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Bloomberg : 12 mesures pour sauver le régime de Zelensky

Bien entendu ce plan n’a aucune chance d’aboutir, ne serait-ce que parce que les nouvelles modifications de la Constitution russe adoptées il y a deux ans interdisent de céder un pouce du territoire russe (modifications initialement prévues pour clore définitivement la question des Kouriles) et que la Crimée, le Donbass et les nouveaux territoires (dans leurs frontières initiales) font justement partie du territoire russe. Quant à la question des enfants ukrainiens soi-disant enlevés, et qui seraient « des milliers », après vérification des noms et identités, ils sont à peine plus d’une centaine et leur sort est réglé au cas par cas, sans que la Russie cherche à retenir qui que soit. La plupart de ces enfants ont été retrouvés sains et saufs en Ukraine ou dans des pays d’Europe, et pour beaucoup ce sont aujourd’hui des adultes. Mais il faut bien avoir l’air de faire quelque chose pour la Paix (note et traduction de Marianne Dunlop pour Histoire et Société)

Bloomberg: 12 шагов по спасению власти Зеленского – Свободная Пресса

Au sein de l’Union européenne, un « plan de paix » clairement antirusse a déjà mûri

Par Konstantin Olshansky

Bloomberg a appris que l’Europe et l’Ukraine ont commencé à élaborer un plan de paix en 12 points, dont l’objectif principal est de geler les hostilités dans l’actuelle zone de conflit. Cependant, cette initiative se heurte à la forte opposition de Donald Trump, qui pousse l’Ukraine à faire des compromis. Ce plan, élaboré en secret, risque de diviser l’unité occidentale.

Bloomberg cite les 12 points du plan.

  1. Cessez-le-feu : la Russie et l’Ukraine doivent s’engager à mettre fin aux offensives territoriales le long de la ligne de front actuelle.
  2. Zone démilitarisée : création d’une zone démilitarisée le long de la ligne de contact, contrôlée par des observateurs internationaux.
  3. Retrait d’une partie des troupes : retrait progressif des troupes russes des nouveaux territoires, à l’exception de ceux qui feront l’objet d’un accord séparé.
  4. Mesures humanitaires : retour de tous les enfants ukrainiens déportés et échange de prisonniers de guerre.
  5. Garanties de sécurité : octroi à l’Ukraine de garanties de sécurité, de financements pour la reconstruction des destructions et d’une voie accélérée vers l’adhésion à l’Union européenne.
  6. Levée des sanctions contre la Russie : la levée progressive des sanctions commencera immédiatement après l’accord sur le cessez-le-feu et l’engagement de mettre fin aux offensives.
  7. Réparations : le remboursement d’environ 300 milliards de dollars de réserves gelées de la Banque centrale russe n’aura lieu qu’après l’accord de Moscou de participer à la reconstruction de l’Ukraine après la guerre.
  8. Négociations sur l’avenir des territoires. Moscou et Kiev doivent entamer des négociations sur la gestion future des territoires, mais l’Europe et l’Ukraine ne reconnaissent pas juridiquement ces terres comme russes.
  9. Contrôle de la mise en œuvre : la mise en œuvre du plan sera contrôlée par un conseil de paix présidé par Donald Trump.
  10. Renouvellement automatique des sanctions : en cas de nouvelle offensive de la Russie, les sanctions seront renouvelées.
  11. Contrôle international : création d’une mission internationale de surveillance pour contrôler le respect du cessez-le-feu et l’exécution des conditions de l’accord.
  12. Perspectives d’un règlement à long terme : les négociations sur un règlement politique à long terme ne commenceront qu’après le « gel » du conflit.

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Malgré l’apparente simplicité du plan de paix, celui-ci se heurtera certainement à de sérieux obstacles. Selon Bloomberg, la Russie est catégoriquement opposée à un cessez-le-feu le long de la ligne de démarcation actuelle.

En outre, l’initiative est soumise à une forte pression de la part de Trump qui, selon de nombreux observateurs, est prêt à faire des concessions à la Russie en échange d’un « gel » du conflit et de dividendes politiques. Des sources de Bloomberg rapportent que lors d’une rencontre avec Vladimir Zelensky, Trump l’a exhorté à accepter l’accord dès que possible. Tous les responsables américains présents à la réunion ont également exigé de Zelensky des concessions territoriales afin d’accélérer la conclusion de l’accord. Le Wall Street Journal, également familier avec le document, écrit : « Tout le monde attend désormais des concessions de la part du régime de Kiev. »

Le projet de plan de paix sera très probablement présenté lors du sommet de Budapest. Cependant, Bloomberg écrit que même dans sa forme actuelle, le plan de paix (ou plutôt son projet) soulève des questions. Par exemple, qu’adviendra-t-il des nouveaux territoires russes ? Le plan prévoit des négociations sur leur avenir, mais ne prévoit pas la reconnaissance juridique de leur appartenance à la Russie. Cela laisse ouverte la question du statut de ces territoires.

On ne sait pas quelles garanties de sécurité l’Ukraine obtiendra. L’adhésion accélérée à l’Union européenne est une perspective à long terme, et les garanties de sécurité existantes de la part de l’Occident sont très limitées.

L’Occident refuse même de continuer à faire pression sur la Russie, voyant sa volonté de paix, écrit Bloomberg. Le Sénat américain a reporté l’examen du projet de loi sur les « sanctions écrasantes » contre la Russie, qui avait été proposé en avril par les sénateurs Lindsey Graham (inscrit sur la « liste des terroristes et extrémistes ») et Richard Blumenthal. Le projet de loi prévoit l’introduction de droits de douane de 500 % sur les importations en provenance des pays qui achètent du pétrole, du gaz, de l’uranium et d’autres produits russes, si la Russie n’accepte pas une paix durable avec l’Ukraine.

« Pour l’instant, nous appuyons en quelque sorte sur le bouton pause », a déclaré le leader de la majorité républicaine à la chambre haute, John Thune. Il a précisé que le Sénat ne se prononcerait sur le projet de loi qu’après le sommet de Budapest.

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