Le catastrophisme ambiant ne se limite pas à la crainte rationnelle de toutes les bulles financières proches d’exploser (rationnelle pour la seule raison qu’effectivement elles sont toutes indexées sur le dollar). Il y a le catastrophisme de nos sociétés épuisées devant l’IA. Ce changement technologique effectivement fondamental est lui aussi décrit sous la forme d’abcès susceptible de crever et en train d’empoisonner le peu qu’il nous reste de vivable et la foule des Cassandre nous interpelle en nous invitant à nous soumettre à la peste du chômage, de la misère et au choléra de l’armement face aux avancées du concurrent. Cette panique provoquée est destinée à nous éviter de penser le changement complexe du présent déjà là et la part que nous pourrions y prendre en tant que citoyens autant que créatif producteur, être humain dans de nouveaux rapports de production.

Comment se vendre quand on ne cesse de se tromper, on peut devenir sceptique voire un prophète de l’apocalypse.. Nous vous proposons d’ utiliser notre livre comme une « base de discussion » et l’antidote à ce « désespoir » inutile et couteux…
Ce premier constat et les nombreux débats autour de notre livre « Quand la France s’éveillera à la Chine m’incitent à évoluer dans l’utilisation de ce livre en fonction de ce qu’un participant a défini comme « une excellente base de discussion »,. Sa réflexion effectivement ce livre a un mérite par rapport à la production ordinaire il ouvre le débat, invite à s’emparer de la complexité du présent d’une manière à la fois « scientifique » et politique. Il s’avère que les auteurs sont invités en Chine, en Algérie et sans doute en Hongrie.. Ce qui nous pousse vers un tome 2 qui serait non pas la présentation de « conclusions » mais une enquête sur ce qui est déjà là, en invitant nos interlocuteurs en particulier hors de France à dire ce qui se réalise. Déjà on voit le ton nouveau de Georges Rodi résidant dans une des métropoles d’innovation scientifique et technique, en pleine transformation urbaine à une échelle inconnue, à Shenzen, il nous invite à suivre ce qui dans la Chine l’a rendu communiste… C’est une tout autre démarche, non seulement pour un livre, mais par rapport au catastrophisme ambiant, à l’industrie des peurs. Si tome 2 il y a, il faut partir avec d’ une maïeutique, un accouchement de ce que nous savons déjà de ce monde déjà là et qui réclame l’intervention collective. Prenons le cas de l’IA, comparons à gros traits ce qui se fait aux USA et en Chine .
Nous ne sommes pas devant une mutation industrielle ordinaire et certaines références historiques à courte portée sont inadaptées…
la lecture de cet article dans Asia Times ce site d’investissement de Hong Kong a déclenché notre réflexion, mais le fond est l’asphyxie de la propagande ordinaire en France autour de l’impasse politique qui s’hypostasie en la personne de Macron, l’impuissance mégalo qui a fait son temps et s’accroche persuadé qu’il est le seul apte à sauver une situation qu’il aggrave chaque jour davantage, une « élite politico médiatique » qui ne vaut guère mieux et la peuple français qui subit ce « papier tue mouche qui lui clôt la bouche et rend tout mouvement malaisé.
