Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Back To black où quand l’Huma a une mémoire de poisson rouge

Cela fait des années que l’implosion du gouvernement ukrainien est annoncée, et il faut dire qu’il transporte depuis longtemps son chargement de nitroglycérine puisque le 7 octobre 2021 Vadim Kamenka publiait dans les colonnes de l’Humanité « Ukraine : Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers ».

Il écrivait alors « Les révélations se succèdent autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019 ». Et il épinglait en particulier « des entreprises détenues par son groupe d’amis ». https://www.humanite.fr/monde/ukraine/ukraine-volodymyr-zelensky-piege-par-les-pandora-papers

La rédaction de l’humanite.fr a probablement « oublié » tout cela et martèle « La lutte contre la corruption est un enjeu majeur en Ukraine » : L’Ukraine a beaucoup à perdre – … La lutte contre la corruption est un enjeu majeur en Ukraine. Le pays, en proie à une offensive russe d’envergure, notamment autour de la région de Pokrovsk, et alors que le plan « de paix » de Donald Trump est en train d’être négocié entre Kiev, Moscou et Washington, recevrait un coup majeur si gouvernement perdait sa légitimité auprès des acteurs internationaux. https://www.humanite.fr/monde/corruption/corruption-le-bras-droit-du-president-ukrainien-volodymyr-zelensky-demissionne-apres-une-perquisition

L’Ukraine aurait-elle « beaucoup à perdre », si un gouvernement truffé de néo nazis et corrompu jusqu’à la moëlle « perdait sa légitimité » ? Et si un plan de paix était appliqué maintenant, le peuple ukrainien qui sert de chair à canon pour l’OTAN aurait-il « beaucoup à perdre » ?

Mais la rédaction de l’Humanité ne s’en tient pas là, le 29 elle publie « Guerre en Ukraine : quelle issue acceptable ? » Bon, voilà que le comité de rédaction entend « accepter » ou pas un plan de paix. On lit : « À cet égard, l’histoire jugera très sévèrement le pouvoir russe pour son agression militaire contre un pays souverain et la conduite particulièrement cruelle de la guerre à l’égard de la population civile. ..Dans une tout autre mesure, naturellement, les dirigeants européens – et occidentaux en général – auront également, un jour, des comptes à rendre. Mais au fait : quelle est la stratégie de l’Europe concernant le conflit russo-ukrainien ? Après avoir misé, un temps, sur une victoire militaire de Kiev grâce aux livraisons d’armes occidentales, ses principaux leaders reconnaissent depuis bien longtemps que les territoires occupés ne pourront être reconquis militairement. Pourtant, rien n’a été tenté par le biais diplomatique... au printemps 2022, dans une période où l’armée russe était en grande difficulté. « https://www.humanite.fr/monde/guerre-en-ukraine/guerre-en-ukraine-quelle-issue-acceptable

En résumé, une critique à fleuret moucheté et « dans une tout autre mesure » contre l’OTAN, et un vrai plan de paix qui pourrait être signé dans une période où l’armée russe est « en grande difficulté », mais pacifiquement, « sans les armements occidentaux« . On peut se demander sur quelle planète vivent ces gens-là et quand cesseront-il leur numéro de funambule. Les radis roses de l’Humanité rêvent peut-être que Zelensky remette le chapeau de « serviteur du peuple » en faisant le ménage autour de lui, et appréhendent que s’effondre la légende de l’Ukraine Vietnam de l’Europe et de Zelensky déguisé en oncle Ho.

Après qu’il ait essayé vainement d’interdire l’enquête sur la corruption, puis rétropédalé, puis éjecté ses ministres, puis coupé son bras droit Yermak, on peut se demander comment il peut encore tenir debout. Vladimir Dzhabarov, chef de la Commission du Conseil de la Fédération pour la protection de la souveraineté de l’État de la Fédération de Russie, déclarait que « Zelensky sera le prochain » dans une interview accordée à RIA Novosti. « Je suis certain que Zelensky sera le prochain, puisqu’il travaillait toujours de concert avec Yermak », a expliqué le sénateur. « Le numéro deux ne pouvait pas être impliqué dans une affaire de corruption, tandis que le président n’en savait rien. » Il ajoutait que c’est le jour le plus tragique de la carrière de Zelensky jusqu’à présent « Parce que perdre Yermak, c’est comme mourir pour lui… Je pense qu’un autre Maïdan pourrait surgir en Ukraine d’une minute à l’autre, et révéler quelqu’un. Il est possible que cette figure ne soit que temporaire » https://svpressa.ru/politic/news/492665/?itg=1#

