Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La vérité sur l’appel de Trump à Maduro, la panique n’est pas du côté que l’on croit…


Une tribune libre de Wilmer Armando Depablos, analyste politique de Caracas en date du 3 décembre.
Si les spéculations de la presse de propagande sont orientées dans ce cas là comme tous les autres vers la justification de la guerre, il n’empêche on s’interroge : mais qu’à bien pu lui dire Maduro pour que Trump menace d’envahir simultanément le Venezuela, la Colombie et le Mexique sous prétexte de lutter contre les cartels de la drogue? Comme s’il ignorait qu’ils sont chez lui ? La drogue est un prétexte, il vient d’en gracier quelques chefs, il a Rubio de la mafia de Miami comme ministre des affaires étrangères! Ce retour de l’impérialisme avec intervention militaire de grande ampleur est un seuil, peut-être une manière de provoquer l’unanimité autour du chef de guerre face aux élections de mi-mandat? Jusque là, l’application de la doctrine Monroë s’était limitée à la pression dans les processus électoraux. Maintenant, un vent de panique souffle chez les pires faucons tant en proie à la paranoïa ils sont persuadés que – je cite l’un d’entre eux qui repousse même le départ de Maduro- « la Russie y a déployé des centaines de commandos de son unité d’élite, la Force opérationnelle Équateur (ETF) . Parallèlement, le géant énergétique russe Rosneft contrôle des infrastructures énergétiques clés à travers le pays. L’Iran, de son côté, exploite également des installations de drones dans le Venezuela et pourrait y avoir déployé des éléments de son Corps des gardiens de la révolution islamique . Il y a ensuite la Chine. Les forces de Pékin se sont implantées durablement grâce à un dispositif de surveillance étendu, des investissements dans des infrastructures critiques et, vraisemblablement, plusieurs conseillers militaires déployés sur le terrain. Ces trois alliés s’emploieront activement à façonner l’ordre post-Maduro, non par amour pour le Venezuela, mais pour empêcher les États-Unis de remporter une victoire stratégique. Un vide soudain à Caracas leur offre l’opportunité de consolider leur influence, en plaçant leur homme clé à moins que Washington n’agisse avec plus de rapidité et de finesse ».

Bref à force d’encercler les autres, ce serait Trump qui s’encerclerait lui-même et qui aurait fini par porter la guerre sur le territoire américain. Mais ce serait incontestablement un bain de sang là où il a été accumulé toutes les conditions de la violence depuis des décennies. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

C’est Donald Trump qui a rendu public son appel téléphonique avec le président Nicolás Maduro Moros, après que l’information ait déjà fuité dans le New York Times.

L’extrême droite a été stupéfaite par l’aveu désinvolte de Trump aux journalistes à la sortie de son avion : « oui », suivi de « je ne veux pas commenter », bien qu’il ait laissé entendre : « je ne dirais pas que c’était bien ou mal ». Dès lors, les agents des médias, la machine de désinformation occidentale, les laboratoires de guerre sale et les présentateurs ont tous déchaîné une vague de spéculations, ou plus exactement de mensonges, ce qui est habituel de leur part.

Au Venezuela, le président Maduro et son gouvernement sont restés muets sur le sujet. Ce silence démontre clairement l’existence d’une clause de confidentialité, une fois de plus violée par les États-Unis, comme à leur habitude.

Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui, 3 décembre, le président Maduro continue de diriger le destin de la nation depuis le palais de Miraflores. Les institutions fonctionnent, la population vaque à ses occupations habituelles et les Forces armées nationales bolivariennes sont prêtes à défendre la patrie aux côtés des milices.

Ce dont Trump et Maduro ont discuté reste un mystère. Ce qui est certain, c’est qu’après cet appel, le président américain a tenté d’isoler le Venezuela par voie aérienne, avant de demander hier au président Maduro d’autoriser les vols du programme de rapatriement « Vuelta a la Patria ». Comment interpréter cela ? Mystère…

Il est également apparu que Trump avait tenu une réunion avec son cabinet de sécurité qui a suscité d’énormes attentes et qui, selon les informations, s’est terminée par les phrases « tuons tous ces fils de putes » et « il partira », toutes deux aussi ambiguës que le reste, mais parfaitement conformes au langage auquel Trump nous a habitués.

Dans le même temps, Gallup, le célèbre institut de sondage américain, constate une chute brutale et alarmante de la popularité du président sortant des États-Unis. Il ne faut pas oublier que les sondages nationaux indiquent que 70 % des Américains s’opposent à une intervention au Venezuela. Autrement dit, Donald Trump ne bénéficie d’aucun soutien populaire, ni de celui du Congrès, qui devrait autoriser une telle intervention en vertu de la Constitution américaine. Et comme si cela ne suffisait pas, il fait face à des avertissements clairs et sans équivoque de la part de la Chine, de la Russie, de l’Iran et de la Corée du Nord, tous membres du nouvel ordre mondial émergent : ne touchez pas au Venezuela.

Aujourd’hui, même plusieurs grands médias américains reconnaissent que le Tren de Aragua n’existe plus, car il a été démantelé au Venezuela par le gouvernement Maduro. De même, le prétendu Cartel de los Soles est une fiction, un élément d’un récit télévisé conçu pour justifier les déploiements militaires dans les Caraïbes. C’est Maria Zakharova, la porte-parole officielle du Kremlin, qui a invité le gouvernement américain à s’attaquer aux cartels à New York s’il souhaite réellement lutter contre le narcotrafic, et le sénateur Bernie Sanders lui-même a exhorté Washington à examiner ses propres enjeux. Marco Rubio est la preuve flagrante que les intérêts des narcotrafiquants ont infiltré l’administration Trump, d’où la grâce accordée à Juan Orlando Hernández, qui sert manifestement leurs intérêts.

Trump n’est pas seulement entouré de responsables au service du trafic de drogue, mais aussi accompagné de criminels de guerre comme Pete Hegseth, aujourd’hui accusé internationalement d’avoir ordonné l’exécution et le meurtre de pêcheurs.

Principaux enseignements de la première réunion du cabinet de Trump avec Elon Musk – ABC News
Cet empire blessé et déchu n’a pas pu, et ne pourra jamais, vaincre un peuple qui a juré de ne plus jamais être une colonie ou une néocolonie d’aucune puissance. Souvenons-nous du nom de notre hymne national : Gloria al Bravo Pueblo. Ce même peuple courageux, libre, souverain et bolivarien livre aujourd’hui l’un des combats les plus acharnés d’une guerre hybride de quatrième et cinquième génération — une guerre cognitive multiforme : économique, domaine où nous les avons déjà vaincus ; financière, où nous poursuivons notre progression avec les pays du Sud ; militaire, où nous sommes prêts ; et internationale, où nous sommes aux côtés de nos alliés, notamment la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord.

Le pétrole vénézuélien ne sera jamais utilisé comme une arme de guerre, contrairement au dollar et au système SWIFT, employés pendant des décennies contre des peuples entiers. L’énergie de notre patrie accompagnera le nouveau Sud global, ce nouveau monde multipolaire et pluricentrique, pour le développement et le bien-être des peuples de ce Sud émergent, en opposition directe avec le monde unipolaire déclinant du G7 et des BRICS.

Assez de déséquilibre et d’asymétrie dans les relations internationales. Assez.

Wilmer Armando Depablos

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