Nous soulignons le fait que la « rencontre » Poutine-Trump ne peut pas se limiter à l’Ukraine. Les Russes n’ignorent pas le caractère multiforme de l’offensive qui est menée contre la fédération de Russie et le système mis en place en Asie centrale pour assurer sa stabilité et sa sécurité, sur le modèle de ce qui a été réalisé sur l’URSS et sur les pays socialistes de l’est. En utilisant ici la Turquie et son vassal l’Azerbaïdjan, leur double jeu qui n’a d’équivalent que dans celui du dirigeant actuel de l’Arménie (mais aussi pour l’Arménie comme pour la Géorgie, la Roumanie les relations de Macron avec ces pays) pour intervenir en Arménie et dans tout le Caucase. Ni Lavrov, lui-même pour moitié arménien, et totalement au fait de ces manœuvres, ni Poutine, ne peuvent ignorer ce rôle global des USA, de l’OTAN. Ils mesurent que la sécurité et la stabilité du Moyen Orient, de l’Asie tiennent à une entente de fait entre la Chine, l’Inde, la Russie, entente qui a déjà présidé à la création de l’OCS et qui attire dans son orbite de plus en plus de pays. Ce « grand jeu » a son écho sur d’autres continents, le Pacifique (dans le prolongement de l’ANSEA) et des BRICS en Afrique, l’Amérique latine et même l’Alena (Canada-Mexique-USA). Partout les USA incapables d’assurer la prospérité et l’unité développent les facteurs de division et les ambitions de sous impérialismes. Les couloirs d’échange sont visés… (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Ces 7 et 8 août 2025, une rencontre au sommet réunit à Washington le président américain Donald Trump, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azéri Ilham Aliyev. Les dirigeants s’apprêtent à signer un mémorandum d’entente secret censé poser les bases d’une stabilisation de la région. Bien que ce document ne soit pas un traité à part entière, qu’il ne prévoie pas d’engagements précis ni de mécanismes pour en assurer l’application, Pachinian s’empresse de l’accepter, sacrifiant au passage les intérêts véritables de son pays pour des chimères de gloire diplomatique.Dans cette affaire, comme dans les autres dans le monde, Macron a servi de marche pied en offrant et sacrifiant l’influence traditionnelle de la France pour contribuer à la capitulation sans gloire de Pachinian par pure haine de la Russie, comme en Afrique, au Moyen orient et dans le pacifique. (note de danielle Bleitrach)
06 août 2025

L’Arménie pourrait se retirer officiellement de l’OTSC et remplacer ensuite les troupes russes par des SMP américaines.
L’ambassadeur des États-Unis en Turquie, Tom Barrack, a proposé à la mi-juillet que son pays loue le corridor de Zangezur pour 100 ans afin de sortir de l’impasse entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sur cette question. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a réagi négativement à sa suggestion en accusant les États-Unis d’essayer de prendre le contrôle du processus de paix et de mettre en péril la stabilité régionale. Ses remarques faisaient suite à un rapport alléguant qu’un mémorandum secret avait déjà été signé pour la création du « pont Trump ».
Le média espagnol Periodista Digital a affirmé que des membres de la diaspora arménienne se sont procuré ce document auprès de leurs contacts d’État, qui verront également le déploiement d’environ 1 000 SMP américaines pour sécuriser cette route. La directrice de RT, Margarita Simonyan, qui est d’origine arménienne et passionnée par les affaires de sa patrie ancestrale, a popularisé le rapport en le partageant sur X. Elle a également été très critique à l’égard du Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, qu’elle avait précédemment accusé de vendre l’Arménie à la Turquie.
S’il est accepté, et l’information n’est pas confirmée pour l’instant, le « pont Trump » pourrait conduire à l’expulsion de la Russie du Caucase du Sud. La dernière clause du cessez-le-feu de novembre 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sous l’égide de Moscou appelle les gardes-frontières russes du FSB à sécuriser ce que Bakou a depuis pris l’habitude d’appeler le corridor de Zangezur à travers la région de Syunik, dans le sud de l’Arménie. Leur remplacement par des SMP américaines pourrait précéder l’expulsion des troupes russes d’Arménie.
