ème anniversaire, date à laquelle une rencontre officielle devait être organisée sur ses instances en l’honneur des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’Oeuvre Immigrée, ces F.T.P.-M.O.I. dont Léon a inlassablement défendu et transmis la mémoire. A cette fin, Léon aura travaillé jusqu’au dernier jour avec sa fille Gilda, rédactrice en chef de la revue Etincelles, à l’établissement d’une brochure rappelant les états de service éclatants du Bataillon Carmagnole-Liberté (dont Léon présidait l’Amicale) et dont Charles Tillon, commandant de tous les FTP de France, a pu dire qu’il était « le plus beau fleuron de la Résistance française armée ».

C’est ainsi que, dès l’âge de 16 ans, Léon s’est engagé dans le plus dangereux des combats, celui de la guérilla urbaine communiste. Il a ainsi participé en première ligne à des dizaines d’actions armées contre la Wehrmacht, à des attaques contre des trains militaires allemands, ainsi qu’à de nombreux déraillements. Arrêté à Lyon, torturé comme 52 de ses camarades morts sous les coups de Barbie et Cie, notre camarade est à la fois sorti de la guerre, officier FTP-MOI et… Grand Mutilé de Guerre. Pour faits de Résistance, Léon avait reçu de la main du président Mitterrand le grade d’Officier de la Légion d’honneur, une distinction qu’avait anticipée la Médaille de la Résistance.
Plaçant ses pas dans ceux de son père Aristide, un indomptable antifasciste italien qui avait dû s’enfuir en France, « seul pays au monde où figurait au fronton des mairies la devise Liberté, égalité, fraternité« , et suivant l’exemple héroïque de son frère aîné Roger (organisateur de la première action de résistance armée dirigée contre l’Occupant italien dès 1940: un déraillement en gare de St-Raphaël visant à empêcher un train de marchandises de rallier l’Allemagne), fils cadet d’une famille rouge qui avait successivement reçu Cachin et (clandestinement) Togliatti, Léon, ainsi que sa soeur Hermine, elle aussi héroïne de la Résistance devenue par la suite secrétaire des parlementaires du PCF, aura symbolisé toute sa vie ce « fil rouge » qui a rattaché à travers l’histoire universelle la Révolution d’Octobre, les Fronts populaires antifascistes, la Résistance à l’Occupation nazie, les luttes du PCF d’après-guerre pour les « Jours heureux » promis par le CNR, et avec elles l’engagement inlassable des communistes pour les avancées sociales, la liberté des peuples, le socialisme international, la souveraineté de la France et la paix mondiale.
Exerçant successivement tous les métiers mais inflexiblement engagé pour son grand idéal patriotique et internationaliste, Léon avait fini par quitter la mort dans l’âme le PCF lorsque, sous la houlette d’un Robert Hue rivalisant avec Gorbatchev en matière de reniements, ce parti eut fini d’ôter de ses statuts la référence au marxisme-léninisme, au socialisme, au combat révolutionnaire et à la classe ouvrière tout en ralliant une « construction » européenne synonyme de démolition sociale et nationale. Pressé par ses amis Henri Alleg, Pierre Pranchère, Jacques Coignard, Simone Vachon, Bernard Parquet, Jean-Pierre Hemmen, Léon répondit sans hésiter à la demande de Geo Hage et de Georges Gastaud d’assumer la présidence exécutive du Pôle de Renaissance Communiste en France créé en 2004. Comme il ne cessa alors de le proclamer : « Je n’ai pas abandonné le Parti : c’est le Parti qui m’a abandonné ».

Depuis lors, surmontant la douleur que lui avait causée la perte de son épouse Simone, qu’il soigna jusqu’au bout avec dévouement, Léon n’aura cessé de se battre pour l’indépendance française, pour les conquêtes sociales, pour la paix mondiale menacée par l’UE-OTAN, pour un socialisme-communisme de nouvelle génération. Constamment sur la brêche, Léon venait d’écrire une Lettre ouverte au maire de St-Raphaël, dont l’anticommunisme débridé s’est illustré par la récente érection d’un monument aux « victimes du communisme » dans la localité où, par une triste coïncidence, la « pierre de mémoire » dédiée au défunt Roger Landini par sa ville natale, venait d’être retirée « provisoirement ». Léon interpellait ainsi cet édile : les nazis que j’ai abattus sous l’Occupation sont-ils comptabilisés parmi lesdites « victimes »?
Inséparablement de ses qualités de dirigeant communiste, Léon était aussi cet homme plein d’humour, toujours prêt à entonner les chants du prolétariat italien et ceux de la Révolution française ; il était ce camarade fraternel, toujours poli et prévenant envers tous les travailleurs, ses frères. A demi-inconscient déjà sur son lit d’hôpital, Léon souriait encore et ouvrait grands les yeux quand ses filles lui passaient en sourdine la « Jeune Garde »!
Ami de la langue française, qu’il défendait contre le tout-anglais proliférant, Léon présidait l’Association COURRIEL. Pour son combat résistant, son engagement pacifique et sa lutte constante contre l’antisoviétisme devenu bellicisme russophobe, Léon avait été décoré par l’URSS. Il avait aussi reçu la Médaille de l’Amitié de la République de Cuba en raison de sa solidarité politique constante avec le socialisme cubain.
Inoubliable Léon, non seulement nous te regrettons de toute notre âme, mais, unis derrière l’étendard de Carmagnole-Liberté que tu as su porter au coeur du Panthéon, unissant avec le PRCF le drapeau rouge du combat social au drapeau tricolore de la France des travailleurs, nous te jurons de rester unis contre le fascisme résurgent, pour la paix, pour la reconstruction d’un parti communiste de combat, pour la renaissance d’une France « libre, forte et heureuse » et pour ces nouveaux Jours heureux auxquels tu as voué ta vie de lumière.
21 septembre 2025 – 14h
Léon Landini ton combat continue
Initiative Communiste vous propose de retrouver et d’utiliser et de diffuser les publications dans nos pages de notre camarade Léon Landini, que nous avons rassemblées ici (cliquer)
Initiative Communiste vous propose un portofolio photos et vidéos soulignant l’engagement constant de Léon Landini et jusqu’à sa dernière énergie, dans la lutte, pour la France des travailleurs, pour le parti communiste français et sa reconstruction, et donc pour un PRCF fort, uni dans l’action – à l’opposé de la lutte des places mais tout entier dans la lutte des classes – et répondant présent pour la classe des travailleurs en France comme pour les peuples en lutte du monde entier, exemple de ceux qui ont le courage de résister sans jamais renoncer, sans jamais trahir ni la cause ni leurs camarades.
Léon Landini remettant la résistance et la bataille pour le programme du Conseil National de la Résistance à l’agenda en 2010 avec Pierre Pranchère aux Glières, avec la bataille pour les Jours Heureux engagés par le PRCF dans un large front populaire

Léon Landini personnalité principale du documentaire les Jours Heureux en 2013
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