31 octobre 2025
Oui, il faut comprendre le monde comme celui d’une gigantesque poussée anti-impérialiste, multipolaire dans lequel les nations du sud revendiquent leur souveraineté, et prendre chaque nation à travers son histoire qui est celle de la lutte des classes. Ceci est particulièrement vrai pour analyser les outrances et la faillite, la fascisation aux Etats-Unis comme en Europe. Comment l’histoire de l’impérialisme a-t-elle été celle d’abord d’un achat de l’aristocratie ouvrière, puis celle d’aujourd’hui dans laquelle l’existence de travailleurs non syndiqués et de propriétaires milliardaires n’est pas un hasard. De plus, un soi-disant marché libre ne crée pas une telle inégalité radicale. Les contribuables subventionnent cette inégalité entre les employés et les employeurs. Il a fallu pour cela diaboliser le communisme et priver le syndicalisme de toute référence à la construction du socialisme. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
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La détresse des pauvres et de la classe ouvrière aux États-Unis s’accroît
Trop de mois sans avoir de l’argent est ce qui a frappé les pauvres et la classe ouvrière des États-Unis avant même la fermeture du gouvernement fédéral et l’expiration du financement. Il faut mesurer que les affaires sont en plein essor pour l’industrie américaine de la saisie de voitures. En fait, il y a eu 769 925 saisies de voitures au troisième trimestre de 2025 comparativement à 706 383 au deuxième trimestre de cette année. « Si tout cela se passe comme prévu, 2025 s’avérera être l’année la plus chargée jamais enregistrée par l’industrie des sessions de pension », selon Recovery Database Network.
Le Texas compte le plus grand nombre de saisies de voitures par État, avec 319 754 depuis le début de l’année. La Floride a le deuxième plus grand nombre de saisies de voitures avec 222 523. La Californie, l’État le plus peuplé du pays, se classe au troisième rang pour le volume total des saisies depuis le début de l’année.
La tendance à l’augmentation des saisies de voitures a un impact généralisé. Prenons l’exemple de l’industrie des services financiers. « Une crise sur le marché américain des prêts automobiles a été signalée le 22 octobre 2025 », selon msn.com, « lorsque PrimaLend Capital Partners, un important prêteur automobile à risque dont le siège social est situé à Plano, au Texas, a demandé la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites. La disparition de PrimaLend met en évidence le stress croissant parmi les emprunteurs à risque, ceux qui ont un mauvais crédit, qui dépendent du financement pour acheter des voitures auprès de concessionnaires « buy-here-pay-here » (BHPH).
Les prêts à risque, rappelons-le, ont été l’allumette qui a allumé le feu de l’effondrement des prix de l’immobilier qui a causé la Grande Récession de 2007-2009. Le président démocrate Obama, élu sur sa promesse de campagne d’« espoir et de changement », a renfloué les prêteurs hypothécaires et vendu les acheteurs de maisons saisies. Cette décision politique d’aider Wall Street au lieu de Main Street a contribué à créer les conditions socio-économiques pour l’élection du président Trump, à deux reprises.
Malheureusement, compte tenu de la faible offre de transports en commun aux États-Unis, la conduite d’une voiture personnelle est une nécessité pour se rendre au travail et en revenir pour des dizaines d’Américains. Dans le même temps, le succès de la guerre entre les entreprises et le gouvernement contre les syndicats a stimulé la croissance de l’emploi non syndiqué. Le taux d’adhésion syndicale de 20,1 % en 1983 est tombé à 9,9 % en 2024, selon les données du Bureau fédéral des statistiques du travail. Cette tendance généralisée a conduit à un terme pour décrire les Américains employés qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts : les travailleurs pauvres.
Amazon.com, Inc. est le deuxième plus grand employeur non syndiqué des États-Unis, avec 1,1 million d’employés, selon la World Population Review. Jeff Bezos, directeur de Amazon.com, est l’un des hommes les plus riches du monde avec une fortune estimée à plus de 200 milliards de dollars.
Le plus grand employeur non syndiqué du secteur privé, et le plus grand détaillant, aux États-Unis est Walmart Inc., avec 1,6 million de travailleurs. La famille Walton est propriétaire de l’entreprise et détient une richesse de plus de 400 milliards de dollars.
Les travailleurs non syndiqués et les propriétaires milliardaires ne sont pas un hasard. De plus, un soi-disant marché libre ne crée pas une telle inégalité radicale. Les contribuables subventionnent cette inégalité entre les employés et les employeurs.
Le LA Times a rapporté que le financement public aide des employeurs tels qu’Amazon et Walmart à compenser les bas salaires des employés. « Les bénéficiaires de ce que l’on peut définir à juste titre comme le bien-être des entreprises comprennent certains des plus grands employeurs américains, tels que Walmart, McDonald’s et Amazon. Tous les trois atterrissent constamment en tête ou près des listes des grandes entreprises dont une part importante de leurs travailleurs reçoit de l’aide publique.
La syndicalisation de mastodontes comme Amazon et Walmart est le moyen de faire pression sur ces employeurs pour qu’ils paient à leurs employés des salaires plus élevés et de meilleurs avantages. Sur cette note, Walmart est le plus grand employeur de travailleurs noirs du pays.
Nous nous tournons vers les recherches de Hayley Brown et Jordan Billings du Center for Economic and Policy Research, basé à Washington, DC. « Après avoir contrôlé d’autres facteurs, les travailleurs noirs représentés par un syndicat bénéficient d’un salaire horaire majoré de 13,2 % par rapport à leurs pairs sans représentation syndicale. Cela représente un supplément de 3,73 $ de l’heure.
