Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ziouganov: il nous faut une Constitution socialiste

“Il nous faut une Constitution socialiste!” déclaration de Guennadi Ziouganov, président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, avant la session plénière de la Douma d’État qui se clôt après un diagnostic sans concession sur l’Etat du pays par la nécessité d’une Constitution socialiste… Le Parti communiste de la fédération de Russie ne votera pas pour la Constitution proposée par un pouvoir autocratique (Poutine) et une oligarchie prédatrice (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoire et société).

Le 9 juin

service de presse de la faction du Parti communiste à la Douma d’État. Alexey Bragin. Chaîne vidéo “Red Line”

09-06-2020

– Bonjour. Félicitations pour avoir levé certaines restrictions. Même la composition de la conférence de presse d’aujourd’hui montre que les choses bougent.

Cependant, je tiens à souligner que la crise systémique du capitalisme moderne continue de s’aggraver fortement. Cela se voit non seulement dans la situation en Ukraine, qui s’effondre, mais aussi dans son bastion (capitaliste) – les États-Unis. Cinquante villes y flambent maintenant, et tout cela a dégénéré en une terrible et hideuse parodie. Cette situation doit nous amener à une réflexion sérieuse. Armé jusqu’aux dents, ce pays n’est pas en mesure de rétablir l’ordre le plus élémentaire. En même temps, ils se mêlent des affaires des autres et dictent leurs conditions. Les États-Unis ont déclaré la guerre à d’autres pays (pas seulement la Fédération de Russie), et ce n’est pas seulement une guerre de l’information et une guerre financière.

Les États-Unis nous appellent “l’ennemi numéro un” ainsi que le Parti communiste chinois, qui montre les plus hauts exemples de réussite pour son pays. La Chine est en avance non seulement sur le plan économique et social, mais elle lutte également avec succès contre les maladies modernes.

Je parle de tout cela avec inquiétude, car deux crises systémiques du siècle dernier se sont terminées par des guerres mondiales. C’est notre grand pays soviétique, la grande révolution d’octobre, la modernisation de Lénine-Staline, notre grande victoire et la parité des missiles nucléaires qui ont sorti le monde de la crise.

Aujourd’hui, la Fédération de Russie ne peut s’en vanter. Mais j’aimerais que la Douma d’État fasse le bilan des trois mois que nous venons de vivre, et qui nous ont rejetés en arrière à tous les égards. Ils nous disent avec une mine réjouie que tout va bien et qu’ils ont la situation sous contrôle. Mais en réalité, il n’en est rien. Au moment où la Douma d’État étudie les problèmes à la hâte, sous le couvert du virus, elle fait adopter des lois absolument inutiles dans la Russie moderne.

La situation en Amérique. Quarante millions de personnes ont demandé de l’aide. En fait, ces gens sont au chômage. Moins vingt pour cent dans l’économie américaine. Quant à la situation morale et politique globale, la société est terriblement divisée.

En Europe, la situation est de moins cinq à dix pour cent. Même dans l’économie la plus puissante d’Allemagne, tout va mal.

Si nous prenons la Fédération de Russie, en avril – moins douze pour cent. Les citoyens ont perdu 22% de leurs revenus au cours des trois derniers mois. Et si vous prenez les années précédentes – plus 12% supplémentaires. Tout le monde a perdu un tiers: les pauvres sont devenus miséreux, la classe moyenne a fait faillite (la moitié ne s’en remettra pas). Un groupe d’oligarques a saisi 62 milliards de dollars en trois mois. C’est plus de quatre billions de roubles. Et le fossé, comme vous le voyez, ne fait qu’empirer.

Deux des pires catastrophes technologiques : sur le chemin de fer en direction de Mourmansk et dans l’Arctique sont des coups de semonce. Il s’agit d’une sorte de «Tchernobyl» écologique.

Cela indique que ni le pouvoir présidentiel, ni le gouvernement ne nous ont entendus. J’ai parlé dix fois à la Douma d’État, à commencer par le fait que l’usure des équipements dépassait toutes les limites imaginables et inimaginables. Dans le seul secteur du pétrole et du gaz, la dégradation de l’équipement a dépassé 55 à 60%. Et aucune réaction!

Nous espérons que la préparation du rapport du gouvernement à la Douma d’État (prévu pour le 22 juillet) sera significative. Par conséquent, nous invitons Michoustine à nous rencontrer à l’avance et à discuter de tous les problèmes.