En fait, c’est maintenant une cacophonie de l’effondrement. Il y a une surenchère palpable dans le pessimisme. Il est révolu de se contenter de prédire une correction standard du marché. Le catastrophisme absolu est la nouvelle monnaie. Les analystes se disputent le plus grand nombre. 35 000 milliards de dollars de richesse, disparus. Un krach à la 1929,nous guette au coin de la rue. (…) Tous les prophètes de malheur parlent comme s’ils étaient une voix isolée, un prophète dans le désert. Pourtant, la profession est plus encombrée aujourd’hui est celle de Cassandre et il n’est pas une revue financière qui ne fasse écho à ces annonces.(…) On a écrit plus sur les manies, les paniques et les krachs au cours des dernières semaines que peut-être au cours de tous les siècles précédant l’an 2000. dit cet analyte publié par Asia Times qui constate que ce qui est le plus lu de ses propres écrits a été les sept péchés des nouvelles technologies (par Nilesh Jasani) et il s’insurge contre le fait d’utiliser l’histoire simplement pour nous convaincre du fatalisme du déclin. Nous sommes d’accord avec ces mises en garde : ce scepticisme défaitiste est bien souvent la seule manière pour certains éditorialistes d’encore paraître intelligent quand ils ne cessent de se tromper. Quand on se veut « créatif » alors que l’on ne crée que du « vent », il y a cette manière de jouer les « dissidents » alors que l’on donne dans le conformisme le plus plat . Mais pour autant, nous devons considérer qu’ Il y a une autre utilisation de l’Histoire: celle qui devrait nous faire constater que cette période ne ressemble à aucune autre et que la catastrophe n’en est pas la fatalité. Nous sommes simplement devant de nouvelles frontières et des défis qui ont déjà les instruments pour les aborder.
Encore faudrait-il s’entendre sur la nature du défi, l’IA n’est pas seul en cause, il y a les énergies, les ressources en matière première, les défis climatiques, environnementaux et de santé autant que de formation… Donc ce sont des nations, des continents entiers qui s’engagent dans ce défi et la catastrophisme ambiant, l’art et la manière de vouloir paraître intelligent alors que l’on choisit la stagnation ou pire risque de couter très cher. Ce que nous risquons de payer c’est le fait qu’il ne s’agit pas d’une « industrie » comme les autres mais que tout en étant quelque chose d’inconnu, c’est un lieu où s’exaspèrent les concurrences entre capitalistes plus que jamais avec en prime la suprématie de nations sur le mode habituel de l’impérialisme. Ce serait déjà compliqué si tout le monde voulait coopérer mais la difficulté est encore accrue par des siècles de gouvernance en particulier par ce qui demeure la première puissance du monde.
A titre d’hypothèse … nous sommes devant de véritables Ecosystème ou mieux encore des « formations sociales ». en matière de pôles technologiques à l’oeuvre dans lesquels la Chine populaire dépasse nettement le capitalisme…
Le modèle phare occidental de l’innovation a été la Silicon valley. Il s’agissait de rassembler les capitaux autour d’un ensemble regroupant la recherche universitaire, les investisseurs, avec un système financier original, les entreprises, dans un lieu symbole de l’impertinence et de la contreculture dans lequel le poids du capital et de sa logique prend le masque subversif des restes de l’explosion des années soixante et des années quatrevingt … ou la canalisation des babacool par la révolution conservatrice reaganienne.
Silicon Valley (littéralement « vallée du silicium ») est le pole des industries de l’innovation installée dans le sud-est de la région de la baie de San Francisco dans l’État de Californie, sur la côte ouest des États-Unis. A partir des universités de Stanford et de Berkeley, la production et la recherche scientifique sont étroitement connectées dans un espace grand comme deux fois Paris, totalement saturé et à un coût prohibitif pour ses résidents, même si c’est la zone des plus hauts salaires.Ceux-ci ont besoin d’un personnel de service et il reste une population sous payée chez les informaticiens. le syndicalisme a été récemment lancé avec succès. C’est une région comprenant environ trois millions d’habitants et 6 000 entreprises de haute technologie. Son PIB équivaut à celui d’un pays comme le Chili et la zone déborde sur la ville de San Francisco. L’ensemble a même réussi à intégrer des activités traditionnelles agricoles dynamisées par la recherche et l’innovation. La légende d’ailleurs, veut que tout soit partie du domaine universitaire de Stanford avec des enseignants et des étudiants géniaux, dès les années trente, créant des entreprises à partir de leurs activités de recherche. Le spontanéisme du libéralisme et de la ruée vers l’or mêlé au tempérament supposé subversif des « inventeurs ». Il en est de cette innovation comme la capacité de l’université à s’ouvrir à l’enseignement d’entrepreneurs « bricoleurs »; mais déjà à cette époque en 1948, les financements qui affluent sont ceux de l’armée américaine, ce qu’Eisenhower définira comme le complexe industrialo militaire et ses dangers. Le domaine des énergies renouvelables va donner un coup de fouet dans les années 2000. Un rôle crucial est joué par l’immigration, qui y a doublé entre 2005 et 2006, on parle une autre langue que l’anglais dans 48 % des foyers de la Silicon Valley et 55 % des employés dans les domaines des sciences et des technologies sont nés en dehors des États-Unis (l’Inde et la Chine représentant les viviers de cerveaux les plus importants avec le retour récent des Chinois vers leur pays).
