Si les Français enfermés dans leur nombrilisme commencent à percevoir à travers le coût de la guerre et de son « économie » belliciste à quel point tous leur programmes politique deviennent du pipeau s’ils acceptent la dite guerre et le détournement de tous les budgets dans cette voie, ils n’en sont pas pour autant prêts à élargir leur focale y compris face à la perte de leur zone d’influence africaine. Pourtant il y a en Afrique des conflits dont le coût humain et en développement atteint presque celui de la deuxième guerre mondiale et l’on peut considérer qu’il n’y aura pas de paix sans que celle-ci règne en Afrique. Aujourd’hui nous tentons de voir le mouvement de l’impérialisme dans cette zone en particulier dans le Congo où Trump qui par ailleurs manifeste un racisme sans complexe tente une stratégie de dépeçage qui est assez proche de celle pratiquée partout par les USA dans le « sauve qui peut ». (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
André Korybko20 décembre 2025

Trump 2.0 pourrait conclure que la fédéralisation est la seule solution durable aux crises politico-sécuritaires prolongées du Congo pour éviter son (inévitable ?) second effondrement et permettre ensuite aux États-Unis de gérer la course à l’influence et aux profits qui en résulterait au sein de ses nouveaux États autonomes.
Les États-Unis pourraient poursuivre la « balkanisation pacifique » du Congo
Début décembre, Trump a supervisé la signature d’une déclaration de paix conjointe par ses homologues congolais et rwandais, qui s’appuyait sur l’ accord de paix signé par leurs ministres des Affaires étrangères en présence de son secrétaire d’État durant l’été. Moins d’une semaine plus tard, le président congolais Félix Tshisekede a accusé le Rwanda de violer cet accord, alors que se poursuivait l’offensive des rebelles du M23, soutenus par Kigali, avec lesquels Kinshasa mène des négociations distinctes, facilitées par le Qatar, qui ont abouti à un accord-cadre le mois dernier.
Il avait été précédemment estimé que l’intérêt des États-Unis pour les terres rares de la République démocratique du Congo (RDC) se traduirait probablement par une exigence de Washington visant à faire respecter l’accord par toutes les parties, afin de faciliter l’extraction de cette ressource par les entreprises américaines dans les provinces orientales du Nord et du Sud-Kivu, partiellement contrôlées par le M23. L’accent mis par la nouvelle Stratégie nationale de sécurité (SNS) sur la coopération énergétique et relative aux terres rares avec les pays africains confirme cette hypothèse.
Même si une intervention diplomatique américaine empêche les derniers affrontements de dégénérer en crise ouverte, la situation politico-sécuritaire en RDC restera tendue en raison du soutien apporté par le M23 aux objectifs de l’AFC, coalition d’opposition. L’AFC souhaite la fédéralisation de la RDC et bénéficierait, selon certaines sources, du soutien de l’ancien président Joseph Kabila , condamné à mort par contumace pour trahison et autres crimes connexes l’automne dernier.
Dans l’hypothèse où Kabila présiderait un gouvernement dirigé par l’AFC en RDC, quelle que soit la manière dont cela se produirait, la décentralisation du pays vers un État fédéral pourrait permettre à des provinces riches en ressources, comme le Kivu et l’ancien Katanga (désormais divisé en plusieurs provinces plus petites), d’accaparer la majeure partie des richesses nationales. Si ces États fédéraux acquéraient une autonomie telle qu’ils contrôlent leurs propres forces de sécurité, le pays risquerait une « balkanisation », après quoi une lutte d’influence et de profits pourrait se déclencher dans toute la RDC.
Reuters vient de publier un rapport expliquant comment « les rebelles du M23 renforcent leur emprise dans l’est du Congo malgré les déclarations de paix de Trump », créant ainsi un État de facto autonome qui pourrait servir de modèle pour la fédéralisation du pays. Cependant, cette fédéralisation pourrait engendrer une guerre civile, voire régionale, mais ce risque pourrait être géré si les États-Unis proposaient proactivement cette solution et servaient ensuite de médiateurs pour négocier des accords sur les frontières intérieures, le partage des richesses et la sécurité entre les États et le gouvernement fédéral.
De plus, compte tenu de l’importance accordée par la NSS à l’exploration de partenariats énergétiques rentables avec les pays africains, les investissements américains pourraient rénover les barrages d’Inga I et II, situés dans l’ouest de la RDC et dépourvus de ressources énergétiques renouvelables. Ils pourraient également financer le Grand barrage d’Inga , qui deviendrait le plus grand barrage du monde avec une production d’électricité deux fois supérieure à celle du barrage des Trois-Gorges en Chine. L’hydroélectricité ainsi libérée pourrait industrialiser le pays et la région. Des centres de données occidentaux, grands consommateurs d’énergie et spécialisés dans l’intelligence artificielle, pourraient également être construits à proximité .
Étant donné que la RDC est désormais officieusement un protectorat américain suite à l’accord de paix négocié par les États-Unis avec le Rwanda, il est possible qu’un second mandat de Trump propose une fédéralisation progressive du pays afin de résoudre durablement ses crises politico-sécuritaires persistantes. Cela pourrait éviter un second effondrement (inévitable ?) et les conséquences humanitaires catastrophiques qui en découleraient, tout en gérant la lutte d’influence et de profits au sein de cet État alors « pacifiquement balkanisé ».
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