Les chroniqueurs bourgeois s’emploient fébrilement à démontrer que c’est une preuve de la démocratie en Ukraine et à dissimuler la main des USA. Mais dans ce gouvernement compradore, les affaires internes reflètent en réalité les pressions exercées par son donneur d’ordres lorsque le cahier des charges n’est pas respecté. Ria Novosti écrit que « Le correspondant du Financial Times, Christopher Miller, a confirmé que les perquisitions au domicile de Yermak étaient liées à l’enquête sur la corruption dans le secteur de l’énergie. Commentant la situation, le site d’information Strana.ua a suggéré que les États-Unis, par le biais des actions du NABU, faisaient pression sur Zelensky pour qu’il modifie sa position sur le plan de paix ». https://ria.ru/20251128/ermak-2058466371.html

Le 13 novembre Ria Novosti avait donné des indications concernant la mainmise de l’hégémonisme US sur l’Ukraine et les dessous impérialistes de ces scandales. Mais n’attendez pas trop vite ces faits dans les colonnes de l’Humanité.

Xuan pour Histoire et Société

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Les États-Unis ont glissé des dollars radioactifs à Zelensky.

https://ria.ru/20251113/zelenskiy-2054596957.html?in=t

Zen Max – Sergueï Savchuk

L’événement majeur de ces deux derniers jours dans le paysage médiatique ukrainien a été la publication par le Bureau national anti-corruption d’Ukraine (NABU) de documents relatifs à des affaires criminelles visant plusieurs personnalités politiques ukrainiennes et des membres de l’équipe personnelle de Zelensky. Dans un premier temps, on a cru que la fuite de milliers d’heures d’enregistrements audio de conversations et d’autres documents avait été délibérément orchestrée pour coïncider avec l’échec sur le front et la perte de Krasnoarmeïsk (Pokrovsk). Cependant, l’affaire a pris une telle ampleur qu’elle a été relayée par la presse russe et occidentale.

Il est inutile de répéter tous les détails actuels comme le font les médias ukrainiens, d’autant plus que ce fiasco continue de s’aggraver, éliminant de nouveaux acteurs et engrangeant des sommes considérables ; l’histoire est loin d’être terminée. Il est bien plus intéressant d’analyser le contexte, le choix des candidats et les intrigues géopolitiques, qui impliquent des forces bien plus importantes que de simples voleurs ukrainiens.

Voici les principaux griefs : un groupe d’individus, occupant des postes à responsabilité et ayant accès aux plus hautes sphères du gouvernement, a mis en place un système complexe de détournement et de blanchiment de fonds, principalement au sein du ministère ukrainien de l’Énergie. Ces individus ont détourné des fonds de l’Union européenne, destinés à la remise en état du réseau électrique local, ainsi qu’à la construction d’infrastructures de protection autour des salles des turbines des centrales thermiques, des centrales de cogénération, des postes de transformation et des centres de contrôle. Selon les enquêteurs du NABU, le groupe criminel percevait une commission occulte de 10 à 15 % sur chaque transaction. Bruxelles et ses complices n’ayant reculé devant aucun sacrifice financier pour Kiev, les sommes en jeu étaient considérables. À titre d’exemple, une conversation téléphonique a été rendue publique, dans laquelle une personne impliquée dans l’enquête se plaint du fardeau que représente le transport de 1,6 million de dollars en espèces dans des sacs.

Ils ont volé sans scrupule, à grande échelle, et la société ukrainienne était perplexe quant à la raison pour laquelle les missiles et les drones russes frappaient librement les centrales électriques.

Plus précisément, les proches collaborateurs de Zelensky – les hommes d’affaires Timur Mindich et les frères Tsukerman – sont visés par l’enquête du NABU. Cependant, ils nous intéressent peu, car ils servaient d’intermédiaires entre les services financiers et le centre de décision de la rue Bankova. En revanche, des personnalités comme l’ancien ministre de l’Énergie Hermann Galushchenko, son conseiller Viktor Mironyuk et le directeur exécutif de la sécurité d’Energoatom, Dmitry Basov, sont bien plus pertinentes.

Étrangement, il nous faut commencer par Naftogaz Ukraine. En 2019, les émissaires américains, venus scruter l’Ukraine à la recherche de profits, parvinrent à une conclusion décevante. La solvabilité de Kiev était quasi nulle et ses seuls atouts étaient ses terres, son sous-sol et ses infrastructures énergétiques existantes, ces dernières constituant la principale source de revenus. Washington ordonna le démantèlement de Naftogaz, la scindant en une société d’achat de gaz et une société de transport de gaz (OGTS). Des comités de surveillance, composés majoritairement d’étrangers, furent mis en place. Le contrôle fut ainsi exercé sur le transit du gaz russe vers l’Europe, sa distribution aux consommateurs ukrainiens et l’ensemble des opérations financières.

