Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le scandale anticorruption en Ukraine se transforme en coup d’État progressif.

Est-ce qu’il se transforme ou bien il reste dans la logique du post-soviétique et de l’avancée de l’OTAN ? Le 1er décembre 2013, les processus politiques à Kiev sont devenus incontrôlables. Sous la directive et avec le financement des États-Unis (le pays qui « cherche maintenant la paix en Ukraine »), avec l’appui de l’Allemagne, de la France, de la Pologne et bien sûr de la Grande Bretagne, les groupes pro-nazis de droite ont fait leurs premières tentatives de prendre le pouvoir par la force en attaquant le bâtiment de l’administration présidentielle. Les troupes internes ont été mises en pleine préparation au combat. Trois mois d’hystérie carrée devant nous, signature d’accords du gouvernement avec les rebelles pour stabiliser la situation, avec des signatures de garanties européennes : Allemagne, Pologne, France… La trahison de l’Europe. Affrontement armé à Kiev, saisie des institutions de l’État, assaut des bureaux du ministère de l’intérieur et du SBU dans le but de saisir des armes par les nazis, provoquant sur place la mort massive des gens. Apothéose – lâcheté, évasion de Ianoukovitch et de tout le gouvernement, référendum dans la Crimée et son départ pour la Russie, début de la guerre civile de 8 ans dans le Donbass. Le coup d’Etat comme le pillage, la fuite de la population, le massacre ont été permanents, sous la bannière de « démocratie » alors que le désir de paix de tous a été interdit par censure et répression. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

André Korybko30 novembre 2025

Zelensky pourrait être le prochain sur la liste après la destitution récente de Yermak, à moins qu’il ne se plie aux exigences de paix de Trump. Dans ce cas, il n’est pas improbable qu’il soit lui aussi formellement impliqué dans ce scandale, en tant que catalyseur d’un changement de régime soutenu par les États-Unis et mené en collusion avec ses alliés nationaux.

Andrey Yermak, le cardinal gris belliciste de Zelensky, qui occupait officiellement le poste de chef de cabinet, a démissionné après la perquisition de son appartement dans le cadre de l’enquête sur le scandale de corruption énergétique ukrainien, d’un montant de 100 millions de dollars. L’ambassadeur itinérant de Russie, Rodion Miroshnik, estime cependant que ce limogeage vise à protéger Zelensky, de plus en plus acculé par cette enquête. Quelle que soit la vérité, Miroshnik a peut-être raison, comme nous le verrons plus loin dans cette analyse.

Il avait été précédemment estimé que « le scandale de corruption en Ukraine pourrait ouvrir la voie à la paix s’il entraînait la chute de Yermak », car « sa destitution risquerait de fragiliser l’alliance déjà précaire entre les forces armées, les oligarques, la police secrète et le Parlement, alliance qui maintient Zelensky au pouvoir ». C’est pourquoi Zelensky a hésité à le destituer, ce qui a enhardi Yermak à déclarer en son nom que l’Ukraine ne céderait aucun territoire à la Russie, compromettant ainsi l’une des principales propositions du projet de cadre de paix américain .

Peu après, l’appartement de Yermak fut perquisitionné avec la participation des deux entités financées par les États-Unis chargées de cette enquête pour corruption : le Bureau national anti-corruption d’Ukraine (NABU) et le Bureau du procureur spécial anti-corruption (SAPO). Si Zelensky avait accepté les principes énoncés dans ce cadre, notamment le 26e, stipulant que « toutes les parties impliquées dans ce conflit bénéficieront d’une amnistie pour leurs actions pendant la guerre », Yermak aurait peut-être pu s’en tirer sans être inquiété.

Au lieu de cela, Yermak a soufflé à l’oreille de Zelensky qu’il fallait adopter une attitude ferme envers Trump et rejeter le projet d’accord de paix américain. Les États-Unis ont alors autorisé les organismes anticorruption qu’ils financent à poursuivre leur enquête. Trump aurait pu y mettre un terme immédiatement, avant que cela n’entraîne inévitablement la chute de Yermak, si Zelensky avait au moins accepté publiquement la concession prévue par le projet d’accord concernant la cession du Donbass. La carrière de Yermak et son héritage aux yeux des Ukrainiens ont ainsi été anéantis par son bellicisme.

Si Zelensky ne cède pas aux exigences de Trump, son tour pourrait venir. Sans son allié de poids, le cardinal gris, pour maintenir au pouvoir une alliance déjà fragile, il est plus vulnérable politiquement que jamais. Cette situation pourrait inciter certains de ses alliés à tenter de le renverser. Par exemple, des défections encouragées par les États-Unis au sein du parti au pouvoir pourraient lui faire perdre le contrôle de la Rada, ce dont les États-Unis pourraient se servir pour le destituer s’il persiste dans son refus de faire la paix.

Parallèlement, les États-Unis pourraient menacer les oligarques corrompus de les prendre eux aussi dans les filets s’ils ne parviennent pas à convaincre leurs alliés parlementaires de soutenir le changement de régime progressif visant à renverser Zelensky. Dans ce cadre, les États-Unis pourraient également ordonner à la police secrète de tolérer les manifestations de l’opposition contre Zelensky. Le rôle des forces armées se limiterait à désobéir à Zelensky s’il leur ordonne de disperser ces manifestations. En récompense, leur protégé, Valery Zaluzhny, pourrait succéder à Zelensky sur le trône une fois la situation apaisée.

La démission/le limogeage de Yermak a déclenché cette série d’événements, mais elle pourrait être catalysée de manière optimale si le NABU-SAPO annonçait officiellement que Zelensky fait l’objet d’une enquête, ce que les États-Unis pourraient autoriser (y compris par une perquisition) s’il ne se plie pas rapidement aux exigences de Trump. Rétrospectivement, les efforts déployés par Zelensky durant l’été pour subordonner le NABU-SAPO visaient à éviter cette situation, mais ils ont échoué et Trump utilise désormais ces organismes anticorruption pour finalement le contraindre à la paix.

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