Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Drogues, pétrole, missiles au Venezuela. Est-ce bien la cocaïne ou le PIB ? par Vladimir Caller

Je viens de terminer un petit livre de 166 pages qui a un seul objectif. Inciter les Français et en particulier les communistes à mesurer la propagande dont ils sont victimes. A partir du relatif succès de notre livre collectif sur la Chine : Quand la France s’éveillera publié chez Delga, j’ai fait un bilan politique de cette expérience et en particulier le mur de censure qui s’était dressé, y compris de la part de l’Humanité et de la Marseillaise. Mais nous ne sommes pas seuls à affronter cette propagande et c’est d’ailleurs pourquoi en fin de cet article qui rétablit les FAITS sur l’économie vénézuélienne, il y a un interview de Jacques Baud qui subit un interdit pour avoir osé dire la vérité. Paradoxalement, je suis optimiste sur la situation, la faillite et la guerre dans lesquelles cette propagande nous entraîne, il y a une tentative de répéter l’opération de la guerre froide mais celle-ci se heurte à une toute autre réalité. Aujourd’hui faire prendre conscience de cela et de la manière dont nous sommes parvenus à subir un tel pilonnage me parait la première nécessité. Il va y avoir quelques jours : Noël, le nouvel an, la trêve des confiseurs, mais chacun sent bien l’atmosphère étrange donc il s’agit de poursuivre et d’amplifier parce que 2026 exigera une mobilisation encore accrue (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Le groupe étasunien Bloomberg est l’oracle de Delphes [1] incontournable de la finance planétaire et de la gestion de sa communication économique et politique. C’est ainsi que, très naturellement, il s’est toujours illustré pour ses campagnes contre le Venezuela chaviste véhiculant des prédictions les plus sombres pour ce pays avec le concours, aussi naturellement, de Mme Machado, récente prix Nobel.


Mais voilà que le groupe détonne un peu lorsque, cherchant à comprendre pourquoi des centaines de milliers de vénézuéliens qui avaient quitté leur pays dans la période 2015-2020, sont en train de retourner, il est obligé à reconnaître, en les regrettant, quelques données bien concrètes. C’est ainsi qu’après avaoir marqué sa (très désagréable) surprise Bloomberg ne peut pas ne pas se lamenter « Ce n’est pas ainsi que les choses devaient se passer » est la première phrase de l’article, tout en se voyant obligé d’admettre « que l’économie vénézuélienne se redresse, que les conditions de vie s’améliorent [et que] l’homme fort Nicolas Maduro a réussi à maîtriser l’hyperinflation » [2 ]


Nations Unies pour le développement (PNUD) ou de la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL)- ; la Banque Mondiale (BM), le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque centrale vénézuélienne (BCV), ne disent pas autre chose, comme nous allons le voir.

Concernant la question migratoire qui avait attiré l’attention de Bloomberg l’on peut constater en effet que sur environ trois millions et demi de vénézuéliens qui avaient émigré à partir de 2015 (coïncidant avec la très sévère liste de sanctions signée par le « progressiste » Obama) presqu’un million et demi étaient rentrés au pays (dont plus ou moins deux cent mille, irrégulièrement, par ses diverses frontières). [3 ]


Quant aux « conditions de vie mentionnées par Bloomberg, selon les données de la Banque mondiale, le taux de chômage a chuté à 5,5 % en 2023 (de 8.5 en 2020) et pour ce qui est des conditions de sécurité de la vie quotidienne, le nombre d’homicides qui était de 48 sur 100.000 personnes en 2018 est descendu à 19 en 2023. « Aujourd’hui, à Caracas, on peut sortir tranquillement la nuit à pied », témoignait le journal brésilien De fato [4 ] ; et surtout l’inflation, la mère de toutes les misères, l’icône dont tous les médias se gaussaient trois fois par jour pour dire du mal du pays et qui avait atteint le chiffre surréaliste de 833.997 % en 2018 est descendu à 69,5 % en 2023 témoignait le journal brésilien De fato [5 ] ; et elle vient d’enregistrer 46% en décembre 2024, son plus bas indice en douze ans [6].

