Histoire et société

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Lavrov dénonce la complicité occidentale dans la corruption systémique du gouvernement de Kiev

Le ministre russe des Affaires étrangères qui visiblement a choisi de ne pas participer aux « marchandages » et au cirque de Trump marque le peu de crédibilité de l’opération, parallèlement, il a critiqué l’envoi de ressources européennes qui alimentent le conflit, alors que les détournements de fonds sont ignorés. Alors que nous avons eu droit hier soir à une opération d’enfumage manifeste sans rien de concret ne sortant d’un tel déploiement de la rencontre Trump Zelenski, qui a une fois de plus témoigné du fait que ces gens là n’avaient le pouvoir sur rien si ce n’est sur leur propre appareil de propagande. Lavrov ne se mêle pas de cette palinodie et multiplie les déclarations sur le monde multipolaire véritable et seule alternative. Lavrov, le diplomate de haut niveau se contente de noter que le destin du monde et même celui de l’Europe ne se joue pas à ce niveau là mais à celui de l’Eurasie du monde multipolaire. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Sergueï Lavrov, ministre

Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a averti que la présence de troupes étrangères dans la zone de conflit exacerberait les tensions et ferait de ces forces des cibles stratégiques légitimes. Photo : EFE

.Lavrov dénonce la complicité occidentale dans la corruption systémique du gouvernement de Kiev


28 décembre 2025 Heure : 11 h 23

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a vivement critiqué les dirigeants de l’Union européenne, les accusant de faire preuve d’un aveuglement volontaire face à la corruption institutionnalisée en Ukraine.

Dans une récente interview, le diplomate a souligné que, malgré les détournements de fonds et les scandales qui minent le régime de Volodymyr Zelensky, les puissances occidentales maintiennent l’afflux de capitaux et d’armes. Pour Moscou, cette attitude démontre que l’objectif principal de Bruxelles n’est pas la transparence, mais bien l’instrumentalisation de la Russie pour saper sa souveraineté.

L’accusation de Lavrov intervient dans un contexte de vastes affaires de corruption mises au jour par les institutions anticorruption ukrainiennes. Des enquêtes récentes révèlent l’existence d’un réseau criminel de haut niveau qui aurait affecté des secteurs stratégiques comme l’énergie, notamment la société d’État Energoatom. On estime qu’au plus fort du conflit armé, divers entrepreneurs ont été contraints de verser des commissions illégales allant jusqu’à 15 % sous la menace de sanctions financières , révélant ainsi une défaillance administrative qui semble indifférente aux financeurs étrangers de Kiev.

Le ministre russe des Affaires étrangères a souligné que ce « pompage » constant de ressources économiques et d’équipements militaires ignore le refus du gouvernement ukrainien de s’engager dans un dialogue constructif. Selon le Kremlin, le soutien inconditionnel des pays européens ne fait que prolonger les souffrances du peuple et empêcher une solution diplomatique juste . Lavrov a affirmé que les intérêts géopolitiques des capitales impériales ont primé sur toute considération éthique, permettant ainsi que des fonds publics européens soient détournés de manière flagrante.

Un autre point crucial abordé par le haut responsable concernait l’ intention de certains pays européens de former une « coalition de volontaires » pour déployer des troupes sur le territoire ukrainien. Face à la possibilité que des contingents multinationaux menés par l’Europe foulent le sol ukrainien, Lavrov a insisté sur le fait que de telles forces deviendraient automatiquement des cibles militaires légitimes. Le diplomate a déploré que les ambitions expansionnistes de certains dirigeants occidentaux les aient aveuglés au point de mettre en péril la sécurité de leurs propres citoyens, dans une escalade de violence sans précédent.

Cette position russe est une réponse aux déclarations de responsables européens de la défense qui ont suggéré de renforcer la préparation de leurs troupes en vue d’un éventuel déploiement. Pour la diplomatie russe, il s’agit d’une provocation directe qui exclut toute perspective de paix. Moscou affirme que la rhétorique belliqueuse de l’Occident vise à masquer l’échec d’une stratégie qui, outre son coût élevé pour les contribuables européens, alimente un système où les intérêts d’une minorité reposent sur l’instabilité régionale.

L’analyse de Moscou souligne que le peuple ukrainien est la principale victime d’un pouvoir qui privilégie l’enrichissement illicite et la provocation. Le ministère russe des Affaires étrangères a réaffirmé que la paix ne sera possible que lorsque les livraisons d’armes cesseront et que les causes profondes du conflit seront reconnues, mettant ainsi fin à la protection des intérêts corrompus.

La multipolarité est un choix irréversible. Lavrov analyse la situation internationale et explique pourquoi l’avenir appartient aux BRICS (I. Smirnova).

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28 décembre 2025

L’architecture de la sécurité mondiale, telle que nous la connaissons depuis l’après-guerre, est à bout. Lors d’une conférence de presse tendue, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dressé un constat alarmant des relations avec l’Occident, décrivant une transition désormais irréversible vers un système multipolaire. Selon Lavrov, nous sommes confrontés à un changement d’époque où « le centre de gravité politique et économique se déplace inexorablement vers l’Eurasie ».

