Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Dépenses militaires et aide à l’Ukraine : voilà où on en était déjà quand notre livre censuré par l’Humanité et la Marseillaise vous alertait en vain…

Près de 600 000 armes (légères et lourdes) ont été perdues ou volées en Ukraine depuis février 2022, selon l’ONG suisse Global Initiative against Transnational Organized Crime (GI-TOC) en juin 2024. (Et vu qu’on est en décembre 2025, ce nombre peut facilement être multiplié par 2, ou 3…? ou plus? vu « l’expérience acquise »..)
Combien déjà on vient d’allouer à l’Ukraine ? 90 milliards ? à taux zéro ? (on s’en fout en fait, de toute façon ça ne sera jamais remboursé quel que soit le taux)
Mais rassurez-vous, Le Parisien dit que « les autorités ukrainiennes redoublent d’efforts pour lutter contre la corruption et les réseaux criminels » Oui, oui ! celles-là même qui sont mouillées jusqu’aux oreilles dans la corruption et le trafic en tout genre. Comment peut-on espérer lutter pour la paix quand celle-ci ne fait jamais les comptes mais reste un point de vue « moral » ? (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Jeudi 6 mars 2025 par CEPRID

Federico Rucco

Contropiano

Selon un rapport publié par l’Institut allemand de Kiel, l’Europe dans son ensemble a alloué 132 milliards d’euros à l’Ukraine au cours de ces trois années (70 milliards en aide financière et humanitaire et 62 milliards en aide militaire) contre 114 milliards de la part des États-Unis (64 milliards en armes et 50 milliards en aide financière et humanitaire).

Ce chiffre est donc bien loin des 350 milliards de dollars annoncés par Trump et des 500 milliards de dollars que les États-Unis entendent obtenir en compensation de l’exploitation des ressources minérales ukrainiennes.

Il convient également de noter que l’aide militaire est allouée à au moins trois domaines : l’OTAN, l’Union européenne et les États membres.

Au sein de l’UE, l’Estonie et le Danemark ont ​​consacré plus de 2,5 % de leur PIB à l’aide à l’Ukraine. À l’inverse, des puissances économiques comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis y ont consacré moins de 0,2 % de leur PIB annuel. The Economist a noté que la Lettonie et la Lituanie ont versé 2 % de leur PIB d’avant-guerre.

Les contributions de la France, de l’Italie et de l’Espagne à l’Ukraine représentent environ 0,1 % de leur PIB. En valeur absolue, l’Allemagne est le principal donateur européen, avec une contribution totale de 17 milliards d’euros, suivie du Royaume-Uni (15 milliards d’euros) et du Danemark (8 milliards d’euros).

Le 11 février, des sources diplomatiques à Bruxelles ont annoncé que les alliés de l’OTAN avaient fourni à l’Ukraine 51 milliards d’euros d’aide militaire en 2024, dépassant largement les 40 milliards d’euros promis lors du sommet de Washington, et que 60 % de ces fournitures provenaient d’alliés européens.

Le site spécialisé Analisi Difesa a ensuite démenti les fausses informations concernant les dépenses militaires russes. Ces chiffres avaient été délibérément gonflés pour justifier le réarmement et l’augmentation des dépenses militaires dans les pays européens.

À cette fin, une étude du 22 février de l’Observatoire italien des comptes publics, dirigé par Carlo Cottarelli, est citée, qui réfute le discours récent, soutenu principalement par des sources atlantiques telles que l’Institut international d’études stratégiques en faveur de la croissance des budgets militaires européens, selon lequel les dépenses militaires russes en 2024 (146 milliards de dollars) auraient dépassé les dépenses européennes en termes réels (457 milliards de dollars), atteignant 461 milliards.

Une analyse plus équilibrée de la confrontation autour des dépenses militaires remettrait en question l’idée que l’Europe n’est pas préparée à une confrontation militaire avec Moscou, du moins en ce qui concerne les ressources financières allouées à la défense.

Selon une étude de l’Observatoire, les dépenses globales des pays européens sont supérieures de 58 % à celles de la Russie, ce qui contraste fortement avec le tableau présenté par certains médias internationaux.

La confusion, explique l’OCPI, provient de la comparaison de deux données incohérentes : la formule de calcul des dépenses de défense utilisée pour la Russie et le budget de la défense utilisé pour l’Europe. Si la définition de l’OTAN (dépenses de défense) était également appliquée à l’Europe, les dépenses européennes s’élèveraient à 493,1 milliards d’euros (1,9 % du PIB), soit plus de 30 milliards d’euros de plus que les dépenses russes.

