L’Italie accueille plus d’immigrés que jamais malgré l’extrême droite au pouvoir

Tandis que dans nos médias quand il n’est pas question des victoires supposées de Zelenski sur le front russe et de la portée des drones qu’il arriverait à lancer toujours plus loin, on parle de la Chine et sa plateforme pédophile qui exploite les malheureux Chinois, en cachant le fait que tout cela n’existe que par rapport aux USA. Cette désinformation est ponctuée de faits divers dans lesquels un malade mental – l’actualité veut qu’il ne se prenne pas pour Napoléon ou Jésus Christ mais pour un disciple de Daech (qui lui s’affirme de plus en plus du côté de l’impérialisme occidental) – nous dit à quel point il est nécessaire d’en finir avec les envahisseurs, un triplet Chine-Russie et Islam. Ce qui est du pur clientélisme politicien. La réalité est bien différente, nous l’entrevoyons aujourd’hui mais en ce qui concerne l’immigration, il y a ce que nous avons déjà analysé, des secteurs sous tension, une main d’œuvre payée 28% de moins que les « natifs ». Le patronat qui finance cette propagande s’est emparé de la totalité de la presse, mais en revanche ne veut pas de la fin de l’immigration, simplement des conditions de précarité qui favorisent l’exploitation. Rien de tel que l’extrême-droite et d’ailleurs Bardella est en train d’accomplir sa mutation… Quant à Macron peu importe de toute façon il jouit d’une haine universelle et lui-même déteste tous ses potentiels successeurs. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

L’Italie accueille plus d’immigrés que jamais malgré l’extrême droite au pouvoir© Stefano Guidi/Getty Images

Trois ans après l’arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir avec ses discours hostiles à l’immigration, l’Italie a paradoxalement ouvert ses portes à davantage d’étrangers. Les chiffres officiels de l’ISTAT révèlent une hausse constante depuis 2022 : 336 000 arrivées cette année-là, puis 378 000 en 2023 et 400 000 en 2024. Le gouvernement d’extrême droite bat ainsi les records de ses prédécesseurs de gauche.

Des quotas en hausse pour les travailleurs non-européens

Le gouvernement italien a établi en octobre un quota pour 2026-2028 : près de 500 000 travailleurs non-européens autorisés sur le territoire. Ce décret prévoit environ 165 000 entrées par an, réparties entre emplois saisonniers dans l’agriculture et l’Horeca, postes non saisonniers et travail indépendant. Un chiffre qui fait grincer des dents chez les électeurs ayant voté pour la « fin de l’invasion migratoire » promise en campagne.

Plus de permis de séjour sous Meloni que sous la gauche

Les données officielles compilées par Il Foglio démontrent que le gouvernement Meloni a délivré 368 000 permis de séjour entre octobre 2022 et décembre 2024. Ce nombre dépasse largement celui des gouvernements Draghi (306 000), Conte I (239 000) et Conte II (176 000). La coalition d’extrême droite s’avère donc plus permissive que ses prédécesseurs, toutes couleurs politiques confondues.

Pénurie de main-d’œuvre

Plusieurs facteurs expliquent ce revirement : le vieillissement de la population italienne, la pénurie criante de main-d’œuvre et les pressions du patronat. Le quotidien conservateur Il Foglio note d’ailleurs que ce phénomène n’est pas nouveau : sous Berlusconi entre 2001 et 2005, les politiques les plus souples en matière d’immigration avaient déjà été mises en œuvre par la droite.

Une tendance européenne

Ce paradoxe italien s’observe dans l’ensemble de l’Union européenne, où les gouvernements majoritairement de droite adoptent des politiques migratoires pragmatiques. La rhétorique électorale se heurte aux besoins économiques des pays vieillissants. Entre les discours anti-immigration et les décisions concrètes, il semble que la réalité du marché du travail finisse toujours par l’emporter sur les promesses de campagne.