Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ho Chi Minh – Comment je suis devenu communiste

Oui on adhérait au parti communiste parce qu’on avait tout à coup l’impression que ce qui vous avait le plus opprimé trouvait là sa solution… Moi c’était parce que je n’avais toujours pas compris pourquoi j’avais été une enfant gibier…Oui on adhérait au parti communiste parce qu’on avait tout à coup l’impression que ce qui vous avait le plus opprimé trouvait là sa solution… Moi c’était parce que je n’avais toujours pas compris pourquoi j’avais été une enfant gibier…je ne subissais plus j’agissais, d’où l’importance de Marx et Lénine, des penseurs de l’action d’une libération collective et individuelle… J’avais comme lui trouvé un lieu où j’étais chez moi et je voulais que tout le monde y vienne…j’ai lu tout Lénine… Je faisais adhérer tous ceux qui me tombaient sous la main… Même si j’ai mis longtemps à comprendre le sujet des discussions comme lui., mais visiblement ça lui a plus profité. (note de danielle Bleitrach)

Ho Chi Minh (Nguyen Tat Thanh), 1890-1969.

Ho Chi Minh – Le chemin qui m’a conduit au léninismePublié en avril 1960 dans une revue soviétique intitulée  Problems of the East.Œuvres choisies , vol. 4 (Hanoi: Maison d’édition en langues étrangères, 1962)

.Après la Première Guerre mondiale, je gagnais ma vie à Paris, tantôt en tant que retoucheur chez un photographe, tantôt en tant que peintre d ‘«antiquités chinoises» (fabriquées en France!). Je distribuerais des tracts dénonçant les crimes commis par les colonialistes français au Viet Nam.À cette époque, je ne soutenais la révolution d’Octobre qu’instinctivement sans en saisir toute l’importance historique. J’aimais et admirais Lénine parce que c’était un grand patriote qui avait libéré ses compatriotes; jusque-là, je n’avais lu aucun de ses livres.La raison de mon adhésion au parti socialiste français est que ces «dames et messieurs» – comme j’appelais alors mes camarades – ont manifesté leur sympathie pour moi, pour la lutte des peuples opprimés. Mais je n’avais compris ni ce qu’était un parti, un syndicat, ni ce que sont le socialisme et le communisme.Des discussions animées avaient alors lieu dans les branches du parti socialiste sur la question de savoir si le parti socialiste devait rester dans la deuxième internationale, si une seconde et demi internationale devait être créée ou si le parti socialiste devait rejoindre la troisième internationale de Lénine. J’ai assisté aux réunions régulièrement, deux ou trois fois par semaine et j’ai écouté attentivement les discussions. Tout d’abord, je ne pouvais pas comprendre à fond. Pourquoi les discussions étaient-elles si animées? Que ce soit avec la Deuxième, Deuxième et demi ou la Troisième Internationale, la révolution pourrait être menée. Quelle était l’utilité de discuter alors? Quant à la première internationale, qu’était-elle devenue?Ce que je voulais le plus savoir – et cela n’était pas débattu lors des réunions – était de savoir quelle Internationale soutenait les peuples des pays coloniaux?J’ai soulevé cette question – la plus importante à mon avis – lors d’une réunion. Quelques camarades ont répondu: C’est la Troisième et non la Deuxième Internationale. Et un camarade m’a donné à lire la «thèse sur les questions nationales et coloniales» de Lénine.Il y avait des termes politiques difficiles à comprendre dans cette thèse. Mais à force de la relire encore et encore, je pouvais enfin en saisir l’essentiel. Quelle émotion, enthousiasme, lucidité et confiance cela m’a inculqué! J’étais ravi aux larmes. Bien que seul dans ma chambre, j’ai crié à voix haute comme si je m’adressais à de grandes foules: «Chers compatriotes martyrs! C’est ce dont nous avons besoin, c’est le chemin de notre libération!Après cela, j’ai fait entièrement confiance à Lénine, à la Troisième Internationale.Autrefois, lors des réunions de la branche du parti, je n’écoutais que la discussion. J’avais une vague conviction que tous étaient logiques et que je ne pouvais pas distinguer qui avait raison et qui avait tort. Mais à partir de là, j’ai également plongé dans les débats et discuté avec ferveur. Bien que manquant encore de mots français pour exprimer toutes mes pensées, j’ai écrasé les allégations qui attaquaient Lénine et la Troisième Internationale avec non moins de vigueur. Mon seul argument était: « Si vous ne condamnez pas le colonialisme, si vous ne vous rangez pas avec le peuple colonial, quel genre de révolution faites-vous? »Non seulement j’ai participé aux réunions de ma propre branche du parti, mais je me suis également rendu dans d’autres branches du parti pour définir «ma position». Il me faut maintenant répéter que les camarades Marcel Cachin, Vaillant Couturier, Monmousseau et bien d’autres m’ont aidé à élargir mes connaissances. Enfin, lors du congrès de Tours, j’ai voté avec eux pour notre adhésion à la Troisième Internationale.Au début, le patriotisme, pas encore le communisme, m’a amené à faire confiance à Lénine, à la Troisième Internationale. Au fil des luttes, en étudiant le marxisme-léninisme parallèlement à la participation à des activités concrètes, je me suis aperçu que seuls le socialisme et le communisme pouvaient libérer de l’esclavage les nations opprimées et les travailleurs du monde entier.Il existe une légende, dans notre pays comme en Chine, sur le miraculeux «Livre des sages». Face à de grandes difficultés, on l’ouvre et on trouve un moyen de s’en sortir. Le léninisme n’est pas seulement un «livre des sages» miraculeux, une boussole pour nous, révolutionnaires et peuples vietnamiens: c’est aussi le soleil radieux qui éclaire notre chemin vers la victoire finale, le socialisme et le communisme

hier 19 mai , cubains et Vietnamiens ont célébré ensemble les dates anniversaires de la mort de leurs deux héros Ho chi Minh et José Marty

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1 Commentaire

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Ce texte d’HO CHI MINH me remet en mémoire le grand PCF internationaliste qu’était celui de mon adhésion. Il n’y a pas si longtemps, sur une paroi rocheuse de la ville de Brest, apparaissait encore ce grand mot d’ordre: LIBEREZ HENRI MARTIN!!! Des camarades avaient pris des risques pour peindre à la peinture noire ce texte qui est resté visible pendant plusieurs années.
    Je me souviens avec émotion de la grande campagne de collecte “UN BATEAU POUR LE VIETNAM” pendant l’agression américaine . Notre cellule d’entreprise faisait du porte-à-porte dans un quartier populaire. Nous étions reçu avec chaleur par les habitants.
    La nostalgie ne fait pas avancer les choses…mais est-ce que l’on peut imaginer le PCF de maintenant capable et voulant organiser une telle campagne.
    Je raconte aussi cela pour expliquer aux jeunes militants ce qu’était l’Internationalisme du PCF à l’époque.

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