Cette proposition stratégique venue du Mexique qui se retrouve avec Cuba, le Venezuela, la Colombie en première ligne face à l’ogre, comme le définissait déjà José Marti, insiste sur la résistance pied à pied loin des jeux de matamores. La ténacité est la règle, celle énoncée déjà par Fidel mais construire un parti, une force politique, celle de l’Etat avec un peuple mobilisé, éclairé sur les enjeux. Comme le dit l’article : face à autrui, aussi déterminé et ambitieux soit-il, il ne faut pas céder au défaitisme fondé sur la peur, la prudence excessive ou les rumeurs. Il est encore moins acceptable de laisser prévaloir les intérêts mesquins. Une action émancipatrice exige un appel constant au soutien populaire – un soutien éclairé et largement partagé. Il est donc primordial de tisser des liens indéfectibles avec celles et ceux qui doivent se sentir pleinement acteurs et acteurs du changement.(note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

24 décembre 2025
Les attaques incessantes que le président Donald Trump lance quotidiennement contre le Mexique exigent des réactions multiples et variées. Durant son second mandat, Trump a constaté que les droits de douane étaient l’arme idéale pour exercer une pression constante sur le gouvernement mexicain. Et, de fait, il atteint son objectif, ou presque. Cela contraint le Mexique à repenser sans cesse sa stratégie en matière de politique étrangère. En effet, des valeurs et des principes aussi chers que la liberté, l’indépendance, le développement et la souveraineté sont constamment mis à l’épreuve. L’ensemble de ces éléments crée une dissonance stratégique dans le quotidien.
Trois événements majeurs ont contribué à la situation actuelle. Premièrement, le renforcement militaire dans les Caraïbes, qui a entraîné des attaques contre des navires et la saisie de pétroliers. L’objectif est de provoquer la chute de Nicolás Maduro et de promouvoir des gouvernements fantoches qui se plieront à ses exigences. Tout cela se déroule en parallèle avec le virage à droite, soutenu par les États-Unis, dans le Sud. Deuxièmement, la publication de la politique de sécurité américaine et du désormais célèbre corollaire Trump. Ce texte révèle la vision impérialiste radicale qui régira les relations des États-Unis avec le sous-continent indien. Enfin, il y a la politique étrangère mexicaine et la position ferme du Mexique face aux ambitions de son voisin.
Pour mieux analyser les conséquences de ce qui constitue, en réalité, la plus grande préoccupation du gouvernement, il est nécessaire de commencer par examiner les réflexions et les actions de l’élite décisionnelle américaine. On peut supposer que ce qui en ressort ne dresse pas un tableau flatteur ni simpliste. Au contraire, la situation est perçue et mise en œuvre dans la perspective complexe des intérêts qui animent notre voisin toujours insatisfait. Et ces actions n’ont que peu à voir avec nos aspirations nationales. Généralement, les conséquences révèlent des positions fortement orientées vers le renforcement de l’hégémonie de la superpuissance mondiale.
Bien souvent, les décisions sont motivées par des intérêts commerciaux et la volonté d’étendre son influence et son contrôle sur le pays voisin. Le fait de qualifier le Mexique de client principal n’offre que peu de garanties quant à son utilisation comme levier de négociation. Les ressources dont disposent les États-Unis sont relativement limitées et insuffisantes pour exercer une influence significative à leur avantage. En réalité, les objectifs spécifiques des États-Unis visent à limiter le développement des capacités mexicaines.
Ils apparaissent même comme des démonstrations de force avides, cherchant à tirer profit de chaque accord. La générosité est généralement exclue des échanges. Il n’y a aucune volonté de voir le Mexique atteindre des stades supérieurs de développement industriel ou technologique. La modernité ne fait pas partie de la vision intéressée de ce voisin. Et dans cette optique, les conditions nécessaires à l’asservissement et à la subordination seront imposées, jamais à la libération ni à la prospérité. Une fois l’intention réelle et brutale de l’adversaire pleinement cernée, il convient d’énumérer et de définir les mécanismes d’action possibles.
L’approche actuelle du gouvernement mexicain sur cette question repose sur les principes constitutionnels. Il s’agit là de la stratégie défensive la plus appropriée. Le discours officiel doit impérativement s’y fonder ; c’est un impératif. Cependant, dans le cadre de ce processus de négociation sans fin, des progrès doivent être réalisés, même si cela implique des avancées concrètes, certes fastidieuses, mineures ou longues à venir. Une rhétorique intransigeante, au risque de provoquer la supériorité et l’imprudence de l’adversaire, serait une erreur. Un négociateur expérimenté se doit d’agir en cohérence avec ses paroles. C’est la seule façon de dissuader et de freiner, même partiellement, les tentatives de contrôle et de subordination en cours.
Évaluer le degré d’indépendance à manifester dans les relations étrangères sera une tâche délicate. Les évaluations quotidiennes devront toujours prendre en compte le peuple. La souveraineté est une aspiration profondément ancrée chez les Mexicains, mais elle a certaines limites. La lutte pour l’établir au quotidien exige d’élargir ses modalités concrètes. Il ne faut pas l’imposer à tous les débats qui la concernent. De là découlent une série indéterminée de conséquences qui définiront, par diverses approches, la force de l’État et de la nation. La quête d’une pleine réalisation de la souveraineté et des capacités opérationnelles du pays sera sans aucun doute un effort continu.
Face à autrui, aussi déterminé et ambitieux soit-il, il ne faut pas céder au défaitisme fondé sur la peur, la prudence excessive ou les rumeurs. Il est encore moins acceptable de laisser prévaloir les intérêts mesquins. Une action émancipatrice exige un appel constant au soutien populaire – un soutien éclairé et largement partagé. Il est donc primordial de tisser des liens indéfectibles avec celles et ceux qui doivent se sentir pleinement acteurs et acteurs du changement.
Note de danielle Bleitrach : nous partageons totalement ce point de vue mexicain et nous sommes conscients comme le dit ici Jacques Baud que face à la censure « totale » et totalitaire qui se pratique dans l’UE et en France, nous sommes bien devant un aveu de faiblesse qui n’a plus qu’un objectif, l’ignorance, la division et l’absence d’un peuple organisé et conscient. Malheureusement c’est là -dessus que table un pouvoir celui de l’UE, celui de Macron qui est déjà prêt au fascisme et à la guerre. Histoire et societe ne peut pas remplacer un parti qui accepte de se laisser aliéner sous couvert de ne pas s’affaiblir mais nous pouvons être une voix parmi d’autres qui ne se taira pas
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