Nous insistons pour que le président fasse un bilan de ces trois mois lors d’une réunion avec les dirigeants des partis politiques. Pourquoi? Parce que j’ai le sentiment qu’il n’est pas au courant d’un certain nombre d’événements. Par exemple, prenez le côté politique de la question. Ceux qui l’entourent continuent de couvrir les désastres de la meute libérale qui a détruit le pays et l’a pillé dans les années 90. Nous ne pouvons catégoriquement pas être d’accord. Soit dit en passant, cela ressort également de l’adoption précipitée de la constitution lors d’un soi-disant «vote».

Nous nous sommes adressés au président avec un ensemble de mesures concrètes. Au Forum économique international d’Orel, nous avons envisagé un programme pour sortir le pays de la crise. Il a été publié à plus de deux millions d’exemplaires. Il a toutes les caractéristiques de base sur la façon de former un budget de développement, quelles lois nous permettront de moderniser les équipements (pas seulement dans le secteur agricole) et comment organiser les entreprises publiques.

J’ai envoyé à tous les membres du Conseil de sécurité, à tous les membres du Gouvernement, le mémorandum “Le noyau russe de l’État”. Il dit que la catastrophe démographique, tout d’abord, a frappé les régions russes classiques. Les Russes au cours des années de réformes libérales, depuis 91, ont perdu 20 millions de personnes. Le peuple qui a rassemblé ces gigantesques espaces ouverts sans détruire une seule foi, une seule culture, une seule langue, une seule tradition est menacé de disparition.

Nous n’avons pas encore entendu de réponse concrète du président. Je ne suis pas sûr que l’enveloppe sur laquelle il a été écrit «personnellement au président» sera mise sur la table par ses assistants. Mais nous insistons pour recevoir une réponse officielle à nos propositions.

Nous avons récemment écouté les propositions du ministre de la Santé Murachko, son rapport à la Douma était assez professionnel. Pour notre part, nous avons proposé 12 mesures spécifiques afin de maximiser le soutien aux soins de santé, en même temps qu’à la science et l’éducation.

Un nouveau budget commence à se former. Mais j’entends les arguments des mêmes libéraux qui piétinent autour du trône, réduisons tout de 10 à 15%. Nous avons séquestré le budget parce que le budget va perdre des rentrées d’argent. Le budget a déjà perdu deux mille milliards de roubles. Même avant la fin de l’année, selon les prévisions, il perdra 2 à 3 billions de roubles. Mais s’ils commencent à réduire tout le reste, ce sera en fait une situation très étrange.

Nous devons soutenir la médecine, alors faisons-le maintenant. J’ai suggéré à Volodine à la Douma d’État de créer une commission et d’enquêter sur les raisons pour lesquelles le pays n’était pas prêt au début de la nouvelle maladie.

Le pays n’était pas prêt, car pendant dix années consécutives, tous les chapitres concernant la science, l’éducation et les soins de santé ont été coupés. Réduits de moitié deux fois, au lieu d’allouer des fonds et du soutien. Ramenés à la portion congrue, au lieu de s’appuyer sur l’expérience soviétique unique. Le service de santé soviétique était le meilleur: il est venu à bout de la peste, du choléra, du paludisme et même de la variole. Et l’OMS l’a pris pour exemple.

Mais ils ont décidé de tout couper. Pourquoi? Parce qu’ils ont embauché une entreprise étrangère, qui a conclu que l’entretien des lits pour les patients infectés n’était pas rentable économiquement.

Et qu’est-ce qu’ils ont fait? M. Koudrine a posé son rapport sur la table à la Douma: l’ensemble du corps médical a subi 42% de suppressions au cours de l’année écoulée. Et en même temps, le nombre de lits pour les patients infectés a été divisé par trois.

Cela signifie qu’ils ont eux-mêmes fait ces coupes budgétaires. Que c’est eux-mêmes qui n’étaient pas prêts. Et ils ont eux-mêmes été contraints de mettre tout le pays en quarantaine dans la panique.

J’ai demandé le premier jour: “Répondez pourquoi une personne de plus de 65 ans ne peut pas sortir dans la rue le soir pour prendre un peu d’air frais? Vous n’avez pas assez de médicaments. Mais le principal”médicament”est l’immunité. Ainsi l’immunité sera forte s’il y a de la bonne nourriture, de l’air frais et la possibilité de marcher au moins près de sa maison. Pourquoi pouvez-vous aller au magasin et vous ne pouvez pas marcher avec votre enfant? Pourquoi pouvez-vous vous promener avec le chien, et les personnes âgées ne peuvent pas marcher autour de leur maison?”

Qui a accepté la responsabilité de violer toutes les normes constitutionnelles relatives aux libertés? Même à la liberté de mouvement élémentaire.