Mais face à la légende, il faut noter au titre des problèmes actuels non seulement la politique menée ^par Trump en matière d’immigration, la soumission de plus en plus marquée à la financiarisation mais avant même Trump, II y a eu à la fois la crise des banques liés aux investissements dans la Silicon Valley mais aussi le déplacement de certains personnages phares comme Elon Musk vu le coût de l’installation dans ce système. L’effondrement de la Silicon Valley Bank a illustré comment les dépôts concentrés et sensibles à la confiance peuvent s’enfuir plus vite que les régulateurs ne peuvent réagir.
Ce modèle qui a inspiré des réalisations dans d’autres pays en particulier en Inde continue à avoir une allure mythique mais Trump a donné un coup d’arrêt à une expérience qui s’essoufflait Il fut un temps où les gens venaient en Amérique pour voir le futur, maintenant ils viennent ici » écrivait récemment l’éditorialiste Thomas Friedman dans the New York Times lors d’un voyage en Chine. Celle-ci ne se contente plus de rattraper son retard, elle produit un système pole technologique qui vise à l’universel, en particulier pour le monde en développement mais pas seulement. Dans le classement de l’ASPI (Australian stratégic Policy Institute) sur l’impacte des résultats de recherche, la Chine ainsi arrive première dans 57 technologies sur 67)
Il ne s’agit plus seulement comme dans le cas de la Sillicon Valley d’un pôle, d’une vitrine mais de la création d’écosystème urbains et entreprises dans les quels c’est toute la nation chinoise qui est mobilisée. La Chine a elle aussi choisi le gigantesque, des entreprises géantes comme Huawei et un autre gigantisme celui de grandes métropoles comme Shenzen différentes de la zone de la Sillicon Valley même intégré à san francisco.
Le programme d’innovation a été lancé par le gouvernement sur le long terme et dans divers domaines à travers des plans quinquennaux, l’un après l’autre en particulier à partir de 2014 avec le plan IA. Il y a une véritable feuille de route qui vise à intégrer l’intelligence artificielle dans tous les secteurs de l’économie pour la faire passer de la manufacture à un stade globalement différent. Grâce à cette intégration, il y a des secteurs entiers avec des géants aux budgets colossaux qui sont aptes à changer d’échelle et d’entraîner les entreprises locales dans une vitesse d’exécution sans commune mesure avec ce qui se fait ailleurs. Ce qui par parenthèse transforme la gestion des villes et des espaces et on a du mal à mesurer ce qu’une ville champignon comme Shenzhen, mais on pourrait également en matière d’innovation voir l’exemple de Shanghai, représente de dynamisme non seulement dans quelques entreprises mais dans la ville « Globale » .
Le succès de Shenzhen ne repose pas uniquement sur son secteur technologique et ses immenses entreprises comme Huawei en liaison avec des laboratoires universitaire. La ville, une mégapole, bénéficie également de politiques gouvernementales favorables qui encouragent l’innovation et l’investissement étranger. Le statut de zone franche de Qianhai Free Trade Zone a permis d’attirer des capitaux internationaux, stimulant ainsi davantage l’économie locale. En revanche, la ville doit assurer un environnement de services de haut niveau ce qui est accompli par une planification dans laquelle L’IA joue un rôle essentiel . Mais cette planification ne néglige pas l’intervention en matière de services des associations de petits commerçants, l’ensemble donnant au modèle chinois un bon prix avec des services en tous points parfaits avec lesquels il est difficile de lutter. Ainsi la proximité de Shenzhen avec Hong Kong offre un accès stratégique aux marchés financiers internationaux. Cette connexion facilite les échanges commerciaux et l’accès aux ressources financières, ce qui est crucial pour le développement des entreprises de haute technologie, mais Shenzhen, en fait, ne se soumet pas à ce marché financier de Hong Kong à son régime autonome, elle l’aspire. Ce sont les investisseurs venus du continent qui s’imposent à Hong Kong, les grandes entreprises, la gestion urbaine et même le petit commerce de service. sont partis à la conquête de l’autre « système ». Et Shenzhen en est la tête de pont. Hong Kong est désormais submergé par le modèle chinois celui des restaurant, lieux de consommation parfaits à petits prix. En outre, la ville investit massivement dans les infrastructures, rendant la vie urbaine plus attrayante pour les résidents et les entreprises.
