Il s’est joué, dès le début du conflit en Ukraine, c’est à dire dès le coup d’état de 2014 et même auparavant, quelque chose de très subtil dans la propagande de préparation à la guerre. C’est la disqualification d’une partie de la réalité, d’une partie des faits. La place occupée par les néo-nazie dans l’armée et l’appareil d’état ukrainien a été traitée de cette manière. Sans être totalement niée (cela aurait été intenable), cette présence a été banalisée et diminuée. Elle a été figurée comme « sans importance politique particulière », comme une sorte d’exotisme, comme des moeurs particulières de populations barbares, un peu comme l’islamisme en Syrie ou en Libye. Pourtant, cette accointance existe bel et bien et ces groupes néo-nazis ne sont pas là juste pour le décor. Ils ont joué un rôle décisif, lors du coup d’état, puis chaque fois qu’il fut question en Ukraine de commencer à appliquer les accords de Minsk qui prévoyaient une autonomie pour les régions de Donetsk et Lougansk. Pendant la guerre, ils n’ont cessé d’accumuler des forces et des armes et pratique le terrorisme à tous égards. Leur devenir est une des questions les plus épineuses à régler dans l’hypothèse de la paix. Ce « corps des volontaires russes », légion néo-nazie de russes ralliés à l’occident en fait partie. Il a mené des expéditions punitives démonstratives dans les régions frontalières de Briansk et Belgorod pour légitimer les attaques sur le territoire russe, crédibiliser la légende d’un prochain effondrement de l’état russe, et, là aussi, terroriser la population. (Note de Franck Marsal pour Histoire&Société).
Un article de nos camarades grecs sur un néo-nazi russe que personne ici ne regrettera mais qui éclaire bien qui sont les amis de Vadim Kamenka qui continue à diriger le secteur international de l’Humanité alors que certains militants commencent dans leur incroyable naïveté à imaginer que cette engeance « devrait démissionner »… en cautionnant de fait la censure à laquelle tout ce parti paraît s’accommoder si gentiment… et c’est ça qu’ils appellent la démocratie, ça et le soutien aux listes concurrentes dans les mairies du PCF… (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Le chapitre de gauche

Des membres du Corps des volontaires russes lors d’une conférence de presse le 24 mai 2023. Kapustin au premier plan, en uniforme noir. — https://armyinform.com.ua/army-authors/oksana-ivanecz/ , CC BY 4.0 via Wikimedia Commons
Sources diverses
Denis Kapustin, figure de proue du néonazisme russe et commandant du soi-disant Corps des volontaires russes, a été tué par une frappe de drone russe dans l’oblast de Zaporijia, en Ukraine, le 27 décembre 2025.
Denis Kapustin, également connu sous le nom de Denis Nikitin ou sous son surnom de « White Rex », est né à Moscou en 1984. Sa famille s’installe en Allemagne en 2001, où il s’engage profondément dans les milieux militants d’extrême droite et néonazis. Figure emblématique de l’activisme d’extrême droite européen, Kapustin est notamment connu pour organiser des événements d’arts martiaux mixtes qui attirent des extrémistes de toute l’Europe et pour diriger la marque de vêtements White Rex, associée à la symbolique néonazie.
Kapustin s’est installé en Ukraine en 2017 et s’est impliqué dans des groupes paramilitaires d’extrême droite tels que le bataillon Azov, avant de fonder le Corps des volontaires russes (CVR) en 2022. Le CVR, composé principalement de Russes de souche combattant aux côtés de l’Ukraine, est une milice nationaliste blanche d’extrême droite qui lutte contre le gouvernement russe. Kapustin et le CVR se sont fait connaître pour leurs incursions transfrontalières en territoire russe, notamment dans les oblasts de Briansk et de Belgorod. Kapustin a été qualifié de terroriste et d’extrémiste par les autorités russes et condamné par contumace à la prison à vie pour des chefs d’accusation incluant la trahison et le terrorisme.
Comme l’a rapporté Susann Witt-Stahl dans The Left Chapter en mars 2025 :
Fondé en 2022, le RDK est actuellement considéré comme l’une des organisations néonazies les plus dangereuses au monde, grâce au soutien du gouvernement Zelensky, de l’Allemagne et d’autres pays de l’OTAN : « Nous recevons un salaire, des papiers officiels et le statut d’ancien combattant. Nous possédons également des armes occidentales, les meilleurs modèles », se vantait Kapustin l’année dernière, affirmant que la livraison de deux chars Leopard était imminente.
La RDK se réclame de la tradition de l’Armée Vlassov russe, qui a combattu pour l’Allemagne nazie contre l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale. Certains de ses membres arborent même les insignes de la tristement célèbre unité spéciale SS « Dirlewanger » [4] sur leurs uniformes. Plus les continuités avec l’Allemagne se font jour, plus elles sont niées avec véhémence. Du journal télévisé « Tagesschau » de la chaîne ARD au quotidien Berliner Zeitung, les principaux médias allemands n’ont pas mentionné la présence du bloc RDK à la manifestation, seulement des « militants des droits de l’homme » et des membres de « l’opposition russe ». De même, aucun politicien belliqueux, représentant une « démocratie fortifiée » et une société civile préparée à la guerre, ni aucun membre de l’Antifa autonome, dont le message, par son absence, était clair : « Nix da, rien à voir ! Alerta, Antifascista ! », n’ont protesté contre ce spectacle nazi macabre.
Denis Kapustin a été tué le 27 décembre 2025 par une frappe de drone FPV (vue à la première personne) lors d’une mission de combat sur le front de Zaporijia, en Ukraine. Son décès a été confirmé par le RVC.
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