Désormais j’interviendrai en mon nom propre et mes interventions ne concernent pas mes co-auteurs et ceux-ci peuvent d’ailleurs continuer sur leur lancée, ici ou ailleurs. Je n’ai jamais pu mentir, et je dois dire que ce qui se passe aujourd’hui en France me rend de plus en plus pessimiste sur la possibilité pour mon malheureux pays d’échapper au fascisme, parce que comme je l’ai dit l’addiction française à l’atlantisme a atteint un niveau de pourrissement et de lâcheté collective tels qu’il parait impossible d’y échapper. Les petits arrangements, les divisons entretenues, la médiocrité des enjeux, le moi d’abord et que les autres crèvent, est tel qu’il parait impossible d’y échapper parce qu’aucun collectif ne peut survivre dans un tel contexte, ils deviennent à leur tour des facteurs de pourrissement. C’est le propre de l’anomie. Il faut sortir du système, c’est le « Que faire? » de Lénine avec la nécessité de concevoir un appareil qui se construit en opposition radicale avec l’Etat bourgeois, mais il suppose de prendre sa source dans le prolétariat, la classe ouvrière dans son alliance avec la paysannerie et les intellectuels capables de rompre avec la domesticité qui les lie à la classe dominante. A quoi correspond ce schéma aujourd’hui ? Quel est l’état de la classe ouvrière dans cette France que l’on a désindustrialisée, une paysannerie telle qu’elle est et des intellectuels privés de mémoire historique et gadgétisés à l’extrême ? le parti communiste, celui pour faire vite de Fabien Roussel parle à juste raison d’industrialisation, il vaudrait mieux parler comme la Chine de « modernisation » pour opérer un véritable bilan de ce qui doit être fait et à partir de quels atouts ? Quant à la réorganisation du parti, je me trompe peut-être mais il n’y a rien de concret et c’est même une régression dans le cadre électoraliste qui est celui du pays, la notabilisation des enjeux et la tolérance au bellicisme, à la xénophobie qui s’accroit, avec l’incapacité à échapper à l’idéologie dominante. Ce qui est le terrain favorable à l’atlantisation de la vie politique caractérisée par l’achat d’une aristocratie ouvrière au plan d’une politique internationale qui assume toutes les interventions comme le droit à la suprématie et les divisions haineuses interne, dites communautaristes, Nous y sommes.
Le cas de l’immigration est exemplaire. Comme j’ai tenté de le montrer, la classe dominante, au stade de la financiarisation, minée par ses contradictions, incapable de produire un personnel représentant l’intérêt général est incapable d’assumer tout ce qui est à la base de son accumulation financière, et son « projet » républicain, démocratique, émancipateur sur lequel elle s’est constituée y compris à travers la révolution française. Cette faillite du message universaliste éclate tant au plan externe qu’interne. En particulier à travers la question de l’immigration et de la relation aux peuples du sud. La classe capitaliste, impérialiste a besoin de l’immigration dans une situation de faible natalité, de secteurs sous pression, une immigration qui lui procure une main d’œuvre à faible coût (28 % de moins que les natifs) et comme nous le voyons ici elle produit au plan interne les conditions d’une telle exploitation qui ne peuvent qu’engendrer le crime et l’autodestruction dans le monde du travail.
Au lieu de prendre le problème à la racine et ne pas tolérer le crime mais aussi créer les conditions sociales et économiques de sa limitation pour continuer à diviser, atomiser la classe ouvrière, la classe dominante engendre les deux faces de la même médaille : ceux qui vantent la lumpen prolétarisation et ceux qui utilisent l’immigration pour aller vers le fascisme, la fin des droits y compris celui du travail. Chaque fait divers devient alors un enjeu et un mensonge permanent comme l’est la xenophobie pour justifier l’escalade belliciste. Le parti communiste était jadis un parti apte à affronter ces deux courants, son « atlantisation » le rend inapte et là aussi l’anomie joue son rôle comme dans le monde syndical. Il ne s’agit plus de former des cadres dans ce monde du travail, il s’agit de flatter les facteurs de division et d’utiliser comme les autres les élections et les notabilités pour accélérer le processus. Si l’on ajoute à cela le fait que l’immigration a un volet géopolitique et diplomatique d’abord économique mais aussi « culturel » à savoir l’accès aux ressources énergétiques, minières, et au marché des pays d’immigration, là aussi les contradictions patronales jouent à plein et la débâcle de la politique de Macron illustre là aussi ce que nous appelons l’atlantisme français.

Qui fait le lien entre tous les dysfonctionnement de la société française et le refus de les traiter là où ils doivent l’être, le besoin d’immigration avec des conditions d’inhumanité telles qu’elles maintiennent un prolétariat en état de quasi esclavage assorti d’une mentalité de dame patronnesse qui prétend défendre l’immigration dans le pourrissoir entretenu du lumpen prolétariat pour mieux englober les enfants tout à fait français d’autres générations de l’immigration, voire de la colonisation, le double clientélisme qui assure une vitrine à la limitation de la « sécurité », au pourrissoir de l’Etat et des institutions territoriales comme marche-pied électoral. Il faut noter que le PCF a porté l’espoir d’une autre perspective mais cette voix originale qui s’est confondue avec celle de Fabien Roussel est attaquée de tout part dans un parti et dans des groupuscules qui ne veulent surtout pas d’issue.
