Un sujet technique mais suffisamment clair pour nous dire à quel point l’avantage comparatif des USA et de quelques pays est ténu, parce que la Chine, aiguillonnée par les sanctions et le blocus technologique sur les composants, les fabrique elle-même en se lançant dans l’innovation.
Rappelons que fin avril le Comité permanent de l’Assemblée Populaire a appelé les entreprises privées à innover dans les nouvelles technologies, tout en définissant le cadre légal socialiste de leur activité, de leurs relations avec l’Etat, les entreprises nationalisées dominantes, la direction du parti communiste, le marché et leurs relations réciproques, ainsi que les conditions de la concurrence et la sanction de la bureaucratie comme de la corruption.
En progressant dans la gravure nanométrique, elle finit par ne plus dépendre des caprices impérialistes, et l’hégémonisme n’aura plus de carte à jouer dans le domaine de la fabrication des puces.
Mais elle fait mieux que rejoindre et rattraper les pays industrialisés en créant le premier ordinateur neuromorphique. C’est-à-dire qu’il fonctionne avec des neurones artificiels – deux milliards de neurones – transmettant des informations dans plusieurs directions, et non plus en traitant les mémoires de façon séquentielle.
Xuan pour Histoire& Société
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Des chercheurs chinois réalisent des avancées majeures dans le développement de résines photosensibles pour semi-conducteurs
Des chercheurs chinois ont réalisé une avancée majeure dans les technologies de lithographie et de photorésine, susceptible d’améliorer significativement les rendements de production des semi-conducteurs, selon le Science and Technology Daily. Cette nouvelle avancée témoigne de l’accélération du développement de semi-conducteurs entièrement indépendants et contrôlables par la Chine, qui a réalisé des avancées technologiques majeures en amont et en aval de la chaîne industrielle.
Grâce à la méthode de cryotomographie électronique (cryo-ET), une équipe de recherche de la Faculté de chimie et de génie moléculaire de l’Université de Pékin, en collaboration avec des collaborateurs industriels, a analysé pour la première fois les structures tridimensionnelles microscopiques, la distribution des interfaces et le comportement d’intrication des molécules de photorésine en milieu liquide. Leurs conclusions ont guidé le développement d’une solution industrielle capable de réduire significativement les défauts de lithographie, selon le Science and Technology Daily. Les résultats ont été publiés dans Nature Communications le 30 septembre 2025.
Cette dernière avancée technologique représente une avancée significative dans le secteur chinois des équipements de fabrication de semi-conducteurs, selon les observateurs du marché.
La lithographie est l’un des principaux moteurs de l’évolution continue des procédés de fabrication de semi-conducteurs pour circuits intégrés (CI), et la résine photosensible est un matériau clé utilisé dans les machines de lithographie pour semi-conducteurs.
Selon l’équipe de recherche, le nouveau procédé a permis de réduire de 99 % les résidus de polymère dans les motifs développés en inhibant l’enchevêtrement des polymères à l’interface gaz-liquide sur une plaquette de 30 cm, sans défaut. « Le protocole démontre également une fiabilité et une répétabilité exceptionnelles », a déclaré Wang Hongwei, l’un des chercheurs.
Pour l’industrie des semi-conducteurs, cette avancée permettra de mieux contrôler les défauts et d’accélérer le rendement de procédés clés tels que la lithographie, la gravure et le nettoyage humide dans le cadre de la fabrication avancée, insufflant ainsi un nouvel élan au développement des performances de ses puces, a déclaré Peng Hailin, responsable de l’équipe de recherche.
Avec la croissance rapide des fabricants chinois de semi-conducteurs et l’expansion de la demande en aval, le marché de la résine photosensible continue de croître. Selon un rapport du prestataire de services de recherche reportrc.com, le marché chinois des résines photosensibles devrait dépasser 11,4 milliards de yuans (1,6 milliard de dollars) en 2024. Le processus de substitution des produits milieu et haut de gamme, comme les résines photosensibles KrF, par les fabricants chinois, va s’accélérer. Le Securities Times a rapporté vendredi que le marché des résines photosensibles devrait atteindre 12,3 milliards de yuans en 2025.
