Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La marche des Ouïghours par André Vltchek

Cet article ne mâche pas ses mots et invite tous ceux qui pensent à se positionner : “l ’Occident “aide” volontiers à soutenir leur marche meurtrière. La civilisation écologique de la Chine, la fin de la pauvreté dans le pays le plus peuplé du monde, et l’Initiative Route et Ceinture (Les Nouvelles routes de la Soie) sont perçues comme un danger pour la suprématie occidentale, du moins dans des lieux tels que Washington, Londres et Bruxelles.

La Chine a tout à fait le droit de se défendre. Elle a l’obligation de le faire.

Il est du devoir des penseurs du monde entier de dire la vérité. S’ils se taisent ou s’ils vendent leur dignité pour de l’argent et des privilèges, comme le font tant de gens en Occident en ce moment, ils seront condamnés par les générations futures.”

André Vltchek est philosophe, romancier, cinéaste et journaliste d’investigation. Il est l’un des créateurs du Monde en mots et en images de Vltchek, et un écrivain qui a écrit de nombreux livres, dont China and Ecological Civilization. Il écrit notamment pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook”. Il est russe mais vit aux Etats-Unis et se revendique communiste en regrettant l’URSS. Il écrit ici un article parmi les plus complets que l’on puisse trouver non pas sur les Ouïghours comme il le dit, mais sur des groupes très particuliers dont les activités financées par l’occident et la Turquie pratiquent le terrorisme. Une autre voix, une autre analyse que nous découvrons grâce à la traduction de Catherine Winch.

27.7.19  NewEastern Outlook

https://journal-neo.org/2019/07/21/march-of-the-uyghurs/?fbclid=IwAR2QfXOr4IqLeXovzKavJWWY7Kp0mqtiBeXREzX42F_UwNtWjRYHrWvn62A

Une fois de plus, l’Occident tente de détruire la Chine, en utilisant la religion et la terreur.

(Note importante : les Ouïghours ont réussi à créer une culture très ancienne et profonde. La plupart d’entre eux sont de bons citoyens de la RPC, respectueux des lois. La grande majorité des adeptes de l’islam sunnite sont également des gens pacifiques. Le présent travail concerne les terribles problèmes liés à l’extrémisme et au terrorisme, la plupart d’entre eux ayant été créés puis entretenus par l’Occident et ses alliés. L’objectif est de nuire à la Chine. Les victimes, elles, vivent dans différents pays).

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Ils sont partout, là où ceux qui les manipulent, qu’ils soient de l’Ouest, des pays du Golfe ou de Turquie, le souhaitent.

Leurs cellules politiques et leurs unités de combat sont basées en Syrie et en Indonésie, en Turquie et parfois en Égypte.

Lorsqu’on leur dit de tuer, ils le font avec une brutalité inimaginable ; décapitant ou découpant en morceaux des prêtres, des nourrissons, des vieilles femmes.

Ils sont le pire cauchemar de la Chine. Soutenus par l’étranger, ils déchaînent le fondamentalisme religieux, le nationalisme militant et le séparatisme. Ils sont potentiellement le plus grand obstacle et le plus grand danger pour le merveilleux BRI (La Ceinture et la Route, ou les Nouvelles Routes de la Soie) du président Xi Jinping.

L’Occident et la Turquie glorifient les plus extrémistes des Ouïghours. Ils les financent et les arment. Ils les présentent comme des victimes. Les Ouïghours sont désormais une nouvelle “arme secrète”, à utiliser pour contrer la marche en avant déterminée de Pékin, vers un socialisme aux caractéristiques chinoises.

L’Occident et ses alliés font tout ce qu’ils peuvent pour dénigrer la Chine (RPC), pour faire dérailler son cheminement progressiste et pour stopper son influence de plus en plus positive et optimiste aux quatre coins du monde. Ils inventent puis soutiennent / financent tous les adversaires imaginables et inimaginables du Parti communiste chinois. Les sectes religieuses sont l'”arme” favorite utilisée contre la Chine par l’Amérique du Nord et l’Europe. C’est vrai pour les extrémistes qui appartiennent au bouddhisme tibétain, concentrés autour d’un agent et chouchou des services de renseignement occidentaux, le Dalaï Lama. Ou encore une autre secte extrémiste radicale bouddhiste/taoïste – le Falun Gong.

L’Occident fait tout ce qui est en son pouvoir pour détruire la Chine. Cela s’est vu clairement il y a 30 ans lors de l’incident de la place Tian An Men (un événement soutenu par l’Occident, puis déformé par les médias occidentaux), et de même lors de deux récentes “rébellions” à Hong Kong, entièrement parrainées par des organisations (ONG) et des gouvernements occidentaux.

Le dernier chapitre des attaques anti-chinoises, menées par l’Occident, est peut-être le plus dangereux et le mieux conçu des assauts multinationaux contre les intérêts de la Chine (RPC) et du monde en développement, en particulier les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale.

C’est ce qu’on appelle la question ouïghoure.

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Les Ouïghours vivent principalement dans le nord-ouest de la Chine. Ils sont reconnus comme “natifs” de la région autonome ouïghoure du Xinjiang de la République populaire de Chine. Ils appartiennent à l’une des 55 minorités ethniques officiellement reconnues en Chine, et sont principalement de confession musulmane.

Pendant des décennies, des Ouïghours ont lutté pour être indépendants de la Chine (avant que la RPC communiste ne soit proclamée le 1er octobre 1949, au moins deux États indépendants ouïghours étaient déclarés dans la région, dont le plus connu – la première République du Turkestan oriental – avec l’aide de l’Union soviétique.)

Depuis la formation de la RPC, la Chine a assuré l’égalité des droits et l’amélioration constante du niveau de vie de la minorité ouïghoure. Cependant, plusieurs factions musulmanes extrémistes ont continué à se battre, brutalement, pour un État turcique indépendant. Elles ne représentent pas la majorité des Ouïghours, mais, étant contre la RPC, elles bénéficient du soutien moral et financier de l’Occident, de ses alliés dans les États du Golfe et de la Turquie.

 En septembre 2002, dans son ouvrage “Constituting the Uyghur in U.S.-China Relations : The Geopolitics of Identity Formation in the War on Terrorism”, [La place des Ouïghours dans les relations entre les États-Unis et la Chine : La géopolitique de la formation des identités dans la guerre contre le terrorisme”], Gaye Christofferson décrivait l’effet clivant de l’activité des Ouïghours sur le territoire de la République populaire de Chine :

“Les séparatistes et les mouvements indépendantistes ouïghours affirment que la région ne fait pas partie de la Chine, mais que la deuxième République du Turkestan oriental a été illégalement incorporée par la RPC en 1949 et qu’elle est depuis sous occupation chinoise. L’identité ouïghoure reste fragmentée, car certains soutiennent une vision panislamique, comme le Mouvement islamique du Turkestan oriental, tandis que d’autres soutiennent une vision pan-turque, comme l’Organisation de libération du Turkestan oriental. Un troisième groupe préconise un État “ouïghouristan”, comme le mouvement d’indépendance du Turkestan oriental. En conséquence, “aucun groupe ouïghour ou du Turkestan oriental ne parle au nom de tous les Ouïghours, même s’il peut le prétendre”, et les Ouïghours de chacun de ces camps ont commis des violences contre d’autres Ouïghours qu’ils estiment trop assimilés à la société chinoise ou russe ou pas assez religieux”.

C’était avant la grande poussée de propagande de l’Occident ; pendant les années où le monde universitaire occidental était encore relativement libre d’évaluer la situation au Xinjiang.

Mais peu après, la politique nord-américaine et européenne a changé et s’est radicalisée.