Je pense que des conclusions de grande envergure devraient être tirées de toute cette épopée. Pour ce faire, la Douma d’État, le Conseil de la Fédération, le gouvernement et le président doivent rassembler des personnes sensées et demander à une commission d’enquêter et de prendre des mesures pour empêcher que ces tragédies ne se reproduisent à l’avenir.

Je suggère également d’examiner de plus près la situation dans le Caucase du Nord. En Tchétchénie, Kadyrov n’a pas laissé supprimer les soins de proximité. Il a catégoriquement refusé de détruire l’ensemble du système médical. Et à côté, au Daghestan, ils ont tout détruit depuis longtemps. Et en conséquence, ils ont obtenu ce qu’ils ont obtenu.

Par conséquent, à mon avis, nous devons maintenant adopter un budget de développement, en vertu duquel nous avons préparé 12 projets de loi. Tout d’abord, nous avons préparé un projet de loi sur la nationalisation de la base de ressources minérales. Cela nous permettra d’avoir des ressources internes pour aller de l’avant.

Notre projet de loi est d’instaurer une échelle fiscale progressive afin que ces 200 goules ne se constituent pas une fortune sur le dos de la maladie et que les gens ne continuent pas d’être misérables. Pour que cet argent serve à restaurer la production. Soutenons tous ceux qui souhaitent travailler. Par exemple, les petites et moyennes entreprises. Et ne les taxez pas. Pour une raison ou une autre, une assistance n’a été fournie qu’aux familles dont les enfants de moins de 16 ans. Et quoi, à l’âge de 17 ans, les enfants ont déjà arrêté de manger? Par conséquent, nous devons considérer tout dans son ensemble.

L’Assemblée constitutionnelle. Je veux dire que notre parti a pris une décision fondée fermement sur des principes. Hier, nous avons eu une grande réunion avec les dirigeants de nos organisations de parti. Un consensus commun a été adopté: la Constitution adoptée par Eltsine lors de l’attaque du parlement, trempée de sang et de gravats, de pauvreté et de larmes, doit subir un changement fondamental. Les retouches cosmétiques que le gouvernement proposent ne nous conviennent pas. Ni à l’ensemble du pays, elles ne nous permettront pas de sortir de cette crise.

Par conséquent, nous affirmons directement: le parti ne votera pas et n’appuiera pas cette loi. Nous avons apporté 15 amendements. Nous avons demandé à Russie unie de les considérer. Cela nous a été refusé. Nous avons introduit neuf lois à la Douma d’État, qui pourraient impulser de sérieux changements. Elles ont également été refusées. Nous avons proposé un débat télévisé en direct. Il a également été refusé. Nous avons insisté pour que les principaux programmes de télévision publique et d’État soient consacrés aux principaux sujets. Cela également a été refusé. Par conséquent, nous nous sommes tournés vers le pays pour qu’il réponde à notre appel et que les citoyens se rendent aux urnes.

À propos de ceux qui appellent au boycott aujourd’hui. Jamais dans l’histoire de la vie politique le boycott n’a eu d’effet positif sur la résolution de problèmes. Rester assis sur le canapé et se cacher dans les buissons, quand le pays se tord de douleur, c’est la dernière chose à faire. Nous devons venir voter en toute bonne conscience. Nous encourageons les citoyens à participer activement. Mais votez selon la conscience. Comme le suggèrent vos enfants et petits-enfants. Comme vous le dicte votre avenir.

La poursuite de ce cours oligarchique et de l’autocratie du président est inacceptable. Cela ne permet pas au pays de sortir d’une situation très difficile. Celui qui est au Kremlin maintenant. Le président a aujourd’hui plus de pouvoirs que le pharaon, le tsar et le secrétaire général réunis.

Le système doit fonctionner efficacement. Par exemple, le président a suggéré d’accorder aux médecins les augmentations appropriées, mais cinq semaines se sont écoulées et même les urgences n’ont pas reçu un centime. Cela signifie que la machine de contrôle ne fonctionne absolument pas. Nous proposons de véritables changements qui, d’une part, renforceront le pouvoir, le rendront vraiment populaire et prendront le contrôle des structures exécutives élues du peuple. Et de tout faire pour que les citoyens puissent utiliser toutes leurs richesses et toutes les opportunités dans l’intérêt de leur famille et de leur avenir. Nous avons besoin d’une Constitution de la démocratie et de la justice, d’une Constitution du socialisme!

Selon leurs garanties sociales, les constitutions de Lénine, Staline et Brejnev étaient les meilleures. Voila un exemple pour l’avenir!

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