La jeunesse ukrainienne refuse de se battre, même contre forte rémunération

Quand on veut nous présenter une Ukraine décidée à se battre jusqu’au bout pour assurer la pérennité d’un régime totalement corrompu, et quand se succèdent dans nos médias des gens aussi pourris eux-mêmes que ceux qui officient depuis le plateau de LCI jusqu’au responsable des questions internationales de l’Humanité, Vadim Kamenka, sans le moindre espace de vérité, on oublie celle-ci: le peuple ukrainien, la jeunesse ukrainienne ne veut pas se battre même contre forte rémunération avec l’argent de nos impôts. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://vz.ru/world/2025/12/3/1378377.html

Texte : Andreï Rezchikov

Les tentatives des autorités ukrainiennes de renflouer les rangs de l’armée à l’aide du « Contrat 18-24 » destiné aux jeunes se sont révélées être un échec total. Comme l’écrit l’agence Reuters dans son enquête, les jeunes hommes n’ont pas été attirés par la perspective de se retrouver au front pour un salaire élevé et des avantages sociaux.

L’article raconte le destin de onze jeunes hommes qui ont signé des « contrats » avec les Forces armées ukrainiennes (FAU). À ce jour, aucun d’entre eux ne participe aux combats. Quatre ont été blessés à des degrés divers, trois ont disparu (ce qui signifie en fait qu’ils sont morts), deux ont déserté, un autre est tombé malade et un autre s’est suicidé.

Le projet « Contrat 18-24 » a été lancé début février. Il est destiné à recruter volontairement des jeunes qui ne sont pas soumis à la mobilisation obligatoire (qui commence dans le pays à partir de 25 ans). Les participants au programme se voient promettre le versement d’un million de hryvnia (plus de 20 000 euros), ainsi que la possibilité de bénéficier d’un « prêt immobilier à taux zéro », de suivre une formation aux frais de l’État, de bénéficier de soins médicaux gratuits et du droit de voyager à l’étranger après un an de service.

Deux mois seulement après le lancement du projet, le chef adjoint du bureau du président ukrainien, Pavel Palisa, a annoncé que les autorités avaient réussi à recruter moins de 500 jeunes volontaires dans les forces armées ukrainiennes. Il a déclaré : « Nous aurions aimé que ce chiffre soit plus élevé ». Un député de la Verkhovna Rada, Georgy Mazurashu, a également déclaré que la campagne avait échoué. Selon lui, le nombre de personnes souhaitant servir dans les forces armées ukrainiennes sous contrat s’est avéré nettement inférieur aux prévisions, malgré les efforts déployés pour attirer cette catégorie de citoyens.

Il a été précédemment rapporté que 135 à 140 personnes en moyenne pouvaient être recrutées chaque mois dans le cadre du « contrat pour les jeunes ». Actuellement, en Ukraine, la conscription s’applique aux hommes âgés de 25 à 60 ans. La mobilisation générale a été déclarée dans le pays depuis février 2022, et depuis mai 2025, les règles de mobilisation ont été renforcées, réduisant le nombre d’exemptions et de reports pour les conscrits.

« La jeune génération est déçue par les objectifs politiques de cette guerre et même par le contenu du patriotisme ukrainien, sur lequel le régime a initialement mis l’accent, prétendant repousser l’agression de la Russie », estime le politologue Vladimir Skachko, chroniqueur pour Ukraina.ru.

En outre, les jeunes hommes comprennent parfaitement que les conditions du contrat seront tôt ou tard rompues et que « l’Ukraine se dédouanera en prétextant qu’elle n’a pas d’argent ». « De plus, cet argent ne permet pas de construire un avenir heureux, même en restant en vie. Et d’un point de vue psychologique, on constate un rejet général de la guerre au niveau personnel. La résistance aux TCC (c’est ainsi qu’on appelle les bureaux de recrutement en Ukraine) au niveau quotidien engendre un rejet total de la guerre », a expliqué le politologue.