Pashinyan a confirmé à la mi-juillet que l’Arménie quitterait probablement l’OTSC au lieu de dégeler son adhésion qu’il avait suspendue unilatéralement. Cela pourrait être le prétexte pour demander le retrait des troupes russes en même temps que l’accueil des SMP américaines. De son point de vue, leur déploiement pourrait fonctionner comme une garantie de sécurité informelle vis-à-vis de l’Azerbaïdjan et de la Turquie, car ils réfléchiraient à deux fois avant de mettre en danger les citoyens américains, en particulier ceux qui gardent un projet appelé le « pont Trump ».
Ce que les États-Unis veulent en tirer, en plus de quelques profits faciles, c’est de mettre en branle la séquence d’événements nécessaire au retrait des forces russes d’Arménie, comme expliqué ci-dessus. Les États-Unis peuvent également surveiller le trafic militaire turc sur la route vers l’Asie centrale, tout en attisant éventuellement le séparatisme azéri dans les régions voisines du nord de l’Iran, à majorité azérie. Un autre avantage est que Trump pourrait présenter cet accord comme ayant évité la guerre et donc peut-être augmenter les chances qu’il reçoive le prix Nobel de la paix.
Les derniers troubles politiques en Arménie au début de l’été ont été en partie motivés par les inquiétudes selon lesquelles Pashinyan était sur le point de conclure un accord pour ouvrir le corridor de Zangezur sans aucun rôle russe. Ce scénario, associé au retrait peut-être imminent de l’Arménie de l’OTSC, pourrait rendre Syunik vulnérable à une invasion azerbaïdjanaise (turque ?). Il aurait donc pu penser qu’inviter des SMP américaines à remplacer le FSB russe pourrait apaiser son peuple, mais ils pourraient quand même protester s’il loue des terres arméniennes aux États-Unis.
Dans le cas où il le ferait et n’est pas destitué par une révolution populaire ou un coup d’État militaire patriotique, le « pont Trump » devrait entraîner une poussée de l’influence turque à travers l’Asie centrale, comme expliqué ici, ce qui pourrait ensuite conduire le Kazakhstan et le Kirghizistan à faire défection de l’OTSC. Le moyen le plus simple d’atteindre cette fin géopolitique est que l’Arménie conclue un accord de sécurité économique avec les États-Unis qui exclut le rôle envisagé de la Russie dans la surveillance du trafic militaire turc vers l’Asie centrale. On ne sait pas comment la Russie pourrait arrêter cela.
Il n’y aurait pas que le couple Manouchian pour s’insurger devant cette trahison de l’arménie, il y a eu beaucoup d’antifascistes arméniens qui ont combattu en France, pourquoi ces communistes-là ne se sont-ils plus reconnu dans le PCF qui pourtant avait été celui qui depuis toujours avec le député Guy Ducolonné avait combattu pour la reconnaissance du génocide arménien, un des premiers à être nié au nom de l’atlantisme :
CHAKARIAN Arsène
« Né le 21 décembre 1916 à Sabandjo dans l’Empire ottoman , mort le 4 août 2018 à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; arménien ; résistant , responsable politique des Arméniens de la MOI pour la zone occupée ; un des dirigeants des Arméniens communistes après la Libération .
Arrivé en France en 1930 après s’être d’abord réfugié en Bulgarie , Arsène Tchakarian adhéra à la CGT en 1936 puis au PCF . Dans ces années 1936-1937 , il participa aux activités des prosoviétiques et communistes arméniens . Il accompagna Missak Manouchian – membre de la sous-section arménienne du Parti communiste français et du Comité central du HOK ( Comité d’aide à l’Arménie, fondé à Erevan en 1921 )- chercher des chaussures chez les bottiers arméniens de Valence afin de les envoyer aux républicains espagnols . Il travailla comme tailleur dans un atelier du Ve arrondissement de Paris .