En Occident, on a désigné la question ouïghoure comme étant “centrale” et “essentielle” pour atteindre trois objectifs principaux :

– Calomnier et humilier la Chine, en la présentant comme un pays qui “viole les droits de l’homme”, les “droits religieux” et les droits des minorités.

– Les Ouïghours ont été littéralement insérés par les pays de l’OTAN, dont la Turquie, dans plusieurs zones de combat violent : en Syrie, en Afghanistan et en Indonésie, pour n’en citer que quelques-unes, dans un seul but : former et endurcir leurs combattants, qui pourront ensuite être déployés comme facteurs de déstabilisation en Chine, en Russie et dans les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale.

– Pour saboter de grands projets d’infrastructure, en particulier les Nouvelles Routes de la Soie, ou Initiative Route et Ceinture, qui est la création du président chinois Xi Jinping. Les liaisons ferroviaires à grande vitesse, les autoroutes et autres artères infrastructurelles passeraient par le Xingjian, vers l’est. Si de brutales attaques terroristes soutenues par l’Occident et ses alliés islamistes, et perpétrées par les terroristes ouïgours, ébranlaient la région, tout le projet qui a été créé pour contribuer à améliorer la vie de l’humanité entière (en arrachant divers pays pauvres et en développement à la meurtrière étreinte néocolonialiste occidentale), pourrait être mis en péril, voire s’effondrer.

Mais que se passe-t-il réellement ?

Pendant plusieurs années, j’ai enquêté sur cette “question”, en Chine et en Syrie, en Turquie, en Afghanistan, au Kirghizstan et en Indonésie.

C’est parce que je considère qu’il s’agit d’un des problèmes les plus importants et les plus dangereux auxquels notre planète est confrontée aujourd’hui.

J’ai pu retracer des schémas et trouver des sources. Ce que j’ai découvert est inquiétant et dangereux. Pour la Chine et pour le monde.

La “Marche des Ouïghours” est soutenue par des “idiots utiles”, dans l’ensemble du monde occidental, mais aussi en Turquie et ailleurs. Ils veulent “défendre les victimes”, mais dans ce cas, les “victimes” sont en fait des “persécuteurs” et des imposteurs.

C’est ici que je présente mes conclusions (et celles d’autres collègues et camarades). Je le fais pour que personne en quête de vérité ne puisse dire aujourd’hui ou dans dix ans : “Je ne savais pas”, ou “L’information n’était pas disponible”.

Avant de commencer, permettez-moi de souligner à quel point l’hypocrisie de l’Occident est colossale : Le TIP [Parti Islamique du Turkestan, qui est l’aile militante du Mouvement Islamique du Turkestan (TIM)], mouvement séparatiste ouïgour, a été désigné comme organisation terroriste par la Chine. Non seulement par la Chine, mais aussi par l’Union européenne, le Kirghizistan, le Kazakhstan, la Russie, les Émirats Arabes Unis, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Pakistan ! Les terroristes soutenus par l’Occident et au moins par une partie de son public, sont désignés comme organisation terroriste par Londres, Bruxelles et Washington.

Selon la logique occidentale, il est évidemment tout à fait acceptable de former des terroristes en Syrie ou en Indonésie, en vue d’horribles massacres dans la population chinoise, mais il n’est pas acceptable de les faire opérer sur le territoire de l’Union européenne, ou des États-Unis.

L’Occident a commencé à attaquer de front la Chine et ses actions dans le Xingjiang en 2018. Des opérations de propagande ont été lancées bien avant, mais le début “semi-officiel” du combat idéologique a eu lieu en août 2018, lorsque Reuters a publié un article intitulé “L’ONU dit avoir des informations crédibles selon lesquelles la Chine détient des millions de Ouïghours dans des camps secrets”. L’article disait :

“GENÈVE (Reuters) – Un comité des droits de l’homme des Nations Unies a déclaré vendredi qu’il avait reçu de nombreux rapports crédibles selon lesquels un million de Ouïgours en Chine sont détenus dans ce qui ressemble à un “camp d’internement massif tenu secret”.

Gay McDougall, membre du Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale, citait des estimations selon lesquelles 2 millions de Ouïghours et de minorités musulmanes étaient forcés de se rendre dans des “camps politiques d’endoctrinement” dans la région autonome occidentale du Xinjiang.

“Nous sommes profondément préoccupés par les nombreuses informations crédibles que nous avons reçues selon lesquelles, au nom de la lutte contre l’extrémisme religieux et du maintien de la stabilité sociale [la Chine] a transformé la région autonome ouïgoure en quelque chose qui ressemble à un camp d’internement massif tenu secret, une sorte de “zone de non-droit””, a-t-elle déclaré au début d’une réunion de deux jours consacrée à l’examen du bilan de la Chine, y compris de Hong Kong et de Macao.

La Chine fait savoir que le Xinjiang est sérieusement menacé par les militants islamistes et les séparatistes qui fomentent des attaques et attisent les tensions entre la minorité ouïgoure, majoritairement musulmane, qui habite la région et la majorité chinoise de l’ethnie Han”.

F. William Engdahl a fustigé l’article de Reuters dans les pages du New Eastern Outlook :

“En août, Reuters a publié un article sous le titre : “L’ONU dit avoir des rapports crédibles selon lesquels la Chine détient des millions de Ouïghours dans des camps secrets.” Un examen plus approfondi de l’article ne révèle aucune déclaration officielle de l’ONU, mais plutôt une citation venant d’un membre américain d’un comité indépendant qui ne parle pas au nom de l’ONU, un membre, qui plus est, sans connaissance spéciale de la Chine. La source de cette citation se révèle être une ONG consultative indépendante des Nations unies appelée Comité pour l’élimination de la discrimination raciale. Seule personne à avoir porté cette accusation, Gay McDougall, membre américain du comité, a déclaré qu’elle était “profondément préoccupée” par des “rapports crédibles”, tout en ne citant aucune source pour cette accusation dramatique.

Dans son article, Reuters renforce sa position en citant une ONG basée à Washington DC, le Chinese Human Rights Defenders (CHRD). Dans une excellente enquête de fond, les chercheurs du projet Grayzone ont découvert que le CHRD reçoit des centaines de milliers de dollars de gouvernements non identifiés. La célèbre ONG du gouvernement américain, National Endowment for Democracy, [Fondation Nationale pour la Démocratie], figure en bonne place sur la liste des suspects habituels. Notamment, l’adresse officielle du CHRD est celle de Human Rights Watch qui reçoit également des fonds de la fondation Soros”.

C’est ainsi qu’a commencé le nouveau chapitre des attaques idéologiques anti-chinoises (et des tentatives pour les arrêter).

Et bientôt, elles se sont intensifiées. L’appareil de propagande occidental a diffusé des dizaines d’articles qui, tout en affirmant que la Chine construisait plusieurs centres de détention pour les Ouïghours à Xingjiang, ne fournissaient aucune preuve que des mesures extrêmement sévères étaient appliquées contre les extrémistes religieux et politiques dans le nord-ouest de la Chine.

Le plus fantaisiste, basé sur des spéculations, a été publié le 1er juin 2019 par The Telegraph (“China’s Uighur Muslims forced to eat and drink as Ramadan celebrations banned”) [En Chine, les Musulmans ouïgours sont contraints de manger et de boire en période de Ramadan, lequel est annulé] :

“Pékin cherche depuis longtemps à renforcer son emprise sur cette région riche en ressources où des décennies de migration des Han – la majorité ethnique de la Chine – encouragée par le gouvernement, ont alimenté le ressentiment des Ouïgours. La plus grande flambée a eu lieu en 2009 à Urumqi, la capitale du Xinjiang, et a fait 200 morts.