L’OCPI relève ensuite une seconde erreur dans la même étude de l’IISS : les dépenses militaires russes y sont évaluées en utilisant les taux de change de la parité de pouvoir d’achat (dollars internationaux), tandis que les dépenses européennes sont exprimées en dollars courants. Cette méthode sous-estime les dépenses européennes, car le niveau des prix en Europe est nettement inférieur à celui des États-Unis (bien que dans une moindre mesure qu’en Russie).

Dans un monde où, selon l’IISS, les dépenses militaires globales ont atteint un niveau record de 2 460 milliards de dollars en 2024, contre 2 240 milliards en 2023 (soit une hausse de 7,4 %), Moscou dépense en valeur absolue un tiers de ce que dépensent les pays européens (146 milliards de dollars, soit l’équivalent de 6,7 % du PIB), et pourtant ces pays prétendent craindre une invasion russe.

Par conséquent, les données relatives à l’Europe doivent également être converties en taux de change PPA. Ainsi, les dépenses militaires européennes, telles que définies par l’OTAN, s’élèvent à 730 milliards de dollars internationaux en 2024, soit 58 % de plus que les 462 milliards de dollars dépensés par la Russie, conclut l’OCPI.

L’évaluation des dépenses militaires russes à 462 milliards de dollars, soit 316 milliards de plus que les 146 milliards réellement alloués, semble confirmer le retour en force de la pratique, répandue durant la première Guerre froide, consistant à gonfler les dépenses militaires de Moscou pour justifier des dépenses élevées. Ceci s’explique en partie par le fait que les raisons du coût inférieur des armes et des munitions en Russie sont liées à des facteurs différents : l’accès à d’importantes réserves de matières premières, le faible coût de l’énergie, une production quasi entièrement nationale et des entreprises publiques qui, contrairement aux entreprises occidentales, ne réalisent aucun profit car elles « travaillent pour la patrie », et non pour des actionnaires.

Si l’on ajoute les dépenses militaires américaines aux dépenses européennes, on atteint 1 343 milliards de dollars en 2024, et si l’on ajoute les dépenses canadiennes, les dépenses de l’OTAN dépassent 1 350 milliards de dollars, soit plus de neuf fois les dépenses russes, qui devraient atteindre 7,6 % du PIB en 2025, avec une croissance de 13,7 % par rapport à l’année précédente.

Les États-Unis demandent à l’Europe de dépenser davantage, jusqu’à 5 % du PIB, alors que Washington consacre 3,3 % à la défense et prévoit, avec l’administration actuelle, de réduire le budget du Pentagone de 50 milliards de dollars (8 %) par an à partir du prochain exercice budgétaire, le faisant passer d’environ 900 milliards de dollars à environ 600 milliards de dollars d’ici la fin du mandat de Donald Trump : un chiffre non loin des dépenses totales des nations européennes.

Selon l’étude Analisi Difesa, l’objectif des États-Unis semble être d’« élargir leur marché » et de vendre aux Européens (sous la menace de droits de douane) des systèmes d’armes « fabriqués aux États-Unis » qui seront achetés en quantités réduites pour les forces armées américaines à l’avenir.

Par ailleurs, si les pays européens portaient leurs dépenses militaires à 3 % du PIB, comme le demande le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, le budget global augmenterait de 250 milliards de dollars supplémentaires, dépassant ainsi les 700 milliards. Si les dépenses des pays atteignaient 5 % du PIB, comme le propose Trump, 800 milliards de dollars s’ajouteraient au budget mondial, dépassant ainsi le cap du billion de dollars – un chiffre jamais atteint auparavant, même par les États-Unis.

Aujourd’hui, la relation entre les États-Unis et l’Europe en matière de dépenses militaires semble moins déséquilibrée (en termes financiers, et non en termes de capacités militaires déclarées) si l’on observe que les fonds alloués par les États-Unis sont légèrement inférieurs au double de ceux de l’Europe (886 milliards contre 457), mais le budget américain comprend une puissante triade nucléaire et le fait que l’instrument militaire est déployé dans le monde entier, principalement dans l’Indo-Pacifique, et pas seulement sur le théâtre européen.

Les récentes tensions entre les États-Unis et l’Europe, liées aux négociations initiées par l’administration Trump pour mettre fin au conflit en Ukraine, ont mis en lumière l’idée que l’Europe doit assumer la responsabilité de sa propre défense.

Une étude menée par l’Institut Bruegel et l’Institut de Kiel estime que, sans les États-Unis, pour être autosuffisante en matière de défense, l’Union européenne devrait dépenser 250 milliards d’euros supplémentaires par an à court terme afin de créer 50 nouvelles brigades, soit 300 000 nouveaux soldats, et de dédommager les soldats américains actuellement en Europe ainsi que ceux qui arriveraient en cas d’attaque contre l’OTAN.

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