Sur les réseaux sociaux, la polémique entre la gauche et les monarchistes sur le rôle de l’ère soviétique se poursuit. De cela et de bien d’autres choses vous ne saurez rien non seulement parce que la propagande qui est déversée sur vous par la presse bourgeoise est arrivée à un stade où il ne suffit plus de mentir, il faut éviter la moindre brèche dans le mensonge officiel. Et c’est là que l’interdiction de notre livre préfacé par Fabien Roussel tout de même, comme d’ailleurs la censure exercée sur ce que disent réellement les communistes russes, le parti communiste chinois a besoin de relais dans l’Humanité et dans toutes les publications de ce qui fut jadis la presse communiste. Avec l’appui d’une partie de la direction et de leurs « commissions », ce sont des fractions qui ont suffisamment de poids pour interdire à la connaissance des communistes français et des forces progressistes ce qui est dit et fait réellement. On vient de le voir avec l’affaire Shein comme c’est le cas quotidiennement avec tout ce qui romprait le mur de l’atlantisme. Comme si le bellicisme, la militarisation de notre économie n’avait aucune incidence sur le quotidien, l’inflation, les services publics. Les Russes ont relativement de la chance d’être moins perméables que nous à tout ce qu’on leur fait gober, ils ont un parti communiste non sans problèmes et difficultés mais qui n’a pas tout trahi à travers l’eurocommunisme… (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop )
Сергей Обухов – «Красной линии»
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Krasnaya Linia, le député communiste Sergueï Oboukhov a répondu aux critiques concernant la période soviétique et expliqué pourquoi le peuple avait soutenu les bolcheviks.
Dans le camp patriotique, les débats se poursuivent entre la gauche et les monarchistes, qui tentent de prouver l’absurdité de toutes les transformations révolutionnaires dans le pays après 1917, en déclarant que toutes les réalisations de l’URSS auraient été possibles sans la révolution, en se référant au développement actuel du Brésil et de l’Inde. Selon eux, les réalisations soviétiques ne sont pas uniques. Aucune d’entre elles n’exigeait comme condition sine qua non l’existence d’une dictature du parti communiste, la famine et les exécutions. Sous le capitalisme aussi, on a construit des centrales hydroélectriques et des complexes métallurgiques, percé le métro et construit des brise-glaces atomiques, instauré des retraites et une assurance maladie. Toutes ces tâches auraient pu être accomplies par la monarchie des Romanov en Russie.
S.P. Oboukhov :
Premièrement, l’histoire ne connaît pas le conditionnel, c’est évident. Deuxièmement, nous avons vu comment la monarchie des Romanov a géré la situation lors de la Première Guerre mondiale et la catastrophe nationale dans laquelle l’empire des Romanov a plongé l’État national russe. Par conséquent, tout ce que les messieurs de toutes sortes de sectes veulent nous raconter, ils peuvent le faire dans leur cuisine.
Le principal mérite du pouvoir soviétique.
Pour la simple raison que la principale réalisation du pouvoir soviétique est, premièrement, la société du travail qui a vaincu le capital. Et deuxièmement, l’établissement d’un équilibre géopolitique dans le monde, qui assure la paix à l’humanité depuis près d’un siècle grâce à l’héritage soviétique, à la puissance des armes nucléaires soviétiques. Tout cela a été donné au monde par le système soviétique, dont la Fédération de Russie a hérité.
Et le fait que nous vivions dans un monde sans guerres mondiales est principalement le mérite de l’URSS, du socialisme, qui a triomphé en 1917 et a recréé une nouvelle Russie socialiste sur les ruines de l’Empire russe, détruit par les grands princes, les nobles, les marchands et les capitalistes, détruit au nom de leurs intérêts corrompus.
Et les bolcheviks, Dieu merci, ont rassemblé le pays et ont posé les fondations qui permettent à la génération actuelle de citoyens russes de vivre depuis 40 ans. Les monarchistes peuvent donc se taire et aller se reposer.
À propos du film de Konchalovsky et de l’approche de classe
Pour en revenir aux affirmations selon lesquelles le socialisme aurait été une erreur et à propos du film de M. Kontchalovsky, je tiens à souligner que personne n’a annulé l’approche de classe. Lisons les crédits, qui est le sponsor ?
L’oligarque Usmanov est le sponsor. L’oligarque va-t-il prouver que ses capitaux acquis grâce à la restructuration et à la privatisation des biens publics sont injustes ? Non. Il faut donc prouver que le socialisme est injuste, qu’il s’agit d’une erreur, etc. 54 à 55 % des citoyens russes sont favorables au socialisme, ce qui signifie qu’ils ne sont pas favorables à l’erreur. Les propagandistes rémunérés peuvent donc eux aussi se reposer sur leurs affirmations.
Pourquoi le peuple a-t-il soutenu les bolcheviks ?
