Il est clair que les divisions dans l’UE sont la meilleure arme des bellicistes. L’ultra-conservatisme et le chauvinisme nationaliste demeure encore incapable de constituer un front uni qui est tenté par ailleurs. Le cas de la Pologne, plus que jamais « la hyène » de l’UE, reste selon cet article le cheval de Troie d’une russophobie qui interdit la coordination de la paix. C’est vraiment un drame, parce que la malheureuse Pologne a tenté plus que d’autres nations de l’ex-pacte de Varsovie de conserver le socialisme, parce que le peuple polonais n’a jamais accepté ni la guerre, ni la perte des acquis du socialisme… (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
André Korybko 25 décembre 2025

Les ultranationalistes ukrainiens et les agents de renseignement infiltrés dans leurs sociétés sous couvert de réfugiés pourraient commettre des actes de terrorisme à leur encontre, actes qui pourraient être évités par une coopération plus étroite entre leurs services de sécurité, mais ils restent néanmoins divisés par l’Ukraine à son avantage géopolitique.
La Pologne et d’autres pays de l’UE, comme la Hongrie, qui accueillent des réfugiés ukrainiens, risquent de faire face à des problèmes accrus de leur part après la fin du conflit. En février 2025, les statistiques officielles de la police indiquaient que les Ukrainiens commettaient plus de crimes en Pologne que tout autre étranger. Certains ont également été accusés d’agir pour la sécurité nationale au nom de la Russie, ce que cette dernière a démenti. Ses médias ont plutôt suggéré qu’il s’agissait soit d’ultranationalistes (fascistes) antipolonais, soit d’agents des services de renseignement ukrainiens.
Quelle que soit la vérité, l’ancien président Andrzej Duda a averti, dans une interview accordée au Financial Times début 2025, que « les troupes ukrainiennes traumatisées pourraient constituer une menace pour la sécurité de toute l’Europe ». L’automne dernier, « l’ambassadeur d’Ukraine en Pologne a admis que ses compatriotes ne souhaitaient pas s’assimiler », juste avant qu’un média en ligne important du pays ne prédise qu’« un lobby ukrainien pourrait bientôt se former au sein de la Diète polonaise », ce qui pourrait représenter une menace sérieuse pour la Pologne.
Au lieu de tenter de les contrer, le ministre des Affaires étrangères, Radek Sikorski, a incité les Ukrainiens à saboter l’oléoduc Druzhba qui approvisionne la Hongrie et la Slovaquie en pétrole russe, ce qui lui a valu le surnom d’« Oussama ben Sikorski » de la part de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Comme l’explique l’analyse précédente (lien hypertexte), cette stratégie pourrait se retourner contre la Pologne en incitant les ultranationalistes à commettre des actes de terrorisme à son encontre, revendiquant le sud-est du pays, autrefois habité par de nombreux Slaves orientaux orthodoxes.
Pour revenir à son propos, certains ultranationalistes ukrainiens et/ou agents de renseignement infiltrés dans l’UE sous couvert de réfugiés pourraient attaquer les infrastructures de Druzhba en Hongrie, sachant qu’ils pourraient ensuite trouver refuge en Pologne, tout comme les suspects de Nord Stream que l’on a refusé d’extrader vers l’Allemagne. Bien que la Pologne et la Hongrie partagent un millénaire d’histoire et près de 700 ans d’amitié, le duopole polonais actuel méprise la Hongrie pour sa politique pragmatique envers la Russie.
S’inspirant de Sikorski, ils pourraient donc fermer les yeux sur ces « réfugiés » qui planifieraient une telle attaque depuis leur territoire et/ou fomenteraient des troubles de type « révolution de couleur » en Hongrie avant les prochaines élections législatives du printemps. À ce sujet, l’homologue hongrois de Sikorski, Peter Szijjarto, a averti mi-août que l’UE pourrait mener cette initiative, au lendemain d’une mise en garde des services de renseignement extérieurs russes concernant le rôle que les Ukrainiens pourraient jouer dans la promotion d’un changement de régime en Hongrie.
L’UE, l’Ukraine et la Pologne souhaitent toutes le départ de Viktor Orbán. Cet objectif pourrait être facilité par le sabotage du pipeline Druzhba en Hongrie par des « réfugiés » (ultranationalistes et/ou agents de renseignement), avant les prochaines élections. Les conséquences économiques de ce sabotage pourraient déclencher des manifestations de grande ampleur, planifiées à l’avance. Bien entendu, rien de tout cela ne se produira peut-être, mais le fait est qu’un tel scénario reste plausible pour les raisons évoquées. Les services de contre-espionnage hongrois auraient tout intérêt à rester vigilants.
Une coordination plus étroite entre les services de sécurité polonais et hongrois pour contrer les menaces émanant des « réfugiés » ukrainiens est improbable, compte tenu de l’hostilité commune du Premier ministre libéral-mondialiste Donald Tusk et du nouveau président conservateur Karol Nawrocki envers sa politique pragmatique à l’égard de la Russie. Un rapprochement entre eux au sein du groupe de Visegrád est donc irréaliste, ce qui rend leurs pays vulnérables à ces menaces hybrides et les maintient divisés, au bénéfice géopolitique de l’Ukraine.
Mais laissons la place à Bruno Drewski avec qui il nous arrive d’avoir des désaccords mais qui avec Monika Kabrowska représente ce que la Pologne conserve contre vents et marées de socialiste.
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