Cette transformation de la ville sous l’impulsion planificatrice donne des résultats étonnants en matière écologique, par exemple il faut voir qu’aujourd’hui plus de la moitié des véhicules vendus en Chine sont électriques, cela va des bus des transports en commun aux scooters en passant par les voitures et les camions, ce qui donne un aspect étrangement silencieux. la circulation et la gestion des infrastructures sont pilotés par l’IA. D’ici à 2027, son adoption par les entreprises chinoises atteindra 70%. Et le plan IA anticipe que d’ici 2030 , 90% du tissu national villes et campagnes aura intégré l’IA.Les cartes bancaires et le cash ont disparu de la circulation, le système digital n’a pas son équivalent dans le monde. ET dans le même temps, les enfants voient leur accès aux portables limité, le livre, les instruments de musique favorisés.
Ces quelques exemples qui mériteraient un développement renvoient à ce que par ailleurs nous publions à savoir les réflexions de la direction du parti communistes chinois sur ce qui s’avère nécessaire en priorité pour aborder les temps difficiles et parfois chaotiques que nous vivons: La théorie et la pratique économiques démontrent qu’un système économique solide est la garantie fondamentale d’un développement économique durable. Pour un grand pays comme la Chine, avec sa longue histoire, son vaste territoire, sa forte population et son développement inégal, la mise en place d’un système économique adapté au développement et à la modernisation est un enjeu crucial de notre époque. Aucun manuel ne saurait être considéré comme une règle d’or, et nous ne pouvons pas nous contenter de copier les expériences d’autres pays. Nous devons partir de nos conditions nationales et de celles de notre époque, et explorer sans cesse la pratique. Depuis plus d’un siècle, notre Parti a uni et dirigé le peuple dans une lutte incessante, explorant avec succès un système économique socialiste dynamique et dynamique, aux caractéristiques chinoises, adapté aux conditions nationales. Ce système a considérablement libéré et développé les forces productives sociales, créé un miracle de développement économique rapide et obtenu des résultats théoriques et pratiques significatifs.
Nous sommes devant des choix politiques qui, osons le dire, exigent le socialisme, la transition qui domine les fins et les moyens des investisseurs capitaliste. N on comme un carcan mais comme une expérience collective dans laquelle le rôle de la nation reste prépondérant sans être le seul. En tous les cas ce qui est évident c’est que dans leur expérimentation les Chinois ne veulent pas d’une guerre ou même d’un krach boursier. Les forces qui stimulent l’investissement en capital mais aussi humain ne sont plus seulement le calcul des profits et pertes , il s’agit (comme le souligne cet article détaillé ici) de la souveraineté et de la survie et les règles antérieures ne sont plus les bonnes. Nous sommes encore d’accord avec son auteur la réalité est confuse , désordonnée non seulement parce qu’il y a transition le propre du socialisme mais parce que nous n’en avons pas encore les clés conceptuelles. Et le catastrophisme nous empêche d’aller vers l’essentiel les coopérations indispensables pour innover. La Chine a choisi de se jeter dans le fleuve du temps et elle crée les outils de la maîtrise, nous devons en faire autant non pour suivre son modèle mais créer le notre en considérant les expériences partout.
danielle Bleitrach
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