Voici la question clé : dans tous les raisonnements des monarchistes, où est le peuple qui, pour une raison quelconque, a soutenu, comme vous le dites, ces « monstres » bolcheviks, et n’a pas soutenu les nobles lumineux, purs, au visage resplendissant, semblables au soleil, la famille impériale, tous ceux qui auraient fait avancer la Russie vers un avenir que nous aurions soi-disant perdu ? Autrement dit, pourquoi le peuple ne les a-t-il pas soutenus, pourquoi a-t-il soutenu les autres, en premier lieu les bolcheviks et Lénine ?
C’est la première question. Et la deuxième question : si les bolcheviks sont si méprisables, si répugnants et tout le reste, comment ont-ils réussi à battre politiquement ces visages solaires, qui bénéficiaient du soutien, de l’amour et de l’adoration du peuple ? C’est à croire que des groupes de Martiens sont descendus de Mars, que les Allemands les ont amenés dans un wagon scellé, littéralement une poignée de personnes, et que le pays de près de 200 millions d’habitants s’est soudainement rallié non pas aux hommes au visage radieux, mais à cette poignée de personnes ? En d’autres termes, ils ne comprennent probablement pas, dans leur enthousiasme, ce qu’ils sont en train de déblatérer, pris dans leur stupidité idéologique.
Laissons-les donc vivre avec leur stupidité idéologique.
À propos de l’anticommunisme de Trump et de l’Argentine :
Trump est un homme de paille du grand capital. Oui, mais orienté vers la production locale et non transnationale, vers l’industrie militaire et le secteur des matières premières du capital américain. Il est clair que dans sa rhétorique, son premier ennemi est le communisme et la Chine communiste, c’est pourquoi toute sa logique, toute sa rhétorique est axée sur ce conflit non seulement géopolitique, mais aussi idéologique.
Et le fait que son protégé en Argentine, Milei, perde lamentablement, que toutes ses conceptions libertaires échouent lamentablement, est évident. Et le fait que l’expérience menée par les libéraux sur la malheureuse Argentine prouve une fois de plus que le salut réside précisément dans une société de justice sociale.
C’est pourquoi M. Trump défend et promeut ici, en Argentine, son point de vue étroitement classiste.
Les relations avec la Chine et les craintes d’un revirement géopolitique de la Russie :
Nos voisins chinois ont de nombreuses raisons de craindre l’instabilité et les revirements de la pensée des dirigeants de la Fédération de Russie depuis 1991. Tout le monde se souvient de la trahison géopolitique de la communauté socialiste, de la trahison géopolitique des alliés au profit de l’entrée de « l’oligarchie » en Europe, et on ne nous laissera pas l’oublier. Le régime pro-soviétique de Najibullah en Afghanistan, trahi et vendu par Eltsine, assurait la stabilité et le contrôle du territoire. Autrement dit, toutes les conséquences actuelles dans le Sud, ce que nous avons aujourd’hui, sont les conséquences de cette trahison.
La trahison de nos alliés de l’Europe de l’Est, y compris le retrait de nos troupes d’Allemagne, est également une conséquence de cette politique, que nous sommes maintenant contraints d’éliminer au prix de sang et de larmes, notamment à l’aide de l’opération militaire spéciale.
Quant à la Chine, elle se prépare à un affrontement mondial, tant économique qu’idéologique, avec les États-Unis, et elle doit donc comprendre ce qu’elle a derrière elle de la part de la Russie.
À propos du tunnel entre l’Alaska et la Tchoukotka :
Symbole d’un « nouvel amour » avec les États-Unis, les discussions sur le tunnel entre l’Alaska et la Tchoukotka. Mais que signifient ces discussions sur le tunnel entre l’Alaska et la Tchoukotka ? À mon avis, ce tunnel ne mène nulle part. Les rennes y circuleront-ils en traîneaux ? Avant de construire ce tunnel, il faudrait construire au moins 2 500 kilomètres de route du côté russe et 600 miles du côté américain.
Et comment comptent-ils construire un tel tunnel pour 8 milliards de dollars ? Dans quel but ? Qui y vivra ? Des morses, des phoques ? Des rennes courront-ils dans ce tunnel ? J’ai encore du mal à comprendre. Mais même tous ces projets mythiques, symbolisant « l’amitié » entre notre oligarchie et les États-Unis, suscitent un sourire ironique dans les conditions actuelles.
Les craintes des partenaires face à l’instabilité de la politique russe
C’est pourquoi, oui, tout politicien, tout pays, connaissant l’histoire du pouvoir russe actuel et des dirigeants qui ont précédé Vladimir Vladimirovitch, doit se protéger et essayer d’obtenir des garanties que la Fédération de Russie ne s’écartera pas de cette voie vers la multipolarité, vers la construction d’un système économique alternatif de division internationale du travail.
Eh bien, nous voyons maintenant que, dans un contexte où les États-Unis s’apprêtent à appliquer des sanctions à la fois contre la Chine et contre l’Inde, il est important pour ces pays de comprendre ce qui se passe à l’arrière. Espérons que l’expérience des trahisons géopolitiques des prédécesseurs de Poutine soit, disons, une page tournée.
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