Aujourd’hui, le parti communiste au pouvoir a lancé une campagne de propagande visant à mettre fin aux activités “criminelles” et “terroristes”. Partout dans le Xinjiang – qui signifie “nouvelle frontière” – des banderoles rouge vif rappellent aux gens de lutter contre les comportements illégaux et “sectaires”, et indiquent les numéros de téléphone à appeler pour signaler toute activité suspecte.

“Love the Party, love the country” (Aimez le parti, aimez le pays), proclame une banderole à l’entrée d’une mosquée, juste au-dessus du détecteur de métaux. Un panneau d’affichage sur une autoroute proclame : “Le secrétaire Xi est lié de tout cœur aux minorités du Xinjiang”, en référence au président chinois Xi Jinping.

Le gouvernement s’efforce de présenter l’image d’un Xinjiang heureux et pacifique, dans le but de stimuler le tourisme et d’attirer les investissements ; c’est le pivot de l’initiative “Route et Ceinture” de M. Xi”.

De nombreux observateurs ont toutefois eu le courage de replacer ce type de “reportage” dans son contexte. Mon ami proche et co-auteur de notre livre “China and Ecological Civilization”, un philosophe américain de premier plan et théologien progressiste, John Cobb Jr, est impliqué depuis de nombreuses années en Chine. Il a écrit pour ce rapport :

“Une tactique standard du gouvernement américain consiste à créer des situations dans lesquelles un autre gouvernement n’a guère d’autre choix que de recourir à la violence. Son recours à la violence est alors traité comme une preuve qu’un “changement de régime” est nécessaire. Parfois, cela justifie même la guerre. Les Iraniens qui ont abattu un drone espion américain, par exemple, ont failli provoquer une attaque américaine ouverte contre l’Iran. La Chine a été placée dans une telle situation à l’égard d’une de ses minorités islamiques. Il existe un réel danger que les Ouïgours utilisent la violence contre la Chine. Jusqu’à présent, la Chine a répondu par un effort de rééducation massive et obligatoire qui peut être décrit comme obligeant les citoyens à passer une grande partie de leur temps dans des “camps de concentration”. Le fait que la minorité soit islamique est ensuite utilisé dans la propagande américaine pour laisser entendre que la Chine persécute la religion. La propagande peut également créer un sentiment anti-chinois parmi les personnes religieuses dans le monde entier, et en particulier parmi les musulmans en Chine et ailleurs.

Si nous pensons que tout ce qui affaiblit ceux qui refusent la domination américaine est bon, alors nous pouvons admirer la compétence de la CIA. Si nous nous soucions de la vérité et de la justice, notre tâche est de mettre en lumière la cruauté et l’injustice des manœuvres de subversion et des mensonges”.  

***

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est “tombé amoureux” des Ouïghours lorsqu’il était maire de la plus grande ville du pays, Istanbul. Il a érigé un monument en leur honneur et a déclaré que la nation turque avait des racines au “Turkestan”.

Il a permis à des centaines de milliers de Ouïghours d’émigrer en Turquie.

En tant que pays membre de l’OTAN et, du moins dans le passé, l’un des plus proches alliés des États-Unis, la Turquie a volontiers aidé l’Occident dans sa campagne anti-chinoise.

Mais ce n’est pas tout. Loin de là. Les pays de l’OTAN et leurs alliés ultra-religieux dans le Golfe, ont décidé de renverser le gouvernement arabo-socialiste de Damas, en Syrie. La Turquie a participé volontiers au “projet” dès le début, en sacrifiant ses liens historiques avec la famille Assad.

Dès 2012, j’ai enquêté, avec l’aide du traducteur turc de mes livres, sur les camps de réfugiés dans la région frontalière de Hatay (avec son ancienne capitale Antakya). Alors que plusieurs camps servaient véritablement de centres de réfugiés, d’autres, comme celui d’Apaydin, formaient des terroristes syriens, ainsi que des combattants jihadistes étrangers.

À l’époque, à Istanbul, Serkan Koc, un éminent documentariste turc de gauche, qui a produit plusieurs reportages novateurs sur le thème de “l’opposition syrienne”, m’expliquait:

« Bien sûr, vous réalisez que ces gens ne sont pas vraiment “l’opposition syrienne”. Ce sont des légionnaires des temps modernes, recrutés dans divers pays arabes, dont le Qatar et l’Arabie Saoudite, et payés par les puissances impérialistes occidentales. Certains sont membres d’Al-Qaida et d’autres organisations terroristes. La plupart sont des musulmans sunnites militants. On pourrait les décrire comme des éléments voyous engagés pour combattre le gouvernement Assad”.

Avec l’aide des contacts de M. Koc à Hatay, j’ai réussi à établir, dès 2012 et 2013, que certains des “légionnaires” étaient en fait des Ouïghours. J’ai également reçu la confirmation qu’ils étaient passés illégalement des “camps” de la région de Hatay directement en Syrie, entièrement armés et équipés.

Des terroristes ont également été formés dans le camp des forces aériennes de l’OTAN “Incirlik”, près de la ville d’Adana. Le nombre exact de Ouïghours ayant transité par cette base aérienne n’a pas été établi à ce jour.

Sur le front de guerre syrien, les assassins les plus durs, les plus brutaux et les plus dangereux dans la zone d’Idlib, actuellement contrôlée par les terroristes, sont des Ouïghours. Mais ce fait sera abordé dans le chapitre suivant de ce rapport.

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À Istanbul, j’ai fait équipe avec mon collègue et camarade, Erkin Oncan, un journaliste et penseur turc de premier plan, qui travaille actuellement pour Spoutnik. Depuis des années, il fait des reportages sur le mouvement des Ouïghours.

Ensemble, nous avons visité le quartier de Zeitinburnu, dans la banlieue d’Istanbul, où nous avons rencontré les collègues d’Erkin, qui nous ont fait visiter des “sites” ouïghours importants, notamment le bureau où des Ouïghours ont été recrutés, autorisés à travailler de manière semi-légale, puis, pour beaucoup d’entre eux, envoyés en Syrie et en Irak.

Environ 50 000 Ouïghours vivent en Turquie (10 millions vivent en Chine et dans le monde entier). Zeitinburnu a la plus grande concentration de Ouïghours dans le pays. Ils y possèdent des entreprises, des restaurants. Les personnes âgées y jouissent d’une vie paisible, buvant du thé et menant des conversations interminables dans les lieux publics.

Mais cette ambiance tranquille n’est qu’une façade. C’est ici que beaucoup d’Ouïghours arrivent. D’ici, ils se font propulser à l’étranger, où ils apprennent leur “métier” de tueur, comment devenir des combattants endurcis et impitoyables. Ils vont en Syrie, en Irak, en Afghanistan ou jusqu’en Indonésie.

Dès le 9 avril 2015, BGNNews.com à Istanbul, a fait un reportage :

“Le réseau est basé à Zeytinburnu, un district du côté européen d’Istanbul qui abrite une communauté de Ouïghours vivant en Turquie. Il est dirigé par Nurali T, un homme d’affaires qui, depuis 2011, facilite la circulation des Ouïghours de la Chine vers la Syrie et l’Irak via la Turquie. Il est connu sous son nom de code Abbas. Une personne qui travaille pour lui, AG, affirme qu’un total de 100 000 faux passeports turcs ont été produits, dont 50 000 ont été expédiés en Chine pour être remis aux combattants recrutés pour rejoindre l’État islamique d’Irak et du Levant (ISIL)”.

Selon l’article, les Ouïgours se joignent au combat, voyageant de Chine à travers la Thaïlande et le Cambodge avant d’atteindre la Malaisie, qui n’a pas d’obligation de visa avec la Turquie. Une taxe de 200 USD est prélevée sur les recrues.