Le message du PIB


Les données du PNUD vont dans le même sens. Dans son rapport « Performances macroéconomiques du Venezuela au premier trimestre 2024 et perspectives pour l’année 2025 », l’organisation confirme des signaux solides de rétablissement de l’économie en commençant par le dollar US stabilisé dans le marché des changes. Il était à 637 « bolivares », (la monnaie nationale), par USD en 2018, il est à 48 aujourd’hui et, surtout, que la recette fiscale du 1er trimestre 2024 avait connu une augmentation de 161 % en comparaison avec celle de 2023 [7].


Quant au pétrole, produit clé de l’économie vénézuélienne qui avait connu une profonde crise pendant une dizaine d’années (en 2020, la production était tombée sous la barre des 400.000 barils/jour), il a connu un redressement spectaculaire à 826.000 barils/jour en 2023 [8] confirmé en 2024 avec 903 000 barils/jour et qui annonce, selon le directeur de la ‘Asociación Latinoamericana de Petróleo’ (ALP) Alejandro Terán, une hausse exponentielle pour entre la fin de 2025 mi 2026, à très probablement deux millions de barils par jour. [9]
Tout ce qui nous conduit directement au produit intérieur brut (PIB), le thermomètre suprême de l’économie classique pour mesurer l’état de santé d’une économie. Eh bien, le rapport du PNUD cité, corroboré par la Banque Mondiale et le FMI, confirment une croissance du PIB de 4,2 % pour l’année 2024 (la moyenne pour l’Amérique latine étant de 1,9 %, de la zone euro 0.8%, aux Etats Unis 3.5%) c’est-à-dire la plus élevée de la région et ce pour la quatrième année consécutive selon la CEPAL [ ]. De son côté la Banque centrale vénézuélienne, actualisant ces données, précise que le troisième trimestre 2025 a enregistré une croissance du PIB de 8.7 % constituant ainsi, sans interruption ! le dix-huitième trimestre d’augmentation depuis 2021. Face à ces chiffres, certains économistes avaient commencé à parler de « miracle vénézuélien ».

Eh bien les amis, c’est là où ça fait mal !

[1]De nom du plus célèbre oracle de la Grèce antique, source de sagesse prophétique qui délivrait des messages du dieu Apollon.
[2]- “Why some Venezuelans are coming back home…?” https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-09-11/venezuela-s-battered-bonds-tempt-investors-as-us-pressure-grows?embedded-checkout=true
[3]-https://www.ciudadccs.info/publicacion/28243-1-millon-200-mil-venezolanos-han-vuelto-con-el-plan-vuelta-a-la-patria
[4]https://www.brasildefato.com.br/2024/07/10/mais-de-um-milhao-de-venezuelanos-voltam-ao-pais-com-a-melhora-das-condicoes
[5]https://donnees.banquemondiale.org/pays/venezuela?view=chart
[6]https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SP.POP.TOTL?locations=1W-VE

[7]https://www.challenges.fr/economie/au-venezuela-l-inflation-annuelle-depasse-les-830-000-selon-le-parlement_624619
[8]https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2024-06-07/venezuela/l-inflation-tombe-a-59-2-sur- un-an-en-mai-son-plus-bas-niveau-en-dix-ans.php#:~:text
[9]Inflation novembre 2024 https://www.bcv.org.ve/#
https://www.undp.org/es/venezuela/publicaciones/desempeno-macroeconomico-de-venezuela-primer-trimestre-2024-y-perspectivas-del-ano (28-06-2024)
Le 14 juin 2024, une dépêche de l’AFP titrait « Le Venezuela proche d’une production d’un million de barils de pétrole par jour ». Voir : https://www.connaissancedesenergies.org/afp/le-venezuela-proche-dune-production-dun-million-de-barils-de-petrole-par-jour-240614
https://www.ciip.com.ve/produccion-petrolera-venezolana-preve-incremento-para-2025/ Venezuela dispose d’environ 18000 puits de pétrole dont une bonne partie ont besoin d’entretiens importants.
https://www.ciip.com.ve/cepal-preve-que-economia-de-venezuela-crecera-4-en-2024/
https://www.bcv.org.ve/#

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