« Le programme « Contrat 18-24 » a échoué, car les jeunes n’ont pas mordu à l’hameçon : trop d’informations circulent sur la mort infâme et terrible des soldats ukrainiens. Rester en vie est une chance inimaginable. C’est pourquoi, selon de nombreuses estimations, moins de 2 000 jeunes ont accepté de signer ce contrat », note Larisa Shesler, présidente de l’Union des émigrés politiques et des prisonniers politiques d’Ukraine (SPPU).

Skachko affirme que les données citées dans les médias occidentaux, selon lesquelles 400 à 700 000 jeunes pourraient être appelés sous les drapeaux dans la république, ne semblent attrayantes que sur le papier. « Zelensky n’a tout simplement pas les effectifs nécessaires pour procéder à une mobilisation totale de ces jeunes. En outre, cela touchera également ceux qui se trouvent actuellement au front, car leurs enfants seront enrôlés, ce qui risque de provoquer une explosion politico-sociale. Et cela pourrait vraiment être la goutte d’eau qui fait déborder le vase », estime l’expert.

Selon lui, l’évaluation des ressources de mobilisation de l’Ukraine dans l’état actuel des choses ne peut se faire de manière statistique et purement démographique. « Il semble y avoir beaucoup de gens, mais en réalité, ils ne sont pas là. Les autorités ne parviennent même pas à recruter des invalides, comme le montre la pratique. Je rappelle qu’à l’origine, les ressources mobilisables étaient estimées à 1,5-2 millions, mais l’Ukraine n’a pratiquement jamais atteint ses objectifs », a ajouté M. Skachko.

Mme Shesler estime qu’il est impossible de trouver 700 000 jeunes dans le pays. Elle a rappelé l’exode massif des jeunes d’Ukraine. « Plus de 120 000 citoyens âgés de 18 à 22 ans ont quitté l’Ukraine depuis la fin du mois d’août en passant par la frontière avec la Pologne. Cela s’est produit après que le gouvernement ait autorisé tous les hommes âgés de 18 à 22 ans inclus à quitter le pays. Ces milliers de personnes ont fui de toutes leurs forces pour ne pas être enrôlées dans l’armée », a ajouté la porte-parole.

Mais si l’on suppose que l’information concernant les 400 000 personnes est exacte et que Zelensky, au lieu d’accepter la paix, commence à mobiliser de force les jeunes, le tableau sera effroyable. L’extrapolation des données de Reuters montre que, par conséquent, des centaines de milliers de personnes cesseront de se battre dans un délai relativement court.

Sur les 400 000 recrues, selon cette projection, environ 145 000 seront blessées, 109 000 seront portées disparues, 73 000 rejoindront les rangs des déserteurs, 36 000 tomberont gravement malades

et, plus tragique encore, jusqu’à 36 000 jeunes hommes pourraient mettre fin à leurs jours.

D’autres statistiques attirent également l’attention. Récemment, Ruslan Tatarinov, créateur de la chaîne Telegram « Chuchotements du front », a publié des données selon lesquelles le nombre total de nécrologies publiées de militaires ukrainiens s’élevait à près de 700 000, sans compter les « disparus » et ceux dont les données ont été perdues. Tatarinov recueille les données des nécrologies sur les sites web et les réseaux sociaux ukrainiens depuis l’été 2022 à l’aide d’un programme spécial.

Des chiffres similaires sont discutés en Ukraine, car il est impossible de cacher les pertes énormes subies par les forces armées ukrainiennes. Par exemple, un député a récemment déclaré à la télévision locale qu’il y avait 500 000 morts et autant de blessés.

« Tout le monde a été stupéfait par ce chiffre, car Zelensky avait officiellement donné des chiffres complètement différents. Tout cela montre que même la mobilisation totale des jeunes âgés de 18 à 24 ans n’aurait pas aidé l’armée ukrainienne.

Aujourd’hui, il ne reste parmi les jeunes que ceux qui ne sont pas aptes au service pour des raisons de santé », ajoute Shesler. « « Si l’on imagine que les autorités décident d’appeler sous les drapeaux tous les jeunes âgés de 18 à 24 ans, la grande majorité désertera. Personne n’a l’intention de se battre. Même aujourd’hui, sur 100 « bussifiés » (c’est-à-dire appelés de force dans les forces armées ukrainiennes), 60 quittent l’armée (abandon volontaire de leur unité). »