Les combattants passent ensuite une nuit à Istanbul dans des motels, des hôtels ou des appartements sécurisés avant de se rendre le lendemain dans le sud-est et l’est de la Turquie pour passer en Syrie et en Irak.

Les individus munis de faux passeports sont souvent arrêtés à l’aéroport d’Istanbul. Quant à savoir pourquoi ils ont pu entrer en Turquie et ne pas être expulsés, AG déclare : “La Turquie a des relations secrètes avec les Ouïgours. Les autorités confisquent d’abord les passeports, puis libèrent les individus”.

Erkin et son ami parlent de la situation actuelle en Turquie. Et de ce que les Ouïghours sont censés accomplir :

“Les membres du TIP (Parti Islamique du Turkistan) répètent sans cesse qu’en Syrie, nous nous entraînons pour le djihad et que nous retournerons en Chine pour combattre”.

La question est de savoir comment les combattants ouïghours pourraient être renvoyés en Chine, à la fois de Turquie et surtout de Syrie.

Erkin a répondu

“Ma théorie est que la Chine est en état d’alerte et que si les combattants étaient envoyés d’abord de Syrie en Turquie, puis en Chine, cela ne pourrait se faire que si les identités étaient modifiées et falsifiées. Parce que la Chine a des noms, elle a des listes, et elle a des informations. Si la Turquie décide de changer secrètement leurs identités et les envoie en Chine, cela pourrait être possible, mais, comme vous l’avez dit vous-même plus tôt, la route afghane est également possible. Les combattants du Daech se rassemblent aussi là-bas, le TIP se rassemble là-bas, en Afghanistan ; certaines parties de la pointe de l’ouest de l’Afghanistan ne sont pas éloignées de la frontière avec la Chine. Je pense que le TIP va essayer d’aller directement en Chine, mais la plupart des tentatives vont échouer. Ils attaqueront depuis l’Afghanistan. Comme vous le savez, la Russie a récemment déclaré que Daech a formé un nouveau califat en Afghanistan, ce qui renforcerait le climat de jihad dans le pays. La Turquie va essayer d’y envoyer un certain nombre de combattants ouïghours, bien que je ne sache pas combien.

Je pense aussi que la Turquie va essayer de diviser les Ouïghours en deux groupes. Vous savez que les Ouïghours voyagent toujours avec leur famille. Il est très difficile de les envoyer n’importe où avec leur famille. Mais envoyer des combattants d’abord, puis “déporter” les familles, c’est autre chose. L’expulsion des familles peut se faire sous “couverture humanitaire”. Je pense donc que les combattants partiront les premiers, en secret, et que les familles seront ensuite “déportées”.

Mais où les familles seraient-elles “déportées” ? En Chine ?

“Oui, car à Izmir et Hatay, les Ouïghours sont pris en charge par le gouvernement turc. Il y a toujours, exclusivement, des femmes et des enfants, mais pas d’hommes.”

En juin 2019, je suis retourné à Hatay et à Izmir, juste pour confirmer ce qu’on m’avait dit dans le Zeitinburnu.

Mais avant cela, nous nous sommes rendus à Aksaray à Istanbul, dans l’un des fameux restaurants ouïghours, appartenant à un membre de l’AKP. Les Ouïghours gèrent l’endroit. C’est le lieu où les leaders séparatistes se rencontrent régulièrement, tous les mois, ou au moins tous les deux mois. L’ancien patron de ce lieu a été arrêté pour trafic d’êtres humains. Mes collègues expliquent : “Nous n’avons aucune idée des accusations, exactement, ou de ce qui lui est arrivé.  S’il était encore en prison, nous le saurions certainement”.

Le quartier général de la police est très proche de ce restaurant, que je ne veux pas identifier par son nom, du moins pas pour ce rapport ; pas encore. Paradoxalement, certains membres des forces de police qui sont censés traquer la traite des êtres humains, se réunissent régulièrement ici. De même, des touristes chinois naïfs en quête de bonne cuisine chinoise épicée du nord-ouest de leur pays.

On me dit :

“Selon ma source ici, la police a déjà repéré une cellule de trafic d’êtres humains, mais n’a rien fait… La police contrôle en fait ces cellules, donnant même de nouveaux noms à ceux qui sont censés être envoyés en Syrie. La police est en charge, et les fonctionnaires du gouvernement savent en fait qui va en Syrie, nom par nom. Une partie des profits de cette affaire, et d’autres restaurants comme celui-ci, va directement à l’association séparatiste ouïghoure.”

En fait, il y a beaucoup de restaurants comme celui-ci, mais celui-ci est le QG pour la région d’Istanbul. Il essaie de rester discret, pas tape-à-l’œil, avec très peu d’inscriptions en arabe”.

On m’explique aussi :

“Toutes nos sources confirment la même chose : ‘La police et l’État/le gouvernement savent tout, et ils veillent à encadrer les opérations.

En Turquie, les partis au pouvoir et surtout les partis d’opposition nationalistes de droite et pro-occidentaux soutiennent tous les Ouïghours. L’opposition même plus encore que l’AKP au pouvoir, il y a donc très peu de chances que la politique soit inversée de sitôt.

La plupart des médias turcs font écho aux sources occidentales et sont ouvertement hostiles à la Chine.

Cependant, le gouvernement ne veut pas se mettre ouvertement à dos la Chine. Il y a une certaine coopération, au moins en ce qui concerne la traque des activités criminelles.

Une chose a changé, m’a dit Abdulkadir Yapcan, qui couvre les questions juridiques liées aux Ouïghours :

“Si la Chine fournit des identités et des noms, la Turquie mènera une enquête et portera plainte. Si la Chine ne fournit pas d’informations détaillées, la Turquie ne fera absolument rien. C’est au moins un changement, depuis 2016. Bien que, jusqu’à présent, il n’y ait eu qu’un seul cas…”

Les Ouïghours sont devenus violents, même en Turquie, à plusieurs reprises. Les plus documentées sont l’attaque contre le consulat thaïlandais à Istanbul en 2015, et l’attaque d’une boîte de nuit à Zeitinburnu, dans laquelle 39 personnes ont perdu la vie, principalement des citoyens turcs et saoudiens.

***

Dans la périphérie de Kaboul et de Jalalabad en Afghanistan, je rencontre régulièrement des personnes qui fuient la présence croissante de Daech dans différentes parties du pays. Certains sont maintenant obligés de vivre dans des camps de personnes déplacées, comme celui de Bagrami, juste à la périphérie de la capitale.

Mes informations dans le pays parlent clairement du mouvement des cadres jihadistes (principalement Daech) de la Syrie vers l’Afghanistan. Parmi eux se trouvent, comme on pouvait s’y attendre, des Ouïghours.

Ces personnes arrivent après avoir reçu une formation complète. Ils sont prêts au combat, endoctrinés et extrêmement brutaux, même selon les normes de l’Afghanistan, un pays durement éprouvé par des guerres civiles et des invasions.

La proximité de l’Afghanistan avec la Chine, avec laquelle il a une courte frontière à l’est, mais aussi avec les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale (l’Afghanistan a des frontières avec le Turkménistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan), en fait un groupe idéal à utiliser pour la subversion contre la Chine, la Russie et les républiques d’Asie centrale.

Il est essentiel de comprendre que l’Initiative Route et Ceinture de la Chine est conçue pour relier la Chine au monde entier, en utilisant plusieurs corridors d’infrastructures, dont certains suivraient les anciennes Routes de la Soie, traversant l’Asie centrale, coupant par l’Iran, le Pakistan mais aussi l’Afghanistan. La ville d’Urumqi, et la province de Xinjiang en général, seront parmi les plus importantes plaques tournantes. Ceux qui, en Occident, veulent perturber ce projet mondial, peut-être le plus important de tous, utilisent stratégiquement les séparatistes, les terroristes et les fanatiques religieux ouïghours pour semer l’incertitude, voire le chaos, dans cette partie du monde.