En septembre 1937 , Arsène Tchakarian fut incorporé dans le 109e régiment d’artillerie lourde hippomobile à Châteaudun en Eure-et-Loir puis le 182e régiment d’artillerie lourde tractée de 155 à Vincennes en mars 1938 . Il est toujours sous les drapeaux lorsque la guerre fut déclarée . Son régiment fut envoyé dans l’est de la France où il ne sera pas vraiment confronté au feu . Peu à peu l’artillerie recula jusqu’à Nîmes où il fut démobilisé en août 1940 .
Démobilisé en 1940 , il fut recruté en 1941 par Manouchian , devenu responsable politique des Arméniens de la MOI pour la zone occupée . C’est également Manouchian qui le sélectionna dans les FTP-MOI en décembre 1942 lorsqu’il reçut l’ordre de passer à la lutte armée . C’est en compagnie de Tchakarian et de Marcel Rayman que Manouchian effectua sa première action armée qui visa un détachement de Feldgendarmes à Levallois le 17 mars 1943 . Au cours des mois suivants , et jusqu’à l’arrestation de son chef Manouchian en novembre 1943 , Tchakarian prit part à six actions . Il réussit à échapper au coup de filet qui décima les FTP-MOI parisiens et se planqua chez des « légaux » arméniens puis gagna Bordeaux .
En 1944 , il avait été protégé par des policiers résistants français qui lui trouvèrent une planque avant que celui-ci ne parte en mission de renseignement à Mérignac ( aérodrome de Bordeaux 33 ) pour le compte de la résistance .
Dès la fin de la guerre , il apparut au sein de la communauté arménienne comme une figure du mouvement pro-soviétique et communiste qui se réorganisait autour de la JAF ( Jeunesse arménienne de France ) puis de l’UCFAF ( Union culturelle française des Arméniens de France ).
Il vivait à Vitry-sur-Seine ( Seine , Val-de-Marne ) depuis les années 1950.
Le 2 juillet 1985 , Arsène Tchakarian fut invité sur le plateau de l’émission d’Antenne 2 « Les Dossiers de l’écran » et participa au débat qui fait suite à la diffusion du documentaire de Mosco Boucault Des terroristes à la retraite . Défenseur virulent du PCF , il s’insurgea contre la thèse du film qui rendait le Parti responsable de la chute des FTP-MOI parisiens . En réaction , il publia l’année suivante chez Messidor un ouvrage préfacé par Roger Bourderon , Les Francs-Tireurs de l’Affiche rouge. Il y accusait Boris Holban ( chef militaire des FTP-MOI parisiens jusqu’en août 1943 ) d’être responsable de la chute des FTP-MOI parisiens .
En 1996 , Arsène Tchakarian devint président du Mouvement des Arméniens de France pour le Progrès ( MAFP ). Cette association rassemblait alors les anciens membres de la Commission Nationale Arménienne qui avait été supprimée par le PCF peu avant la chute de l’URSS . Consultant auprès de la Commission du Mont-Valérien , il intervint régulièrement dans les collèges et lycées pour livrer son témoignage sur la Résistance . En mars 2012 , il fut élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur . Outre Les Francs-Tireurs de l’Affiche rouge , Arsène Tchakarian est également l’auteur des Fusillés du Mont-Valérien ( Comité national du souvenir des fusillés du Mont-Valérien , 1991 ) et des Commandos de l’Affiche Rouge ( Éditions du Rocher , 2012 ).
Titulaire de la Légion d’honneur depuis 2005 , officier en 2012 , commandeur en 2017 , il mourut en 2018 à 101 ans . Son décès fut signalé par les radios et la presse quotidienne.
Il a été inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine. »
Le Maîtron.
« Toute sa vie , Arsène est resté fidèle à son engagement antifasciste et communiste , acceptant de figurer dans le Comité d’honneur du PRCF dont il était membre , ainsi que de nombreux combattants de la Résistance armée.
Honneur à ce camarade qui n’a jamais dévié du chemin de l’honneur , de l’antifascisme et de l’idéal révolutionnaire ! »

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