Il y a face à la propagande imposée au peuple français quelque chose de l’ordre de la sottise pure et simple, contre lequel la lutte politique manque de moyens. Tant ce pilonnage, accepté de telle sorte qu’il vide la cervelle de tous, réduit chacun à son microcosme et donne la nausée. Ce rétrécissement, cette prime accordée sous prétexte de réalisme politicien à tous les crétinismes du calcul égoïste provoque parfois des hauts le cœur, rapidement submergés par l’absence d’alternative. Cette prime sans cesse donnée aux préjugés, interdit de continuer à participer à toute institution, parti, groupuscule, qui si peu que ce soit cède à ce consensus sous le prétexte que « l’efficacité » de l’action, les rassemblements, les élections, en dépendraient. Quand un député de tradition gaullienne se donne la mort ou comme ici Ferry éclate sur un plateau de LCI qui, il est vrai, devient le lieu du grotesque assumé … Imaginez ce qu’est l’état d’une vieille dame de 87 ans qui devrait sans aucune raison assumer la censure imbécile dont elle est victime depuis tant d’années jusque dans sa propre ville et voir tous ceux qui, chacun à leur manière, ont monté cette palinodie prétendre être les valeureux défenseurs de la morale citoyenne… Le tout avec l’assentiment de ceux qui devraient être ses compagnons et qui pensent que ce qu’elle subit est la norme de leur combat, de leur propre réalisation… Il faudrait être stupide pour ne pas tenir compte d’une telle leçon des FAITS et je ne le suis pas.
Peut-être le pire dans cette confusion est la manière dont tous ces gens-là inventent lutter contre le nazisme, même Zelenski le très corrompu, pose devant le tableau de Guernica avec en breloque le signe du régiment qui a accompli le massacre d’Oradour su Glane, et Netanyahou prend de fait la tête d’un génocide en prétendant le justifier sans demander leur avis aux intéressés par l’antisémitisme historique et son apothéose l’extermination nazie. Chacun à sa manière entretient ce négationnisme et jette les gens comme moi dans le bucher aux vanités qui tient lieu d’esprit public. C’est la guerre des nerfs qui pour le moment heureusement se contente de nous plumer…

Ce sera sans moi, ni contre, ni pour, sans moi simplement… Et en continuant à porter témoignage sur d’autres temps cela me permettra de me livrer à ma seule passion, celle de voir dans un avenir déjà là qui mérite autre chose que le ressentiment face à ce microcosme… Au contraire en notant ce qui va dans le bon sens, en mesurant comment des choix intervenus hier sont en train de correspondre à ce basculement historique que nous avons la chance de vivre, c’est le seul apaisement qui se puisse espérer.
Il arrive un moment où l’apaisement est la force qui vous reste et je doute pouvoir conserver la capacité dont je témoigne depuis plus de trente ans de ne pas trahir les miens, ni mes engagements d’une vie, tant l’art et la manière de faire de moi un objet de dérision que chacun peut mépriser de diverses manières, (l’inventivité dans ce domaine parait inépuisable et se nourrit de la « raison » dans une essence supérieure à la sottise la plus touchante, mais toute en revienne au constat que la seule souffrance que ces belles âmes peuvent supporter est celle de l’autre. ) . L’aspect épuisant de cette situation est que cela vous atteint alors que vous n’aspirez à rien, ni pouvoir, ni notoriété. Il faut donc constater qu’avec l’âge cela ne s’améliore pas et les coups de pieds des « ânes » se pratiquent avec de plus en plus d’impunité… Donc il faut se protéger et ne pas laisser cette « guerre des nerfs » à laquelle finit par se résumer tous les combats collectifs que vous croyez mener envahir votre entendement.
Parce que voyez-vous je n’arrive pas à croire que le peuple français qui a en général ce goût de la clarté gauloise dont parlait Politzer en notant que tout le fatras ésotérique de Rosenberg l’idéologue du troisième Reich se heurterait au bon sens français… Même ceux qui pour des raisons économiques triviales auraient soutenu le nazisme qui était en fait favorable aux intérêts financiers, ne pourraient accepter un tel galimatias et finiraient pas hurler comme Ferry: tout cela n’a aucun sens. C’est peut-être sur la bonne voie même si ceux qui l’empruntent ont traîné dans tous les mauvais lieux, tous les compromis et que l’on a du mal à remettre ça parce qu’ils ont eu un éclair de bon sens.
Danielle Bleitrach
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