Plusieurs membres importants d’Al-Qaida, tels que Abu Yahya al-Libi et Mustafa Setmariam Nasar─, qui ont rencontré des Ouïghours en Afghanistan où ils ont suivi une formation de moudjahidin ─, ont exprimé leur soutien personnel à leur cause”. Le mouvement d’indépendance des Ouïghours du Turkestan oriental a également été personnellement approuvé dans la série “Islamic Spring’s 9th release” par Ayman Al-Zawahiri, le chef d’Al-Qaida.

Il est également important de rappeler que lors de la bataille de Kunduz en Afghanistan (en 2015), des militants islamistes étrangers se sont joints aux Talibans et à Daech, dans une attaque contre la ville. Parmi eux se trouvaient des Ouïghours ainsi que des Tchétchènes, des Rohingyas, des Kirghizes, des Tadjiks et des Ouzbeks.

La TIP se bat en Syrie et ailleurs, mais la direction de l’organisation est basée en Afghanistan et au Pakistan, tandis que la plupart de ses membres opèrent illégalement sur le territoire de la République populaire de Chine.

Les Ouïghours sont encouragés à tuer, et ils sont entraînés et endurcis en Syrie.

Une dame, mère de trois enfants, est assise sur le seuil de sa maison temporaire, dans la ville syrienne d’As Suqaylabiyah. Elle raconte lentement les horreurs qu’elle a dû vivre, avant de s’échapper de son village dans la région d’Idlib :

“Les terroristes qui ont commis des meurtres collectifs dans ma ville, sont des Ouïghours. Mes cousins et d’autres membres de ma famille ont été tués. Par des Ouïghours ; oui, par eux. En avril 2014. Ils ont été abattus. Nous nous sommes opposés à eux, en essayant de nous défendre. Puis ils ont commencé à nous tuer, d’abord dans le combat, puis par vengeance. Après cela, ils ont coupé la tête de ceux qu’ils ont assassinés.”

“Étaient-ils les plus brutaux des terroristes?”, ai-je demandé.

“Oui. Du nord au sud, de l’est à l’ouest de la province d’Idlib. Ils sont monstrueux. Ils sont sous le commandement, sous le contrôle du Front Nusra. Ils kidnappent des soldats et les tuent brutalement. Ils tuent des familles entières et les tuent d’une manière que je ne peux même pas décrire. La mort la plus facile est lorsqu’ils vous tuent par balle puis vous décapitent. Ils sont comme des monstres.”

Elle le sait. Elle leur a échappé par miracle :

“Je me souviens encore, j’ai fui avec ce qui restait de ma famille, à 4 heures du matin. Les Ouïghours tuaient, et les Indonésiens aussi ; ils avaient subi un lavage de cerveau total, ils étaient fous. Vous savez, ma famille est composée d’enseignants, de professeurs de langue arabe. J’ai trois enfants. Ils n’allaient épargner personne…”

J’ai rencontré Mme Noora Al Khadour et sa fille de 17 ans, Naia, du village de Kafer Nboudah :

“Nous avons terriblement peur des Ouïghours, de leurs crimes. Je ne veux même pas me souvenir de ce qui s’est passé. Mais je sais que je dois vous parler, à des gens comme vous… pour arrêter toute cette folie. Vous savez, j’ai dû fuir avec mes quatre enfants, sur une moto, comme dans un film de dingue…”

Elle essaie de trouver des mots, comment commencer :

“D’abord : nous avons dû déconnecter nos cerveaux, pour survivre. Ce qui se passait était loin d’être “normal”. C’était l’horreur. C’est presque impossible à décrire… Je ne suis qu’une simple femme. Ils sont entrés dans notre ville et ont commencé à décapiter. Tirer… Leurs visages, leurs expressions – votre cœur s’arrête de battre en pensant à eux. J’ai tellement de chance que cette nuit-là, je n’ai perdu aucun membre de ma famille, car nous nous sommes échappés presque immédiatement.”

Je demande, si les Ouïghours et leur TIP utilisent des narcotiques, quand ils attaquent des villages. Ma question déclenche une énorme discussion.

“Certainement”, répond Mme Noora. Ils ne pourraient pas agir ainsi, s’ils étaient dans un état “normal”.

Mon ami, Anas, qui m’accompagne, s’en mêle :

“Mon ami de la SAA (armée arabe syrienne) m’a dit que les poches des vestes des terroristes sont toujours pleines de drogue. Les Ouïghours utilisent du captagon”.

Les soldats autour de nous confirment que chaque fois qu’un terroriste est capturé, ses poches sont pleines de “drogues de combat”.

Je me demande, avec horreur, ce que ferait un peloton de terroristes de la TIP bien entraînés s’il devait envahir un village en Chine. Au cours des deux dernières décennies, les séparatistes ouïghours ont perpétré des centaines d’attaques terroristes en Chine, tuant d’innombrables personnes. Mais ils n’ont jamais tenu un village entier, où que ce soit en RPC.

***

Dans As Suqaylabiyah, je suis assis à une table en face du commandant de la NDF (National Defense Force), Nabel Al-Abdallah. Nous parlons russe. Il m’emmène, me conduit sur la ligne de front, jusqu’au bord, où les positions d’Al Nusra sont clairement visibles. Puis il m’invite à revenir dans cette belle région de Syrie, quand “toute cette folie sera terminée”.

De retour à son centre de commandement, il m’explique :

“Nous n’avons pas peur des Ouïghours, mais nous prenons leur menace très au sérieux. Regardez, dans la zone d’Idlib qu’ils contrôlent, le terrorisme “grandit”. Si, après avoir amélioré ses compétences de combat ici, un combattant retourne en Chine, cela représenterait un énorme danger. Les Ouïghours sont les pires combattants, les plus durs. Et juste devant nous – Idlib – se trouve la capitale mondiale de la terreur. C’est un laboratoire du terrorisme. Il y a des terroristes du monde entier. Là-bas, les Ouïghours apprennent les métiers les plus sanglants”.

Il s’arrête, m’offre un thé syrien aromatique. Puis il poursuit ses pensées :

“Les terroristes ouïgours visent notre peuple. Ils le brutalisent. Si nous n’avons pas de solutions, bientôt, les terroristes feront du tort au monde entier. Notre problème ne concerne pas seulement les Ouïghours et Daech, pas seulement TIP ou Nusra. Notre problème, c’est l’idéologie qu’ils représentent. Ils utilisent l’Islam, ils commettent des actes de barbarie au nom de l’Islam, mais tout cela est soutenu par les États-Unis et l’Occident. L’armée syrienne et les forces de défense nationale sacrifient leurs soldats pour le monde entier, pas seulement pour notre pays”.

Il y a des rapports contradictoires, quant au nombre de combattants ouïghours qui se trouvent encore à l’intérieur de la Syrie. Le nombre généralement accepté est d’environ 2 000, mais cela inclut les familles.

Le commandant Nabel clarifie la situation :

“400 à 500 combattants sont maintenant dans la région d’Idlib. Et tous les terroristes internationaux basés à Idlib sont sous le commandement du Front Al-Nusra. Ils sont soutenus par le Qatar, les États-Unis, les Saoudiens et la Turquie. Des agents des services de renseignement américains sont sur place – dans mon pays. Il y a des points d’observation turcs, des forces militaires turques”.

Encore une fois, je suis conduit le long de la ligne de front. J’ai visité plusieurs positions et villes syriennes, dont As Suqaylabiyah. C’est toujours la guerre ici, autour d’Idlib – une guerre réelle et dure. Des mortiers explosent non loin de nous, et des mines antipersonnel sont découvertes et désamorcées dans les environs. Des gens meurent ; ils meurent encore.

