Il y a dans le monde politico- médiatique, celui de la presse telle qu’elle œuvre en France un niveau dramatique de la part des journalistes, leur formation insuffisante qui débouche sur l’inculture et aussi sur une étroitesse du champ de leurs préoccupations qui n’a parfois même plus à être manipulé. Voici le type de compte-rendus que l’on peut avoir concernant ici l’importante intervention de la Chine face aux provocations qui se multiplient autour de l’Ukraine. Notons que ces « journalistes » ne prennent pas la peine de publier les communiqués et discours mais les trafiquent, en isolent des parties et les interprètent dans le sens du consensus atlantiste habituel. Ce « consensus » qui fait eau de toute part, parce qu’il est incapable d’imposer sa logique au peuple français qui refuse l’économie de guerre et d’être sacrifié aux marchands d’armes et aux marchés financiers. Un peuple qui ne veut pas la guerre et mesure en quoi cette politique est incohérente et manque de moyens dans ses ambitions. Quand Lecornu a été nommé, un Marseillais plein de gouaille a proclamé à la terrasse d’un café, Macron a son premier ministre Zelenski et à eux deux ils vont nous tondre. Le brave homme n’était pas un militant de quoique ce soit, il avait ce bon sens gaulois même s’il venait d’ailleurs. Avoir refusé l’OTAN et la logique de la commission européenne et de la pseudo coalition des volontaires comme l’a fait Fabien Roussel à la fête de l’Humanité correspond à cette clarté gauloise, comme déclarer qu’il n’y a pas de solution militaire et que nous ne ferons pas la guerre au peuple russe. C’est le chemin qui fait s’effondrer le genre d’analyse ci-dessous, encore faut-il que ce chemin soit rebalisé pour que l’on mesure que la Chine est en train de se montrer communiste en répondant à l’aspiration du peuple chinois et à ceux du sud mais aussi à celle de tous les peuples, y compris des Etats-Unis ou de la France, en adoptant une politique de paix et de sécurité tant sur le plan économique que politique et militaire et qu’il faut désormais au plan national comme à celui de la nation se montrer pas seulement contre mais pour. C’est également ce qui est apparu dans le discours de Roussel : fonder le rassemblement sur des propositions, un pacte, une stratégie, il faut que celle-ci s’appuie sur le contexte international.
Nous devons impérativement accompagner ce refus du peuple français de la connaissance réelle de ce que propose la Chine et c’est le sens de notre livre, nous nous réjouissons de voir le nombre de livres et publications qui vont dans le même sens. Ce combat est celui du collectif d’Histoire et société qui ne cesse de s’agrandir mais il doit aussi multiplier les débats avec des individus et collectifs proches, ne gommons pas nos différences mais cherchons aussi ce qui nous unit ; c’est la proposition que nous lançons et à laquelle a déjà répondu le café marxiste et d’autres dont nous vous parlerons dans notre calendrier.
Voici donc la caricature néanmoins révélatrice à sa manière dont est rapportée l’initiative de la Chine face aux tensions qui montent en Europe et que nous présentons dans divers articles du jour.
Un frisson glacial vient de parcourir les couloirs du Conseil de sécurité de l’ONU. Vendredi 13 septembre 2025, Geng Shuang, représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations Unies, a prononcé des mots qui résonnent comme un ultimatum géopolitique : les « débordements » de la crise ukrainienne menacent désormais la stabilité européenne tout entière. Cette déclaration, formulée avec la précision chirurgicale de la diplomatie chinoise, constitue bien plus qu’une simple mise en garde : c’est l’annonce que Pékin considère l’escalade du conflit ukrainien comme une menace existentielle à l’ordre mondial qu’elle entend façonner.
Derrière cette rhétorique diplomatique se cache une réalité terrifiante : la Chine vient d’officialiser sa doctrine des « trois principes » — pas d’expansion du champ de bataille, pas d’escalade du conflit, pas de provocation d’aucune partie — transformant ces règles en ultimatum non négociable adressé à l’Occident. Cette intervention survient au moment précis où 19 drones russes violent l’espace aérien polonais, déclenchant la plus grave crise entre l’OTAN et Moscou depuis le début du conflit. Pékin ne parle plus d’apaisement : elle dicte désormais les conditions de la paix mondiale selon ses propres intérêts stratégiques.
L’incident polonais : prétexte à l’ingérence chinoise
L’intrusion massive de drones russes en territoire polonais offre à la Chine le prétexte parfait pour imposer sa vision géopolitique. Geng Shuang qualifie cet incident de « débordement de la crise ukrainienne », transformant une violation flagrante du droit international en symptôme d’un dysfonctionnement occidental qu’il faut urgentement corriger. Cette interprétation révèle la sophistication de la stratégie chinoise : utiliser chaque escalade pour légitimer son rôle d’arbitre mondial incontournable.
Cette sémantique du « débordement » n’est pas innocente. Elle sous-entend que le conflit ukrainien constitue une maladie contagieuse qui risque d’infecter l’Europe entière si l’Occident ne se plie pas aux exigences chinoises d’apaisement. Cette métaphore médicale révèle la conception chinoise de la géopolitique : Pékin se présente comme le médecin capable de guérir l’Europe de ses pulsions belliqueuses, pourvu qu’elle accepte de suivre le traitement prescrit par Beijing.
La neutralité chinoise : masque de la complicité
L’intervention de Geng Shuang révèle l’hypocrisie fondamentale de la position chinoise. Pékin prétend à la neutralité tout en soutenant massivement l’effort de guerre russe par la fourniture de composants technologiques, d’équipements à double usage et de financement indirect. Cette « neutralité active » permet à la Chine de jouer simultanément les rôles de complice de Moscou et de médiateur international, maximisant son influence tout en minimisant ses responsabilités.
Cette stratégie révèle la sophistication machiavélique de la diplomatie chinoise contemporaine. En refusant de condamner l’agression russe tout en appelant à la paix, Pékin crée les conditions de prolongation du conflit qui servent parfaitement ses intérêts géostratégiques. Plus la guerre dure, plus l’Occident s’épuise, plus la Chine consolide sa position de puissance émergente face à un ordre atlantique affaibli. Cette neutralité n’est pas passive : elle est activement complice.
Le thème d’aujourd’hui est simple, nous refusons d’être les victimes de cette propagande de guerre et nous voulons nous faire notre opinion par nous-mêmes au nom de nos propres intérêts et de ceux de nos enfants.
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