Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Entre soutien clientéliste et ingérence la ligne de démarcation est faible…

Puisqu’il est possible que j’aille parler de la Chine et du monde multipolaire en Algérie, je réfléchis beaucoup à la manière dont on peut se conduire dans une telle problématique. Le monde multipolaire a été conçu essentiellement par des pays du sud qui tentaient d’échapper à la pression des échanges inégaux infligé par le monde occidental. Mais ce que je défend est l’idée que le jour où la France s’éveillera, elle comprendra qu’il lui faut rejoindre ce monde multipolaire. Parce que celui qui existe aujourd’hui sous leadership des USA est mortifère, belliciste, et nous conduit à la catastrophe.

Cette démarche a été celle d’un livre qui continue son effet, mais aujourd’hui j’ai besoin d’aller plus avant parce que le dialogue qu’a suscité ce livre m’y oblige, qu’est ce que ce choix y compris celui de l’adhésion aux BRICS, ce qui est frappant est la manière dont le problème est pris spontanément, c’est comme si nous faisions une grâce à ceux que nous prétendons rejoindre, comme si la Chine sollicitait un soutien depuis l’occident.. Mais c’est encore pire quand nous nous adressons à ceux qui sont déjà dans ce monde multipolaire qui cherche ses marques.

Ce conflit entre Marion Aubry et l’autorité palestinienne me donne l’occasion d’y revenir. Martine Aubry est quelqu’un de léger et son attitude dans le parlement européen le prouve, et Melenchon surtout s’il est en campagne électorale (et il est en campagne électorale d’une manière permanente) est nettement plus subtil mais à peine moins maladroit sur cette question, comme d’ailleurs la quasi totalité des « élites » française.

Si j’ai été conduite à évoluer c’est à la suite des débats et de leur apport mais aussi au fait que je vais me rendre en Algérie et spontanément vu les différentes formes de coopération qui existent dans cet immense pays, je me voyais mal leur expliquer doctement la multipolarité ou ce qu’est la Chine. Ils ont plutôt à m’apprendre. Donc par rapport à ce conflit de Marion Aubry et de l’autorité palestinienne, Il me semble qu’il faut adopter la vision de Marx par rapport au boomerang chinois par lequel je faisais débuter le livre sur le monde multipolaire et la Chine..

Ce qui correspond à cette remarque que m’a dite spontanément cette libraire Yasmina des quartiers nord de Marseille. Elle m’a dit : « Il faut que l’Algérie fasse la révolution qui la fera basculer dans le socialisme, le vrai. Le jour où l’Algérie est socialiste, la France sera obligée de le devenir à son tour. » Et comme j’expliquais lor du débat que l’Algérie qui  jusqu’ici achetait son blé et son orge en priorité à la France avait ouvert son marché à la Russie et à l’Ukraine, elle m’a fait remarquer que ceux qui sont dans les champs des agriculteurs sont des algériens souvent avec la double nationalité ou immigrés et que le socialisme tiendrait compte de cela. Actuellement, effectivement, le clientélisme avec son insupportable ingérence reste un paternalisme néocolonial y compris dans la gestion des banlieues. Je dis cela sans mise en cause, simplement il arrivera bien un jour où nous ne réfléchirons plus sur les lignes forces de notre monde politicien mais bien dans une autre logique. Le parti qui aura compris le premier que s’intégrer au monde multipolaire est un bouleversement total dans la mesure où il doit privilégier son propre but à savoir le socialisme pour son pays et penser ce socialisme dans un autre collectif, sera apte à gouverner la France.