Près de Muhradah, à la centrale électrique de Mahardah qui a été récemment libérée par la SAA, les soldats ont découvert plusieurs corps calcinés. On m’a dit qu’il s’agissait très probablement de terroristes “asiatiques”. Mais personne ne savait s’ils étaient indonésiens ou ouïgours.

Le chef de la défense nationale syrienne à Muhradah, précise :

“Les Ouïghours sont des combattants acharnés. Ils sont sous le front d’Al-Nusra. Ils sont insaisissables, opérant sous différents noms. Ils sont tous là – à l’intérieur – à Idlib. Quand Idlib tombera, ils tomberont aussi.”

On me montre des cartes.

Très probablement, quand tout cela sera terminé, les Ouïghours seront “déplacés” ailleurs. Ils retourneront en Turquie, en Afghanistan ou, si rien n’est fait pour les arrêter, en Chine.

Un analyste syrien qui ne veut pas être identifié, a écrit pour cet essai :

“Le danger des Ouïghours opérant en Syrie est multiple :

“Tout d’abord, ils ne peuvent faire partie d’aucune solution intégrale, car ils n’appartiennent pas à la Syrie. D’une manière ou d’une autre, leur présence est néfaste ; elle divise le pays. Les dernières informations sur leur déploiement ici montrent clairement qu’ils sont utilisés intentionnellement par la Turquie, afin d’empêcher l’Armée Arabe Syrienne (AAS) de reprendre le contrôle d’Idlib. En 2016, l’AAS a tenté d’infiltrer le territoire jusqu’à Jisrash-Shugur, à Idlib, depuis la campagne de Lattaquié. Mais toutes les actions militaires ont échoué, en raison de la puissance du TIP (Parti islamique du Turkistan) qui opère dans la région. Il est bon de mentionner ici que le TIP a été le fer de lance des attaques contre tous les postes de l’AAS (Armée Arabe Syrienne) à Jisrash-Shugur et y a commis des massacres.

Le second problème est : une menace directe pour les intérêts chinois dans la région, avec des intimidations qui se répandent en ligne et qui sont postées via les comptes liés à “Malhama Tactical” (Groupe fondé par un djihadiste ouzbek sous le pseudonyme de Abu Rofiq, opérant en Syrie, soutenant les forces terroristes anti-gouvernementales* note de l’auteur). Il existe également un grand danger que les Ouïghours retournent en Chine et recrutent des centaines de jeunes extrémistes, combattants séparatistes, qui pourraient alors décider de lancer des attaques contre la RPC.

Pour les raisons mentionnées ci-dessus, la Chine doit être impliquée dans tous les efforts visant à neutraliser ces menaces. Et le monde doit comprendre ses actions défensives.

***

L’Indonésie, le plus grand pays à majorité musulmane, est, depuis le coup d’État militaire de droite soutenu par les États-Unis et le Royaume-Uni en 1965, un allié fidèle de l’Occident. Le communisme et l’athéisme y sont interdits, et les formes les plus extrêmes et les plus grotesques du capitalisme sont pratiquées dans tout l’archipel. Le racisme en Indonésie est légendaire ; le pays a commis trois génocides depuis 1965, dont celui en cours en Papouasie occidentale occupée.

La minorité chinoise a toujours été la cible d’innombrables pogroms et discriminations. Cela a commencé à l’époque du colonialisme néerlandais et se poursuit jusqu’à aujourd’hui.

En outre, la plupart des musulmans indonésiens pratiquent l’islam sunnite wahhabite, de plus en plus intolérant et radical, dont les racines se trouvent en Arabie saoudite (le wahhabisme a été développé avec l’aide substantielle des impérialistes britanniques).

L’Indonésie, politiquement de droite, pratiquante et favorable aux affaires, a généralement considéré la Chine (RPC) comme un ennemi. Juste après le coup d’État de 1965, des dizaines de milliers de Chinois ont été assassinés de sang froid, des centaines de milliers ont été réduits en esclavage, d’innombrables femmes ont été victimes de viols collectifs, des millions ont été forcés de changer de nom, d’abandonner leur langue, leur caractère et leur culture d’origine. De nombreux éléments du régime et de l’appareil indonésien ont rejoint avec enthousiasme l’Occident dans sa nouvelle croisade pour déstabiliser Pékin et sa vision internationaliste du monde.

Les Ouïghours sont devenus l’outil parfait pour le combat contre Pékin. Selon Pak Wawan du ministère des affaires étrangères indonésien ( son nom a été modifié), certains Ouïghours ont commencé à faire la navette entre la Chine et la Turquie, puis la Syrie, avec de faux passeports turcs, il y a une dizaine d’années déjà. Cela a déconcerté certains agents de l’immigration indonésienne, au principal aéroport international de Jakarta. Mais la “confusion” s’est vite dissipée, et les Ouïghours ont été autorisés à poursuivre leur marche meurtrière.

Pak Wawan m’en a dit plus, lors de notre rencontre dans la ville de Bandung, dans l’ouest de Java :

Des “amitiés” se sont nouées entre les Ouïghours et les radicaux islamistes indonésiens locaux. Certains Indonésiens se sont même rendus à Urumqi. Des liens ont été tissés et beaucoup se sont finalement rendus en Indonésie, pour un travail idéologique, une collecte de fonds et une formation au combat. Ces contacts et ces liens remontent à l’époque où les deux parties étaient basées à La Mecque, à Médine, à Riyad, en Arabie Saoudite. Le régime des visas entre les deux pays (Indonésie et Chine) est relativement laxiste, de sorte que les personnes originaires du TIP ont pu entrer en Indonésie sans problème. Une fois sur place, la plupart d’entre eux sont devenus imams, mais d’autres ont ensuite rejoint des camps et suivi un entraînement de combattants jihadistes, notamment au milieu de l’île de Sulawesi”.

Pak Wawan continue :

“Ces gens ont un énorme réseau. Ils ont également des réseaux en Thaïlande et en Malaisie. Récemment, ils les ont été expulsés de Pattaya, en Thaïlande. La plupart de leurs cadres avaient étudié dans diverses universités religieuses, principalement en Arabie Saoudite, ou du moins quelque part au Moyen-Orient.

Lorsqu’ils arrivent en Indonésie, ils apportent avec eux un livre de propagande, ainsi que des vidéos, dans le but de faire bouillonner la méfiance et la haine envers la Chine. Entre autres choses, le livre dit que les Chinois sont : kafir (“ingratitude” (envers Dieu)), et qu’ils sont najis (sales). Le livre appelle à l’interdiction (encore) de tous les symboles de la culture chinoise”.

C’est un livre extrêmement raciste et violent. Des textes similaires ont été distribués en Indonésie contre les musulmans chiites, avec l’aide prévisible de l’Arabie Saoudite.

Selon Pak Wawan :

“En Indonésie, on estime qu’il y a environ 200 étudiants ouïghours, dont le but principal est de travailler comme ustads/imams (clercs religieux), et d’infiltrer le système. Certains sont tout simplement piégés ici. Certains d’entre eux sont impliqués dans des activités subversives, avec les membres des djihadistes indonésiens. Leur but est de retourner en Syrie, puis en Chine”.

Dans l’île rétive de Sulawesi, on pense que plusieurs combattants ouïghours sont toujours en liberté, bien que quatre d’entre eux aient été capturés, jugés et condamnés à de longues peines de prison (en 2015), pour avoir rejoint le groupe terroriste radical Mujahidin Indonesia Timur (MIT ou East Indonesia Mujahedeen) avec son leader Santosoaka Pakdeaka Abu Wardah. Le groupe Santoso a déjà prêté allégeance à Daech sous la direction d’Abu Bakr Al-Baghdadi.

