La presse française n’a accordé qu’une attention limitée aux élections partielles russes. Le plus souvent, c’est pour les dénigrer, comme le journal Le Monde qui les minimise en expliquant que le parti dominant, Russie Unie peut « gagner sans faire campagne » alors qu’ici, les bourgeoisies ne peuvent plus sauver leur pouvoir qu’en manipulant grossièrement l’ensemble du système politique. Dans ces élections pourtant, le KPRF, le Parti Communiste de la Fédération de Russie prend à nouveau et sans conteste la seconde place, malgré une série d’obstacles mis sur sa route, ainsi que le décrit l’article ci-dessous. Il progresse même. Cela fait du KPRF un des plus importants partis communistes européens. Cela confirme que le cours du changement international, la rupture de l’ordre hégémonique impérialiste en voie d’effondrement et la communauté de destin expriment aussi le besoin d’une évolution vers la gauche, vers la transformation des structures sociales capitalistes vers l’établissement ou le rétablissement de sociétés socialistes. Dans son dernier congrès, en 2023, le Parti Communiste Français avait voté que « Sur la base des liens forts de solidarité historique, le PCF mène un dialogue fraternel, ouvert et franc avec les partis communistes. » Par ailleurs, le PCF appelle à ce que, dans le but de rétablir la paix en Europe et notamment en Ukraine, des négociations internationales soient menées avec l’objectif d’un traité de sécurité international. L’ouverture d’un « dialogue franc et ouvert » avec le KPRF et avec les Partis Communistes Ukrainien (quoique ce soit plus difficile car celui-ci est contraint de se maintenir dans la clandestinité) et biélorusse serait de nature à montrer l’implication profonde du PCF face à cet objectif de rétablissement de la paix et améliorerait certainement notre connaissance collective de la réalité de terrain et des enjeux de ces pays et des défis de notre propre situation. (Note de Franck Marsal pour Histoire&Société).
Изменить социально-экономический курс в пользу большинства!
Changer le cap socio-économique en faveur de la majorité !
Le 15 septembre, une conférence de presse des dirigeants du Parti communiste russe (KPRF) s’est tenue à l’agence TASS, dressant un bilan des récentes élections partielles.
La tâche principale que s’était fixée le KPRF au cours de cette campagne électorale était de diffuser largement nos idées. Les communistes se sont présentés aux élections avec un programme constructif intitulé « Programme de la victoire » et tout un ensemble de programmes sectoriels proposant un plan concret pour sortir le pays de la crise systémique. Aujourd’hui, la victoire est la priorité absolue pour notre patrie. Or, comme chacun sait, la victoire ne se forge pas seulement sur le front, mais aussi à l’arrière. C’est pourquoi nous avons le devoir de faire comprendre à chaque électeur la nécessité de changer le cap socio-économique actuel.
Au cours de la campagne, nous avons mené un travail important dans les régions. Aujourd’hui, il est évident que la hausse incontrôlée des prix et le niveau criant de pauvreté sont les problèmes les plus aigus qui préoccupent la grande majorité de la société. L’inflation actuelle aggrave les divisions sociales et frappe durement le portefeuille des gens ordinaires. C’est pourquoi nos idées bénéficient d’un large soutien parmi les électeurs.
Les résultats des élections ont prouvé que le KPRF a conservé son statut de principale force d’opposition du pays, seule alternative à la politique actuelle. Nos candidats aux postes de gouverneurs, de députés des assemblées législatives régionales et des organes représentatifs des capitales régionales ont obtenu des résultats honorables.
Dans la grande majorité des régions, les candidats du Parti communiste ont pris la deuxième place derrière les représentants du parti au pouvoir. Sergei Levchenko a obtenu un résultat élevé dans la région d’Irkoutsk, avec près de 23 % des voix. Cela n’a rien d’étonnant : Sergei Georgievich a dirigé efficacement la région pendant plusieurs années, il possède une grande expérience du travail créatif, et les électeurs l’ont beaucoup apprécié.
Alexander Ivachev, candidat au poste de gouverneur de la région de Sverdlovsk, a obtenu un résultat honorable avec près de 16 % des voix. Il est important de noter que, par rapport aux élections précédentes, le candidat du KPRF a considérablement renforcé sa position : près de 200 000 habitants de la région ont voté pour lui, soit 80 000 de plus que lors des élections précédentes. Ce résultat témoigne notamment de la haute estime dans laquelle est tenu le travail de notre parti et sa ligne de conduite fondée sur la défense des droits des travailleurs dans la région de Sverdlovsk.
En chiffres absolus, notre candidat Alexandre Safronov, présenté dans la région de Krasnodar, a considérablement progressé. Il convient toutefois de noter qu’à Krasnodar, tout l’arsenal des techniques électorales déloyales a une fois de plus été utilisé : recours aux ressources administratives, vote par correspondance et vote « sur pied ». De nombreuses violations ont été constatées au cours des élections elles-mêmes, notamment le travail des commissions pendant la nuit, le vote massif à domicile, l’entrave au travail légal des observateurs et des membres des commissions ayant le droit de vote. Et cette pratique se poursuit depuis plusieurs années déjà. Nous estimons que les forces de l’ordre, l’administration présidentielle et la CEC doivent accorder une attention particulière à la situation à Krasnodar, si nous voulons continuer à parler sérieusement d’élections honnêtes et concurrentielles.