Par Global Times Publié le 26 octobre 2025
Lire aussi :
La Chine franchit un cap en lithographie avec la machine e-beam Xizhi et les tests d’EUV par Huawei https://www.blog-nouvelles-technologies.fr/337293/chine-xizhi-lithographie-e-beam-huawei-euv/
La Chine capable de produire ses propres machines de lithographie EUV dès 2026 ?_https://vipress.net/la-chine-capable-de-produire-ses-propres-machines-de-lithographie-euv-des-2026/
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Darwin Monkey, premier ordinateur neuromorphique au monde à 2 milliards de neurones
En Chine, une équipe de chercheurs a mis au point un ordinateur neuromorphique d’une puissance jamais atteinte. Cette innovation va permettre de concevoir des systèmes informatiques plus performants et plus autonomes.

illustration : synapses
https://www.zju.edu.cn/english/2025/0910/c19573a3079424/page.htm
L’informatique neuromorphique applique les principes de fonctionnement des réseaux neuronaux biologiques, capables de réaliser une multitude de tâches et d’apprendre en permanence en mobilisant un minimum de ressources, pour concevoir des systèmes informatiques qui consomment peu d’énergie, tout en ayant une grande efficacité, un large champ d’applications e nune intelligence accrue, selon la définition qu’en donne le CNRS.
Jusqu’ici, le plus grand ordinateur de ce type, similaire dans son organisation et son fonctionnement à un cerveau, était le système Hala Point d’Intel, qui est doté de 1,15 milliard de neurones, soit autant que le hibou.
Révolutionner l’informatique à partir du cerveau
Développé par le Laboratoire national d’intelligence cerveau-machine de l’Université du Zhejiang, situé dans l’est de la Chine, Darwin Monkey Darwin Monkey, également appelé Wukong en hommage au « Roi des singes », l’un des personnages fictifs les plus célèbres de la littérature chinoise, possède plus de 2 milliards de neurones à impulsions – un modèle de neurone artificiel qui transmet l’information sous forme d’impulsions électriques – et plus de 100 milliards de synapses, ce qui le rapproche du cerveau du macaque.
Pour fonctionner, Darwin Monkey est équipé de 960 puces neuromorphiques Darwin 3, les unités de traitement neuronal les plus sophistiquées jamais conçues. Chaque puce prend en charge plus de 2,35 millions de neurones à impulsions et des centaines de millions de synapses, de même qu’un jeu d’instructions pour le calcul et un mécanisme d’apprentissage en ligne en temps réel.
Il se compose de 15 serveurs neuromorphiques de type lame – des serveurs modulaires ultra-compacts insérés dans un châssis commun pour partager alimentation, refroidissement, stockage et réseau – qui offrent une haute densité de puissance de calcul. Pour autant, il n’a besoin que de 2 000 W pour être alimenté, ce qui est très peu compte tenu de sa taille.
Vidéo révolutionner l’IA avec des puces inspirées du cerveau : https://youtu.be/1PGqgCS_2_M
Un pas de plus vers l’intelligence artificielle générale
Fort de tous ces atouts, Darwin Monkey peut exécuter avec une plus grande rapidité et une meilleure précision des tâches de cognition avancée telles que le raisonnement logique, la génération de contenu, la résolution de problèmes mathématiques et l’apprentissage autonome.
Grâce à sa puissance, il peut servir de plateforme de simulation pour les neurosciences, en modélisant les cerveaux d’animaux de différentes tailles, comme ceux des éléphants, des poissons-zèbres, des souris et des macaques. Avec de telles ressources neuronales et synaptiques, cette innovation vise non seulement à augmenter la puissance de calcul brute, mais aussi à mettre en œuvre une intelligence adaptative et flexible, apte à apprendre et à évoluer de manière autonome, comme le ferait un cerveau. En cela, Darwin Monkey constitue une étape importante pour atteindre l’intelligence artificielle générale (AGI), capable d’intégrer perception, apprentissage et décision dans un même système.
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