L’emprisonnement de 4 Ouïghours en Indonésie en 2015, pourrait être interprété comme un changement de cap par l’administration de Jokowi. Tout comme la Turquie, l’Indonésie a été victime d’attaques terroristes meurtrières et commence à considérer les cadres du djihad wahhabite comme un danger. De plus, l’attitude envers la Chine commence à changer, du moins ces dernières années. La Chine est considérée comme un partenaire, principalement lorsqu’il s’agit d’investir dans les infrastructures indonésiennes qui périclitent.

Mais la situation reste confuse.

Certains Ouïghours arrivent, dernièrement par l’aéroport international de Manado, à Sulawesi. D’autres arrivent par bateau, en provenance de la partie musulmane des Philippines.

Ce qui est significatif, c’est que les délégations de deux grandes organisations musulmanes indonésiennes – NU (Nahdlatul Ulama – la plus grande organisation musulmane indépendante au monde) et Muhammadiyah – ont été invitées à Urumqi en Chine, ont visité la région et ont finalement déclaré publiquement qu’il n’y avait pas d’oppression des musulmans en Chine.

Il est apparu clairement que ceux qui continuaient à répandre des rumeurs anti-chinoises en Indonésie et dans le reste de l’Asie du Sud-Est, étaient financés et soutenus de l’étranger.

Rossie Indira, un écrivain et éditeur indonésien, qui a contribué à la réalisation de ce rapport, a rendu visite à plusieurs groupes radicaux à Java, ainsi qu’aux principaux responsables politiques, qui ont catégoriquement refusé de dénigrer la Chine au nom de l’Occident.

Bien entendu, les organisations islamistes endurcies n’ont jamais changé de ton. M. Atip Latiful Hayat, président du conseil d’experts de l’ANNAS Indonésie (Alliance nationale anti-Shia), s’est entretenu avec Mme Rossie Indira sur les “droits de l’homme” et l’oppression des musulmans par la RPC. L’ANNAS Indonésie a ouvertement déclaré que “les musulmans de Balikpapan soutiendront moralement et matériellement toute lutte pour la libération des musulmans ouïgours dans la province chinoise du Xinjiang”.

M. Okta, du département des programmes d’ACT, une ONG de Java Ouest, qui était autrefois très impliquée dans la collecte d’argent et de biens pour les Ouïghours, a déclaré que cette question n’était plus leur priorité.

Dina Suleiman, une universitaire et écrivain indonésienne légendaire, qui défend régulièrement la Syrie et l’Iran, a déclaré pour ce rapport :

“ACT a publié son rapport annuel, mais nous n’avons pas pu trouver de détails sur la destination de toutes les sommes versées. Ils ont seulement publié qu’un certain montant a été donné à des pays en dehors de l’Indonésie, mais aucun détail. Un ami comptable a examiné les rapports publiés et m’a dit qu’ACT utilisait toutes sortes de termes pour valider le pourcentage des dons destinés à ses propres besoins. Il m’a dit qu’il se pouvait que jusqu’à 60 % des dons soient utilisés pour leurs propres besoins”.

Un cas typique de corruption endémique en Indonésie ? Dans ce cas : très bien. Mieux vaut que l’argent soit volé plutôt que de parvenir aux extrémistes ouïghours !

M. Inas N. Zubir, le président de la faction Hanura à la Chambre des représentants, fait partie de la faction du système politique indonésien qui s’interroge ouvertement sur les raisons de la diffamation du gouvernement chinois en rapport avec la “question” ouïghoure. Il s’est entretenu récemment avec Mme Rossie Indira pour ce rapport :

“Les Indonésiens doivent être prudents lorsqu’ils entendent parler des problèmes liés aux musulmans ouïghours, car les nouvelles concernant le traitement discriminatoire présumé du gouvernement chinois qui circulent depuis peu ne proviennent que des médias internationaux et d’un certain nombre d’ONG occidentales. Entre-temps, on a constaté qu’un certain nombre de pays occidentaux avaient des relations moins harmonieuses avec la Chine”.

“Le Comité central de Muhammadiyah (par son président, Haedar Nasir) a rencontré l’Association musulmane chinoise (vice-président de l’association : Abdullah Amin Jin Rubin) en septembre 2018. Abdullah Amin Jin Rubin a nié les allégations ci-dessus. Il a déclaré que les musulmans de Chine dans leur ensemble, y compris les Ouïgours, avaient la même liberté et recevaient un bon traitement de la part du gouvernement. La preuve en est : dans le Xinjiang, où se trouvent les Ouïgours, il y a 28 000 mosquées et plus de 30 000 imams pour diriger les prières. Même dans le Xinjiang, le gouvernement participe au soutien de la création du Collège islamique. Ainsi, la vie religieuse des musulmans est bonne”.

“Je soupçonnais que la question du traitement discriminatoire des musulmans ouïgours était délibérément soulevée par certains partis du pays pour discréditer le gouvernement de Joko Widodo. Je pense que l’opposition dépeint intentionnellement le gouvernement de Joko Widodo comme un gouvernement qui ne se soucie pas de la souffrance des musulmans ouïgours”.

***

Plusieurs cellules jihadistes aux Philippines et en Malaisie s’engagent également à soutenir les extrémistes ouïghours.

En 2017, les cadres jihadistes (principalement Daech) ont attaqué et envahi la ville de Marawi, sur l’île de Mindanao, aux Philippines. Il s’en est suivi une longue bataille entre les militaires et les terroristes. Les commandants de l’armée m’ont dit que parmi les militants morts, il y avait plusieurs “combattants étrangers”. Certains étaient indonésiens, d’autres venaient de Malaisie. On m’a indiqué qu’il y en avait “d’autres”, en particulier de Chine, bien qu’il n’y ait pas eu de confirmation concrète concernant les Ouïghours.

Et qu’est-ce que les médias chinois, et le peuple chinois ont à dire sur le sujet ? Naturellement, il n’est pas facile de trouver beaucoup de voix non occidentales, dans la cacophonie propagandiste anti-chinoise véhiculée par des médias tels que Yahoo News ou Google.

Dès 2013, le China Daily a publié un article de Li Xiaoshuang intitulé “La couverture médiatique occidentale sur le Xinjiang ne vaut rien”. Il exprimait avec passion ce que les médias nord-américains et européens tentent de faire taire depuis plus d’une décennie :

“Les médias occidentaux sont devenus la machine de propagande des séparatistes ouïghours.

En tant que natif du Xinjiang, je suis scandalisé par les fausses informations publiées dans la presse occidentale sur ce qui s’est passé dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang pendant le mois du Ramadan, une période de jeûne pour les musulmans du monde entier…

Citant un militant ouïgour comme seule source d’information, les rapports accusent les autorités chinoises d’interdire aux musulmans de jeûner et de prier dans les mosquées, couplés à des commentaires tendancieux selon lesquels le gouvernement chinois supprime les groupes ethniques ouïgours et transfère un grand nombre de Chinois Han dans le Xinjiang pour diluer la culture ouïgoure.

Sans comptes rendus de première main, sans parler des clarifications répétées du gouvernement du Xinjiang, comment ces médias osent-ils être aussi irresponsables ? Comment le monde peut-il apprendre toute la vérité ?