Trop de mois de retenues et pas assez de chèques ajoutent au stress de la classe ouvrière à bien des égards. Un facteur important apparaît dans les données les plus récentes sur l’inflation, une hausse générale des prix. « L’indice des prix à la consommation pour tous les consommateurs urbains (IPC-U) a augmenté de 0,3 % sur une base désaisonnalisée en septembre », selon le Bureau of Labor Statistics des États-Unis, « après avoir augmenté de 0,4 % en août ». La hausse de 4,1 % des prix de l’essence en septembre a été la plus forte hausse de tous les articles de consommation pour le mois.
L’inflation accrue survient alors que la fermeture du gouvernement fédéral se poursuit, interrompant le financement des programmes d’aide alimentaire tels que CalFresh dans le Golden State, appelés auparavant coupons alimentaires. CalFresh fait partie du programme fédéral d’assistance nutritionnelle supplémentaire, ou SNAP. On estime que 5,5 millions de personnes en Californie utilisent CalFresh chaque mois, rapporte ABC10.com.
Il y a 42 millions d’Américains, soit un sur huit de la population du pays, qui reçoivent une telle aide alimentaire.
La secrétaire à l’Agriculture Brooke Rollins, nommée par le président Trump, a publié la déclaration suivante sur le financement de l’aide alimentaire fédérale pendant la fermeture du gouvernement sur le site Web du ministère de l’Agriculture. Les démocrates du Sénat ont maintenant voté 12 fois pour ne pas financer le programme de coupons alimentaires, également connu sous le nom de Programme d’assistance nutritionnelle supplémentaire (SNAP). En fin de compte, le puits est à sec. Pour l’instant, il n’y aura pas de prestations versées le 1er novembre. Nous approchons d’un point d’inflexion pour les démocrates du Sénat. Ils peuvent continuer à exiger des soins de santé pour les étrangers en situation irrégulière et les procédures de mutilation sexuelle ou rouvrir le gouvernement afin que les mères, les bébés et les plus vulnérables d’entre nous puissent recevoir une aide nutritionnelle essentielle.
Prendre de l’argent de l’économie réduit la consommation ou la demande des acheteurs. C’est une mauvaise nouvelle pour les consommateurs et les entreprises qu’ils fréquentent. Historiquement, l’affaiblissement de la consommation peut déclencher une récession, une forte baisse de l’activité économique.
Pendant ce temps, le président Trump déploie des gardes pour lutter contre la criminalité dans les villes américaines. Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, déploie la Garde nationale de l’État pour aider à la préparation des repas. Le gouverneur Newsom a donné la priorité à 80 millions de dollars de ressources de l’État pour compenser le définancement fédéral de SNAP/CalFresh pendant l’impasse budgétaire entre démocrates et républicains. Cependant, ce montant représente 0,08 ou huit pour cent de la part fédérale du financement mensuel de SNAP/CalFresh.
Que signifie ce définancement de l’aide alimentaire fédérale pour neuf des 10 bénéficiaires de SNAP/CalFresh. Les bénéficiaires sont des enfants, des personnes âgées et des infirmes qui dépendent de l’aide alimentaire fédérale.
Les organismes de bienfaisance, les églises, les mosquées et les synagogues peuvent-ils combler 90 % du financement fédéral suspendu pour l’aide alimentaire ? Cette question pèse lourd pour les 5,5 millions de bénéficiaires de SNAP dans le Golden State et les 42 millions d’Américains à travers les États-Unis.
Plus de 20 États ont poursuivi l’administration Trump, affirmant que l’USDA et son chef par intérim, Rollins, ont enfreint la loi fédérale, arrêtant le financement de l’aide alimentaire alors qu’il existe des fonds de prévoyance pour faire fonctionner le programme. La coalition multi-États cherche à obtenir une ordonnance restrictive temporaire immédiate pour arrêter le choix politique de l’USDA d’affamer les bénéficiaires de SNAP.
Pendant ce temps, l’administration Trump, avec son homme de main, le secrétaire au Trésor Scott Bessent, un ancien gestionnaire de fonds spéculatifs dont la valeur nette est estimée à 600 millions de dollars, supervise un plan de sauvetage de 20 milliards de dollars pour l’économie argentine. Que se passe-t-il vraiment ? « Le renflouement offrirait une manne majeure à Rob Citrone », a rapporté CNN, « un gestionnaire de fonds spéculatifs milliardaire avec des investissements importants en Argentine ».
Les fascistes récoltent le mécontentement de la classe ouvrière, offrant de fausses causes pour les luttes ouvrières contre le coût de la vie. L’immigration est la fausse cause préférée du président Trump. Il a fait campagne sur le fait de faire des immigrants non-citoyens des boucs émissaires en tant que criminels, une menace pour le peuple américain. Ce manuel intègre la guerre contre la drogue, en la mêlant à la guerre contre le terrorisme, dans une campagne visant à semer la peur de l’Autre brun et noir parmi les Américains blancs. C’est la politique du nationalisme et du racisme pour diviser les pauvres et les classes ouvrières de plusieurs origines ethniques en détresse économique.
Seth Sandronsky est un journaliste de Sacramento et membre de l’unité des pigistes de la Pacific Media Workers Guild. Envoyer un e-mail sethsandronsky@gmail.com
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