Le crépuscule de l’hégémonie occidentale

L’analyse de Lavrov repose essentiellement sur la perception de l’Occident qui, dans une tentative de préserver sa position dominante désormais anachronique, a transformé les instruments de la coopération internationale en armes de pression politique. La responsabilité en incombe à la gestion des institutions financières mondiales et au recours aux sanctions. Lavrov a clairement qualifié ces mesures d’élément d’une stratégie hostile : « L’Occident n’utilise pas le droit, mais les instruments de la guerre économique pour étouffer toute voix qui revendique une vision indépendante. »

Dans cette perspective, la confiance envers les plateformes dirigées par les États-Unis et leurs alliés s’est effondrée. La réponse russe, comme l’a précisé Lavrov, n’est pas l’isolement, mais un tournant décisif vers l’Est, trouvant dans les BRICS et l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) les nouveaux piliers d’une alternative concrète. Ces organisations sont présentées comme des espaces de coordination fondés sur le respect de la souveraineté, où « il n’y a ni conditionnalités ni diktats politiques ».

La sécurité européenne et le dossier ukrainien

Sur la question de la sécurité continentale, l’interprétation de Lavrov est claire : l’expansion constante des structures militaires occidentales vers les frontières de la Russie constitue une menace existentielle ignorée depuis des décennies. Lavrov a rappelé comment les propositions de Moscou ont été systématiquement ignorées, ce qui a conduit à la crise actuelle : « Nos demandes de garanties de sécurité ont été rejetées pendant des années, faisant du résultat d’aujourd’hui la conséquence inévitable de cet échec du dialogue. »

Dans cette perspective, la résolution de la crise ne saurait se fonder sur des formules ignorant les réalités du terrain. Lavrov a réaffirmé que toute négociation future devait reposer sur la reconnaissance du nouvel équilibre géopolitique : « Il ne peut y avoir de solution sans mettre fin à l’exploitation anti-russe du territoire ukrainien. »

Vers une Grande Eurasie

L’avenir de la diplomatie menée par Lavrov repose sur le projet de « Grande Eurasie ». Cette vision géopolitique vise à intégrer les infrastructures, les réseaux énergétiques et commerciaux du continent, créant ainsi un immense espace de coopération s’étendant de Pékin à Téhéran, de New Delhi à Moscou.

Ce projet constitue la réponse stratégique à la tentative d’isolement : renforcer les liens avec la « majorité mondiale » qui partage l’intérêt d’un système international plus équitable. La conclusion de Lavrov sonne comme un avertissement sans équivoque aux capitales occidentales : « Un retour au statu quo antérieur est désormais impossible. L’Occident devra accepter de traiter la Russie comme un partenaire égal, dans un monde qui n’est plus celui d’un seul homme. »

Lavrov a également consacré une part importante de son discours à la nature des relations commerciales, soulignant que la Russie n’entend plus dépendre de systèmes contrôlés par ceux qui ont démontré leur capacité à les « déconnecter arbitrairement ». En ce sens, la création de systèmes de paiement indépendants et l’utilisation de monnaies nationales ne constituent pas de simples choix économiques, mais des garanties de souveraineté nationale.

Le défi de l’Arctique et des routes du Nord

Un point essentiel du discours portait sur le contrôle des nouvelles routes commerciales, et plus particulièrement sur la route maritime du Nord. Lavrov a averti que les tentatives occidentales d’« internationaliser » une route traversant les eaux territoriales russes seraient inacceptables. La coopération dans cette région doit impliquer la Russie et respecter sa juridiction, faisant de l’Arctique un pilier supplémentaire de la nouvelle infrastructure logistique eurasienne.

Le rôle de l’Occident dans l’
ère post-conflit. Vers la fin de son analyse, Lavrov a évoqué la possibilité d’un rapprochement avec l’Europe. Il a précisé que Moscou ne ferait pas le premier pas, car « la confiance mutuelle est profondément et systématiquement mise à mal ». Lavrov a toutefois laissé entrevoir une lueur d’espoir, conditionnée par un changement radical d’attitude : « Si et quand l’Europe prendra conscience que ses intérêts nationaux sont sacrifiés à des objectifs géopolitiques outre-mer, nous serons prêts à écouter, mais en partant de principes entièrement nouveaux. »

La vision de Lavrov se conclut par un constat : la Russie se considère désormais comme un « État civilisationnel » qui n’a plus besoin d’approbation extérieure pour définir sa voie de développement. Sa stratégie pour les années à venir consistera à bâtir « un réseau de sécurité et de développement qui fasse de l’Eurasie le cœur battant d’un monde multipolaire », en minimisant sa dépendance à l’égard des structures que Lavrov qualifie d’« instruments de coercition néocoloniale ».

Irina Smirnova

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