Cela me rappelle l’émeute du 26 juin dernier dans la région, qui a fait 27 morts. Il s’agissait sans aucun doute d’un massacre, mais certains médias occidentaux, comme ils l’ont déjà fait auparavant, ont décrit les attaques comme faisant partie d’un conflit ethnique. Ils dépeignent les terroristes qui trahissent leur religion en tuant des innocents comme des “héros”, en quête de liberté religieuse ou politique…”

Le 20 mars 2019, Xie Wenting et Bai Yunyi du Global Times ont fait un reportage beaucoup plus incisif :

“Les titres trompeurs, les accusations sans fondement, les interviews de personnages obscurs, les doubles standards ne sont pas difficiles à repérer dans de nombreux articles couvrant la région autonome ouïghoure du Xinjiang en Chine dans les médias occidentaux.

Ces derniers mois ont vu une explosion de tels reportages qui calomnient les efforts de lutte contre le terrorisme de la Chine dans la région en adoptant des tactiques incluant l’utilisation de mots à connotation négative, la présentation d’informations incomplètes et exploitant l’émotion des lecteurs”.

Ce n’est pas souvent mentionné en Occident, mais quelques 20 millions de musulmans vivent en Chine. Selon l’Administration d’État pour les affaires religieuses (SARA), il y a plus de 21 millions de musulmans dans le pays. Selon la SARA, il y a environ 36 000 lieux de culte islamiques, plus de 45 000 imams et 10 écoles islamiques dans le pays. En Chine, l’islam présente des nuances intéressantes : par exemple, il existe des mosquées dirigées par des imams femmes. Partout en Chine, on trouve de la nourriture halal, qui est d’ailleurs très populaire. Beaucoup de gens montrent un grand intérêt pour la culture musulmane, du moins en théorie.

Lors de ma visite en 2018 dans la ville chinoise de Xi An, j’ai été impressionné par les efforts considérables déployés par le gouvernement chinois pour soutenir la culture musulmane dans ce centre historique du multiculturalisme, d’où, il y a des siècles, la légendaire route de la soie avait pris son essor. La civilisation islamique, sa musique, sa nourriture, ses centres de culte et son architecture sont aujourd’hui le plus grand pôle d’attraction, attirant des dizaines de millions de visiteurs de toute la Chine.

J’ai bien vu qu’il n’y avait pas de discrimination à Xi An. Mes conclusions étaient les mêmes que celles des émissaires de deux mouvements de masse musulmans d’Indonésie, qui ont été autorisés à visiter le Xinjiang. Nous n’avons constaté aucun traitement brutal des musulmans et de leur religion en Chine.

***

Il me semble souvent, ainsi qu’à d’autres experts de la Chine, que le peuple chinois et même le gouvernement chinois ne savent pas comment se défendre contre les attaques vicieuses et totalement injustes contre leur pays, attaques qui viennent de l’étranger.

La Chine “veut la paix”. Elle offre son amitié. Mais elle est insultée, constamment attaquée et humiliée en retour.

La vérité est évidente : l’Occident ne désire pas la paix. Il ne se soucie pas de la justice. Il ne l’a jamais fait. Il veut seulement dominer. Tant que la Chine se portera bien, mieux que l’Occident, tant que son système politique et social sera de plus en plus populaire, partout dans le monde, et en particulier dans les pays en développement, Washington, Paris, Londres, Berlin, mais aussi Tokyo, n’arrêteront pas d’attaquer et de provoquer Pékin.

Pour prospérer, et même pour survivre, le dragon chinois devra se battre. Seule une Chine vaincue, humiliée et conquise sera “acceptée” par l’Occident. Une Chine qui se respecte et aide les autres sera attaquée et brutalisée par l’Occident.

Le grand poète chinois, Su Shi (1037-1101) a écrit : “Le paysage varie lorsque les gens regardent de près ou de loin, ou de différents côtés”. Ce qu’il voulait dire, c’est que le mont Lushan ne montrera pas ses vraies caractéristiques simplement parce que nous sommes en plein dans les montagnes.

On pourrait écrire la même chose à propos de la politique. Ce n’est pas parce qu’on vit en Chine qu’on est sûr de pouvoir comprendre pleinement la violence et la détermination des attaques anti-chinoises, qui sont menées par les adversaires étrangers. De même, il ou elle ne réaliserait pas nécessairement pourquoi elles sont menées.

Les attaques contre la Chine ne sont pas seulement de nature économique ou militaire. Les religions comptent parmi les armes les plus puissantes des ennemis de la Chine. Qu’il s’agisse du bouddhisme radical, du christianisme protestant évangélique ou, comme aujourd’hui, de l’islam radical.

La Chine doit se défendre, par tous les moyens. Les ouïgours extrémistes sont en marche. Beaucoup d’entre eux sont brutaux et extrêmement dangereux. Ils ont déjà assassiné des milliers d’innocents, dans divers pays. Leur but est de briser l’intégrité de la Chine et de ses grands projets internationalistes. Ils sont déterminés, bien financés et totalement égoïstes. Leur désir d'”indépendance” a été attisé et financé par des puissances étrangères.

Le plan des ouïghours extrémistes est simple : perfectionner les tactiques terroristes et extrémistes, et les compétences de combat à l’étranger, puis retourner en Chine et commencer à répandre le cauchemar chez eux.

L’Occident “aide” volontiers à soutenir leur marche meurtrière. La civilisation écologique de la Chine, la fin de la pauvreté dans le pays le plus peuplé du monde, et l’Initiative Route et Ceinture (Les Nouvelles routes de la Soie) sont perçues comme un danger pour la suprématie occidentale, du moins dans des lieux tels que Washington, Londres et Bruxelles.

La Chine a tout à fait le droit de se défendre. Elle a l’obligation de le faire.

Il est du devoir des penseurs du monde entier de dire la vérité. S’ils se taisent ou s’ils vendent leur dignité pour de l’argent et des privilèges, comme le font tant de gens en Occident en ce moment, ils seront condamnés par les générations futures.

André Vltchek est philosophe, romancier, cinéaste et journaliste d’investigation. Il est l’un des créateurs du Monde en mots et en images de Vltchek, et un écrivain qui a écrit de nombreux livres, dont China and Ecological Civilization. Il écrit notamment pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook”.

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2 Commentaires

  • Gourmel Michel
    Gourmel Michel

    Un excellent article, très long, peut-être, mais très facile à lire, qui vaut le coup d’être analysé de bout en bout. André Vltchek ; un type qui n’a pas froid aux yeux, car il va sur tous les terrains de guerre où les occidentaux et les terroristes assassinent sans pitié tous ceux qui y vont, pour les empêcher de rendre compte de la réalité ; ce qui fait que la plupart des journalistes se contentent de recopier ce qui sort des officines des « services ». Gagné !

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Ce sujet concerne aussi la France, qui lors du conflit contre la Syrie a été une source de recrutement pour terroristes. Et pas seulement des “beurs” en mal d’identité, mais des français de “souche” dont l’identité d’origine aurait plut à Sarkozy. Ces convertis me rappellent le gang de Roubaix, terroristes, bandits ? Un lumpen prolétariat prêt à servir les pires ordures pour du fric.
    Mais parmi ces nouveaux converti certains étaient déjà catholiques avant ça, cela me fait penser, sans preuve, à une extrême droite partie faire ses armes, dans quel but pour ses combattants français ? Ce schéma se reproduit en Algérie et très proche de chez nous au Kosovo, où devant même les casques bleus français, les libérateurs faisaient trafics d’êtres humains, d’armes, drogue.
    Comme souvent la coopération entre crime et guerre, comme vu dans les reportages sur la drogue conseillés par Danielle sur ce blog.
    Des opérations d’une extrême gravité restent dans le silence ou son falsifiées, pourtant c’est l’équilibre du monde qui est en jeu. Encore très près de chez nous un conflit entre Grèce et Turquie n’est pas exclu pour la domination des ressources en mer Egée. Un conflit entre les deux plus grandes armées régionales de l’OTAN semble peu probable malgré les provocations, mais l’emploi de ces mercenaires n’est pas à exclure.

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