Et j’en profite pour vous annoncer que ce sera désormais mon angle de réflexion prioritaire. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

«Ingérence dans nos affaires internes» : la charge d’un ambassadeur palestinien contre Manon Aubry

«Ingérence dans nos affaires internes» : la charge d’un ambassadeur palestinien contre Manon Aubry© Antonin Utz/SIPA

Vive passe d’armes entre Manon Aubry et un cadre de l’Autorité palestinienne. Abdal Karim Ewaida, ambassadeur de l’entité gouvernementale arabe en Côte d’Ivoire, a accusé ce mardi sur X l’eurodéputée LFI « d’ingérence », cette dernière regrettant la visite du président de l’Autorité Mahmoud Abbas à l’Élysée. Ce dernier a été reçu par Emmanuel Macron ce mardi pour sa première visite en tant que chef de l’État de Palestine, reconnu par la France en septembre dernier.

Une rencontre qui n’a pas été du goût de Manon Aubry. Actuellement en Cisjordanie, la cheffe de file des députés Insoumis au Parlement européen déplore que le président de l’Autorité palestinienne « rende des comptes » au chef de l’État français. « Je suis actuellement en mission en Cisjordanie pour rencontrer des Palestinien·es victimes de la colonisation et de l’apartheid. Toutes celles et tous ceux que j’ai pu rencontrer répètent la même chose : ils regrettent que Mahmoud Abbas rende des comptes à Emmanuel Macron et lui soumette son projet de Constitution avant même de l’avoir présentée aux Palestinien·es », a-t-elle accusé.

« Nous ne cesserons de le rappeler : la paix au Moyen-Orient ne peut exister qu’avec la justice, la fin des violences, de l’apartheid et de la colonisation. Pour cela, la France doit remplir pleinement son rôle diplomatique et cesser enfin sa passivité complice face à Israël », a-t-elle poursuivi, appelant à « la fin de l’hypocrisie de la France et de la communauté internationale ».

« Les politiciens opportunistes comme vous »

Des propos que n’a pas appréciés Abdal Karim Ewaida, lequel a répondu du tac au tac à l’eurodéputée. « Qui vous donne le droit d’insulter notre président pendant que vous êtes chez nous ? Je mets en garde tous les politiciens opportunistes comme vous. Nous ne laisserons personne profiter de notre cause », a-t-il cinglé dans un premier tweet, avant de revenir à la charge dans un second message.

Affirmant « estimer profondément LFI » pour « son engagement en faveur de la cause palestinienne » et remercier Manon Aubry pour sa « visite de plusieurs jours en Palestine pour documenter le régime d’apartheid imposé par l’occupation », il a dénoncé l’absence de rencontre de la députée française « avec une personnalité officielle ». « Elle n’a posé aucune question à des représentants officiels après avoir écouté directement plusieurs personnes, qui, à mon avis, ne peuvent représenter l’opinion publique sur laquelle elle a basé le message qu’elle a publié », a-t-il regretté.

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« Il est inacceptable d’affirmer que le président de l’État de Palestine, et non de l’Autorité palestinienne, rende des comptes au président Macron », a-t-il poursuivi, tout en démentant l’absence de consultation du peuple palestinien au sujet du projet de Constitution. « Toute constitution d’un État respectable est soumise à référendum avant son adoption, à moins que Mme Aubry ne nous considère comme des amateurs ou ignorants de ce qu’il convient de faire, a-t-il encore asséné. Je dois dire ici que si Mme Aubry a un différend avec le Président de son pays, ce qui relève des affaires internes, elle ne devrait pas utiliser la Palestine et sa cause dans ce contexte. »

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Ce mardi, Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas ont annoncé la création d’un « comité conjoint » pour rédiger le texte constitutionnel de la Palestine. Le dirigeant palestinien a promis que des « réformes » seront menées au sein de son organisation avec la tenue d’élections. Celles-ci devront avoir lieu « un an après le passage à la deuxième phase du cessez-le-feu » dans la bande de Gaza, laquelle comprend le désarmement du Hamas. « Nous sommes un peuple qui sait comment traiter avec notre ennemi […] Personne, quiconque et sous quelque prétexte que ce soit, n’a le droit de s’immiscer dans nos affaires internes », a conclu Abdal Karim Ewaida.

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