Talleyrand est un éditorialiste US qui se pique, comme son nom l’indique, de « culture diplomatique », et il m’envoie ses courtes réflexions… Dieu sait pourquoi? Quand il s’interroge sur la possibilité d’être à la fois intègre et cruel, j’ai envie de lui répondre que c’est exactement l’image que la propagande US oblige à reconnaitre comme le propre du socialisme à propos de Staline, Mao, Xi ou Fidel Castro. Pour ce dernier c’est de l’imbécilité pure et simple Fidel est perspicacité mais confiance dans le peuple cubain qui le lui rend bien… Bref ! il est évident que le socialisme et l’anti-impérialisme (à ascendants juifs et communistes comme Claudia Scheinbaum, la présidente mexicaine) et même être né sous un tel système (comme Poutine) donne une aura de dignité qui parfois tient lieu d’intégrité… En revanche comme le note ledit Talleyrand, la vulgarité des présidents des Etats-Unis atteint des sommets, cette vulgarité est mensonge, nombrilisme. C’est leur manière à eux, en général ce sont des oligarques, de faire « peuple » et la seule chose qui les sauve c’est quand ils paraissent comme Reagan ou Carter trop « simplets » pour être machiavéliques. Il y a souvent beaucoup à prendre dans les remarques des critiques des USA, réfléchissons ensemble à la catégorisation de nos derniers présidents, les formes de vulgarité qu’ils peuvent atteindre chacun dans leur genre, quant à l’intégrité cela va de Sarkozy aux trahisons de la parole donnée jusqu’aux assassinats ciblés pratiqués par cette crêpe de Hollande et on arrive à Macron, un chef d’œuvre, une caricature de la distinction et du maniérisme français pour assouvir sa vision mégalomane de lui-même… On croit toujours avoir atteint le pire mais il suffit de voir ce qu’on nous prépare : le marchand d’arme Glucksmann ou le benet Bardella qui risquent de conduire le genre jusqu’à des bassesses insoupçonnables … L’Attila de la gauche, Mélenchon derrière qui rien ne repousse même pas ses chances à la présidentielle après un tel carnage… Nos politiciens et chefs de parti en sont là à faire la peau dans les primaires et au passage accabler le pays. La manière dont les réseaux sociaux s’obstinent sur un fait divers stupide, une déclaration qui est pure provocation sans la moindre mise en œuvre, la victimisation jusqu’à la pitrerie, les œufs, les rats et quoi encore? … Jadis les communistes tranchaient sur ce spectacle y compris sous la IVe République et il suffit de penser à Maurice Thorez qui ne voulait pas la vulgarité ni pour la classe ouvrière ni pour la France mais la bataille de l’énergie … Encore aujourd’hui il leur arrive de ne pas être les pires, ils retrouvent quelques échos du temps où on les accusait d’être « cruels et intègres »… injustement parce qu’ils étaient bienveillants mais refusant de faire de la charpie et exigeant le meilleur. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Dans L’Homme communiste, le chapitre « Maurice Thorez et la France » a permis à Louis Aragon de désigner Maurice Thorez comme « un professeur d’énergie », un professeur « dont le peuple avait suivi, en se lançant dans la bataille de la production, la « leçon d’énergie nationale » ».
4 décembre
L’essayiste Andrew Sullivan a soutenu que les Américains, ou du moins leurs dirigeants, ont perdu tout sens de la décence. En invoquant le célèbre essai d’Orwell sur les Anglais, il n’a peut-être pas tort. Mais, à mon avis, il s’est trompé de cible.
C’est un autre quasi-Anglais, Harold Macmillan, qui affirmait que la qualité la plus importante pour un homme politique prospère était la cruauté. Comment peut-on être à la fois cruel et intègre ? C’est possible, peut-être, mais improbable.
Il n’y a rien de controversé à affirmer que l’actuelle administration présidentielle américaine, ainsi qu’une bonne partie des deux autres pouvoirs de l’État, manquent de décence. Parfois, voire souvent, elles se montrent même d’une indécence flagrante.
Ce n’est toutefois pas nouveau. Donald Trump est peut-être le président le plus vulgaire depuis Lyndon Johnson, mais ses prédécesseurs étaient-ils vraiment aussi respectables ?
Il est juste de dire, au contraire, que le dernier président américain véritablement intègre fut Ronald Reagan. Pas toujours, certes, mais la plupart du temps – dans ses récits parfois naïfs, ses films médiocres, son aversion pour les armes nucléaires, etc. – Reagan affichait la même décence extérieure (et peut-être intérieure) que Jimmy Carter, sans son côté irritant. Si les Américains ont pardonné à Reagan l’affaire Iran-Contra, c’est notamment parce qu’ils ne pouvaient croire qu’un homme d’apparence si intègre ait pu commettre un tel acte s’il en avait pleinement conscience. Peut-on en dire autant de ses successeurs ?
Les Bush étaient-ils des hommes intègres ? Lors de leurs interventions armées, de leurs nominations à la Cour suprême, ou de leur gestion de l’économie ? Bill Clinton était-il intègre dans ses manœuvres avec la Russie ou dans sa gestion des nombreux scandales qui ont jalonné sa carrière politique ? Barack Obama était-il intègre lors de ses expulsions massives ou de ses séances hebdomadaires de ciblage d’assassinats ? Joe Biden était-il intègre avec sa loi controversée sur la criminalité, son abandon de ses fidèles collaborateurs en Afghanistan, ou son soutien inconditionnel à Benjamin Netanyahu ?
La qualité que M. Sullivan recherche n’est pas la décence, mais la dignité. Trump est le premier président américain, de mémoire récente – à l’exception peut-être partielle de Clinton –, à se comporter délibérément sans la moindre dignité. Même Johnson faisait cet effort devant les caméras. Malgré leurs nombreuses tentations de se rabaisser et de déshonorer leur fonction, ces hommes savaient se montrer dignes quand il le fallait : souvenez-vous, par exemple, des discours de George W. Bush juste après le 11 septembre 2001. Son attitude de Texan naïf et bon enfant, et même son accent, avaient disparu.
Il est difficile de citer aujourd’hui un dirigeant occidental qui agisse avec une dignité délibérée. Claudia Scheinbaum, peut-être. Cela n’a rien à voir avec la décence ou l’indécence. C’est un autre problème.

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