Roussel n’est pas l’auteur de cette pétaudière et il a tenté de rétablir la situation, mais après ce week end entre le délire pour le maire de New York et les mensonges assumés dans l’affaire Shein, l’absence de rébellion devant l’escalade guerrière, il est clair que l’addiction du PCF et de TOUS les partis de gauche à l’atlantisme est arrivé à un tel niveau, plus l’incapacité à faire, la propension au bavardage stérile sont tels en France, qu’outre la complaisance aux divisions qui va avec cette débâcle idéologique, que personne ne peut espérer voir actuellement renaitre un parti communiste, c’est semble-t-il foutu. Pas un pour sauver l’autre.
Ce monde là est incapable de prendre place dans le monde multipolaire, il est condamné par avidité, crétinisme et lâcheté, étroitesse et goût de la division, accabler le plus faible, lancer des campagnes mensongères et quand on accepte que non seulement le mensonge mais l’absence d’expression de la moindre vérité aussitôt censuré soit le mode de fonctionnement général, cela va avec les petits groupes autoproclamés, élus par personne qui prennent la place des instances démocratiques. Notez que ce mode de fonctionnement est celui de toutes les institutions existantes et de toute opposition. Il ne sert à rien de s’y opposer parce que le collectif reste plus fort que l’individu et ce mode délétère qui est celui du stade ultime du capitalisme n’a plus aucun contre poison, ce qui était le cas du parti marxiste-léniniste. Rien n’a été fait y compris dans le PCF pour en faire un collectif de ce type, était-ce possible, je l’ignore, peut-être mon observation est trop extérieure.
Personnellement je ne peux plus rien d’un point de vue militant mais il me reste la capacité du sociologue à dire ce qu’il voit sans grand espoir d’avoir le moindre levier pour peser sur cette situation. J’espère sincèrement me tromper, honnêtement j’ai tout fait pour tenter de voir ce qui surgissait et je continuerai à ne pas détruire le peu qui reste mais les chances s’amenuisent et tout porte à croire qu’il faudra dans la vieille Europe et en France que le salut vienne de l’extérieur, comme aux Etats-Unis, quels que soient les refus du peuple, dans l’état actuel ils n’engendrent que des formes corrompues qui vont vers le fascisme.
Danielle Bleitrach
Le titre de séjour constitue le document administratif permettant à une personne étrangère de résider légalement en France. Dans de nombreux cas, il conditionne l’accès à l’emploi, aux services sociaux et à la stabilité résidentielle.
Un rapport publié par l’organisation de défense des droits humains Amnesty International en novembre 2025 décrit des dysfonctionnements structurels affectant des travailleurs migrants racisés employés dans des secteurs peu valorisés. Selon cette organisation, les procédures liées au titre de séjour et à l’autorisation de travail créent des situations d’instabilité administrative pouvant exposer ces travailleurs à la perte de revenus et à des conditions de travail dégradées.
Obtention du titre de séjour et dépendance administrative
Le titre de séjour peut être renouvelé ou délivré sur la base de plusieurs critères, notamment l’emploi, la durée de présence sur le territoire ou la situation familiale. Pour les travailleurs migrants exerçant dans l’aide à domicile, le nettoyage, le bâtiment ou la logistique, le maintien du titre de séjour repose souvent sur la preuve d’une activité salariée stable. Amnesty International explique que le système administratif associe étroitement l’autorisation de travail et la demande de titre de séjour. Lorsque l’autorisation de travail est retardée ou refusée, la demande de titre de séjour peut également être paralysée.
L’organisation indique avoir mené des entretiens entre avril 2024 et septembre 2025 avec vingt-sept travailleurs migrants originaires notamment du Mali, de Côte d’Ivoire, d’Angola, du Cameroun, de la République démocratique du Congo, d’Inde et du Sri Lanka. Selon ces témoignages, des erreurs informatiques, des retards dans les préfectures et des changements fréquents de formulaires génèrent des périodes sans document valable. Pendant ces périodes, les travailleurs peuvent perdre leur contrat ou se voir refuser la signature d’un nouveau contrat, faute de preuve de régularité administrative.
Conditions de travail et de résidence
Selon Amnesty International, cette incertitude administrative place certains travailleurs dans une position de dépendance vis-à-vis de leurs employeurs. En l’absence de titre de séjour valide, la possibilité de contester des horaires, un salaire ou des conditions de travail devient limitée, car toute rupture de contrat peut entraîner la fin du droit au séjour. Plusieurs personnes interrogées décrivent des situations où l’absence temporaire de document a entraîné la suppression de l’accès à un logement ou à une aide sociale.
Amnesty International indique que cette situation touche particulièrement des travailleurs racisés. L’organisation précise que la concentration de ces travailleurs dans certains secteurs, combinée à la dépendance du titre de séjour à l’emploi, favorise l’instabilité. Les employeurs peuvent mettre fin au contrat lorsque le document n’est plus valide, ce qui entraîne automatiquement un risque de perte de statut administratif. Ce processus peut se reproduire plusieurs fois, créant une succession de démarches, de renouvellements et de périodes sans garantie.
Danger sur le titre de séjour
L’organisation rapporte également des cas dans lesquels les travailleurs ont déclaré ne pas signaler des problèmes sur leur lieu de travail, de peur que la perte d’emploi ne mette en danger leur titre de séjour. Le rapport souligne que cette dépendance crée un environnement où la protection du droit du travail devient difficile à mettre en œuvre.
Amnesty International appelle à des ajustements administratifs visant à réduire les interruptions de validité du titre de séjour. L’organisation recommande notamment la simplification des démarches, l’amélioration du suivi des demandes et la clarification des liens entre autorisation de travail et titre de séjour. Elle souligne l’importance d’un système garantissant la stabilité documentaire afin de permettre aux travailleurs migrants de conserver leur emploi et d’exercer leurs droits en tant que salariés.
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