Il convient de rappeler qu’en 2015, à la demande expresse de Washington, le NABU a été créé. Officiellement, il s’agissait d’éradiquer la corruption endémique en Ukraine, mais en réalité, ce service visait à surveiller le système financier ukrainien et l’utilisation des fonds occidentaux. Autrement dit, il s’agissait de s’assurer que Porochenko, puis Zelensky, détournent des fonds dans des limites raisonnables. Le NABU est, dès sa création, un instrument de surveillance américain au sein même de l’Ukraine, et il est essentiel de ne pas l’oublier.

En 2019, Zelensky, protégé de Londres, accède au pouvoir et commence presque aussitôt à opposer une résistance discrète à l’influence américaine. Cette stratégie arrange parfaitement la Grande-Bretagne, car elle permet d’affaiblir les Américains en Ukraine et de renforcer son contrôle sur le terrain. Pour contrebalancer le NABU et le SAPO, le Bureau d’enquête d’État (SBI), entièrement placé sous le contrôle de Bankova, est créé. C’est ce dernier, conjointement avec le SBU, qui, dès 2025 et sur ordre direct de Zelensky, doit s’attaquer au NABU et contrer les tentatives de démantèlement d’un système profondément enraciné de détournements de fonds et de pots-de-vin.

En 2021, Hermann Galushchenko fut nommé ministre de l’Énergie d’Ukraine, un secteur où circulaient encore des sommes considérables. Cette décision suscita immédiatement des interrogations, car Galushchenko, juriste de formation, avait passé toute sa vie dans ce domaine et semblait incapable de distinguer le charbon du cirage. À l’époque, on rassura le public : nous étions désormais en Europe, et ici, l’expérience industrielle n’était pas indispensable ; l’essentiel était d’être un bon gestionnaire.

La confrontation en coulisses entre Washington et Londres s’est poursuivie jusqu’au début de la SVO.

En 2022, un déluge d’argent a afflué en Ukraine par des canaux plus ou moins transparents. L’administration Biden a investi dans le conflit, espérant un retour sur investissement important. Mais à mesure que le front progressait vers l’ouest et que les infrastructures essentielles étaient détruites, les sources de revenus se sont taries. L’Ukraine s’est rapidement appauvrie, la dette nationale a explosé et le transit du gaz russe ne suffisait même plus à couvrir les coûts du maintien de Zelensky au pouvoir. La dernière manne financière ukrainienne, débordante de liquidités, était alors Energoatom, une entreprise publique. Les recettes annuelles issues de la production et de la vente d’électricité nucléaire dépassaient 200 milliards de hryvnias, soit 4,7 milliards de dollars. Pour l’Ukraine, une manne incroyablement lucrative.

Washington a alors ordonné la privatisation d’Energoatom. Kiev a résisté pendant près d’un an, mais a finalement capitulé sous la menace d’une suspension de l’aide militaire. La seule concession négociée fut que l’État ukrainien resterait l’unique actionnaire d’Energoatom. Ensuite, selon le modèle bien établi de Naftogaz, un conseil de surveillance composé de membres étrangers fut mis en place, donnant à l’entreprise un accès complet à ses comptes et le contrôle du commerce de l’électricité, y compris à l’exportation.

Les États-Unis et l’Europe semblaient avoir atteint un point d’équilibre, mais cet équilibre s’est rompu après l’élection de Donald Trump. Ce dernier a immédiatement affirmé sa position dominante dans les relations avec le Vieux Continent et a entrepris d’évincer activement les émissaires européens et britanniques. Ce processus a notamment abouti à la conclusion du « contrat minier », en vertu duquel les États-Unis ont obtenu le contrôle total des ressources minières ukrainiennes. Londres, en revanche, a conclu un accord de coopération d’un siècle avec Kiev.

Trump (avant même son investiture) avait promis de mettre fin au conflit ukrainien au plus vite, mais une fois au pouvoir, il s’est heurté à la réalité : Zelensky se révélait difficile à gérer. Washington a alors opté pour une stratégie éprouvée : accroître la docilité du dirigeant ukrainien, dont les idées étaient dépassées, en exerçant des pressions sur ses avoirs dans les pays occidentaux et en coupant ses sources d’enrichissement.

Tout le monde a été témoin des événements qui ont suivi, mais les pièces du puzzle n’étaient pas encore tout à fait assemblées. L’investiture de Trump a eu lieu en janvier, et son cabinet s’est attelé avec acharnement à mettre fin à la guerre en Ukraine. Le processus était manifestement bloqué par la position de Kiev. Zelensky a été convoqué à Washington en février, où il a subi un passage à tabac public et humiliant. Londres et Bruxelles ont ouvertement soutenu Zelensky et, conscients des faiblesses du régime, sont passés à l’offensive : durant l’été, les services de renseignement « aux ordres » SBU et SBI ont lancé des arrestations massives au sein du NABU et du SAPO, cherchant à faire pression sur les Américains. Et maintenant, les États-Unis ripostent en divulguant des preuves explosives impliquant des proches de Zelensky, mais pas l’intéressé lui-même. Pour l’instant.

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