L’absence de concurrence est également observable dans le cas des soi-disant « débats ». Au cours de cette saison politique, seuls trois gouverneurs ont officiellement participé aux débats, et ces événements étaient de nature purement symbolique : dans un cas, il s’agissait d’un monologue du gouverneur par intérim, dans les deux autres, de discours sans possibilité d’échanger des questions. En d’autres termes, les débats sont passés d’une discussion politique sur les problèmes actuels du pays à une forme de rapport aux électeurs.
Contrairement aux représentants du parti au pouvoir, les candidats communistes participent toujours aux débats et utilisent chaque minute du temps d’antenne qui leur est accordé pour discuter honnêtement avec les gens. Ils interviennent souvent seuls, car les représentants d’autres partis, tels que le LDPR, « Russie juste » et « Nouveaux hommes », refusent tout simplement de participer à la discussion. La raison en est claire : les candidats du Parti communiste sont armés du Programme de la Victoire, de l’histoire des réalisations créatives de l’ère soviétique et de la compréhension des fondements du socialisme moderne, que nos partenaires stratégiques, tels que la Chine et d’autres pays communistes et socialistes amis de la Russie, construisent avec succès.
Leurs adversaires préfèrent accéder au pouvoir non pas par une lutte programmatique honnête, mais par des moyens douteux : vote anticipé, pression administrative sur les fonctionnaires, fraudes électorales. Le KPRF luttera contre cela par tous les moyens légaux. Nous irons toujours à la rencontre des gens, que ce soit lors de débats, à la télévision, dans les cours d’immeubles ou dans les entreprises. Ce travail systématique s’intensifiera sans relâche à l’approche des élections à la Douma d’État.
C’est précisément cette position de principe qui nous permet de remporter des victoires importantes, comme le confirment clairement les résultats des dernières élections. À l’issue de la formation des assemblées législatives régionales, le KPRF confirme également avec assurance son statut de principale force d’opposition. Au moment de la conférence de presse, le dépouillement des votes est toujours en cours, mais la tendance est déjà évidente.
Les élections parlementaires dans les capitales régionales, qui se sont déroulées dans 25 entités de la Fédération de Russie, ont été révélatrices. Malgré les discours de certaines forces politiques sur le statut de « deuxième parti », de « parti des capitales », les chiffres réels indiquent le contraire : le KPRF a obtenu plus de 50 mandats, ce qui est nettement plus que, par exemple, le LDPR. La lutte dans les circonscriptions uninominales a donné de bons résultats : à Novossibirsk, le parti a remporté 6 mandats, à Nijni Novgorod et Oulianovsk, 5 chacun, à Kazan et Makhatchkala, 4 chacun. Le parti a également consolidé sa présence dans les municipalités de nombreuses régions. Une percée significative a été réalisée dans le kraï de Krasnoïarsk, où nous avons obtenu 18 à 20 % des voix dans plusieurs villes.
Le KPRF a remporté une victoire importante en Khakassie, une région dirigée par le gouverneur communiste Valentin Konovalov. En fait, c’est là que se sont déroulées cette année les dernières élections municipales directes. Notre camarade Elena Gopina a remporté la victoire dans une compétition difficile et est devenue maire de la deuxième ville de la république en termes de population, la ville ouvrière de Tchernogorsk.
Nous sommes particulièrement fiers que notre équipe de candidats comptait de nombreux patriotes authentiques, défenseurs de la patrie et participants à des opérations militaires spéciales. Quinze de nos camarades ont été élus aux assemblées législatives et aux conseils municipaux. Parmi eux, Stanislav Lysenko, vétéran des combats, est devenu député de l’assemblée législative de la région de Novossibirsk. Anton Shilov, chevalier de l’Ordre du Courage et membre du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, a été élu député à la Douma municipale d’Oulianovsk. Eduard Mazakin, chevalier de l’Ordre du Courage, est devenu membre du conseil municipal de Bugulma (République du Tatarstan). Mikhaïl Sagin, décoré de la médaille de l’Ordre « Pour les mérites envers la Patrie » de IIe classe et de la médaille « Pour le courage », est devenu député de l’Assemblée des députés du district municipal de Doubna (région de Toula). Avec nous, ils continueront à lutter pour l’avenir du pays, pour la renaissance du socialisme.
Je le souligne une fois de plus : le KPRF mène une lutte de principe non pas contre des partis particuliers, mais contre le système capitaliste, qui conduit à l’appauvrissement du peuple et à la dégradation de l’économie. Nous poursuivons cette lutte et sommes convaincus que nous assurerons la poursuite de la croissance du soutien au parti et le renforcement de ses rangs à l’approche des élections à la Douma.
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